vendredi 11 janvier 2013

Pour sortir de la crise, c’est l’humanité qui doit changer…(Pressenza)

Pour sortir de la crise, c’est l’humanité qui doit changer…
Pour sortir de la crise, c'est l'humanité qui doit changer...
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La coopération plutôt que la compétition et la solidarité à la place de la carrière. C’est ainsi que le monde pourra réellement changer, estiment les signataires de cette lettre ouverte : Edgar Morin (sociologue), Pierre Rabhi (philosophe), Jean-Marie Pelt (botaniste), Patrick Viveret (philosophe), Christophe André (médecin), Philippe Desbrosses (agriculteur), Marc Luyckx Ghisi (théologien) et Hanh Nguyen Ngoc (médecin).
Nous sommes un certain nombre à penser que les valeurs fondatrices de nos civilisations sont cycliquement remises en cause.
Changer le monde
Nous savons que les idéaux qui accompagnent les grandes épopées humaines ont besoin de se renouveler pour s’adapter à l’esprit des Temps et aux besoins des générations qui se succèdent sur la Terre.
L’humanité est-elle prête à accueillir une transformation de la conscience aussi radicale et profonde que celle qui lui permettrait de s’ouvrir à la splendeur du monde, à la manière d’un bourgeon qui explose au printemps pour faire apparaître la lumière de la fleur, prémisse de l’accomplissement du fruit ?
“… L’éventualité d’une telle transformation constitue l’essentiel du message des enseignements des grands sages de l’histoire humaine : Bouddha, Jésus et d’autres figures emblématiques sont les premières fleurs de l’humanité. Ce sont les précurseurs des fleurs précoces, rares et précieuses et leurs messages respectifs ont été largement incompris et souvent déformés, car une floraison généralisée n’était pas encore possible à leur époque…” (Eckhart Tolle)
L’humanité est-elle prête aujourd’hui, plus qu’elle ne l’était hier, à ce formidable changement intérieur qui prédispose à tous les changements possibles pour l’extérieur ?
Nous sommes une “grande minorité” à le croire et à le démontrer.
Résistances populaires et initiatives citoyennes
Toutes les résistances populaires des indignés face à l’imposture de la sphère financière, les innovations sociales en cours et les manifestations de la société civile pour instituer davantage de justice, davantage de solidarité, davantage de partage et de fraternité ne sont-elles pas les signes avant-coureurs de la mutation attendue ?
Toutes les initiatives citoyennes : “Resto du cœur”, jardins de cocagne, économie solidaire, commerce équitable, AMAP (association pour le maintien des agricultures paysannes), Terres de Lien, Médecins sans frontières et combien d’autres mouvements bénévoles de protection de l’environnement et d’actions caritatives, n’en sont-elles pas les manifestations exemplaires ?
Elles suscitent l’adhésion spontanée et désintéressée de tant de jeunes aujourd’hui, parce qu’il sont plus préoccupés d’entraide, de solidarité et de coopération que de carrières, de compétitions ou de profits stériles…
N’éludons pas nos responsabilités
Tous ces indicateurs du changement sont sous nos yeux, aussi incontournables et irrépressibles que la métamorphose de la chenille en papillon.
Le best-seller du Vénérable Thich Nhat Hanh (1), “Ce monde est tout ce que nous avons” est une invitation à relier l’écologie et la spiritualité, comme deux notions indissociables de l’énergie du “Sacré”. Nous devons changer ce monde : nous changer nous-mêmes pour le rendre plus juste, plus sûr et plus durable pour les multiples espèces qui en ont besoin avec nous… et après nous, et surtout ne pas laisser faire l’insupportable discrimination économique et sociale qui dégrade la personne humaine et qui compromet toute possibilité de vivre en paix sur cette terre.
N’est-ce pas le plus beau et le plus grand des enjeux que nous pouvons relayer sur la terre entière avec les modes de communications modernes dont nous disposons afin de susciter cet immense élan vers un idéal commun : protéger la vie et les ressources sur cette belle et unique planète en commençant par célébrer en nous les valeurs sacrées de la spiritualité et de la pleine conscience.
C’est le programme autour de l’engagement “pour une éthique globale”, en faveur des principes d’équité et de non-violence.
N’éludons pas nos responsabilités individuelles et collectives dans la situation de ce monde en surgissement. Apprenons à vivre ensemble et à incarner ce message de paix pour entrer dans la liberté.
Co-signataires :
- Docteur Christophe André, médecin psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, écrivain
- Philippe Desbrosses, agriculteur – docteur en Sciences de l’Environnement, co-fondateur d’Intelligence Verte et des principaux mouvements d’Agriculture Biologique.
- Marc Luyckx Ghisi, théologien, mathématicien, philosophe, ancien conseiller spécial à la présidence de la Commission Européenne.
- Edgar Morin, sociologue, philosophe, auteur de nombreux ouvrages de référence.
- Docteur Hanh Nguyen Ngoc, médecin acupuncteur, enseignante du Dharma, présidente de l’association Pour les Enfants du Vietnam.
- Jean-Marie Pelt, botaniste, agrégé de pharmacie, écrivain, homme de radio.
- Patrick Viveret, philosophe, magistrat honoraire à la Cour des Comptes de Paris.
- Pierre Rabhi, agriculteur, philosophe, essayiste auteur de “La sobriété heureuse”.
(1) Thich Nhat Hanh est l’une des grandes figures de l’engagement Bouddhiste dans le monde occidental, avec le Dalaï Lama. Depuis la guerre du Vietnam, il sillonne la planète pour promulguer la paix et la spiritualité engagée, notamment sur les valeurs de l’écologie dans son livre : “Ce monde est tout ce que nous avons”.
Source : http://www.tree2share.org/article-1990-pour-sortir-de-la-crise-c-est-l-humanite-qui-doit-changer…