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mar, 02/10/2012 - 12:30
Matraquage (Ouïe!)
Après « détricotage », le mot à la mode, sur la langue ou sous la plume de nos distingués analystes des aventures législatives et budgétaires de la Hollandie, c’est : « matraquage ».
Mais de façon générale, l’on peut s’étonner que de bonnes âmes s’étonnent tantôt de voir le nouveau gouvernement détricoter l’œuvre du précédent – après tout, si les citoyens ont viré l’ancien boss, c’est au moins en partie pour cela, tantôt de mettre ses pieds dans ses chaussons laissés vacants – par exemple, en ne taxant pas les niches fiscales gisant sous les cocotiers.
C’est ainsi que l’on a vu le nombre des bénéficiaires des heures sup’ détaxées varier dans les gazettes de 2 à 4 millions, pour culminer, dans une revue rompue au décompte des plus grosses fortunes de France, à des sommets inouïs pour un pays dans lequel le travail manque cruellement. Donc, papa pique, maman coud, et Hollande détricote. Il est terrible de penser, après coup, que pendant cinq années, on a été gouvernés par des tricoteurs qui avaient pour mentor politique non point Montesquieu ou Keynes, mais Modes et Travaux.
La différence, c’est que si on se dispensait de récupérer l’ISF , le bouclier fiscal et tout le toutim des remises gracieuses accordées en 2007, il faudrait trouver quasiment 5 milliards de plus dans les autres impôts. De là à penser que c’eût été les nôtres, je vous laisse méditer. Parce que tout de même, on a la mémoire un peu courte, comme disait De Gaulle, et des médias amnésiques, comme disait Alzheimer. Avec Fillon, on a écopé dès 2012 de 2% de hausse par gel du barème voté en 2011 et seulement reconduit en 2012, et on devait se farcir 1,6% de hausse de la TVA qui ont été annulés, et dont aucun expert ne se souvient, pas même le glacial monsieur Longlet, qui passe désormais pour maîtriser la science économique des dinosaures à 2047 inclus. La TVA, c’est deux fois le total de l’impôt sur le revenu, de l’ordre de 140 milliards.
La hausse votée sous Sarkozy aurait rapporté 10,5 milliards prélevés sur la consommation, et la consommation, ce n’est pas tout le monde, contrairement à ce qu’on dit. Un français sur deux consomme tout ce qu’il gagne, et n’épargne que des bricoles (la moitié des livrets d’épargne ont moins de 150 euros au compteur…). Donc, il paie la TVA sur tous ses revenus. Plus un ménage à de rentrées, plus il épargne, moins il consomme, moins il paie de TVA par rapport à ses revenus, moins il dépense son argent en France, voilà un point au moins sur lequel les économistes et le bon sens sont d’accord. Donc, les 10,5 milliards d’impôt supplémentaire auraient été supportés à 93% par des revenus inférieurs à 150 000 euros par an et par part, limite retenue par le budget Hollande pour désigner les happy few de la tranche supérieure de l’IRPP, à 45%…
C’est pas un député, un député, c’est 72 000 euros seulement, et il paraît que c’est surpayé. Ce pauvre homme a une résidence principale d’1,5 million et une maison de vacances de 500 000 euros. Heureusement, précise le Fig qui connaît des tas de gens dans ce cas, « son épargne étant logée à l'intérieur d'un PEA (pour les actions) et d'un contrat d'assurance-vie, il échappe à l'alourdissement de la fiscalité du capital pour les contribuables les plus aisés, car les opérations de cessions de titres ou d'OPCVM réalisées à l'intérieur de ces deux enveloppes ne sont pas fiscalisées ». Nous voilà rassurés, il paiera seulement 400 euros de plus en IRPP, soit 35 euros par mois, c’est raisonnable, non ? Ensuite ? Un couple de retraités très ordinaires : « Salaire: 60.000 euros. Patrimoine: résidences principale de 1,2 million d'euros et secondaire de 300.000 euros. Portefeuille de titres (100.000 euros), assurance-vie (200.000 euros), dividendes (5000 euros) ».
