Au moment où les Etats comme le Portugal et la Grèce privatisent les services publics, bradent le patrimoine commun, où la France nationalise recapitalise Dexia, la banque aux crédits toxiques à hauteur de 2,5 milliards d’euros, où on impose des prétendus chocs de compétitivité aux salariés, il faut prendre conscience des milliards et milliards de profits que font les banques, grands vainqueurs de cette prétendue crise de tous les temps.
Dans la « La face cachée des banques » dont nous vous recommandons encore aujourd’hui la lecture, Eric Laurent nous entraînait dans les coulisses de Wall Street et nous faisaitt connaître les actes scandaleux de nombreuses banques européennes. Falsification des comptes, opérations clandestines, non respect des lois, hors-bilan, mise à l’abri de sommes considérables dans les paradis fiscaux: tout est bon pour faire du profit encore et encore et satisfaire la cupidité sans fin des actionnaires. Cela dépasse l’entendement.
L’auteur démontrait comment la crise les enrichit et comment elles mettent sur le marché des produits financiers pourris afin de créer sciemment des situations difficiles qui leur permettront de se présenter comme la seule alternative possible.
La crise actuelle n’est pas une fatalité. Loin de là. Elle résulte d’une démarche consciente, elle est un acte sciemment provoqué. Les bénéfices records des banques depuis 2008 quel que soit le continent le démontrent aisément.
Voici quelques informations parues dans la presse internationale sur les profits des banques.
- Canada: La Banque Scotia rapporte que le bénéfice net de l’exercice 2012 s’est élevé à 6,466 milliards de dollars, ce qui constitue un record et une hausse de 21 % par rapport à celui de l’exercice précédent. (Source: Radio Canada)
Les principales institutions financières canadiennes enregistrent des profits cumulatifs de 31,4 G$ pour l’exercice
financier 2012, en hausse de 18,5 % par rapport à la même période de l’an dernier. Le groupe composé des banques Nationale, Laurentienne, TD, RBC, BMO, Scotia, CIBC ainsi que du Mouvement Desjardins affiche des ventesbrutes de 120,5 G$, soit une augmentation de 8,6 % par rapport à l’exercice financier 2011.
Pour l’exercice 2012, ce groupe établit ainsi un nouveau record au chapitre de leur bénéfice net. (Source: FI)
-Etats-Unis: Le bénéfice des banques américaines a avancé de 21% au deuxième trimestre pendant que les prêts consentis aux consommateurs augmentaient, ce qui fournit de nouvelles preuves d’un redressement de l’industrie quatre ans après la crise financière. La Federal Deposit Insurance Corporation des États-Unis a indiqué mardi que l’industrie bancaire a engrangé 34,5 milliards de dollars US pendant la période avril-juin, comparativement à 28,5 milliards US l’an dernier. Environ 63% des banques américaines ont vu une hausse de leurs profits. (Source: La presse.ca)
En 2011, les Banques sauvées par la FED, la « Banque Centrale » américaine ont réalisé plus de 13 milliards de bénéfices. (Source: Slate)
- BNP: plus 6 milliards en 2011. En pleine crise financière, BNP Paribas s’offre le luxe d’afficher, pour 2011, l’année du chaos dans la zone euro et de la débandade de la Grèce, l’un des plus gros profits du CAC 40. La BNP est la banque la plus rentable d’Europe. (Source: Le Monde).
-HSBC: En se voyant infliger une amende de 1,92 milliard de dollars (1,47 milliard d’euros), pour mettre fin aux poursuites dont elle fait l’objet aux Etats-Unis, concernant des accusations de blanchiment d’argent sale, HSBC a placé la barre très haut, mardi 11 décembre. Amende ridicule quand on pense à ce qui lui est reproché: 7 milliards de dollars provenant probablement de l’argent des cartels mexicains de la drogue, qui ont transité sur des comptes de HSBC aux Etats-Unis. 16 milliards de dollars de transactions secrètes avec l’Iran. 470 milliards au total, qui auraient «échappé» à la vigilance de la banque britannique.
L’amende infligée représente seulement 8% de son bénéfice de 2012, soit prés de 19 milliards. Juste un « pan pan cucu »: chose incroyable, aucun dirigeant de HSBC n’a été à ce jour pénalement poursuivi.
