[Reprise] Contre une austérité à perpétuité : sortir de l’euro. Mais comment ?, par Frédéric Lordon
http://www.les-crises.fr/lordon-sortir-de-l-euro/
« En fait, nous sommes déjà sortis de la zone euro », a admis M Nicos Anastasiades, président de Chypre, un pays où les billets n’ont plus la même valeur qu’en Grèce ou en Allemagne. L’explosion de la monnaie unique aurait-elle commencé ? Contre le scénario du chaos, l’idée d’une sortie de l’euro concertée et organisée fait son chemin.
[2] Lire Serge Halimi, « Fédéralisme à marche forcée », Le Monde diplomatique, juillet 2012.
[3] Thomas Piketty, « Changer d’Europe pour surmonter la crise », Libération, Paris, 17 juin 2013.
[4] Par exemple en contingentant, voire en interdisant, certaines opérations financières.
[5] Le système monétaire européen (SME, 1979-1993) était un système de changes fixes, mais accompagnés d’une bande de fluctuation de plus ou moins 2,25 % autour des taux-pivots. C’est la difficulté de maintenir ces taux-pivots en présence de la liberté de mouvements de capitaux qui a conduit le SME à des crises à répétition.
[6] Jacques Sapir, « Quand la mauvaise foi remplace l’économie : le PCF et le mythe de ’l’autre euro’ », RussEurope, 16 juin 2013, russeurope.hypotheses.org
[7] Le FESF et le MES sont les deux fonds d’assistance aux pays endettés. L’Outright Monetary que
EXCELLENT papier de Frédéric Lordon, que je vous conseille très vivement. Je partage pleinement sa vision du besoin d’un euro ramené au statut de monnaie commune et non plus unique.
http://www.les-crises.fr/lordon-sortir-de-l-euro/
« En fait, nous sommes déjà sortis de la zone euro », a admis M Nicos Anastasiades, président de Chypre, un pays où les billets n’ont plus la même valeur qu’en Grèce ou en Allemagne. L’explosion de la monnaie unique aurait-elle commencé ? Contre le scénario du chaos, l’idée d’une sortie de l’euro concertée et organisée fait son chemin.
Beaucoup, notamment à gauche, continuent de croire qu’on va changer l’euro. Qu’on va passer de l’euro austéritaire présent à un euro enfin rénové, progressiste et social. Cela n’arrivera pas. Il suffirait d’évoquer l’absence de tout levier politique en l’état d’incrustation institutionnelle de l’actuelle union monétaire européenne pour s’en faire une première idée. Mais cette impossibilité tient surtout à un argument beaucoup plus fort, qui s’exprime à la manière d’un syllogisme.
Majeure : l’euro actuel procède d’une construction qui a eu pour effet, et même pour intention, de donner toute satisfaction aux marchés de capitaux et d’organiser leur emprise sur les politiques économiques européennes [1]. Mineure : tout projet de transformation significative de l’euro est ipso facto un projet de démantèlement du pouvoir des marchés financiers et d’expulsion des investisseurs internationaux du champ de la construction des politiques publiques. Ergo, conclusions :
Encore faut-il s’entendre sur ce que veut dire ici « la gauche » : certainement pas le Parti socialiste (PS), qui n’entretient plus avec l’idée de gauche que des rapports d’inertie nominale, ni la masse indifférenciée de l’européisme, qui, silencieuse ou béate pendant deux décennies, vient de découvrir les tares de son objet chéri et réalise, effarée, qu’il pourrait bien partir en morceaux.
Mais l’on ne rattrape pas en un instant une aussi longue période de sommeil intellectuel bienheureux. Aussi le concours aux planches de salut s’est-il ouvert avec la douceur d’un réveil en pleine nuit, dans un mélange de légère panique et de totale impréparation.
En vérité, les pauvres idées auxquelles l’européisme raccroche ses derniers espoirs ne sont plus que des mots creux : euro-obligations (ou eurobonds) (lire ci-dessous), « gouvernement économique » ou, encore mieux, « saut démocratique » — façon François Hollande-Angela Merkel, on voit d’ici l’hymne à la joie —, solutions de carton pour une pensée Potemkine qui, n’ayant jamais rien voulu interroger, risque de ne jamais rien comprendre. Peut-être, d’ailleurs, s’agit-il moins de comprendre que d’admettre. Admettre enfin la singularité de la construction européenne comme gigantesque opération de soustraction politique.
Par une sorte d’aveu involontaire, en tout cas, le refus de la souveraineté est bel et bien le déni de la démocratie en Europe. « Repli national » est alors le mot-épouvantail destiné à faire oublier cette légère absence. On fait grand bruit d’un Front national à 25 %, mais sans jamais vouloir se demander si ce niveau — en effet alarmant ! — n’aurait pas quelque chose à voir, et même d’assez près, avec la destruction de la souveraineté, non comme exaltation mystique de la nation, mais comme capacité des peuples à maîtriser leur destin.
Que reste-t-il en effet de cette capacité dans une construction qui a fait le choix délibéré de neutraliser par voie constitutionnelle les politiques économiques — budgétaires et monétaire — en les soumettant à des règles de conduite automatique inscrites dans des traités ? Les défenseurs du « oui » au traité constitutionnel européen (TCE) de 2005 avaient feint de ne pas voir que l’argument central du « non » résidait dans la partie III, certes acquise depuis Maastricht (1992), Amsterdam (1997) et Nice (2001), mais répétant au travers de toutes ces confirmations le scandale intrinsèque de la soustraction des politiques publiques au critère central de la démocratie : l’exigence de remise en jeu et de réversibilité permanentes.
Car il n’y a plus rien à remettre en jeu, ni même à discuter, lorsqu’on a fait le choix de tout écrire une fois pour toutes dans des traités inamovibles. Politique monétaire, maniement de l’instrument budgétaire, niveau d’endettement public, formes du financement des déficits : tous ces leviers fondamentaux ont été figés dans le marbre. Comment pourrait-on discuter du niveau d’inflation désiré quand celui-ci a été remis à une banque centrale indépendante et coupée de tout ? Comment pourrait-on délibérer d’une politique budgétaire quand son solde structurel est prédéterminé (« règle d’or ») et son solde courant plafonné ? Comment décider d’une répudiation de dette lorsque les Etats ne peuvent plus se financer que sur les marchés de capitaux ?
Faute d’apporter la moindre réponse à ces questions, ou plutôt par l’approbation implicite qu’elles donnent à cet état de choses constitutionnel, les indigentes trouvailles du concours Lépine européiste sont vouées à systématiquement passer à côté du problème central.
On se demande ainsi quel sens pourrait avoir l’idée de « gouvernement économique » de la zone euro, cette baudruche agitée depuis vingt ans par le PS, quand, précisément, il n’y a plus rien à gouverner, toute la matière gouvernable ayant été dérobée à une délibération gouvernante pour être enfermée dans les traités.
Sous des dehors de grand bond en avant par la sophistication financière, renouant d’ailleurs en cela avec la stratégie européenne de l’engrenage « technique », les euro-obligations, pour leur part, n’ont aucune des propriétés qu’imaginent leurs concepteurs. L’Allemagne, qui jouit des taux d’intérêt les plus bas lorsqu’elle emprunte sur les marchés, voit très bien ce qu’il lui en coûterait de faire signature commune avec les pouilleux du Sud. En accepterait-elle le prix, au nom de l’idéal européen-à-faire-progresser, qu’elle ne manquerait pas de demander, en contrepartie de son engagement à la mutualisation financière, un surplus draconien de surveillance et d’ingérence dans les politiques économiques nationales — exactement de la même manière qu’elle a contraint, ces politiques, à travers les traités et les pactes, au moment d’entrer dans la mutualisation monétaire.
Dans cette affaire, c’est l’Allemagne qui est au principe de la dépossession généralisée de souveraineté, seule solution admissible à ses yeux quand il s’agit de partager un destin économique et surtout monétaire avec d’autres, dont elle juge qu’ils ne peuvent exercer leur souveraineté que pour le pire. Alors, neutralisation générale ! Ne reste vivace que… la souveraineté allemande, qui s’est transportée telle quelle dans les institutions économiques et monétaires européennes.
Les cris d’épouvante qui accueillent toute mise en cause de l’Allemagne se succèdent alors avec une telle stéréotypie qu’ils finissent par en dire plus long sur ceux qui les émettent que sur l’objet dont il est question. Comme dans les formes inverties de racisme qui croient se dénier elles-mêmes en professant des amitiés trop bruyantes pour être honnêtes, il se pourrait que les plus travaillés par la question allemande soient ceux qui clament spontanément leur germanomanie comme refus de toute analyse.