Bilan : 900 euros de plus sur le revenu, mais 320 euros d’ISF de moins. Ils survivront sans doute. Dernier cas : une famille avec trois enfants déclarant (tout de même) 60 000 euros de salaires et employant une demi-nounou pour 17 000 euros. Pas vraiment des pauvres, d’accord ? Eh bien, miracolo ! Ils ne payaient pas d’impôts, ils n’en paieront pas davantage. Ils toucheront même un chèque de crédit d’impôt de 5296,50 euros, mais pas plus qu’avant. Bref, ces gueux n’ont rien gagné, s’ils ont voté Hollande. Bien fait pour eux.
Hélas, il y a aujourd’hui de bien pires menaces que l’écrasement fiscal, même pour les entreprises. Ces menaces sont à la fois dans un contexte européen catastrophique, et dans les signes évidents d’une incapacité gouvernementale grave. Question de communication, ou de conviction politique ? En quatre mois, les Français ont perdu le peu de moral qui leur restait. Le vrai déficit, il est là, et il est politique. On se demande si un coup de torchon plus sec n’aurait pas été plus galvanisant, car, somme toute, et si on lit bien les données, on revient à peine à la pression fiscale réelle, sur les classe dites moyennes, telle qu’elle était avant que Chirac se lance dans les baisses d’impôts. Et puis, il faudrait que les « experts » chauves ou pas arrêtent de déverser des contradictions désespérantes : d’une part, ils disent qu’il faut vite combler la dette, d’autre part, ils disent qu’il ne faut pas prélever sur « les ménages », comme si les types cités par le Figaro étaient des « ménages » ordinaires. Ils prônent la réduction des dépenses de l’Etat et des collectivités locales, tout en redoutant de freiner la croissance, comme si l’essentiel des dépenses de l’Etat (instituteurs, flics, grands travaux, etc.) ne retombaient pas dans l’activité économique (le fonctionnaire, savez-vous, consomme aussi ! Il achète des nougats, des slips, des télés ! le préfèrerait-on chômeur ?) et de l’investissement public. Et enfin, il faudrait que ces « experts » n’oublient jamais qu’au début de 2008, ils étaient presque tous à prévoir une année florissante pour l’économie mondiale. Ceux du moins qui ne se sont pas découverts économistes le jour où ils ont compris qu’il suffisait d’être pessimiste pour passer à la télé.
Car le pire du déficit, il est dans une désinformation fondamentale : saoulés d’ « analyses économiques » dont ils ne retirent qu’une chose, c’est que tout va mal et sera pire demain, les citoyens s’enfoncent chaque jour davantage dans l’idée que, contre la crise, il n’y a rien à faire. Rien d’utile, rien de juste, rien d’efficace. La vie politique, en France, est devenue caricaturale : au lieu de bosser dans leurs bureaux, les ministres passent leur temps à polémiquer sur toutes les ondes possibles, dès 7 heures du matin, pour répondre à des ignorants tantôt hargneux, tantôt complaisants, toujours déprimants. Le lendemain, un ex-ministre leur succède au micro. Même musique. Je ne dis pas que l’optimisme serait une meilleure drogue. Mais, pour rester dans le fisc, je crois qu’un peuple à qui l’on veut persuader que la progressivité de l’impôt pénalise la croissance est en danger. Parce que le devoir civique de l’impôt et sa progressivité sont au cœur de l’idée même de République. Pour le moment, en tout cas, l’effort fiscal respecte ces principes. La matraque est restée au fourreau. Soyez heureux ! Reprenez une limonade et traversez hors des clous ! Demain, ils surtaxent la bière !