Selon le New-York Times, « Les autorités fédérales ont décidé de ne pas inculper HSBC dans [cette] affaire de blanchiment d’argent sale, craignant que les accusations très graves portées à son encontre mettent en péril l’une des plus grandes banques du monde et que cela finisse par déstabiliser le système financier mondial« . Rien qu’en 2010, continue le New-York Times, HSBC a autorisé pour 60 000 milliards de dollars de transactions impliquant 17 000 comptes suspects, sans aucune vérification ! (Source: Le Monde)
Rappelons que les banques établissent des records de profit pratiquement tous les ans depuis 2006. Et qu’elles continueront à le faire encore en 2013. Ce qui ne les empêche pas de licencier leurs salariés et fermer des agences. »Opacité, avidité, mensonge ». Voilà leur devise.
Cela dit certaines banques coulent.
Ainsi trois banques espagnoles ont perdu cette année 16 milliards d’euros. Elles avaient été nationalisées par le gouvernement pour éviter leur faillite…. Bénéfices privés, pertes publiques. (Source: Les Echos)
L’article suivant paru en mai 2012 qui traite du Libor démontre l’absurdité et le scandaleux de cette affaire de crise, du déchirement et de chaos qui frappent des millions de personnes à travers le Monde.
Cartes bancaires, prêts hypothécaires à taux variable, contrats de couverture, produits structurés… le taux LIBOR sert de référence pour fixer le taux d’intérêt de milliers de produits financiers. Il est le “taux mère” dont découle un ensemble de taux applicables à une multitude de produits.
Imaginez une pyramide inversée : il en constitue la base et il “donne le la” à toute la pyramide. C’est le coeur du système.
Pour faire simple, le taux LIBOR est le coût de l’argent. C’est le taux auquel les banques se prêtent de l’argent entre elles, le taux de référence du marché interbancaire.
Mais ce “taux mère” a fait l’objet de manipulations. Un cartel de quelques grandes banques est suspecté.
Un scandale de plus… et un nombre infini de victimes qui s’ignorent.
La jauge de la santé des banques vous mentirait-elle ?Le taux LIBOR est donc le taux moyen auquel les banques se prêtent de l’argent entre elles.
Evidemment, ce taux intègre le risque. On ne prête pas au même taux à une banque solide qu’à une banque qui présente un risque de solvabilité. Plus le risque de contrepartie est grand, plus le taux monte. Quand les banques se font confiance, le taux est bas. Logique.
Voilà pourquoi ce taux LIBOR est aussi pour nous autres investisseurs, LA jauge de la santé financière des banques.
Pourtant, dès fin 2007, certaines banques commençaient à être étranglées par les subprime toxiques qui pesaient lourdement sur leurs comptes… Le risque de contrepartie émergeait doucement. Mais le taux LIBOR ne montait pas, les banques continuaient à emprunter de l’argent à taux bas et semblaient se faire confiance. Etrange…
Début 2008, les CDS (assurances qui vous couvrent contre le défaut les banques) voyaient leur coût grimper fortement face au risque bancaire latent. Le LIBOR ne suivait pas. Etrange…
Ainsi sont nés les premiers soupçons de manipulation, les premières interrogations…
Les taux seraient-ils délibérément maintenus artificiellement bas par les banques ?Le LIBOR est calculé tous les jours à 11 heures sur la base d’un sondage réalisé par la BBA (Association britannique des banquiers). La BBA demande aux 15 plus grandes banques à quel taux elles estiment pouvoir se financer sur les marchés monétaires ; elle en tire une moyenne : le LIBOR.
“La main sur le coeur, je pense pouvoir aujourd’hui me refinancer à …“, voilà comment est calculé le taux qui sert de référence à 350 000 milliards de dollars de produits financiers. Voilà comment est calculée la jauge qui nous permet de juger de la santé des banques.
Le taux le plus important du monde est le fruit d’un sondage et de supputations, suppositions.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, aucune transaction réelle ne justifie ce taux qui repose uniquement sur la bonne foi que l’on met dans la parole de quelques banquiers. Banquiers qui sont à la fois partie et contrepartie !
On se retrouve donc avec des banques qui créent et vendent des produits à leurs clients, et qui fixent elles-mêmes le taux de référence qui déterminera l’intérêt applicable à ces mêmes produits.
Trouvez l’erreur…
Quel intérêt pour les banques de maintenir les taux bas ?▪ Pour ne pas inquiéter les marchés quant à leur santé réelle, vous dira-t-on… Disons plutôt pour cacher leur fragilité financière aux investisseurs dans ce cas. Tout va très bien madame la Marquise… un simple mensonge de plus au coeur de la tempête des marchés.