A égale distance des pôles opposés de la philie et de la phobie, où l’on est bien certain qu’aucune intelligence ne peut prospérer, il y a place pour l’analyse objective des complexions structurelles, des héritages historiques, et des rapports de compatibilité ou d’incompatibilité qui en résultent quand il s’agit de faire vivre ensemble des pays différents à un degré un peu poussé d’intégration. En l’occurrence, il faut vraiment avoir la passion des œillères pour ne pas voir que l’Allemagne s’est fabriqué une croyance autour de la monnaie, qui l’érige en enjeu si élevé que la moindre concession en cette matière lui est simplement impossible. Si elle a accepté d’entrer dans l’euro, ce n’était qu’à la condition sine qua non de pouvoir dicter à la monnaie européenne son architecture institutionnelle, décalquée sur la sienne propre.
Que l’Allemagne se soit perdue dans l’idée (fausse) que son hyperinflation de 1923 a été l’antichambre du nazisme, quand la déflation de 1931 l’a été bien plus probablement, la chose n’a aucune importance : elle y croit, et elle agit conformément à cette croyance. Nul ne peut lui reprocher d’avoir l’histoire qu’elle a, ni d’adhérer aux récits qu’elle s’en est donnés. Nul ne peut lui reprocher d’en avoir conçu une vision singulière de ce que doit être un ordre monétaire, et de refuser d’entrer dans un ordre qui en différerait. Mais l’on peut assurément reprocher à Berlin d’imposer ses idées fixes à tous ! Et s’il est parfaitement légitime de laisser l’Allemagne poursuivre ses obsessions monétaires, il est tout aussi légitime de ne pas désirer les poursuivre avec elle. Particulièrement quand ces principes monétaires ne conviennent pas aux structures économiques et sociales des autres pays, et, en l’occurrence, en conduisent quelques-uns au désastre.
Car certains Etats membres ont besoin de dévaluation ; certains, de laisser se creuser les déficits ; certains, de répudier une partie de leur dette ; d’autres, d’inflation. Et tous ont surtout besoin que ces choses-là redeviennent des objets possibles de délibération démocratique ! Mais les principes allemands, inscrits dans les traités, l’interdisent…
Qu’il n’y ait pas lieu de placer ses espoirs dans le « saut démocratique » proposé par M. Hollande et Mme Merkel est sans doute un euphémisme. La réactivation d’un projet fédéraliste demeure de toute façon un horizon des plus flous tant qu’on n’a pas dit en quoi il consisterait, et qu’on ne s’est pas donné la peine d’en examiner les conditions de possibilité. Il faudrait d’abord demander aux partisans de l’avancée fédéraliste de nous figurer le miracle qui conduirait l’Allemagne à accepter que réintègrent le cercle de la délibération démocratique toutes ces questions qu’elle s’est méthodiquement efforcée d’en exclure ; puis leur demander s’ils estiment qu’un fédéralisme toujours constitutionnellement interdit de débattre de ces questions demeurerait à leurs yeux un « saut démocratique » [2].
Pour le plaisir de l’expérience de pensée, accordons-leur cependant l’hypothèse d’une démocratie européenne fédérale tout armée, avec un pouvoir législatif européen digne de ce nom, évidemment bicaméral, doté de la plénitude de ses prérogatives, élu au suffrage universel, comme l’exécutif européen (dont on ne sait d’ailleurs la forme qu’il pourrait prendre). La question qu’on poserait à tous ceux qui rêvent ainsi de « changer d’Europe pour surmonter la crise [3] » serait alors la suivante : imaginent-ils l’Allemagne se plier à la loi de la majorité européenne si d’aventure le Parlement souverain venait à décider la reprise en main de la BCE, la possibilité du financement monétaire des Etats ou bien le déplafonnement des déficits budgétaires ? Pour la généralité de l’argument, on ajoutera que la réponse – évidemment négative – serait la même, en l’occurrence on l’espère !, si cette même loi de la majorité européenne venait imposer à la France la privatisation intégrale de la Sécurité sociale. Au fait, que n’aurait-on entendu si la France avait imposé à l’Europe sa forme à elle de Sécu, comme l’Allemagne a imposé son ordre monétaire, et si, comme cette dernière, elle en avait fait un point d’ultimatum ?…
Il faudra donc que les ingénieurs du fédéralisme finissent par apercevoir que les institutions formelles de la démocratie n’en épuisent nullement le concept, et qu’il n’est pas de démocratie vivante, ni possible, sans un arrière-plan de sentiments collectifs seul à même de faire consentir les minoritaires à la loi de la majorité ; car, à la fin des fins, la démocratie, c’est ça : la délibération plus la loi de la majorité. Mais c’est bien là le genre de choses que les hauts fonctionnaires ¬ou les économistes – dépourvus de toute culture politique, et qui forment pourtant l’essentiel des personnels politiques nationaux et européens, sont incapables de voir. Cette insuffisance intellectuelle nous vaut régulièrement de ces monstres institutionnels ignorants du principe de souveraineté, le « saut démocratique » s’annonçant déjà totalement inconscient des conditions de possibilité passionnelles de la démocratie, et de la difficulté d’y satisfaire dans un cadre plurinational.
Une fois rappelé que le retour aux monnaies nationales, lui, les remplit toutes, et demeure techniquement praticable pour peu qu’il s’accompagne de toutes les mesures latérales ad hoc (notamment de contrôle des capitaux [4]), on peut ne pas complètement abandonner l’idée de faire quelque chose en Europe. Pas une monnaie unique, puisque celle-ci suppose une construction politique authentique, pour l’heure hors de portée. Une monnaie commune, en revanche, cela s’étudie ! D’autant plus que les bons arguments d’une forme d’européanisation demeurent, sous réserve bien sûr que les inconvénients ne l’emportent pas sur les avantages…
Or cette balance redevient enfin favorable si, en lieu et place d’une monnaie unique, on pense à une monnaie commune, c’est-à-dire à un euro doté de représentants nationaux : des euro-francs, des euro-pesetas, etc. Ces dénominations nationales de l’euro ne sont pas directement convertibles à l’extérieur (en dollars, en yuans, etc.), ni entre elles. Toutes les convertibilités, externes et internes, passent par une nouvelle BCE, qui fait office en quelque sorte de bureau de change (lire ci-dessous), mais est privée de tout pouvoir de politique monétaire. Celui-ci est rendu à des banques centrales nationales dont il appartiendra aux gouvernements de juger s’ils entendent en reprendre les rênes ou non.
Le fantasme de la convergence « automatique » des économies européennes maintenant dissipé, nous savons que certaines économies ont besoin de dévaluer – à plus forte raison dans la crise présente ! Or le dispositif de convertibilité interne de la monnaie commune a l’immense vertu de rendre à nouveau possibles ces dévaluations, mais dans le calme. L’expérience des aimées 1980 et 1990 a suffisamment montré l’impossibilité d’ajustements de change ordonnés sous le déchaînement de marchés financiers entièrement libéralisés. Le calme interne d’une zone monétaire européenne débarrassée du fléau de ses marchés de change rend alors les dévaluations à des processus entièrement politiques, où il revient à la négociation interétatique de s’accorder sur une nouvelle grille de parités.
Et pas seulement les dévaluations ! Car l’ensemble pourrait être configuré à la manière de l’International Clearing Union proposée par John Maynard Keynes en 1944, qui, outre la possibilité de dévaluer offerte aux pays à forts déséquilibres extérieurs, prévoyait également de forcer à la réévaluation les pays à forts excédents. Dans un tel système, qui contraindrait à des réévaluations graduées au travers d’une série de seuils d’excédents (par exemple à 4 % du produit intérieur brut, puis 6 %), l’Allemagne aurait dû depuis longtemps accepter une appréciation de son euro-mark, et par là soutenir la demande dans la zone euro, donc participer à la réduction de ses déséquilibres internes. Ainsi des règles d’ajustement de change viennent-elles suppléer dans la négociation le mauvais vouloir prévisible des pays excédentaires…
Le catéchisme néolibéral hurle « inefficacité » et « inflation » dès qu’il entend le mot « dévaluation ». Pour ce qui est de l’inefficacité, disons que l’esprit de conséquence n’est pas tout à fait son fort. Car la dévaluation, c’est ce qu’il ne cesse de préconiser lui-même ! A ceci près qu’il plaide pour la dévaluation interne, par les salaires – et le chômage, qui fait pression sur les salaires ! -, en lieu et place de la dévaluation externe, celle du taux de change. L’ajustement structurel plutôt que l’ajustement de parité des monnaies… S’ils venaient à sortir de l’euro pour refaire cavalier seul, les Allemands s’en apercevraient rapidement, qui verraient une décennie de restriction salariale annulée en deux journées de réévaluation du néodeutschemark…
Quant à l’inflation, qui demanderait de préférer le premier ajustement au second, c’est un ectoplasme dans une période qui est bien plutôt menacée par la déflation (la baisse du niveau général des prix), au moins aussi dangereuse, et qui appellerait en fait une reflation contrôlée, ne serait-ce que pour alléger le poids réel de la dette.
