Un Master délocalisation à l’Université de Brest
Décidément cette fin d’année se finit en feu d’artifices franco-marocain. Non seulement le gouvernement français accorde un prêt de 100 millions d’euros à une zone d’activités de offshoring – délocalisation des activités de service ou de production de certaines entreprises vers des pays à bas salaire - au Maroc (voir notre précédent article) , mais LE MUNCI, le principal syndicat dans le milieu informatique, nous apprend également qu’un programme de Masters « Offshoring des Technologies de l’Information » a été mis en place entre l’Université de Bretagne Occidentale (Brest) et 9 universités marocaines.
Autrement dit, nos remarquables universités publiques forment des futurs cadres français et marocains aux subtilités de la délocalisation. On n’osait imaginer le contenu de ce « master » . La faculté de Bretagne Occidentale (en fait de Brest, car figurez-vous qu’il y aurait aussi une Faculté de Bretagne Orientale, qui selon nos recherches semblerait se trouver à Rennes, vers le soleil levant en partant de Brest, au nord de l’Université sub-tropicale de Bayonne) a eu la délicatesse de le mettre en ligne. Attention les yeux.
Les objectifs, tout d’abord
« La formation de Master « Développement à l’Offshore des Systèmes d’Information » est un double diplôme entre l’université de Brest et 9 universités marocaines : Agadir, Casablanca, El Jadida, Fès, Kenitra, Marrakech, Settat, Rabat et Tanger.
La première année d’étude a lieu au Maroc et la seconde en France.
L’objectif est de former des ingénieurs en développement logiciel (conception, production et maintenance) pour des projets à l’offshore où une partie des travaux sont réalisées en France et une autre partie au Maroc ; dans une perspective d’équipe « étendue » collaborative.
L’atout principal de ce double-diplôme est de s’adosser à un dispositif de coopération industrielle facilitant l’insertion professionnelle des étudiants dans l’industrie Offshore grâce à un stage de fin d’études en France, effectué dans des entreprises internationales avec pré-embauche dans leurs composantes marocaines.
Cette formation a obtenu en 2011, le label d’excellence de l’Office Méditerranéen de la Jeunesse (OMJ). »
Que se cache donc derrière ce langage ampoulé caractéristique du milieu universitaire? Tout simplement que les jeunes diplômés seront pré embauchés (attention sélection sévère à l’entrée) dans des filiales françaises au Maroc (« composantes marocaines »: mais où vont-ils chercher tout ça?) après une formation Bac+5 validée par un label en chocolat mis en place par des copains.
Les partenaires
« Ce double diplôme de Master repose sur un partenariat industriel fort avec :
- Les principales Sociétés internationales de Services en Ingénierie Informatique (SSII) installées au Maroc : Logica, Capgemini et AtoS.
- L’APEBI, la Fédération des Technologies de l’Information des Télécommunications et de l’Offshoring du Maroc (http://www.apebi.org.ma). Cette association est l’équivalent de la branche professionnelle SYNTEC en France. »
Autrement dit, les grands groupes industriels trop heureux d’avoir trouvé des dirigeants d’ Université imbéciles et contents d’eux qui vont les fournir en futurs cadres endoctrinés et sans états d’âmes d’usines à esclaves et les grands exploiteurs locaux, les fils à papa de la nomenklatura marocaine, vont s’en mettre plein les poches sur le dos des contribuables français, les salariés français et les pauvres marocains payés une misère.
Vive la solidarité franco-marocaine.
Bref le commerce triangulaire revient au top, avec l’aval du secrétaire général du département de l’Enseignement supérieur au ministère de l’Education nationale qui a estimé que « la formation master, objet de la rencontre, constitue un acquis pour les universités marocaines dans cette nouvelle dynamique de partenariat université/entreprise ». Et d’ajouter que ces filières ont été développées en 2006 et 2007 pour permettre d’accompagner les politiques sectorielles lancées par le gouvernement, notamment celle concernant l’offshoring.
Génial. Mesdames et Messieurs, nous sommes heureux de vous annoncer la mise à mort du salarié français et de la mise en place du prolétariat pauvre comme futur mode de fonctionnement des grandes entreprises, car les choses ne pourront qu’évoluer dans ce sens, à moins de tout casser comme on dit familièrement.
Dans le délire ultra-libéral, prédisons les masters suivants:
- Master 2 esclavagisme de la Faculté septentrionale de…
-Master 2, management des Sociétés de bienfaisance de L’Université nordique de …
-Master 2, développement structures productives inhumaines de la Faculté des Alpes Inférieures
- Master 2, développement ressources sexuelles des femmes du Pensum de Paris Lutèce
Laissons la conclusion à MUNCI:
« Le MUNCI exprime sa consternation LA PLUS TOTALE devant un tel gaspillage… D’ARGENT PUBLIC !
En effet, l’Université de Bretagne Occidentale est une université PUBLIQUE : or, ce Master ne crée strictement AUCUNE RICHESSE en retour pour l’économie française, bien au contraire même puisqu’il forme des étudiants destinés à travailler dans l’offshore au MAROC !