▪ Mais il y a une autre raison : l’argent. Vu les milliards d’actifs financiers que ces banques ont dans leur bilan, modifier le taux de référence de façon infime peut être très rémunérateur du fait de l’effet multiplicateur.
“En 2009, Citibank a indiqué qu’elle empocherait 936 millions de dollars si les taux d’intérêt baissaient d’un quart de point par trimestre durant une année. Le gain s’élevant à 1,9 milliard s’ils chutaient de 1%”, lit-on dans le quotidien suisse Le Temps.
Qui est le dindon de la farce dans cette histoire ? Les clients de la banque…
Pas étonnant dans ces circonstances de voir se multiplier les plaintes civiles. A commencer par celle de Charles Schwab qui estime le préjudice à “plusieurs centaines de millions de dollars, voire milliards de dollars”.
Les autorités de marchés américaines et nippones se lancent dans la batailleOpacité, manipulation des taux, entente… les autorités de marchés veulent en avoir le coeur net.
UBS a été citée à comparaître et est menacée de tentative de manipulation de taux. Elle a décidé de “coopérer”, espérant ainsi réduire l’amende potentielle…
L’enquête cherche aussi à déterminer s’il y a eu “entente”, action de concert. Les banques se sont-elles entendues de 2008 à 2011 pour maintenir les taux bas ? Crédit Suisse, la Société Générale, Citigroup, Barclays… sont dans le collimateur des agences de contrôle.
Il y a fort à parier que cette bataille juridico-financière durera des années.
Elle se terminera sans doute comme toutes les autres batailles : à l’amiable, avec un gros chèque à la clé.
Toujours pour les mêmes raisons : le lobby des banques est l’un des plus puissants qui soit, il est très fortement imbriqué dans le monde politique américain qui en dépend, et l’argent est le nerf de la guerre.
Et l’investisseur là-dedans ?Qu’il change de jauge !
Qu’il ne prenne pas tout ce qu’on lui dit pour argent comptant.
Qu’il soit critique.
Car la meilleure façon de faire face à tous les dysfonctionnements de la planète finance (et ils sont nombreux !) est incontestablement l’adaptation. Comprendre les enjeux et prendre les bonnes mesures pour protéger ses avoirs, son portefeuille, son patrimoine.
Personne ne le fera à votre place.
Et surtout pas les banques… »
Source: Edito Matières Premières
A lire:
Dans la « La face cachée des banques » dont nous vous recommandons encore aujourd’hui la lecture, Eric Laurent nous entraînait dans les coulisses de Wall Street et nous faisaitt connaître les actes scandaleux de nombreuses banques européennes. Falsification des comptes, opérations clandestines, non respect des lois, hors-bilan, mise à l’abri de sommes considérables dans les paradis fiscaux: tout est bon pour faire du profit encore et encore et satisfaire la cupidité sans fin des actionnaires. Cela dépasse l’entendement.
L’auteur démontrait comment la crise les enrichit et comment elles mettent sur le marché des produits financiers pourris afin de créer sciemment des situations difficiles qui leur permettront de se présenter comme la seule alternative possible.
La crise actuelle n’est pas une fatalité. Loin de là. Elle résulte d’une démarche consciente, elle est un acte sciemment provoqué. Les bénéfices records des banques depuis 2008 quel que soit le continent le démontrent aisément.
Voici quelques informations parues dans la presse internationale sur les profits des banques.
- Canada: La Banque Scotia rapporte que le bénéfice net de l’exercice 2012 s’est élevé à 6,466 milliards de dollars, ce qui constitue un record et une hausse de 21 % par rapport à celui de l’exercice précédent. (Source: Radio Canada)
Les principales institutions financières canadiennes enregistrent des profits cumulatifs de 31,4 G$ pour l’exercice
financier 2012, en hausse de 18,5 % par rapport à la même période de l’an dernier. Le groupe composé des banques Nationale, Laurentienne, TD, RBC, BMO, Scotia, CIBC ainsi que du Mouvement Desjardins affiche des ventesbrutes de 120,5 G$, soit une augmentation de 8,6 % par rapport à l’exercice financier 2011.