Mais cet effet d’allégement réel ne serait-il pas dominé par le renchérissement de notre dette externe du fait de la dévaluation même ? Dévaluer de 10 % contre le dollar, c’est, mécaniquement, alourdir de 10 % notre dette libellée en dollars. A ceci près que, comme l’a montré Jacques Sapir [6], 85 % de la dette française a été émise sous contrat de droit français et serait relibellée en euro-francs, par conséquent sans aucun effet à la suite d’une dévaluation.
L’enjeu d’une monnaie commune, en tout cas, va bien au-delà de la simple restauration des possibilités de la dévaluation, dont on peut à la fois dire qu’elle est, spécialement dans la période actuelle, un degré de liberté vital, mais certainement pas la solution universelle. Sortir de l’euro présent est bien moins une affaire de macroéconomie – c’en est une, assurément ! – que de conformation à l’impératif catégorique de la démocratie qui s’appelle « souveraineté populaire ».
Si les conditions de possibilité passionnelles de cette souveraineté populaire à l’échelle supranationale sont encore lointaines, alors le réalisme commande d’en rabattre sur l’« ambition européenne » ; ce qui ne signifie pas l’abandonner en tout. Elle devrait par exemple être poursuivie aussi vigoureusement que possible dans toutes les matières autres qu’économiques — ceci dit contre les imputations de « repli national ». Quant à l’ambition proprement économique, il s’agit aussi de savoir avec qui on la poursuit. Certainement pas à vingt-huit ou à dix-sept, grands nombres qu’on croirait faits exprès pour garantir le pire ! Ce sont les rapports objectifs de compatibilité qui décident, supposant une homogénéité minimale des formes de vie — les mêmes idées, ou des idées proches, en matière de modèle social, de préoccupation environnementale, etc. —, et un préaccord sur les grands principes de politique économique. Ces cohérences-là ne sont probablement, pour commencer, à la portée que d’un petit nombre d’Etats. Et il n’est pas faux qu’elles puissent parfois s’apprécier sur la base d’indicateurs de convergence… mais pas ceux du traité de Maastricht.
S’il s’agit par exemple de constituer un grand marché comme entité sous-jacente à la monnaie commune, on ne saurait y faire entrer que des économies ayant des modèles socioproductifs semblables et, corrélativement, des structures de coûts voisines. Ne seraient par conséquent admis dans cette nouvelle Europe économique et monétaire que des pays dont le salaire moyen ou minimum n’est pas inférieur à 75 % — ou quelque autre seuil à déterminer — de la moyenne des salaires moyens ou minimums des autres Etats membres. Et cette totale refonte de la construction européenne serait l’occasion d’en finir à la fois avec le délire de l’orthodoxie monétaire, financière, de l’ajustement structurel généralisé, et avec les malfaisances de la concurrence « non distordue », celle-là même qui s’accommode si bien de toutes les distorsions structurelles, sociales et environnementales, et qui se propose en réalité de les faire jouer avec la violence maximale.
C’est ici qu’on en revient au syllogisme de départ : l’idée de passer de l’euro actuel à un euro refait et progressiste est un songe creux. Par construction, s’il est progressiste, les marchés financiers, qui ont tout pouvoir actuellement, ne le laisseront pas advenir. L’alternative est donc la suivante : ou bien l’enlisement définitif dans un euro libéral marginalement modifié par des trouvailles de seconde zone comme le « gouvernement économique » ou les euro-obligations, emplâtres qui ne modifient en rien la logique profonde de la « soustraction démocratique » ; ou bien le choc frontal avec la finance, qui l’emportera à coup sûr… et par là même perdra tout, puisque sa « victoire » détruira l’euro et créera précisément les conditions d’une reconstruction d’où les marchés, cette fois, seront exclus !
Il est bien certain cependant que ce retour forcé aux monnaies nationales, sonnant comme un échec, aura des effets politiquement dépressifs qui pèseront un moment sur tout projet de relance européenne. C’est pourquoi, toutes choses égales par ailleurs, la probabilité d’une telle relance à terme dépend crucialement de la manière dont on sort de l’euro. Mettre de l’énergie politique européenne en réserve pour traverser la période des monnaies nationales suppose donc de prendre le parti de « tomber sur la monnaie commune », c’est-à-dire de provoquer la déflagration des marchés en annonçant ce projet-là, en le posant fermement comme l’horizon d’une volonté politique d’un certain nombre de pays européens, plutôt que de ne donner à cet affrontement que le débouché sans suite des monnaies nationales. Si donc on n’échappe pas au retour aux monnaies nationales, la manière d’y revenir détermine la possibilité d’en repartir !
En tout cas, sauf la grande anesthésie définitive dans l’euro antisocial, on y reviendra. C’est là la sanction d’une construction incapable d’évoluer pour s’être privée elle-même de tout degré de liberté. Les constructions ultrarigides n’ont le choix que de résister tant qu’elles n’ont pas à faire face à des chocs externes trop puissants, ou bien de rompre ; mais pas celui de s’ajuster.
S’en prendre au cœur de la construction
L’européisme protestera que son Europe aimée ne cesse au contraire de faire des progrès. Fonds européen de stabilité financière (FESF), mécanisme européen de stabilité (MES), rachat de dette souveraine par la BCE [7], union bancaire : autant d’avancées sans doute un peu douloureusement acquises, mais bien réelles ! Malheureusement, et sans surprise, aucune ne s’en prend au cœur même de la construction, ce noyau dur dont émanent tous les effets dépressionnaires et antidémocratiques : exposition des politiques économiques aux marchés financiers, banque centrale indépendante, obsession anti-inflationniste, ajustement automatique des déficits, refus d’envisager leur financement monétaire. Aussi les « avancées » demeurent-elles périphériques, rustines destinées à accommoder comme elles peuvent les plus désastreuses conséquences que le « cœur », granitique et sanctuarisé, ne cesse de produire.
Ravaudant les effets sans jamais vouloir s’en prendre aux causes, l’Europe, donc, persévère. Incapable de la moindre révision de fond, et inconsciente du fait que la rupture est le seul destin qu’elle se donne.
Frédérique Lordon pour Le Monde diplomatique.
Le Monde diplomatique N° 713, août 2013
Majeure : l’euro actuel procède d’une construction qui a eu pour effet, et même pour intention, de donner toute satisfaction aux marchés de capitaux et d’organiser leur emprise sur les politiques économiques européennes [1]. Mineure : tout projet de transformation significative de l’euro est ipso facto un projet de démantèlement du pouvoir des marchés financiers et d’expulsion des investisseurs internationaux du champ de la construction des politiques publiques. Ergo, conclusions :
- Jamais les marchés ne laisseront s’élaborer tranquillement, sous leurs yeux, un projet qui a pour évidente finalité de leur retirer leur pouvoir disciplinaire ;
- Sitôt qu’un tel projet commencerait d’acquérir un tant soit peu de consistance politique et de chances d’être mis en œuvre, il se heurterait à un déchaînement de spéculation et à une crise de marché aiguë qui réduiraient à rien le temps d’institutionnalisation d’une construction monétaire alternative, et dont la seule issue, à chaud, serait le retour aux monnaies nationales.
Encore faut-il s’entendre sur ce que veut dire ici « la gauche » : certainement pas le Parti socialiste (PS), qui n’entretient plus avec l’idée de gauche que des rapports d’inertie nominale, ni la masse indifférenciée de l’européisme, qui, silencieuse ou béate pendant deux décennies, vient de découvrir les tares de son objet chéri et réalise, effarée, qu’il pourrait bien partir en morceaux.
Mais l’on ne rattrape pas en un instant une aussi longue période de sommeil intellectuel bienheureux. Aussi le concours aux planches de salut s’est-il ouvert avec la douceur d’un réveil en pleine nuit, dans un mélange de légère panique et de totale impréparation.
