LA FABLE DU TRAVAIL CHER
article lu dans
Conscience Citoyenne Responsable
Posté par 2ccr le 12 avril 2012
Depuis des décennies l’on nous persuade que le travail coûte cher, que cela est un handicap, qu’il freine l’économie, favorise les délocalisations et crée du chômage. Bref, le travail est une tare qui est la cause de tous nos problèmes, ou plutôt c’est sa rémunération qui pose problème. Si les gens acceptaient de travailler gratuitement cela irait beaucoup mieux. D’ailleurs, à une époque c’était possible, on appelait cela l’esclavage et effectivement c’était très rentable pour ceux qui se plaignent aujourd’hui de la cherté du travail…
Le travail ne coûte pas cher, au contraire le travail crée de la richesse, il ne peut coûter, puisqu’au contraire il rapporte. Toutes les fortunes ont été crées par l’exploitation du travail et des travailleurs. Ce qui coûte cher, c’est ce que le capital prend au travail, c’est la rémunération des actionnaires, les dividendes distribués, les stock-options et les parachutes dorés. Sur un produit fini, la partie consacrée aux salaires des travailleurs est en constante diminution, ceux qui fabriquent le produit ont souvent un salaire dérisoire qui ne leur permet même pas, dans beaucoup de cas, de s’offrir ce qu’ils ont produit !
Et que l’on ne nous dise pas que pour produire il faut investir, le commencement n’a jamais été l’argent mais toujours le travail. Si avant de créer quoi que ce soit l’homme préhistorique avait attendu des investisseurs, l’humanité serait morte ! Si pour produire industriellement il faut des machines, très bien, mais ces machines ont-elles-même été fabriquées par du travail ! Et s’il a fallu des matières premières pour les fabriquer, et bien le bois, le fer, l’eau, le gaz ou le pétrole, tout cela est gratuit dans la nature. Et de l’exploitation à la transformation de ces matières premières, c’est du travail, du travail et seulement du travail. L’argent ne crée pas du travail, c’est le contraire !
Dire que le travail créateur de richesse coûte cher est une aberration. La recherche constante du profit maximum, voila ce qui coûte cher ! C’est cela qui dégrade les conditions de travail, qui tire les salaires à la baisse, qui met en concurrence les travailleurs entre eux et qui pèse non seulement sur le travail, mais sur l’ensemble de la société.
Ce ne sont ni les rentiers, ni les banquiers qui créent de la richesse ; si vous voulez faire pousser du blé, vous pouvez couvrir votre champs de billets de 500 euros et revenir six mois après, il n’y aura rien, car il faut labourer, semer, soigner, récolter …bref, il faut du travail, c’est cela qui permet la création de richesses, et pas de faire travailler de l’argent ! C’est facile de faire travailler les autres, d’encaisser les bénéfices, de se plaindre et dire que ça coûte cher !
Le travail tel qu’il est conçu dans notre société ne sert qu’à enrichir quelques oisifs qui vivent sans travailler, ces oisifs qui disent que le travail coûte cher, mais cher pour qui ? Pour ces parasites qui nous exploitent et ne génèrent que de la misère, du chômage et de la précarité. Ce sont ces gens là qui dans le même temps encensent la valeur travail, car toutes ces fortunes privées ont été générées par l’exploitation des travailleurs, qu’ils soient jeunes, vieux, hommes, femmes, du nord ou du sud, ils ne représentent aux yeux des exploiteurs qu’un moyen de créer de la richesse, à leur seul profit.
Pour en finir avec l’exploitation et le travail salarié, il faut inventer un système où le seul but de l’activité économique ne serait ni de faire du profit ou de créer des emplois, mais seulement de satisfaire les besoins de chaque membre de la communauté. Car la valeur travail, ce culte de l’effort bon marché qui fait le choux gras des nantis, est la référence de ceux qui ne bossent pas et encaissent les bénéfices. Car malgré la propagande du système, le travail ne libère que celui qui n’est pas soumis à la nécessité de travailler pour gagner sa vie. Alors, si le travail coûte cher, vivons dans l’opulence, arrêtons de travailler
« Il est beau de ne pratiquer aucun métier, car un homme libre ne doit pas travailler pour servir autrui »…ARISTOTE