Transparence
Où sont passés les 200 milliards destinés au « sauvetage » de la Grèce ?
Par (19 juin 2013)
Où sont passés les 207 milliards d’euros débloqués par l’Union européenne et le FMI depuis 2010, dans le cadre des « plans de sauvetage » de la Grèce ? Ont-ils vraiment servi au peuple grec ? L’association Attac Autriche s’est penchée sur le détail des versements des deux programmes, validés le 2 mai 2010 et le 21 février 2012 [1]. Résultat : les principaux destinataires sont les banques grecques (à hauteur de 58 milliards d’euros) et les créanciers de l’État grec (pour 101 milliards), principalement des banques et fonds d’investissement.
Au moins 77% de l’aide européenne a donc bénéficié, directement ou indirectement, au secteur financier ! Seuls 46 milliards, parmi les prêts accordés par les créanciers internationaux et européens, ont servi à renflouer les comptes publics de la Grèce. Pendant la même période, l’État grec a payé 34 milliards d’euros, rien que pour les intérêts de sa dette.
Le gouvernement allemand a rejeté les conclusions de cette étude, expliquant que tous les Grecs ont profité du fait que les créanciers du pays n’aient pas fait faillite. Grâce aux plans européens, la Grèce a eu plus de temps pour mettre en œuvre des réformes, ce qui a profité à l’ensemble de sa population, selon Berlin. Les Grecs, asphyxiés par les mesures d’austérité liées à ces crédits internationaux, apprécieront.
Ces données sont-elles accessibles aux citoyens grecs et européens ? Attac a réalisé un travail de fourmi pour récolter ces informations. Et quelques angles morts subsistent. « Il n’y a pas de documentation officielle sur l’utilisation de cette tranche », peut-on lire sur le récapitulatif réalisé par l’association, à propos d’un versement de 3 milliards d’euros, en mars 2012, par le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Ou « l’utilisation de cette tranche n’a pas pu être reconstituée », à propos de 8 milliards d’euros accordés par l’Eurozone et le FMI, en mars 2011. Question transparence aussi, la Troïka (FMI, Banque centrale européenne et Commission européenne) a visiblement de sérieux progrès à faire.
Lire l’étude d’Attac Autriche
Lire le bilan du second « programme d’ajustement économique » pour la Grèce, réalisé par la Commission européenne (décembre 2012, en anglais).
Au moins 77% de l’aide européenne a donc bénéficié, directement ou indirectement, au secteur financier ! Seuls 46 milliards, parmi les prêts accordés par les créanciers internationaux et européens, ont servi à renflouer les comptes publics de la Grèce. Pendant la même période, l’État grec a payé 34 milliards d’euros, rien que pour les intérêts de sa dette.
Le gouvernement allemand a rejeté les conclusions de cette étude, expliquant que tous les Grecs ont profité du fait que les créanciers du pays n’aient pas fait faillite. Grâce aux plans européens, la Grèce a eu plus de temps pour mettre en œuvre des réformes, ce qui a profité à l’ensemble de sa population, selon Berlin. Les Grecs, asphyxiés par les mesures d’austérité liées à ces crédits internationaux, apprécieront.
Ces données sont-elles accessibles aux citoyens grecs et européens ? Attac a réalisé un travail de fourmi pour récolter ces informations. Et quelques angles morts subsistent. « Il n’y a pas de documentation officielle sur l’utilisation de cette tranche », peut-on lire sur le récapitulatif réalisé par l’association, à propos d’un versement de 3 milliards d’euros, en mars 2012, par le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Ou « l’utilisation de cette tranche n’a pas pu être reconstituée », à propos de 8 milliards d’euros accordés par l’Eurozone et le FMI, en mars 2011. Question transparence aussi, la Troïka (FMI, Banque centrale européenne et Commission européenne) a visiblement de sérieux progrès à faire.
Lire l’étude d’Attac Autriche
Lire le bilan du second « programme d’ajustement économique » pour la Grèce, réalisé par la Commission européenne (décembre 2012, en anglais).
Notes
[1] Le FMI devait contribuer à hauteur de 48 milliards d’euros, les pays de l’Eurozone à hauteur de 80 milliards et le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour 144,6 milliards. A l’heure actuelle, 206 milliards ont été effectivement distribués.