Toxiques
L’Europe réussira-t-elle à interdire les perturbateurs endocriniens ?
Par (5 octobre 2012)
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques qui miment l’action des hormones. Ils peuvent avoir des effets très nocifs sur l’organisme, même à faible dose : malformations des organes sexuels, puberté précoce, cancers.... Pesticides, phtalates ou encore bisphénols (qui entrent dans la composition de plastiques et d’emballages, notamment de produits alimentaires) font partie des PE que l’on côtoie quotidiennement.
En passe d’être interdits en Europe, ces PE doivent auparavant être définis. Et cette définition est évidemment cruciale, puisqu’elle exclura de la commercialisation un nombre plus ou moins élevé de substances. Le Centre européen de toxicologie (ECETOC), qui représente le lobby des industriels de la chimie, défend une définition complexe. Celle-ci inclurait « une description des mécanismes d’action et une charge de la preuve très élevée sur la nocivité des effets », explique le Réseau environnement santé (RES). Les ONG souhaitent une définition plus simple, et tournée vers l’action de prévention et le principe de précaution.
Polémique autour de la « dose journalière admissible »
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient d’être désignée pour préparer un avis scientifique « sur les risques pour la santé humaine et pour l’environnement » posés par les perturbateurs endocriniens. Cette décision de la Direction générale de la santé des consommateurs (Commission européenne) est vivement critiquée par plusieurs ONG. « Le déni de l’EFSA sur la perturbation endocrinienne est de notoriété publique comme l’a prouvé sa défense des usages alimentaires du Bisphénol A et de la dose journalière admissible (DJA) toujours en cours », proteste le Réseau environnement santé.
La notion de « dose journalière admissible » fait polémique. Selon ce principe, ce serait « la dose qui fait le poison » [1]. Les effets nocifs n’apparaitraient qu’à partir d’un certain seuil. En dessous de ce seuil, point de danger... Pour les perturbateurs endocriniens, de nombreux scientifiques estiment que, davantage que la dose, c’est le moment d’exposition qui fait le poison. De très faibles doses reçues par un fœtus peuvent par exemple avoir des effets sanitaires très graves.
Le Réseau environnement santé invite donc les parlementaires français et européens « à réagir vivement contre cette tentative de court-circuitage, et demande solennellement au Président de la République, François Hollande, d’intervenir au nom de son engagement exprimé à la Conférence environnementale en faveur du contrôle des perturbateurs endocriniens ».Attendu pour mars 2013, l’avis de l’EFSA devrait ensuite inspirer la Commission, chargée de rendre sa définition pour le mois de décembre 2013. Espérons qu’elle suivra aussi l’avis de la Direction générale de l’environnement, qui planche sur les PE et leur toxicité depuis plusieurs années. Ainsi que celui du Parlement européen, qui votera en février 2013 un rapport intitulé « Protection de la santé publique contre les perturbateurs endocriniens ».
En passe d’être interdits en Europe, ces PE doivent auparavant être définis. Et cette définition est évidemment cruciale, puisqu’elle exclura de la commercialisation un nombre plus ou moins élevé de substances. Le Centre européen de toxicologie (ECETOC), qui représente le lobby des industriels de la chimie, défend une définition complexe. Celle-ci inclurait « une description des mécanismes d’action et une charge de la preuve très élevée sur la nocivité des effets », explique le Réseau environnement santé (RES). Les ONG souhaitent une définition plus simple, et tournée vers l’action de prévention et le principe de précaution.
Polémique autour de la « dose journalière admissible »
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient d’être désignée pour préparer un avis scientifique « sur les risques pour la santé humaine et pour l’environnement » posés par les perturbateurs endocriniens. Cette décision de la Direction générale de la santé des consommateurs (Commission européenne) est vivement critiquée par plusieurs ONG. « Le déni de l’EFSA sur la perturbation endocrinienne est de notoriété publique comme l’a prouvé sa défense des usages alimentaires du Bisphénol A et de la dose journalière admissible (DJA) toujours en cours », proteste le Réseau environnement santé.
La notion de « dose journalière admissible » fait polémique. Selon ce principe, ce serait « la dose qui fait le poison » [1]. Les effets nocifs n’apparaitraient qu’à partir d’un certain seuil. En dessous de ce seuil, point de danger... Pour les perturbateurs endocriniens, de nombreux scientifiques estiment que, davantage que la dose, c’est le moment d’exposition qui fait le poison. De très faibles doses reçues par un fœtus peuvent par exemple avoir des effets sanitaires très graves.
Le Réseau environnement santé invite donc les parlementaires français et européens « à réagir vivement contre cette tentative de court-circuitage, et demande solennellement au Président de la République, François Hollande, d’intervenir au nom de son engagement exprimé à la Conférence environnementale en faveur du contrôle des perturbateurs endocriniens ».Attendu pour mars 2013, l’avis de l’EFSA devrait ensuite inspirer la Commission, chargée de rendre sa définition pour le mois de décembre 2013. Espérons qu’elle suivra aussi l’avis de la Direction générale de l’environnement, qui planche sur les PE et leur toxicité depuis plusieurs années. Ainsi que celui du Parlement européen, qui votera en février 2013 un rapport intitulé « Protection de la santé publique contre les perturbateurs endocriniens ».