mardi 4 décembre 2012

Sanofi ne prend pas les journalistes pour des prix Nobel (Bakchich)

Sanofi ne prend pas les journalistes pour des prix Nobel

A l'occasion du lancement de leur boisson santé, les patrons du géant pharmarceutique ont fait phosphorer leurs communicants. En leur enjoignant de ne pas trop se creuser les méninges.
La préparation du lancement d'une nouvelle gamme de produits, qui plus est en période de crise, est l'objet d'intenses réflexions de la part des entreprises, en particulier de leurs responsables marketing. Qui plus est quand, comme Sanofi, la société, reconnue comme l'un des géants de l'industrie pharmaceutique, est la cible d'une bien mauvaise publicité après l'annonce de licenciements. Et l'équation se complexifie encore un peu lorsqu'il s'agit de sortir - un peu - de son champ de compétence, pour explorer un secteur à forte rentabilité - en l'occurrence les boissons santé - avec un partenaire de renom, Coca-Cola.
La révélation par notre site en septembre de cette alliance a un peu gêné la communication du groupe sur ses nouveaux breuvages Beautific Oenobiol. Un tel géant, cependant, ne se laisse déstabiliser par quelques remarques de gratte-papier, tenus il est vrai en peu d'estime… à en croire les échanges épistolaires et électroniques glané par Bakchich.
Datée de fin septembre, la discussion a trait à l'organisation de l'évènement presse Beautific Oenobiol, prévue pour le douze novembre dernier et sur lequel planche un «Global Brand Director», un Senior Medical Director, et le «Vice Président Santé Grand Public Europe et Développement Global».
«Cher amis, ne compliquons pas les choses:
nous parlons à des journalistes beauté,
pas des Prix Nobels de Médecine….»
Le débat tourne autour de la gestion des KOL, pilotés par Sanofi et de la désignation de celui qui doit assumer l'endorsement tranversal. Des noms de codes barbares pour une réalité plus simple: trouver les têtes de pont qui vont aimablement porter la bonne parole de Beautifi Oenobiol, fortes de leur respectabilité et de leur influence sur l'opinion - des Key Opinion Leader ou Kol, dont l'un devra être multitâche. Soit «capable de parler aussi bien de la nutrition que des produits en particulier».
Un petit affolement à l'approche de la date semble poindre entre les participants au débat. «Il me paraît urgent que tu programmes une TC (téléconférence) entre les acteurs du médical, du réglementaire et de la communication», assure dans un mail le Senior director à son global Brand director. Bien heureusement les mots de sagesse du vice-président viennent calmer les craintes.
«Cher amis, ne compliquons pas les choses: nous parlons à des journalistes beauté, pas des Prix Nobels de Médecine….»
Sympa, mais un peu gâche-métier, l'ancien, pour les marketeux maison.