jeudi 31 janvier 2013

Italie : la mafia dans l’ombre d’un projet TGV (Basta!)

Corruption

Italie : la mafia dans l’ombre d’un projet TGV

Par Sophie Chapelle (30 janvier 2013)
« On n’a qu’à mettre des matériaux de mauvaise qualité, de toute façon là-dessous personne n’y verra rien ». C’est sur la base d’écoutes téléphoniques menées par le Parquet que le creusement d’un tunnel de 7 km pour un train à grande vitesse sous la ville de Florence, en Italie, a été stoppé le 17 janvier. Trente-six personnes sont mises en examen sous sept chefs d’inculpation, dont escroquerie, trafic d’influence, trafic de déchets illicites et association de malfaiteurs. Le parquet de Florence a fait apparaître des liens entre les entreprises engagées par les Ferrovie dello Stato (Chemins de fer italiens) et la camorra, la branche napolitaine de la mafia.
Les pollutions environnementales sont pointées du doigt, les entreprises engagées étant accusées d’avoir déversé des boues dans les nappes phréatiques ou de les avoir dispersées en décharges illégales. Plusieurs problèmes de sécurité sont aussi constatés. Depuis des mois, les enseignants du lycée Otonne Rosai, dans le périmètre du chantier, dénoncent des failles et des affaissement structurels du bâtiment. Le matériau de revêtement du tunnel ne serait pas non plus conforme aux paramètres européens anti-incendie fixés après la tragédie du tunnel du Mont Blanc.
Malgré ce scandale, le gouverneur de Toscane, la direction des Ferrovie dello Stato et le maire de Florence insistent sur le caractère indiscutable du projet. Le Comité anti-TGV de Florence demande leur démission. Les opposants au projet réclament le réexamen du projet alternatif de traversée en surface, rédigé par des techniciens et des urbanistes. « Ce projet alternatif permettrait d’économiser les trois quarts des investissements indispensables à la rénovation des transports publics locaux, actuellement en piteux état », soulignent-ils. Espérons que la mafia ne cherchera pas aussi à faire du business avec le projet de LGV Lyon-Turin.
Source : Reporterre