En vérité, les pauvres idées auxquelles l’européisme raccroche ses derniers espoirs ne sont plus que des mots creux : euro-obligations (ou eurobonds) (lire ci-dessous), « gouvernement économique » ou, encore mieux, « saut démocratique » — façon François Hollande-Angela Merkel, on voit d’ici l’hymne à la joie —, solutions de carton pour une pensée Potemkine qui, n’ayant jamais rien voulu interroger, risque de ne jamais rien comprendre. Peut-être, d’ailleurs, s’agit-il moins de comprendre que d’admettre. Admettre enfin la singularité de la construction européenne comme gigantesque opération de soustraction politique.
EurobondsMais que s’agissait-il de soustraire, au juste ? Ni plus ni moins que la souveraineté populaire. La gauche de droite, comme par hasard européiste forcenée, se reconnaît entre autres à ceci qu’elle a les oreilles qui saignent quand elle entend le mot de souveraineté, immédiatement disqualifié en « isme » : souverainisme. La chose étrange est qu’il ne vient pas un instant à l’esprit de cette « gauche »-là que « souveraineté », d’abord comprise comme souveraineté du peuple, n’est que l’autre nom de la démocratie même. Serait-ce que, disant « démocratie », ces gens-là auraient tout autre chose en tête ?
Les euro-obligations (eurobonds) consistent en une mutualisation des dettes publiques de la zone euro. Par exemple, les dettes souveraines, à hauteur de 60 % du produit intérieur brut (PIE) des Etats membres, seraient considérées comme de la dette européenne indifférenciée, dont tous les Etats membres seraient solidairement responsables. Si un pays venait à faire défaut, ce sont les autres qui se porteraient garants. Dans d’autres propositions, ce sont les dettes souveraines au-dessus de 60 % qui seraient mutualisées. C’est bien sûr au-dessus de 60 % que l’effet de garantie est le plus utile… mais c’est là aussi qu’il risque le plus d’être sollicité. F. L.
Par une sorte d’aveu involontaire, en tout cas, le refus de la souveraineté est bel et bien le déni de la démocratie en Europe. « Repli national » est alors le mot-épouvantail destiné à faire oublier cette légère absence. On fait grand bruit d’un Front national à 25 %, mais sans jamais vouloir se demander si ce niveau — en effet alarmant ! — n’aurait pas quelque chose à voir, et même d’assez près, avec la destruction de la souveraineté, non comme exaltation mystique de la nation, mais comme capacité des peuples à maîtriser leur destin.
Que reste-t-il en effet de cette capacité dans une construction qui a fait le choix délibéré de neutraliser par voie constitutionnelle les politiques économiques — budgétaires et monétaire — en les soumettant à des règles de conduite automatique inscrites dans des traités ? Les défenseurs du « oui » au traité constitutionnel européen (TCE) de 2005 avaient feint de ne pas voir que l’argument central du « non » résidait dans la partie III, certes acquise depuis Maastricht (1992), Amsterdam (1997) et Nice (2001), mais répétant au travers de toutes ces confirmations le scandale intrinsèque de la soustraction des politiques publiques au critère central de la démocratie : l’exigence de remise en jeu et de réversibilité permanentes.
Car il n’y a plus rien à remettre en jeu, ni même à discuter, lorsqu’on a fait le choix de tout écrire une fois pour toutes dans des traités inamovibles. Politique monétaire, maniement de l’instrument budgétaire, niveau d’endettement public, formes du financement des déficits : tous ces leviers fondamentaux ont été figés dans le marbre. Comment pourrait-on discuter du niveau d’inflation désiré quand celui-ci a été remis à une banque centrale indépendante et coupée de tout ? Comment pourrait-on délibérer d’une politique budgétaire quand son solde structurel est prédéterminé (« règle d’or ») et son solde courant plafonné ? Comment décider d’une répudiation de dette lorsque les Etats ne peuvent plus se financer que sur les marchés de capitaux ?
Faute d’apporter la moindre réponse à ces questions, ou plutôt par l’approbation implicite qu’elles donnent à cet état de choses constitutionnel, les indigentes trouvailles du concours Lépine européiste sont vouées à systématiquement passer à côté du problème central.
On se demande ainsi quel sens pourrait avoir l’idée de « gouvernement économique » de la zone euro, cette baudruche agitée depuis vingt ans par le PS, quand, précisément, il n’y a plus rien à gouverner, toute la matière gouvernable ayant été dérobée à une délibération gouvernante pour être enfermée dans les traités.
Sous des dehors de grand bond en avant par la sophistication financière, renouant d’ailleurs en cela avec la stratégie européenne de l’engrenage « technique », les euro-obligations, pour leur part, n’ont aucune des propriétés qu’imaginent leurs concepteurs. L’Allemagne, qui jouit des taux d’intérêt les plus bas lorsqu’elle emprunte sur les marchés, voit très bien ce qu’il lui en coûterait de faire signature commune avec les pouilleux du Sud. En accepterait-elle le prix, au nom de l’idéal européen-à-faire-progresser, qu’elle ne manquerait pas de demander, en contrepartie de son engagement à la mutualisation financière, un surplus draconien de surveillance et d’ingérence dans les politiques économiques nationales — exactement de la même manière qu’elle a contraint, ces politiques, à travers les traités et les pactes, au moment d’entrer dans la mutualisation monétaire.
La passion des œillères
C’est dire que, loin d’alléger si peu que ce soit les tares politiques de la construction présente, les euro-obligations leur feraient connaître au contraire un degré d’aggravation inédit. Qui peut imaginer un seul instant que l’Allemagne consentirait à entrer dans le mécanisme de solidarité financière d’une dette mutualisée, c’est-à-dire à être mécaniquement contrainte de payer en cas de défaut d’une des composantes, sans exiger, par le truchement d’une Commission renforcée, un droit de regard drastique et permanent, additionné d’une procédure de mise sous tutelle au moindre écart de l’un des « partenaires » ? Le durcissement des contraintes de pilotage automatique et des formes de « trollcation » généralisée — mise sous tutelle des Etats par la Commission, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international — sont le seul résultat escomptable des euro-obligations. Soit l’exact approfondissement de la crise politique où l’Europe est déjà en train de sombrer…Dans cette affaire, c’est l’Allemagne qui est au principe de la dépossession généralisée de souveraineté, seule solution admissible à ses yeux quand il s’agit de partager un destin économique et surtout monétaire avec d’autres, dont elle juge qu’ils ne peuvent exercer leur souveraineté que pour le pire. Alors, neutralisation générale ! Ne reste vivace que… la souveraineté allemande, qui s’est transportée telle quelle dans les institutions économiques et monétaires européennes.
Les cris d’épouvante qui accueillent toute mise en cause de l’Allemagne se succèdent alors avec une telle stéréotypie qu’ils finissent par en dire plus long sur ceux qui les émettent que sur l’objet dont il est question. Comme dans les formes inverties de racisme qui croient se dénier elles-mêmes en professant des amitiés trop bruyantes pour être honnêtes, il se pourrait que les plus travaillés par la question allemande soient ceux qui clament spontanément leur germanomanie comme refus de toute analyse.
A égale distance des pôles opposés de la philie et de la phobie, où l’on est bien certain qu’aucune intelligence ne peut prospérer, il y a place pour l’analyse objective des complexions structurelles, des héritages historiques, et des rapports de compatibilité ou d’incompatibilité qui en résultent quand il s’agit de faire vivre ensemble des pays différents à un degré un peu poussé d’intégration. En l’occurrence, il faut vraiment avoir la passion des œillères pour ne pas voir que l’Allemagne s’est fabriqué une croyance autour de la monnaie, qui l’érige en enjeu si élevé que la moindre concession en cette matière lui est simplement impossible. Si elle a accepté d’entrer dans l’euro, ce n’était qu’à la condition sine qua non de pouvoir dicter à la monnaie européenne son architecture institutionnelle, décalquée sur la sienne propre.
