mardi 7 juin 2011

Où va la nuit de Martin Provost

Un portrait de femme troublant et ambigue. Une femme battue, malheureuse et effacée, sort de sa passsivité en assassinant son mari. Elle découvre alors la vie, l'extérieur, la ville et ses attraits. Le geste brutal va lui donner, un temps, la liberté ; une liberté apparente parce que la culpabilité est quand même là ; une liberté qu'elle va perdre en partie lorsque les soupçons se porteront sur elle. Car la culpabilité et la fuite sont des prisons sans barreaux. Même fugitive, elle est enfin elle même, mais fera ce qu'il faut pour être retrouvée. Toute l'ambiguité vient des motivations de l'acte criminel. Rose ne tue pas  par vengeance, ou pour se défendre, mais pour prendre sa liberté, pour retrouver son fils en toute quiétude. Son geste est pour elle la seule issue possible, car partir simplement lui semble un abandon. A noter l'interprétation remarquable de Yolande Moreau.