vendredi 3 mai 2013

Le scandale des cumuls de mandats en France (Les moutons enragés)

Le scandale des cumuls de mandats en France


Le scandale des cumuls de mandats en France
Malgré les annonces du Parti socialiste avant les élections de 2012, les membres du gouvernement ne se dépêchent pas de se pencher sur ce chancre qui ronge la République française depuis belle lurette. Le 3 avril dernier en faisant bien moins diligence que pour le mariage pour tous, le gouvernement socialiste poussif présentait toutefois deux projets de lois sur ce problème épineux http://www.gouvernement.fr/gouvernement/deux-projets-de-loi-pour-interdire-le-cumul-de-mandats .
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce sujet récurrent passionne beaucoup moins les élus des assemblées. Ils sont bien entendus les premiers visés occupant dans leur grande majorité des fonctions à divers stades de l’appareil administratif de l’Etat. D’une manière assez ridicule et malgré les promesses électorales, les deux projets de lois proposés prévoient bien le non cumul des fonctions locales et régionales avec un mandat de député ou de sénateur et aussi l’interdiction d’un mandant local avec un mandat européen. Toutefois, la loi ne pourra étrangement s’appliquer qu’en mars 2017… une façon déguisée d’assurer encore pendant tout le mandat présidentiel de François Hollande des bons et gras émoluments à tout l’aréopage des deux partis dominants, socialistes en tête. Les cloches de Pâques ont été généreuses moins pour les Français.
L’un des plus emblématiques et qui accumule depuis des années les différentes fonctions dont il ne peut bien sûr pas assurer honorablement les tâches ne possédant pas le don d’ubiquité n’est autre que Claude Bartolone. Son cas effrayant n’est que l’arbre qui cache la forêt mais tout à chacun pourra s’ébaudir des titres cumulés par ce personnage, l’un des plus importants de l’Etat. Il se trouve à la fois président de l’Assemblée nationale avec les avantages qui vont avec, notamment le logement de fonction, député à l’Assemblée nationale en Seine-Saint-Denis d’ailleurs depuis 1981… un bon cru et conseiller général du canton de Pantin-Est. Il était également il y a peu président du Conseil général de Seine-Saint-Denis ayant tout de même tardivement démissionné de ce poste le 4 septembre 2012. Il cumulait alors pas moins de quatre casquettes, très voyantes. La journée d’un tel homme assurément devait se trouver bien remplie…
Bien remplie mais aussi grassement payée, l’homme cumulant également une retraite du corps préfectoral depuis le mois d’août 2012. Retraite accordée suite à un décret du président de la République, François Hollande en personne, le réintégrant après 25 années dans le corps préfectoral puis après un petit mois pour garder les apparences, être mis à la retraite comme préfet honoraire hors cadre avec le dernier échelon de la hiérarchie : hors classe… L’ensemble représente une coquette somme estimée au double du salaire actuel du président Hollande et nous ne pouvons que nous remémorer les paroles prophétiques de Saint-Just sur le fait que le parti, quel qu’il soit, de gauche ou de droite, ne travaille nullement pour la Nation mais bien pour les affaires personnelles et les intérêts de lobbies ou groupes d’influences qui ne sont que rarement ceux des Français.
Parmi les Cumulards se trouvent pas moins de 60 % des députés alors en place au Palais Bourbon, environ 340 d’entre eux ! L’analyse des différents partis représentés à l’Assemblée démontre qu’en la matière aucune des formations politiques ne peut se prévaloir d’être plus honnête qu’une autre. Les cumuls concernent souvent celui de député-maire ou sénateur-maire c’est le cas du franc maçon François Rebsamen, socialiste, maire de Dijon et Sénateur de la Côte d’Or. Citons Noël Mamère, EELV, à la fois député, maire de Bègles qui eut même une troisième casquette de député européen. Citons Michel Estrosi, UMP, maire de Nice, vice-président de son parti et député des Alpes-Maritimes ou encore François Asensi, ancien membre du PCF, Front de Gauche, maire de Tremblay-en-France et député de la Seine-Saint-Denis etc… Il ne serait pas possible de poursuivre la longue énumération des cumuls de la classe politique tant ils sont nombreux sans parler par ailleurs de leurs occupations professionnelles ou d’affaires.
Promise en 2012 par les socialistes, la loi sur le cumul ne sera pas pour demain et le cumul se poursuivra donc encore cinq années assurant de confortables revenus à une oligarchie qui peut bien montrer du doigt certains pays dans le monde mais qui est bel et bien un simulacre de république. Cette république ci, nous n’avons de cesse de le dire, c’est celle des Barras, des Tallien et des corrompus du Directoire. Une république élitiste désormais détachée du peuple travaillant à son propre confort et se lançant dans des réformes inutiles alors que le pays est dans une profonde inquiétude de son avenir. Aucune des vrais questions essentielles ne sont jamais avancées, ni débattues. Aucune mesure ne se trouve à l’horizon pour tenter d’inverser la tendance : à savoir créer de la richesse, créer du travail, des emplois, encourager les initiatives et la création d’entreprises, investir dans la recherche, innover et légiférer sur les vrais problèmes sociaux, descendre enfin au milieu du peuple pour l’épauler et non le stigmatiser dans ses attentes.
Le cumul des mandats reste la preuve la plus éclatante de la partialité, de l’intéressement et au final du verrouillage de toute l’organisation politique du pays. Dans cette république un président est de fait détenteur de la Légion d’Honneur sans avoir jamais rien fait pour la mériter. Dans cette république le peuple n’a aucun moyen de demander de son propre chef un référendum sur les points qui lui paraisse nécessiter une consultation populaire. Dans cette république des hommes cumulent des pouvoirs suffisants pour avoir transformé en quelques décennies une vraie démocratie en une république de voyous, chapardeurs, spoliateurs livrant un spectacle affligeant à l’Europe entière. Après avoir fait trembler le monde par la seule force de ses idées, nous nous posons la question : où sont passés les fils de la Révolution de 1789 ?
Source: La voix de la Russie