Pour l’exercice 2012, ce groupe établit ainsi un nouveau record au chapitre de leur bénéfice net. (Source: FI)
-Etats-Unis: Le bénéfice des banques américaines a avancé de 21% au deuxième trimestre pendant que les prêts consentis aux consommateurs augmentaient, ce qui fournit de nouvelles preuves d’un redressement de l’industrie quatre ans après la crise financière. La Federal Deposit Insurance Corporation des États-Unis a indiqué mardi que l’industrie bancaire a engrangé 34,5 milliards de dollars US pendant la période avril-juin, comparativement à 28,5 milliards US l’an dernier. Environ 63% des banques américaines ont vu une hausse de leurs profits. (Source: La presse.ca)
En 2011, les Banques sauvées par la FED, la « Banque Centrale » américaine ont réalisé plus de 13 milliards de bénéfices. (Source: Slate)
- BNP: plus 6 milliards en 2011. En pleine crise financière, BNP Paribas s’offre le luxe d’afficher, pour 2011, l’année du chaos dans la zone euro et de la débandade de la Grèce, l’un des plus gros profits du CAC 40. La BNP est la banque la plus rentable d’Europe. (Source: Le Monde).
-HSBC: En se voyant infliger une amende de 1,92 milliard de dollars (1,47 milliard d’euros), pour mettre fin aux poursuites dont elle fait l’objet aux Etats-Unis, concernant des accusations de blanchiment d’argent sale, HSBC a placé la barre très haut, mardi 11 décembre. Amende ridicule quand on pense à ce qui lui est reproché: 7 milliards de dollars provenant probablement de l’argent des cartels mexicains de la drogue, qui ont transité sur des comptes de HSBC aux Etats-Unis. 16 milliards de dollars de transactions secrètes avec l’Iran. 470 milliards au total, qui auraient «échappé» à la vigilance de la banque britannique.
L’amende infligée représente seulement 8% de son bénéfice de 2012, soit prés de 19 milliards. Juste un « pan pan cucu »: chose incroyable, aucun dirigeant de HSBC n’a été à ce jour pénalement poursuivi.
Selon le New-York Times, « Les autorités fédérales ont décidé de ne pas inculper HSBC dans [cette] affaire de blanchiment d’argent sale, craignant que les accusations très graves portées à son encontre mettent en péril l’une des plus grandes banques du monde et que cela finisse par déstabiliser le système financier mondial« . Rien qu’en 2010, continue le New-York Times, HSBC a autorisé pour 60 000 milliards de dollars de transactions impliquant 17 000 comptes suspects, sans aucune vérification ! (Source: Le Monde)
Rappelons que les banques établissent des records de profit pratiquement tous les ans depuis 2006. Et qu’elles continueront à le faire encore en 2013. Ce qui ne les empêche pas de licencier leurs salariés et fermer des agences. »Opacité, avidité, mensonge ». Voilà leur devise.
Cela dit certaines banques coulent.
Ainsi trois banques espagnoles ont perdu cette année 16 milliards d’euros. Elles avaient été nationalisées par le gouvernement pour éviter leur faillite…. Bénéfices privés, pertes publiques. (Source: Les Echos)
L’article suivant paru en mai 2012 qui traite du Libor démontre l’absurdité et le scandaleux de cette affaire de crise, du déchirement et de chaos qui frappent des millions de personnes à travers le Monde.
« Comment le cartel des banques manipule à son profit un marché de 350 000 milliards de dollars
Trois étalons dictent leur loi sur les marchés : le roi dollar, étalon de la planète devises. Le S&P 500, étalon des marchés actions. Et il existe un troisième étalon au coeur de la planète finance, tout aussi puissant : le taux LIBOR, où 350 000 milliards de dollars de produits financiers y sont indexés.Cartes bancaires, prêts hypothécaires à taux variable, contrats de couverture, produits structurés… le taux LIBOR sert de référence pour fixer le taux d’intérêt de milliers de produits financiers. Il est le “taux mère” dont découle un ensemble de taux applicables à une multitude de produits.
Imaginez une pyramide inversée : il en constitue la base et il “donne le la” à toute la pyramide. C’est le coeur du système.
Pour faire simple, le taux LIBOR est le coût de l’argent. C’est le taux auquel les banques se prêtent de l’argent entre elles, le taux de référence du marché interbancaire.
Mais ce “taux mère” a fait l’objet de manipulations. Un cartel de quelques grandes banques est suspecté.
Un scandale de plus… et un nombre infini de victimes qui s’ignorent.
La jauge de la santé des banques vous mentirait-elle ?Le taux LIBOR est donc le taux moyen auquel les banques se prêtent de l’argent entre elles.
Evidemment, ce taux intègre le risque. On ne prête pas au même taux à une banque solide qu’à une banque qui présente un risque de solvabilité. Plus le risque de contrepartie est grand, plus le taux monte. Quand les banques se font confiance, le taux est bas. Logique.
Voilà pourquoi ce taux LIBOR est aussi pour nous autres investisseurs, LA jauge de la santé financière des banques.
