mardi 6 novembre 2012

Je hais les patrons ! (Le grand soir)


Je hais les patrons !


Les temps sont durs et les agissements des patrons appellent dans ce contexte particulier de crise des déclarations proportionnelles à leur cynisme. Sergio Marchionne, directeur général du groupe Fiat et successeur de la famille Agnelli, n’y va pas par le dos de la cuillère. Il a ainsi annoncé au cours de la présentation des plans du groupe que les usines européennes de la marque Fiat allaient délocaliser à terme 15 % de leurs productions tout en essayant de se tourner vers le haut de gamme. Ce voyou en cravate nous rappelle avec délice ce qu’avait dit Edoardo Sanguinetti, écrivain italien peu connu jusque-là pour ses déclarations tonitruantes, à l’occasion des élections municipales de Gênes, en 2007. Ces déclarations, que nous vous livrons (quasiment) in extenso, avaient fait scandale à l’époque. Elles semblent aujourd’hui parfaitement justifiées.
« Nous ne devons pas avoir peur d’appeler ces bêtes (les capitalistes, NDLR) par leur nom. Elles font partie de la race des patrons, celle qui exploite les travailleurs et tend à les diviser, celle qui leur soutire la plus-value depuis des décennies et qui prend la poudre d’escampette à la première difficulté venue, celle qui souhaite déchirer les contrats de travail et qui méprise ses ouvriers au nom du profit ».
Pris dans son élan : « nous devons restaurer la haine de classe. Parce qu’ils (les patrons, NDLR) nous haïssent, nous devons leur rendre la pareille Ils sont les capitalistes, nous sommes les prolétaires d’aujourd’hui... Plus les travailleurs de Marx ou les paysans de Mao, mais toutes celles et tous ceux qui travaillent pour un capitaliste et qui à ce titre se font exploiter. De nos jours, peu de gens sont enclins à parler de prolétariat. Il n’y a au contraire aucune honte, ni d’en être, ni de s’en réclamer ».
Edoardo Sanguinetti finit par conclure : « c’est un secret de polichinelle : le prolétariat existe. C’est un problème que la conscience de classe soit laissée à la droite pendant que la gauche se dépolitise ou s’embourgeoise. Il faut imposer une politique de lutte des classes, mais pas seulement pour gagner telle ou telle conquête sociale : pour renverser ce système d’exploitation de l’homme par l’homme. Distiller la conscience de classe au prolétariat d’aujourd’hui est une priorité, tout comme il est essentiel de réaffirmer l’existence du prolétariat, composé aujourd’hui d’ouvriers mais aussi d’ingénieurs, d’étudiants, de travailleurs temporaires ou de retraités. Nous devons malheureusement reconnaître l’existence en marge d’un sous-prolétariat qui doit lutter pour sa survie mais que le pouvoir en place maintient à dessein dans le dénuement intellectuel le plus complet de peur qu’il ne se révolte un jour ».
Lisez, pratiquez et luttez : la victoire est au bout du fusil !
Capitaine Martin
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