Marché carbone
Comment les compagnies aériennes ont extorqué 1,3 milliard à leurs clients
Par (29 janvier 2013)
Le système européen d’échange de quotas de CO2 a permis aux compagnies aériennes d’engranger entre 700 millions et 1,3 milliard d’euros de profits supplémentaires en 2012. Et sans faire d’effort supplémentaire pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre ! La Commission européenne s’est dite très embarrassée par l’attitude « scandaleuse » des compagnies aériennes dans cette affaire, révélée notamment par un rapport commandité par l’organisation Transport et Environnement.
Comment les compagnies ont-elles pu faire des profits grâce au marché carbone européen ? Jusqu’en 2012, les émissions de CO2 du secteur aérien n’étaient pas du tout régulées. En 2012, le système de quotas d’émissions est étendu au secteur aérien, avec la possibilité d’achat et de vente de « droits à polluer » entre les compagnies. 85% des quotas sont délivrés gratuitement aux compagnies, qui doivent acheter aux enchères les 15% restants.
Faire payer aux clients ce qui est gratuit
Selon la loi européenne, le coût de ces quotas être reportée sur le prix du billet d’avion. Une possibilité dont ne se privent pas les compagnies européennes. Qui ont même fait du zèle : elle ont transféré l’ensemble de ce coût sur le prix des billets, y compris le montant des 85% gratuits ! Et surtout, elles n’ont pas bougé leurs tarifs lorsque la Commission européenne a décidé de suspendre pendant un an l’application du système d’échange de quotas de CO2 pour les vols intercontinentaux...
Résultat : des profits conséquents pour les compagnies, des clients qui paient un surplus (entre 2 et 14 euros par trajet selon la Commission européenne), et aucun effort supplémentaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ! Air France est le deuxième bénéficiaire de ce procédé, derrière la Lufthansa et devant British Airways. Air France a réalisé entre 26 et 51 millions d’euros de profit grâce au système de quotas. Combien seront investis pour le développement du (très modeste) Plan climat de l’entreprise ? Des profits qui n’auront pas empêché Air France d’annoncé 5 000 suppressions d’emplois d’ici fin 2013. Presque aussi bien que dans la sidérurgie !
Comment les compagnies ont-elles pu faire des profits grâce au marché carbone européen ? Jusqu’en 2012, les émissions de CO2 du secteur aérien n’étaient pas du tout régulées. En 2012, le système de quotas d’émissions est étendu au secteur aérien, avec la possibilité d’achat et de vente de « droits à polluer » entre les compagnies. 85% des quotas sont délivrés gratuitement aux compagnies, qui doivent acheter aux enchères les 15% restants.
Faire payer aux clients ce qui est gratuit
Selon la loi européenne, le coût de ces quotas être reportée sur le prix du billet d’avion. Une possibilité dont ne se privent pas les compagnies européennes. Qui ont même fait du zèle : elle ont transféré l’ensemble de ce coût sur le prix des billets, y compris le montant des 85% gratuits ! Et surtout, elles n’ont pas bougé leurs tarifs lorsque la Commission européenne a décidé de suspendre pendant un an l’application du système d’échange de quotas de CO2 pour les vols intercontinentaux...
Résultat : des profits conséquents pour les compagnies, des clients qui paient un surplus (entre 2 et 14 euros par trajet selon la Commission européenne), et aucun effort supplémentaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ! Air France est le deuxième bénéficiaire de ce procédé, derrière la Lufthansa et devant British Airways. Air France a réalisé entre 26 et 51 millions d’euros de profit grâce au système de quotas. Combien seront investis pour le développement du (très modeste) Plan climat de l’entreprise ? Des profits qui n’auront pas empêché Air France d’annoncé 5 000 suppressions d’emplois d’ici fin 2013. Presque aussi bien que dans la sidérurgie !