Pourtant, dès fin 2007, certaines banques commençaient à être étranglées par les subprime toxiques qui pesaient lourdement sur leurs comptes… Le risque de contrepartie émergeait doucement. Mais le taux LIBOR ne montait pas, les banques continuaient à emprunter de l’argent à taux bas et semblaient se faire confiance. Etrange…
Début 2008, les CDS (assurances qui vous couvrent contre le défaut les banques) voyaient leur coût grimper fortement face au risque bancaire latent. Le LIBOR ne suivait pas. Etrange…
Ainsi sont nés les premiers soupçons de manipulation, les premières interrogations…
Les taux seraient-ils délibérément maintenus artificiellement bas par les banques ?Le LIBOR est calculé tous les jours à 11 heures sur la base d’un sondage réalisé par la BBA (Association britannique des banquiers). La BBA demande aux 15 plus grandes banques à quel taux elles estiment pouvoir se financer sur les marchés monétaires ; elle en tire une moyenne : le LIBOR.
“La main sur le coeur, je pense pouvoir aujourd’hui me refinancer à …“, voilà comment est calculé le taux qui sert de référence à 350 000 milliards de dollars de produits financiers. Voilà comment est calculée la jauge qui nous permet de juger de la santé des banques.
Le taux le plus important du monde est le fruit d’un sondage et de supputations, suppositions.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, aucune transaction réelle ne justifie ce taux qui repose uniquement sur la bonne foi que l’on met dans la parole de quelques banquiers. Banquiers qui sont à la fois partie et contrepartie !
On se retrouve donc avec des banques qui créent et vendent des produits à leurs clients, et qui fixent elles-mêmes le taux de référence qui déterminera l’intérêt applicable à ces mêmes produits.
Trouvez l’erreur…
Quel intérêt pour les banques de maintenir les taux bas ?▪ Pour ne pas inquiéter les marchés quant à leur santé réelle, vous dira-t-on… Disons plutôt pour cacher leur fragilité financière aux investisseurs dans ce cas. Tout va très bien madame la Marquise… un simple mensonge de plus au coeur de la tempête des marchés.
▪ Mais il y a une autre raison : l’argent. Vu les milliards d’actifs financiers que ces banques ont dans leur bilan, modifier le taux de référence de façon infime peut être très rémunérateur du fait de l’effet multiplicateur.
“En 2009, Citibank a indiqué qu’elle empocherait 936 millions de dollars si les taux d’intérêt baissaient d’un quart de point par trimestre durant une année. Le gain s’élevant à 1,9 milliard s’ils chutaient de 1%”, lit-on dans le quotidien suisse Le Temps.
Qui est le dindon de la farce dans cette histoire ? Les clients de la banque…
Pas étonnant dans ces circonstances de voir se multiplier les plaintes civiles. A commencer par celle de Charles Schwab qui estime le préjudice à “plusieurs centaines de millions de dollars, voire milliards de dollars”.
Les autorités de marchés américaines et nippones se lancent dans la batailleOpacité, manipulation des taux, entente… les autorités de marchés veulent en avoir le coeur net.
UBS a été citée à comparaître et est menacée de tentative de manipulation de taux. Elle a décidé de “coopérer”, espérant ainsi réduire l’amende potentielle…
L’enquête cherche aussi à déterminer s’il y a eu “entente”, action de concert. Les banques se sont-elles entendues de 2008 à 2011 pour maintenir les taux bas ? Crédit Suisse, la Société Générale, Citigroup, Barclays… sont dans le collimateur des agences de contrôle.
Il y a fort à parier que cette bataille juridico-financière durera des années.
Elle se terminera sans doute comme toutes les autres batailles : à l’amiable, avec un gros chèque à la clé.
Toujours pour les mêmes raisons : le lobby des banques est l’un des plus puissants qui soit, il est très fortement imbriqué dans le monde politique américain qui en dépend, et l’argent est le nerf de la guerre.
Et l’investisseur là-dedans ?Qu’il change de jauge !
Qu’il ne prenne pas tout ce qu’on lui dit pour argent comptant.
Qu’il soit critique.
Car la meilleure façon de faire face à tous les dysfonctionnements de la planète finance (et ils sont nombreux !) est incontestablement l’adaptation. Comprendre les enjeux et prendre les bonnes mesures pour protéger ses avoirs, son portefeuille, son patrimoine.
Personne ne le fera à votre place.
Et surtout pas les banques… »
Source: Edito Matières Premières
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