Un point à l'envers
Revenons un instant sur le « détricotage », terme qui renvoie, pour les seniors, à de vagues souvenirs d’enfance, une grand-mère qui leur faisait tirer sur le fil de laine d’un pull aubergine hideux tandis qu’elle rembobinait ce produit de récupération pour faire grossir une pelote lourde de menaces – associé aux restes d’un gilet gris, ce fil était appelé à être retricoté en une écharpe bicolore, lourde, trop longue et incontournable. Passe-ton ainsi d’un quinquennat à l’autre ? Pour détricoter Sarkozy, il a suffi de tirer sur le fil des cadeaux fiscaux, qui étaient nombreux mais pas très variés. Y compris la défiscalisation des heures supplémentaires, dont on oublie que tous les rapports assuraient depuis trois ans qu’elle ne servait à rien de bon et qu’elles étaient en fait financées par tous les contribuables (sauf évidemment ceux qui bénéficiaient du bouclier fiscal) : le rapport des députés Gorges et Mallot pour la commission des Finances de l’Assemblée, évaluant le coût du système à 4,7 milliards, soulignait in fine qu’il était « financé par un surcroît de dette publique dont les intérêts correspondant à la dépense annuelle atteignent environ 140 millions d'euros ».Mais de façon générale, l’on peut s’étonner que de bonnes âmes s’étonnent tantôt de voir le nouveau gouvernement détricoter l’œuvre du précédent – après tout, si les citoyens ont viré l’ancien boss, c’est au moins en partie pour cela, tantôt de mettre ses pieds dans ses chaussons laissés vacants – par exemple, en ne taxant pas les niches fiscales gisant sous les cocotiers.
C’est ainsi que l’on a vu le nombre des bénéficiaires des heures sup’ détaxées varier dans les gazettes de 2 à 4 millions, pour culminer, dans une revue rompue au décompte des plus grosses fortunes de France, à des sommets inouïs pour un pays dans lequel le travail manque cruellement. Donc, papa pique, maman coud, et Hollande détricote. Il est terrible de penser, après coup, que pendant cinq années, on a été gouvernés par des tricoteurs qui avaient pour mentor politique non point Montesquieu ou Keynes, mais Modes et Travaux.
Un poing à l'endroit
Mais en fait, ce que le Corrézien Normal a peaufiné dans ses deux ans de stratégie d’accession au trône, c’est un grand coup de matraque fiscale. Il paraît qu’on n’a jamais vu ça depuis la Libération. Avant, on ne sait pas. Là encore, on peut s’étonner de voir l’étonnement horrifié de certains, qui clamaient non sans raison que si on ne remplissait pas les caisses fissa, notre beau pays s’écroulerait sous le poids de la dette. Ils devaient bien se douter que le pognon, d’une manière ou d’une autre, il faudrait bien en trouver dans les poches des contribuables. Si on compare les programmes des deux ex-candidats, en faisant abstraction des euphémismes divers qui accompagnent toujours les annonces fiscales, la hausse des impôts était programmée à droite comme à gauche, avec pour Sarkozy un niveau de prélèvements obligatoires à 45,8% prévu pour 2017 contre le 46,2 qu’annonce Cahuzac. Pas de quoi tuer le chien.La différence, c’est que si on se dispensait de récupérer l’ISF , le bouclier fiscal et tout le toutim des remises gracieuses accordées en 2007, il faudrait trouver quasiment 5 milliards de plus dans les autres impôts. De là à penser que c’eût été les nôtres, je vous laisse méditer. Parce que tout de même, on a la mémoire un peu courte, comme disait De Gaulle, et des médias amnésiques, comme disait Alzheimer. Avec Fillon, on a écopé dès 2012 de 2% de hausse par gel du barème voté en 2011 et seulement reconduit en 2012, et on devait se farcir 1,6% de hausse de la TVA qui ont été annulés, et dont aucun expert ne se souvient, pas même le glacial monsieur Longlet, qui passe désormais pour maîtriser la science économique des dinosaures à 2047 inclus. La TVA, c’est deux fois le total de l’impôt sur le revenu, de l’ordre de 140 milliards.