Que l’Allemagne se soit perdue dans l’idée (fausse) que son hyperinflation de 1923 a été l’antichambre du nazisme, quand la déflation de 1931 l’a été bien plus probablement, la chose n’a aucune importance : elle y croit, et elle agit conformément à cette croyance. Nul ne peut lui reprocher d’avoir l’histoire qu’elle a, ni d’adhérer aux récits qu’elle s’en est donnés. Nul ne peut lui reprocher d’en avoir conçu une vision singulière de ce que doit être un ordre monétaire, et de refuser d’entrer dans un ordre qui en différerait. Mais l’on peut assurément reprocher à Berlin d’imposer ses idées fixes à tous ! Et s’il est parfaitement légitime de laisser l’Allemagne poursuivre ses obsessions monétaires, il est tout aussi légitime de ne pas désirer les poursuivre avec elle. Particulièrement quand ces principes monétaires ne conviennent pas aux structures économiques et sociales des autres pays, et, en l’occurrence, en conduisent quelques-uns au désastre.
Car certains Etats membres ont besoin de dévaluation ; certains, de laisser se creuser les déficits ; certains, de répudier une partie de leur dette ; d’autres, d’inflation. Et tous ont surtout besoin que ces choses-là redeviennent des objets possibles de délibération démocratique ! Mais les principes allemands, inscrits dans les traités, l’interdisent…
Qu’il n’y ait pas lieu de placer ses espoirs dans le « saut démocratique » proposé par M. Hollande et Mme Merkel est sans doute un euphémisme. La réactivation d’un projet fédéraliste demeure de toute façon un horizon des plus flous tant qu’on n’a pas dit en quoi il consisterait, et qu’on ne s’est pas donné la peine d’en examiner les conditions de possibilité. Il faudrait d’abord demander aux partisans de l’avancée fédéraliste de nous figurer le miracle qui conduirait l’Allemagne à accepter que réintègrent le cercle de la délibération démocratique toutes ces questions qu’elle s’est méthodiquement efforcée d’en exclure ; puis leur demander s’ils estiment qu’un fédéralisme toujours constitutionnellement interdit de débattre de ces questions demeurerait à leurs yeux un « saut démocratique » [2].
Pour le plaisir de l’expérience de pensée, accordons-leur cependant l’hypothèse d’une démocratie européenne fédérale tout armée, avec un pouvoir législatif européen digne de ce nom, évidemment bicaméral, doté de la plénitude de ses prérogatives, élu au suffrage universel, comme l’exécutif européen (dont on ne sait d’ailleurs la forme qu’il pourrait prendre). La question qu’on poserait à tous ceux qui rêvent ainsi de « changer d’Europe pour surmonter la crise [3] » serait alors la suivante : imaginent-ils l’Allemagne se plier à la loi de la majorité européenne si d’aventure le Parlement souverain venait à décider la reprise en main de la BCE, la possibilité du financement monétaire des Etats ou bien le déplafonnement des déficits budgétaires ? Pour la généralité de l’argument, on ajoutera que la réponse – évidemment négative – serait la même, en l’occurrence on l’espère !, si cette même loi de la majorité européenne venait imposer à la France la privatisation intégrale de la Sécurité sociale. Au fait, que n’aurait-on entendu si la France avait imposé à l’Europe sa forme à elle de Sécu, comme l’Allemagne a imposé son ordre monétaire, et si, comme cette dernière, elle en avait fait un point d’ultimatum ?…
Il faudra donc que les ingénieurs du fédéralisme finissent par apercevoir que les institutions formelles de la démocratie n’en épuisent nullement le concept, et qu’il n’est pas de démocratie vivante, ni possible, sans un arrière-plan de sentiments collectifs seul à même de faire consentir les minoritaires à la loi de la majorité ; car, à la fin des fins, la démocratie, c’est ça : la délibération plus la loi de la majorité. Mais c’est bien là le genre de choses que les hauts fonctionnaires ¬ou les économistes – dépourvus de toute culture politique, et qui forment pourtant l’essentiel des personnels politiques nationaux et européens, sont incapables de voir. Cette insuffisance intellectuelle nous vaut régulièrement de ces monstres institutionnels ignorants du principe de souveraineté, le « saut démocratique » s’annonçant déjà totalement inconscient des conditions de possibilité passionnelles de la démocratie, et de la difficulté d’y satisfaire dans un cadre plurinational.
Une fois rappelé que le retour aux monnaies nationales, lui, les remplit toutes, et demeure techniquement praticable pour peu qu’il s’accompagne de toutes les mesures latérales ad hoc (notamment de contrôle des capitaux [4]), on peut ne pas complètement abandonner l’idée de faire quelque chose en Europe. Pas une monnaie unique, puisque celle-ci suppose une construction politique authentique, pour l’heure hors de portée. Une monnaie commune, en revanche, cela s’étudie ! D’autant plus que les bons arguments d’une forme d’européanisation demeurent, sous réserve bien sûr que les inconvénients ne l’emportent pas sur les avantages…
Or cette balance redevient enfin favorable si, en lieu et place d’une monnaie unique, on pense à une monnaie commune, c’est-à-dire à un euro doté de représentants nationaux : des euro-francs, des euro-pesetas, etc. Ces dénominations nationales de l’euro ne sont pas directement convertibles à l’extérieur (en dollars, en yuans, etc.), ni entre elles. Toutes les convertibilités, externes et internes, passent par une nouvelle BCE, qui fait office en quelque sorte de bureau de change (lire ci-dessous), mais est privée de tout pouvoir de politique monétaire. Celui-ci est rendu à des banques centrales nationales dont il appartiendra aux gouvernements de juger s’ils entendent en reprendre les rênes ou non.
« Convertibilité, mode d’emploi »La convertibilité externe, réservée à l’euro, s’effectue classiquement sur les marchés de change internationaux, donc à taux fluctuants, mais via la BCE, qui est le seul intervenant pour le compte des agents (publics et privés) européens. En revanche, la convertibilité interne, celle des représentants nationaux de l’euro entre eux, s’effectue au seul guichet de la BCE, et à des parités fixes, politiquement décidées.
Une entreprise espagnole devant payer un contrat à une entreprise française devrait s’adresser à la Banque centrale européenne (BCE) – à son réseau d’agences, ou aux banques ordinaires qui agiraient pour son compte dans la fonction de change – pour y transformer ses euro-pesetas en euro-francs au taux de change fixe en vigueur. Une entreprise US devant régler un achat en France commencerait, elle, par acheter des euros contre des dollars sur les marchés de change externes et au taux (fluctuant) du moment, puis se présenterait à la BCE pour échanger ses euros contre des euro-francs (au taux fixe euros/euro-francs). Si l’euro-franc dévalue de 5 % contre l’euro, toutes choses égales par ailleurs, il dévalue ipso facto de 5 % contre tous les euro-x et contre le dollar. Il en coûterait à une entreprise française 5 % d’euro-francs de plus au change à la BCE pour obtenir des euros en vue de régler un même bien en euro-lires ou en dollars. F. L.
Récupération de la souveraineté monétaire
Nous voilà donc débarrassés des marchés de change intraeuropéens, qui étaient le foyer de crises monétaires récurrentes à l’époque du système monétaire européen [5], et protégés des marchés de change extra-européens par l’intermédiaire du nouvel euro. C’est cette double propriété qui fait la force de la monnaie commune.Le fantasme de la convergence « automatique » des économies européennes maintenant dissipé, nous savons que certaines économies ont besoin de dévaluer – à plus forte raison dans la crise présente ! Or le dispositif de convertibilité interne de la monnaie commune a l’immense vertu de rendre à nouveau possibles ces dévaluations, mais dans le calme. L’expérience des aimées 1980 et 1990 a suffisamment montré l’impossibilité d’ajustements de change ordonnés sous le déchaînement de marchés financiers entièrement libéralisés. Le calme interne d’une zone monétaire européenne débarrassée du fléau de ses marchés de change rend alors les dévaluations à des processus entièrement politiques, où il revient à la négociation interétatique de s’accorder sur une nouvelle grille de parités.
