lundi 6 mai 2013

Le « texte interdit » sur l’Europe résumé ici en onze points, à lire, à diffuser (Le blog de Gérard Filoche)

Le « texte interdit » sur l’Europe résumé ici en onze points, à lire, à diffuser

« Le texte sur l’Europe de « Maintenant La Gauche, le social au coeur » interdit de débat !

La convention Europe du Parti socialiste se tiendra le 16 juin prochain à Paris, les votes dans les sections se dérouleront le 6 juin.
Mais les Socialistes ne pourront pas voter pour le texte que voulaient déposer Emmanuel Maurel, Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann et les autres camarades du Bureau National, au nom de « Maintenant La Gauche, le social au coeur », la Motion 3. La majorité du Bureau National (6 pour, 4 abstentions, 16 contre), le 30 avril, a refusé que ce texte soit soumis au vote des adhérents.

Pourtant, dans la circulaire n° 1387 du 17 avril, organisant le déroulement de cette convention, Harlem Désir, Guillaume Bachelay, Jean-François Cambadélis et Catherine Trautmann précisaient « Mardi 30 avril 2013 : Enregistrement par le Bureau national du texte soumis au débat (éventuellement des textes et/ou des amendements)…) Ils n’ont pas tenu parole.

Les justifications avancées par Jean-Christophe Cambadélis sont piteuses : « L’état de la discussion, la situation de notre parti dans le moment où nous sommes, l’état du pays, le fait d’avoir pu surmonter plusieurs divergences, tout cela milite pour que nous ayons un seul texte présenté aux militants ».

C’est justement « la situation de notre parti dans le moment où nous sommes» et « l’état du pays » qui militent pour que nous ayons un débat de fond sur la politique européenne de notre parti.
Ce n’est pas le débat biaisé entre Jean-Marc Aurault et Claude Bartelone sur « faut-il ou non stigmatiser Angela Merkel ? » qui peut se substituer à un véritable débat de fond auquel pourront participer tous les adhérents du Parti socialiste. Nous militons contre l’Europe libérale qui nous emmène dans le mur, et contre les libéraux des deux cotes du Rhin, Merkozye. En quoi sommes nous anti merkel ? pas aprce qu’elle est allemande mais parce que Mme Merkel affirme que « le smic crée le chômage » : frontalement, contre cela, nous défendons la hausse du smic et des salaires pour la relance pour faire reculer le chômage.
Dans le » texte interdit » au débat, intitulé « Europe : le sursaut, c’est maintenant ! » nous défendions les orientations résumées ainsi :

1- Si la gauche européenne ne propose pas une réorientation profonde et radicale de la construction européenne, c’est l’unité européenne qui sera bientôt en danger.
2- Des Smic doivent être créés dans tous les pays de l’Union qui n’en possèdent pas encore. L’écart entre les Smic doit être réduit pour se rapprocher du taux le plus élevé et combattre ainsi le « dumping social ».
3- Le pacte de stabilité et le TSCG sont deux verrous qui empêchent la croissance ; Il faut décréter un moratoire sur le pacte de stabilité.
4- Une grande partie de la dette est une dette indigne, causé par des politiques qui sont à l’origine de la crise et qui perdurent. Dans de nombreux pays, il faut restructure la dette pour libérer les ressources nécessaire au financement de l’économie réelle.
5- Un vrai budget fédéral d’investissement représentant au minimum 5 % du PIB européen (contre 1 %) aujourd’hui, doit être mis en place.
6- Un « serpent fiscal » européen doit permettre une harmonisation fiscale par le haut et de stopper la concurrence fiscale qui permet aux plus fortunés et aux sociétés d’échapper à l’impôt.
7- La Banque Centrale européenne doit être mise sous le contrôle du Parlement européen. Elle doit avoir comme objectif prioritaire la croissance et l’emploi. Elle doit pouvoir financer directement, sans conditionnalités, les Etats européens.
8- La politique de l’ « euro cher » qui étouffe les exportations européennes doit cesser. L’Union européenne doit décider démocratiquement de sa politique de change.
9- Un véritable tarif extérieur commun aux frontières de l’Europe doit être mis en place. Il devra prendre appui sur des critères sociaux et environnementaux permettant la préservation de notre modèle social, de l’emploi et de la qualité de vie. La négociation d’un « accord transatlantique » dans laquelle l’industrie européenne à tout à perdre doit être suspendue.
10- Les garanties publiques apportées aux banques doivent se limiter au financement de l’économie réelle (environ 22 % du bilan des « banques universelles » en France).
11- L’Union doit se faire démocratiquement, par et pour les citoyens. Les changements de traités doivent faire l’objet d’une Convention dans laquelle les citoyens sont représentés par leurs élus directs au Parlement européen. Les peuples doivent pouvoir les ratifier par référendum. »