C’est exactement comme si un Master public avait pour but de former des étudiants étrangers aux métiers de la production automobile par exemple, étudiants qui repartiraient ensuite dans les pays à bas coûts pour travailler dans les usines délocalisées de Renault ou PSA !
Et dire que pour certains; on ne forme pas assez de bac+5 en informatique en France…
C’est à peine croyable mais c’est ainsi… »
Source: Munci
Autrement dit, nos remarquables universités publiques forment des futurs cadres français et marocains aux subtilités de la délocalisation. On n’osait imaginer le contenu de ce « master » . La faculté de Bretagne Occidentale (en fait de Brest, car figurez-vous qu’il y aurait aussi une Faculté de Bretagne Orientale, qui selon nos recherches semblerait se trouver à Rennes, vers le soleil levant en partant de Brest, au nord de l’Université sub-tropicale de Bayonne) a eu la délicatesse de le mettre en ligne. Attention les yeux.
Les objectifs, tout d’abord
« La formation de Master « Développement à l’Offshore des Systèmes d’Information » est un double diplôme entre l’université de Brest et 9 universités marocaines : Agadir, Casablanca, El Jadida, Fès, Kenitra, Marrakech, Settat, Rabat et Tanger.
La première année d’étude a lieu au Maroc et la seconde en France.
L’objectif est de former des ingénieurs en développement logiciel (conception, production et maintenance) pour des projets à l’offshore où une partie des travaux sont réalisées en France et une autre partie au Maroc ; dans une perspective d’équipe « étendue » collaborative.
L’atout principal de ce double-diplôme est de s’adosser à un dispositif de coopération industrielle facilitant l’insertion professionnelle des étudiants dans l’industrie Offshore grâce à un stage de fin d’études en France, effectué dans des entreprises internationales avec pré-embauche dans leurs composantes marocaines.
Cette formation a obtenu en 2011, le label d’excellence de l’Office Méditerranéen de la Jeunesse (OMJ). »
Que se cache donc derrière ce langage ampoulé caractéristique du milieu universitaire? Tout simplement que les jeunes diplômés seront pré embauchés (attention sélection sévère à l’entrée) dans des filiales françaises au Maroc (« composantes marocaines »: mais où vont-ils chercher tout ça?) après une formation Bac+5 validée par un label en chocolat mis en place par des copains.
Les partenaires
« Ce double diplôme de Master repose sur un partenariat industriel fort avec :
- Les principales Sociétés internationales de Services en Ingénierie Informatique (SSII) installées au Maroc : Logica, Capgemini et AtoS.
- L’APEBI, la Fédération des Technologies de l’Information des Télécommunications et de l’Offshoring du Maroc (http://www.apebi.org.ma). Cette association est l’équivalent de la branche professionnelle SYNTEC en France. »
Autrement dit, les grands groupes industriels trop heureux d’avoir trouvé des dirigeants d’ Université imbéciles et contents d’eux qui vont les fournir en futurs cadres endoctrinés et sans états d’âmes d’usines à esclaves et les grands exploiteurs locaux, les fils à papa de la nomenklatura marocaine, vont s’en mettre plein les poches sur le dos des contribuables français, les salariés français et les pauvres marocains payés une misère.
Vive la solidarité franco-marocaine.
Bref le commerce triangulaire revient au top, avec l’aval du secrétaire général du département de l’Enseignement supérieur au ministère de l’Education nationale qui a estimé que « la formation master, objet de la rencontre, constitue un acquis pour les universités marocaines dans cette nouvelle dynamique de partenariat université/entreprise ». Et d’ajouter que ces filières ont été développées en 2006 et 2007 pour permettre d’accompagner les politiques sectorielles lancées par le gouvernement, notamment celle concernant l’offshoring.
Génial. Mesdames et Messieurs, nous sommes heureux de vous annoncer la mise à mort du salarié français et de la mise en place du prolétariat pauvre comme futur mode de fonctionnement des grandes entreprises, car les choses ne pourront qu’évoluer dans ce sens, à moins de tout casser comme on dit familièrement.
Dans le délire ultra-libéral, prédisons les masters suivants:
- Master 2 esclavagisme de la Faculté septentrionale de…
-Master 2, management des Sociétés de bienfaisance de L’Université nordique de …
-Master 2, développement structures productives inhumaines de la Faculté des Alpes Inférieures
- Master 2, développement ressources sexuelles des femmes du Pensum de Paris Lutèce
Laissons la conclusion à MUNCI:
« Le MUNCI exprime sa consternation LA PLUS TOTALE devant un tel gaspillage… D’ARGENT PUBLIC !
En effet, l’Université de Bretagne Occidentale est une université PUBLIQUE : or, ce Master ne crée strictement AUCUNE RICHESSE en retour pour l’économie française, bien au contraire même puisqu’il forme des étudiants destinés à travailler dans l’offshore au MAROC !
C’est exactement comme si un Master public avait pour but de former des étudiants étrangers aux métiers de la production automobile par exemple, étudiants qui repartiraient ensuite dans les pays à bas coûts pour travailler dans les usines délocalisées de Renault ou PSA !
Et dire que pour certains; on ne forme pas assez de bac+5 en informatique en France…
C’est à peine croyable mais c’est ainsi… »
Source: Munci