Et pas seulement les dévaluations ! Car l’ensemble pourrait être configuré à la manière de l’International Clearing Union proposée par John Maynard Keynes en 1944, qui, outre la possibilité de dévaluer offerte aux pays à forts déséquilibres extérieurs, prévoyait également de forcer à la réévaluation les pays à forts excédents. Dans un tel système, qui contraindrait à des réévaluations graduées au travers d’une série de seuils d’excédents (par exemple à 4 % du produit intérieur brut, puis 6 %), l’Allemagne aurait dû depuis longtemps accepter une appréciation de son euro-mark, et par là soutenir la demande dans la zone euro, donc participer à la réduction de ses déséquilibres internes. Ainsi des règles d’ajustement de change viennent-elles suppléer dans la négociation le mauvais vouloir prévisible des pays excédentaires…
Le catéchisme néolibéral hurle « inefficacité » et « inflation » dès qu’il entend le mot « dévaluation ». Pour ce qui est de l’inefficacité, disons que l’esprit de conséquence n’est pas tout à fait son fort. Car la dévaluation, c’est ce qu’il ne cesse de préconiser lui-même ! A ceci près qu’il plaide pour la dévaluation interne, par les salaires – et le chômage, qui fait pression sur les salaires ! -, en lieu et place de la dévaluation externe, celle du taux de change. L’ajustement structurel plutôt que l’ajustement de parité des monnaies… S’ils venaient à sortir de l’euro pour refaire cavalier seul, les Allemands s’en apercevraient rapidement, qui verraient une décennie de restriction salariale annulée en deux journées de réévaluation du néodeutschemark…
Quant à l’inflation, qui demanderait de préférer le premier ajustement au second, c’est un ectoplasme dans une période qui est bien plutôt menacée par la déflation (la baisse du niveau général des prix), au moins aussi dangereuse, et qui appellerait en fait une reflation contrôlée, ne serait-ce que pour alléger le poids réel de la dette.
Mais cet effet d’allégement réel ne serait-il pas dominé par le renchérissement de notre dette externe du fait de la dévaluation même ? Dévaluer de 10 % contre le dollar, c’est, mécaniquement, alourdir de 10 % notre dette libellée en dollars. A ceci près que, comme l’a montré Jacques Sapir [6], 85 % de la dette française a été émise sous contrat de droit français et serait relibellée en euro-francs, par conséquent sans aucun effet à la suite d’une dévaluation.
L’enjeu d’une monnaie commune, en tout cas, va bien au-delà de la simple restauration des possibilités de la dévaluation, dont on peut à la fois dire qu’elle est, spécialement dans la période actuelle, un degré de liberté vital, mais certainement pas la solution universelle. Sortir de l’euro présent est bien moins une affaire de macroéconomie – c’en est une, assurément ! – que de conformation à l’impératif catégorique de la démocratie qui s’appelle « souveraineté populaire ».
Si les conditions de possibilité passionnelles de cette souveraineté populaire à l’échelle supranationale sont encore lointaines, alors le réalisme commande d’en rabattre sur l’« ambition européenne » ; ce qui ne signifie pas l’abandonner en tout. Elle devrait par exemple être poursuivie aussi vigoureusement que possible dans toutes les matières autres qu’économiques — ceci dit contre les imputations de « repli national ». Quant à l’ambition proprement économique, il s’agit aussi de savoir avec qui on la poursuit. Certainement pas à vingt-huit ou à dix-sept, grands nombres qu’on croirait faits exprès pour garantir le pire ! Ce sont les rapports objectifs de compatibilité qui décident, supposant une homogénéité minimale des formes de vie — les mêmes idées, ou des idées proches, en matière de modèle social, de préoccupation environnementale, etc. —, et un préaccord sur les grands principes de politique économique. Ces cohérences-là ne sont probablement, pour commencer, à la portée que d’un petit nombre d’Etats. Et il n’est pas faux qu’elles puissent parfois s’apprécier sur la base d’indicateurs de convergence… mais pas ceux du traité de Maastricht.
S’il s’agit par exemple de constituer un grand marché comme entité sous-jacente à la monnaie commune, on ne saurait y faire entrer que des économies ayant des modèles socioproductifs semblables et, corrélativement, des structures de coûts voisines. Ne seraient par conséquent admis dans cette nouvelle Europe économique et monétaire que des pays dont le salaire moyen ou minimum n’est pas inférieur à 75 % — ou quelque autre seuil à déterminer — de la moyenne des salaires moyens ou minimums des autres Etats membres. Et cette totale refonte de la construction européenne serait l’occasion d’en finir à la fois avec le délire de l’orthodoxie monétaire, financière, de l’ajustement structurel généralisé, et avec les malfaisances de la concurrence « non distordue », celle-là même qui s’accommode si bien de toutes les distorsions structurelles, sociales et environnementales, et qui se propose en réalité de les faire jouer avec la violence maximale.
C’est ici qu’on en revient au syllogisme de départ : l’idée de passer de l’euro actuel à un euro refait et progressiste est un songe creux. Par construction, s’il est progressiste, les marchés financiers, qui ont tout pouvoir actuellement, ne le laisseront pas advenir. L’alternative est donc la suivante : ou bien l’enlisement définitif dans un euro libéral marginalement modifié par des trouvailles de seconde zone comme le « gouvernement économique » ou les euro-obligations, emplâtres qui ne modifient en rien la logique profonde de la « soustraction démocratique » ; ou bien le choc frontal avec la finance, qui l’emportera à coup sûr… et par là même perdra tout, puisque sa « victoire » détruira l’euro et créera précisément les conditions d’une reconstruction d’où les marchés, cette fois, seront exclus !
Il est bien certain cependant que ce retour forcé aux monnaies nationales, sonnant comme un échec, aura des effets politiquement dépressifs qui pèseront un moment sur tout projet de relance européenne. C’est pourquoi, toutes choses égales par ailleurs, la probabilité d’une telle relance à terme dépend crucialement de la manière dont on sort de l’euro. Mettre de l’énergie politique européenne en réserve pour traverser la période des monnaies nationales suppose donc de prendre le parti de « tomber sur la monnaie commune », c’est-à-dire de provoquer la déflagration des marchés en annonçant ce projet-là, en le posant fermement comme l’horizon d’une volonté politique d’un certain nombre de pays européens, plutôt que de ne donner à cet affrontement que le débouché sans suite des monnaies nationales. Si donc on n’échappe pas au retour aux monnaies nationales, la manière d’y revenir détermine la possibilité d’en repartir !
En tout cas, sauf la grande anesthésie définitive dans l’euro antisocial, on y reviendra. C’est là la sanction d’une construction incapable d’évoluer pour s’être privée elle-même de tout degré de liberté. Les constructions ultrarigides n’ont le choix que de résister tant qu’elles n’ont pas à faire face à des chocs externes trop puissants, ou bien de rompre ; mais pas celui de s’ajuster.
S’en prendre au cœur de la construction
L’européisme protestera que son Europe aimée ne cesse au contraire de faire des progrès. Fonds européen de stabilité financière (FESF), mécanisme européen de stabilité (MES), rachat de dette souveraine par la BCE [7], union bancaire : autant d’avancées sans doute un peu douloureusement acquises, mais bien réelles ! Malheureusement, et sans surprise, aucune ne s’en prend au cœur même de la construction, ce noyau dur dont émanent tous les effets dépressionnaires et antidémocratiques : exposition des politiques économiques aux marchés financiers, banque centrale indépendante, obsession anti-inflationniste, ajustement automatique des déficits, refus d’envisager leur financement monétaire. Aussi les « avancées » demeurent-elles périphériques, rustines destinées à accommoder comme elles peuvent les plus désastreuses conséquences que le « cœur », granitique et sanctuarisé, ne cesse de produire.
Ravaudant les effets sans jamais vouloir s’en prendre aux causes, l’Europe, donc, persévère. Incapable de la moindre révision de fond, et inconsciente du fait que la rupture est le seul destin qu’elle se donne.
Frédérique Lordon pour Le Monde diplomatique.
Le Monde diplomatique N° 713, août 2013
* Frédéric Lordon est économiste, directeur de recherche au CNRS. Il est notamment l’auteur de « Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières », Raisons d’agir, octobre 2008 ; « Conflits et pouvoirs dans les institutions du capitalisme », Presses de Sciences Po, 2008 ; « Et la vertu sauvera le monde », Raisons d’agir, 2003 ; « La politique du capital », Odile Jacob, 2002.
Notes
[1] Lire François Denord et Antoine Schwartz, « Dès les années 1950, un parfum d’oligarchie », Le Monde diplomatique, juin 2009.[2] Lire Serge Halimi, « Fédéralisme à marche forcée », Le Monde diplomatique, juillet 2012.
[3] Thomas Piketty, « Changer d’Europe pour surmonter la crise », Libération, Paris, 17 juin 2013.
[4] Par exemple en contingentant, voire en interdisant, certaines opérations financières.
[5] Le système monétaire européen (SME, 1979-1993) était un système de changes fixes, mais accompagnés d’une bande de fluctuation de plus ou moins 2,25 % autour des taux-pivots. C’est la difficulté de maintenir ces taux-pivots en présence de la liberté de mouvements de capitaux qui a conduit le SME à des crises à répétition.
