mercredi 19 juin 2013

RETRAITES, C’EST LA CASSE FINALE ! (Conscience citoyenne responsable)

RETRAITES, C’EST LA CASSE FINALE !

Posté par 2ccr le 18 juin 2013
RETRAITES, C'EST LA CASSE FINALE !  dans Politique casse-300x250Le gouvernement obéit aux injonctions libérales de la Commission Européenne et prépare une nouvelle contre-réforme des retraites. La propagande est en marche sur le déficit des régimes de retraites, les sacrifices à consentir pour les sauver, les «mesures inévitables à prendre de toute urgence». Une retraite décente, qui permette de profiter de la vie après le travail, et mette chacun et chacune à l’abri d’une vieillesse dans la misère, est un droit élémentaire.
Hollande, Ayrault et le gouvernement embringuent les organisations syndicales dans une négociation avec le patronat pour préparer la seconde conférence sociale qui se tiendra le 20 et 21 juin 2013 ! D’un coté, nous avons le Medef, qui avec Parisot, s’est déclarée pour un allongement de la durée des cotisations à 43 ans, avec un recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans ! De l’autre la CGT qui préconise d’augmenter les salaires, d’arrêter la politique d’austérité pour un retour à la croissance. Au milieu nous avons la CFDT qui attend patiemment pour sans doute, une fois n’est pas coutume, pencher du coté du Medef. Pour mémoire, la dernière négociation gouvernement/syndicat/Medef a déjà abouti à l’ANI qui flexibilise le travail et détricote le code du travail ! A cette occasion la CFDT avait voté comme le Medef…
Cette nouvelle conférence sociale, axée principalement sur les retraites, va aggraver le chômage des séniors car ils vont se retrouver plus longtemps au chômage. Des séniors qui ne trouvent pas d’emplois, (trop vieux dès 55 ans), alors pourquoi allonger l’âge de la retraite à 65 ans voire 70 ans ! Statistiquement, pour ces Français, le maintien plus longtemps en activité signifie maintien au chômage : la réforme transforme de « jeunes retraités » en « vieux chômeurs ». Et les jeunes qui cherchent un emploi, malgré leurs études, se retrouvent en état de précarité par la multiplication des contrats à durée déterminée, des stages non rémunérés et des intérims pour tout horizon. Les jeunes dans la galère et les vieux dans la misère, c’est tout ce que semble être capable de nous proposer ce gouvernement, où est la différence avec le gouvernement Sarkozy ?
Pour justifier cette nouvelle réforme, on nous ressort de vieux arguments qui seraient l’allongement de la durée de la vie, la dette et les déficits, mais sans tenir compte par exemple des exonérations patronales. L’on se garde bien de préciser que si l’espérance de vie a pu augmenter, c’est aussi grâce à un départ à la retraite à 60 ans. Et si le régime de financement des retraites est menacé, c’est parce que depuis des années tous les gains de productivité ont été accaparés par les patrons et par les actionnaires, ce sont les multiples exonérations et subventions combinées aux bas salaires et l’explosion du chômage, car rappelons que plus d‘emplois et de meilleurs salaires sont plus de budget pour les retraites.
Ce n’est pas un problème de démographie, c’est un problème d’emplois, de salaires de recettes. Sur les retraites, il n’y a rien à négocier, si ce n’est de revenir aux 37 ans et demi de cotisation à taux plein à 60 ans ; le projet de réforme de retraite est indécent, les meilleures années de retraite sont de 60 à 65 ans et les années les plus dures de travail sont de 60 à 65 ans. Il y a donc fort à parier qu’avec la réforme telle qu’elle se prépare l’espérance de vie va inexorablement reculer.
Les pistes avancées avec insistance sont : un allongement de la durée de cotisation, (jusqu’à 44 annuités pour toucher une pension complète), une hausse de la CSG, (notamment pour les retraités eux-mêmes), et un alignement vers le bas de tous les régimes ! Alors que les solutions seraient de réaliser l’indexation des retraites sur le salaire moyen, d’en finir avec le scandale des exonérations de cotisations patronales, d’augmenter le SMIC et de rétablir une échelle mobile des salaires. Ces mesures effaceraient automatiquement le besoin de financement des retraites ! Ce qu’il faut changer, c’est notre système économique qui génère des inégalités et un accaparement sans fin des richesses produites par un petit nombre d’individus. Il est urgent de reconquérir notre système solidaire face aux offensives des organismes privés désireux de mettre en place un système individualiste du chacun pour soi…
Jean Pierre ACASOCA