Boutin a touché 500.000€ de l’UMP pour avoir appelé à voter Sarkozy
La présidente du Parti Chrétien démocrate (PCD) Christine Boutin va toucher 180.000 euros de l’UMP d’ici au mois de novembre, compensation financière, dit-elle, pour le retrait de sa candidature face à Nicolas Sarkozy à la dernière présidentielle.
« J’ai passé une alliance avec Nicolas Sarkozy en février, quand j’ai retiré ma candidature à la présidentielle », explique l’ancienne ministre du Logement à l’hebdomadaire Valeurs actuelles à paraître Jeudi. « En le soutenant, je renonçais aux 800.000 euros de financement public de ma campagne, somme que j’avais déjà dépensée. Nicolas Sarkozy s’était engagé à ce que cette somme me soit remboursée par l’UMP », affirme-t-elle.
Christine Boutin a précisé avoir déjà perçu à ce titre 500.000 euros de l’UMP en juin dernier.
La loi sur le remboursement des frais de campagne prévoit un remboursement de 800.000 euros pour les candidats du premier tour ayant obtenu moins de 5% des suffrages exprimés.
Valeurs Actuelles fait état, sans le nommer, des confidences d’un député UMP laissant entendre que le versement de cette somme serait une contrepartie de l’engagement de la présidente du PCD en faveur de Jean-François Copé dans la course à la présidence de l’UMP.
Une version formellement démentie par l’intéressée qui se dit « blessée que l’on ait pu imaginer une seconde » qu’elle était « achetable ».
« Je suis allée voir François Fillon et Jean-François Copé à plusieurs reprises. Seul Copé m’a écrit une lettre très claire sur l’alliance de l’UMP et du PCD, garantissant l’autonomie et l’indépendance de mon parti », fait-elle valoir pour justifier son choix en faveur du secrétaire général de l’UMP.
« L’UMP a une dette vis-à-vis de moi, j’ai des preuves de l’engagement de Sarkozy de me rembourser ces 800.000 euros« , insiste Christine Boutin. « J’ai malheureusement dû me battre pour commencer à en voir la couleur. J’ai même dû vendre ma permanence pour solder une partie de ma dette. D’ailleurs, après avoir touché ces trois chèques (de 60.000 euros chacun, ndlr), l’UMP me devra encore 120.000 euros dette que Fillon devra honorer s’il est élu président du mouvement », souligne-t-elle.
Sources : Sud-Ouest / Le Journal du Siècle