[6] Jacques Sapir, « Quand la mauvaise foi remplace l’économie : le PCF et le mythe de ’l’autre euro’ », RussEurope, 16 juin 2013, russeurope.hypotheses.org
[7] Le FESF et le MES sont les deux fonds d’assistance aux pays endettés. L’Outright Monetary que
Si l’Europe voulait devenir performante dans le commerce extérieure, elle se devait de promouvoir l’innovation, avertir des problèmes à venir, chercher un cadre durable et se donner les moyens pour tenir les objectifs, et favoriser l’emploi au sein des entreprises au lieu de les pousser à chercher l’automation à chaque fois que c’est possible. La robotisation de l’industrie est vraiment effrayante, jusqu’ici le travail était automatisé mais l’humain était encore présent pour la gestion l’entretien et la manutention, non seulement ces tâches sont de plus en plus également robotisées, mais également la surveillance et la mise en place de l’infrastructure …
Le monde ne s’est pas seulement engagé dans des voies sans issues, il s’est engagé dans des corridors sans fonds, des trappes sociales avalant ce qui reste de l’humanité à une vitesse effroyable. La continuité dans ces voies est l’hégémonie totale, une auto-dictature mondiale ou l’humain n’aura plus droit à donner son avis, ses privations formatées (pour ne pas dire lobotomisées) de liberté seront l’excuse à un bien-être jamais atteint, à l’assurance d’une vie meilleure au bout d’un tunnel sans fin, à une guerre permanente appelée paix totale.
Croyez-vous que j’exagère ? Prenez l’évolution de différents aspects isolés et essayez de tirer une projective pour : l’évolution du système financier / l’évolution de la politique / l’évolution des dettes étatiques / la perte d’autonomie de gestion des États / le socialisme et le communisme (ou tout ce qui fini en *isme) / la destruction de la nature et des ressources naturelles et fossiles / l’explosion de la richesse d’un côté et de l’extrême pauvreté de l’autre / la surveillance globale / les tâches de la police et de l’armée / le rôle des agences gouvernementales de l’ombre / l’évolution du terrorisme / l’évolution des religions …
Alors où se dirigent toutes ces évolutions? Convergent elles vers un point commun?
La guerre c’est la paix.
La liberté c’est l’esclavage.
L’ignorance c’est la force.
On y est !
Et la préparation dans notre dos du Grand Marché Transatlantique n’augure rien de bon !!
Il est temps que la majorité se rende compte que nous sommes manipulés.
Ci-dessous le lien vers une affiche du PS de 1992 (Maastricht)
link to euroscepticisme.chez.com
On y voit l’Europe écrasée par les USA et le Japon : message subliminal, grâce à l’Europe on sera plus fort.
Qu’on m’explique alors pourquoi maintenant on doit s’allier avec les USA dans un grand marché transatlantique alors que leurs normes commerciales, juridiques, sociales etc… n’ont rien à voir avec les nôtres.
On nous a déjà fait le coup de la soi-disant harmonisation par le haut pour les pays rejoignant l’UE, on en voit le résultat avec tous les jours sa cohorte de chômeurs supplémentaires en France, l’augmentation de l’âge de la retraite, l’introduction des OGM, etc….
Je vois très bien ce que va donner l’harmonisation par le haut à la sauce américaine et je n’en veux pas : hégémonie américaine en matière politique, commerciale et militaire (OTAN)
Un fascisme qui ne dit pas son nom !!
Prenons un exemple concret, l’automatisation de la ligne 1 du métro parisien.
En quoi c’est un problème? Je le vois plutôt comme un progrès qui évite à des personnes de faire un travail dans des souterrains pas forcément très épanouissant avec des horaires astreignants…
C’est une question de REDISTRIBUTION de la base productive et cela peut se régler par exemple par un revenu universel d’existence qui sera indépendant d’une activité exercée.
Il faut effectivement découpler, en partie, le niveau de vie du travail (je préfèrerais de “l’activité”) exercé.
Bon le métro n’est pas vraiment une industrie, mais OK, prenons cet exemple.
C’est la sécurité qui est avancée comme excuse à l’automation, juste ?
Eh bien en terme de sécurité, un métro déshumanisé devient une jungle urbaine
ou gangs et autres criminels se retrouvent sans contraintes.
Combien de personnes évitent de prendre le métro hors des heures de pointe ?
NON, l’automation du métro n’est pas une question de sécurité mais juste une histoire de plus de fric dans les poches de quelques personnes et d’un système sans ses (connards) d’employés qui non seulement coûtent affreusement cher mais se mettent en grève à tout bout de champs et mettent les bâtons dans les rouages d’un mécanisme qu’ils ne comprennent pas.
NON aux employés et OUI aux automates, les humains ne sont que des porte-monnaie à pattes …
Qui empêche d’augmenter les agents de sécurité ou de renseignements ?
Justement il y a des conducteurs en recherche de travail….
Tous ces problèmes se règlent, il suffit de REDEPLOYER.
Aller contre l’automatisation c’est aller contre le progrès cela ne tient pas la route…
Autant je suis contre le productivisme mais pas contre le progrès.
Albert Einstein
La raison ?
La base productive n’est pas redistribuée mais accaparée par le capital
ce n’est pas pour placer des salariés partout,
mais pour se débarrasser d’une main-d’oeuvre indésirée !
C’est pour cela que le capitalisme cela ne peut pas fonctionner car il raisonne pour son sous système A LUI, pas pour le système global…
mais il ne faut pas prendre ses rêves pour la réalité.
En gros, vous reprochez de rêver, mais qui nous dit que vous même ne rêvez pas ?
Newton rêvait d’une pomme qui tombe, c’est devenu un théorème de la physique classique que personne ne réfute plus.
y en a qui vont dire que c’est bien, pour info 2 enfants sur 3 n’atteignaient pas l’age adulte.
avec la mécanisation les travaux dangereux; physiquement épuisant et conduisant à une mort prématurée ont pu être réduits
le temps de travail a pu être réduit
les vacances et la sécurité sociale instaurés.
plus on pourra automatiser et plus on pourra une société pouvant se soigner, avoir des loisirs, s’éduquer et avoir une vie confortable.
dire qu’il ne faut pas automatiser c’est comme vouloir une société plus pauvre ou les gens travailleront plus et dans des conditions plus dur
et ça ne conduit pas à plus d’emploi, juste plus de pauvreté
link to fondation-res-publica.org
Je pense que maintenant c’est à nous, citoyens, d’imposer ce débat !!
Les individus en France, ont été dépossédés de tous pouvoirs,
Et les quelques élus imposés (oups, pardon proposés)
ne sont pas des citoyens lambda.
En temps que citoyen, le français est menotté et baillonné,
nulle possibilité de proposer une initiative populaire,
nulle possibilité de faire entendre sa voix,
y a juste la grève inutile) qui est tolérée.
A la différence de la Corée du Nord, le citoyen français peut se plaindre,
mais sa plainte ne lui donne aucun droit d’agir réellement.
Oui, la citoyenneté est une mascarade,
tu peux faire du bénévolat si tu veux,
mais suis (plus ou moins) les lois règlements et autres avenants
sinon tire-toi de là …
La vérité n’a besoin d’aucun prosélytisme, c’est pourquoi les erreurs des uns et des autres n’ont aucune importance.
Cependant, j’aimerais que chez les économistes, on applique une manière de penser un petit peu plus mathématique :
Lorsqu’on a une fonction, par exemple le capitalisme C(x), on se demande quel est son domaine de définition, le domaine où ses paramètres lui permettent de fonctionner. 1/X n’est pas défini en zéro ex trivial.
La question, est ce que C(x) peut fonctionner quelle que soit la productivité ? la réponse est non.
Je pense que la sortie de l’euro n’aura *aucun* effet sur le chômage, pourquoi, parce que même en Pologne le chômage est élevé, et dans tous les autres pays qui n’ont pas l’euro. Et parce que la productivité oblige à un changement qualitatif du système.
La sortie de l’euro accroîtra la compétitivité relative de certains pays, mais dans une perspective libérale toujours, donc de compétition et de destruction de l’autre.
La situation n’est pas neutre. Elle est malhonnête et déséquilibrée.
Le temps manque et celui qui passe ne passe pas à notre avantage.
=> C’est du blabla sans fondement.
Plein emploi et équilibrage des comptes publics demandent une approche complètement différente de notre mode de vie et rien n’en prend le chemin pour le moment, hormis quelques pionniers qui sont pris pour des illuminés …
L’analyse deMLordon est brillante ; comme d’habitude elle est contre l’Allemagne mais elle ne propose rien pour la France à part la dévaluation permanente.