La hausse votée sous Sarkozy aurait rapporté 10,5 milliards prélevés sur la consommation, et la consommation, ce n’est pas tout le monde, contrairement à ce qu’on dit. Un français sur deux consomme tout ce qu’il gagne, et n’épargne que des bricoles (la moitié des livrets d’épargne ont moins de 150 euros au compteur…). Donc, il paie la TVA sur tous ses revenus. Plus un ménage à de rentrées, plus il épargne, moins il consomme, moins il paie de TVA par rapport à ses revenus, moins il dépense son argent en France, voilà un point au moins sur lequel les économistes et le bon sens sont d’accord. Donc, les 10,5 milliards d’impôt supplémentaire auraient été supportés à 93% par des revenus inférieurs à 150 000 euros par an et par part, limite retenue par le budget Hollande pour désigner les happy few de la tranche supérieure de l’IRPP, à 45%…
Qui se prend la matraque?
Tous les canards se sont fendus de simulations d’impôts en guise de réponse concrète à cette question cruciale pour chaque contribuable : je vais morfler combien de hausse d’impôt ? C’est ce que fait Le Figaro, dans un panel de simulations inénarrables publié sur le web le 1er octobre. Cela mérite une revue de détail, voici la copie conforme. Premier cas : une famille de cadres supérieurs, salaires 100 000 euros, employant une nounou à temps plein pour 26 400 euros annuels. C’est sans doute ce que Le Figaro appelle « la classe moyenne » (rappelons que le salaire moyen en France est de l’ordre de 1650 euros mensuels). Le poids du « matraquage fiscal » sera de 700 euros. Soit (tenez-vous bien !) une ponction de 0,7% sur leurs revenus. La schlague, carrément. Deuxième cas : un chef d’entreprise ayant 80 000 euros de revenus et « cédant son entreprise valant 1. 200 000 euros ». S’il l’avait vendue en 2011, il aurait économisé 446 000 euros. Dommage qu’il ne vende pas une entreprise tous les ans. Troisième cas : un célibataire ayant 160 000 euros annuels de salaire « après déduction des frais professionnels ».C’est pas un député, un député, c’est 72 000 euros seulement, et il paraît que c’est surpayé. Ce pauvre homme a une résidence principale d’1,5 million et une maison de vacances de 500 000 euros. Heureusement, précise le Fig qui connaît des tas de gens dans ce cas, « son épargne étant logée à l'intérieur d'un PEA (pour les actions) et d'un contrat d'assurance-vie, il échappe à l'alourdissement de la fiscalité du capital pour les contribuables les plus aisés, car les opérations de cessions de titres ou d'OPCVM réalisées à l'intérieur de ces deux enveloppes ne sont pas fiscalisées ». Nous voilà rassurés, il paiera seulement 400 euros de plus en IRPP, soit 35 euros par mois, c’est raisonnable, non ? Ensuite ? Un couple de retraités très ordinaires : « Salaire: 60.000 euros. Patrimoine: résidences principale de 1,2 million d'euros et secondaire de 300.000 euros. Portefeuille de titres (100.000 euros), assurance-vie (200.000 euros), dividendes (5000 euros) ».
Bilan : 900 euros de plus sur le revenu, mais 320 euros d’ISF de moins. Ils survivront sans doute. Dernier cas : une famille avec trois enfants déclarant (tout de même) 60 000 euros de salaires et employant une demi-nounou pour 17 000 euros. Pas vraiment des pauvres, d’accord ? Eh bien, miracolo ! Ils ne payaient pas d’impôts, ils n’en paieront pas davantage. Ils toucheront même un chèque de crédit d’impôt de 5296,50 euros, mais pas plus qu’avant. Bref, ces gueux n’ont rien gagné, s’ils ont voté Hollande. Bien fait pour eux.
Déficits mortels
D’accord, les fauchés n’achètent pas le journal, et pas forcément le Figaro. Mais il y a un sacré cynisme à parler encore de matraquage fiscal après cette démonstration ! D’accord, les très riches prennent une baffe, mais c’est bien ce qu’annonçait Hollande, et il n’y a pas de ko dans l’air. Mais qui peut faire croire comme le glapit Pécresse que ces mesures fiscales étranglent la croissance en gelant la consommation ? Vous pensez que le cadre célibataire va renoncer à changer d’auto et à skier à Tignes ? Vous craignez que le couple de retraités à 5000 euros de dividendes n’achète plus qu’une demi-baguette par jour ? Renault va capoter ? Les boulangers vont se pendre ? Mélenchon va continuer à bramer que c’est la rigueur noire pour les travailleurs et l’austérité fuligineuse tombant sur le prolétariat ?Hélas, il y a aujourd’hui de bien pires menaces que l’écrasement fiscal, même pour les entreprises. Ces menaces sont à la fois dans un contexte européen catastrophique, et dans les signes évidents d’une incapacité gouvernementale grave. Question de communication, ou de conviction politique ? En quatre mois, les Français ont perdu le peu de moral qui leur restait. Le vrai déficit, il est là, et il est politique. On se demande si un coup de torchon plus sec n’aurait pas été plus galvanisant, car, somme toute, et si on lit bien les données, on revient à peine à la pression fiscale réelle, sur les classe dites moyennes, telle qu’elle était avant que Chirac se lance dans les baisses d’impôts. Et puis, il faudrait que les « experts » chauves ou pas arrêtent de déverser des contradictions désespérantes : d’une part, ils disent qu’il faut vite combler la dette, d’autre part, ils disent qu’il ne faut pas prélever sur « les ménages », comme si les types cités par le Figaro étaient des « ménages » ordinaires. Ils prônent la réduction des dépenses de l’Etat et des collectivités locales, tout en redoutant de freiner la croissance, comme si l’essentiel des dépenses de l’Etat (instituteurs, flics, grands travaux, etc.) ne retombaient pas dans l’activité économique (le fonctionnaire, savez-vous, consomme aussi ! Il achète des nougats, des slips, des télés ! le préfèrerait-on chômeur ?) et de l’investissement public. Et enfin, il faudrait que ces « experts » n’oublient jamais qu’au début de 2008, ils étaient presque tous à prévoir une année florissante pour l’économie mondiale. Ceux du moins qui ne se sont pas découverts économistes le jour où ils ont compris qu’il suffisait d’être pessimiste pour passer à la télé.
Car le pire du déficit, il est dans une désinformation fondamentale : saoulés d’ « analyses économiques » dont ils ne retirent qu’une chose, c’est que tout va mal et sera pire demain, les citoyens s’enfoncent chaque jour davantage dans l’idée que, contre la crise, il n’y a rien à faire. Rien d’utile, rien de juste, rien d’efficace. La vie politique, en France, est devenue caricaturale : au lieu de bosser dans leurs bureaux, les ministres passent leur temps à polémiquer sur toutes les ondes possibles, dès 7 heures du matin, pour répondre à des ignorants tantôt hargneux, tantôt complaisants, toujours déprimants. Le lendemain, un ex-ministre leur succède au micro. Même musique. Je ne dis pas que l’optimisme serait une meilleure drogue. Mais, pour rester dans le fisc, je crois qu’un peuple à qui l’on veut persuader que la progressivité de l’impôt pénalise la croissance est en danger. Parce que le devoir civique de l’impôt et sa progressivité sont au cœur de l’idée même de République. Pour le moment, en tout cas, l’effort fiscal respecte ces principes. La matraque est restée au fourreau. Soyez heureux ! Reprenez une limonade et traversez hors des clous ! Demain, ils surtaxent la bière !