L’allemagne ne changera pas et je suis d’accord avec lui.Mais je crains aussi que la France ne change pas:je suis arrivé en Alsace et le mark valait un franc.Quand l’euro est arrivé, le mark valait trois francs.
Je suis d’accord avec lui : l’euro ne durera pas car la France ne changera pas.C’est pourquoi je crains que nous aurons à la fois la dévaluation interne et la dévaluation externe
Lors des grandespériodes d,inflation dansannées 1980 les salaires étaient indexés sur l’inflation.Est-ce que cela sera possible en cas de sortie de l’euro?.
Si cela n’est pas possible, cela veut dire que ce sont les salariés et les retraités qui supporteront le choc.C’est précisémment ce que les allemands ne veulent pas et refusent les euros bonds car ils savent que les autres pays ne changeront pas
Les médias français glosent sur les bas salaires en Allemagne .Cela est vrai mais je n’ai pas vu de reportage sur les dizaines de milliers de frontaliers français qui travaillent en Allemagne?.Combien gagnent-ils en moyenne par exemple?.
Par ailleurs nul n’explique en France pourquoi les produits allemands sont souvent les meilleurs.
Il existe une tradition de rechercher la perfection et cela entraine automatiquement la suprématie dans le domaine concerné.Cela existe dans d’autres pays dans certains secteursmais n’est pas aussi généralisé qu’en Allemagne.
En résumé la sortie de l’euro est nécessaire mais certainement pas suffisante .sans une réflexion d’ensemble, ce ne sera que le premier pas sur l’autoroute de la facilité
Je veux bien que l’Allemagne fasse un peu mieux que la France (et à quel prix au niveau des inégalités récemment), mais tout mieux, faut peut-être pas exagérer : machine outil, voiture de luxe, OK ce qui leur permet de profiter de l’émergence des BRIC pour les premières et de l’explosion des inégalités à travers le monde (+de riche=> + de voiture de riche). Et le capitalisme rhénan (en particulier la codétermination) y est probablement aussi pour quelque chose. Sans oublier, dans une moindre mesure, des dépenses d’armement plus faible, et une fiscalité écologique plus forte.
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Extrait wikipedia :
Le capitalisme rhénan se caractérise par :
* un rôle important des banques régionales et une relativisation du rôle de la bourse dans le financement des entreprises,
* une vision à long terme appuyée sur un auto-financement et sur un système de partenariat avec les clients, fournisseurs et employés,
* un partenariat entre de puissants syndicats patronaux et salariaux qui limite aussi bien les conflits du travail que les interventions directes de l’État dans la vie des entreprises,
* un système de protection sociale très développé,
* une politique de stabilité monétaire gérée indépendamment des gouvernements.
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La dévaluation est souvent présentée comme LA méthode la plus simple et efficace pour relancer l’économie d’un pays. Il faut cependant prendre en compte l’effet-prix sur les importations, qui peut être très fort principalement pour les pays ayant peu de ressources naturelles (énergétiques + matières premières). En France, la facture énergétique est en augmentation constante depuis 4 ans et a atteint 69 milliards d’euros en 2012 (source: “Résultat du commerce extérieur en 2012 – Bercy”). De quoi faire réfléchir un peu toutes les personnes criant haut et fort que “l’euro est trop fort” et qu’il suffirait de dévaluer pour régler le problème…
link to captaineconomics.fr
Il est donc vrai que le taux de change euro-dollar est important, car il faut aussi prendre en compte le fait que certains pays managent leur taux de change en fonction du dollar US et qu’une partie du commerce avec des pays hors-USA s’effectue en dollar… Mais regarder uniquement cette parité pour conclure que “l’euro est trop fort” (comme c’est très souvent fait dans les médias ou par les politiques) nous ferait manquer une belle partie de l’histoire. Si l’on s’intéresse uniquement aux exportations vers des pays “hors-zone”, les Etats-Unis représentent à peu près la même chose que le quatuor Pologne-Suède-Corée-Canada… Et pourtant, on entend rarement parler du taux de change euro-zloty (Pologne), euro-couronne (Suède), euro-won (Corée) ou bien euro-dollar canadien (Canada).
link to captaineconomics.fr
“euro doté de représentants nationaux : des euro-francs, des euro-pesetas, etc. Ces dénominations nationales de l’euro ne sont pas directement convertibles à l’extérieur (en dollars, en yuans, etc.), ni entre elles. Toutes les convertibilités, externes et internes, passent par une nouvelle BCE,”
personne ne laisse son argent être gérer par un autre, une BCE ne peut pas arbitrer les taux de change car tous les pays ont des intérêts antagonistes, les taux de changes doivent libre (il est impossible de faire autrement).
C’est pour ça que l’euro sous ça forme actuelle ne fonctionne pas (un même taux de change pour différent pays) et c’est pour ça que ce qu’il propose ne peut pas fonctionner.
la seul Europe possible est une Europe où les pays coopèrent sur des projets et où ils mettent volontairement de l’argent dedans.
dévaluation/inflation est la sanction inévitable de mauvaises gestion et politiques, cela regardent les peuples vs leurs gouvernement, ils ont les leviers par le vote pour changer les choses.
En gros, on voit la balance commerciale de son pays par rapport au reste du monde (autre pays de l’UE compris), et si on est en exédent (la il faudra définir lequel !) on augmente sa valeur monétaire, et vise versa. Comme on a une BCE qui analyserait les fluxs. Les excédents internes à l’UE seraient réglés par le rapport des valeurs des monaies. Tandis que les exédents externes seraient régulé via la valorisation de l’euro.
En fait, l’éconnomie fonctionne très bien lorsqu’on maintient l’équilibre des balances commerciales (valeurs de la monaies), et l’équilibre des budgets ( législations + taux directeur). ça parait trop simple comme règle de base…. ma synthèse est elle cohérente/suffisante?
Et toujours le même syllogisme, ou valse à trois temps :
1. Il n’y a de pensée et d’avenir qu’à gauche
2. Plus à gauche que moi tu meurs
3. Ergo : tout énoncé différent du mien ne peut être que rejeté dans la géhenne car forcément socialement traître.
Bref, rien de nouveau. Mais bon, qui l’écoute en Europe ?
vous rentrez dans le lard de Lordon, soit. Alors dans ce cas ayez la courtoisie pour les lecteurs de justifier un peu vos attaques!
Je ne vois pas dans ce texte une ode particulière à des idées de “gauche”, à moins de considérer le jeu démocratique souverain comme une idée de gauche.
Nous avons effectivement un gros problème avec la financiarisation sans frein de l’économie – et ce dans le monde. Les structures de l’euroland sont particulièrement redoutables à cet égard, et Lordon fait un travail salutaire en les dénoncant intelligemment.
Pour ce qui est du nazisme ayant suivi l’hyper-inflation allemande, affirmation qu’il dénonce, il semble avoir raison; ce sont les effets de la politique déflationiste qui a suivi qui ont été très durs pour les allemands, les jetant ainsi dans les bras du nazisme. Il y a de très bonnes explications de Martin Armstrong (qui n’est pas à gauche du tout!) sur cette période.
Pour egayer tout ça, une interview de Matt Taibbi:
link to zerohedge.com
Escrocqueries et corruptions ordinaires, dirait-on.
- “La gauche-qui-continue-d’y-croire n’a donc le choix qu’entre [...]” (la peste et le choléra, en gros). Suivi par le classique “Encore faut-il s’entendre sur ce que veut dire ici « la gauche » : certainement pas le Parti socialiste (PS) [...] ni la masse indifférenciée de l’européisme [...] silencieuse ou béate [...]“. Plus loin “La gauche de droite [...] a les oreilles qui saignent quand elle entend le mot de souveraineté …”, et bien entendu ” le refus de la souveraineté est bel et bien le déni de la démocratie en Europe”, etc., etc..
Ce que je lis comme :
1. les vraies réponses sont forcément à gauche, parce que c’est là que se situe le bien des peuples
2. être de gauche c’est être d’accord avec lui : comme il pense pour le bien des peuples, les peuples ne peuvent qu’être pour ses solutions
3. tous ceux qui pensent différemment sont donc contre la démocratie puisque contre les peuples.
Ce à quoi j’objecte :
Je suis de gauche sans être ni avoir jamais été “béat” à propos de l’Europe, et je ne pense pas une seconde ni que ses solutions soient viables (les coûts en sont assurés, tandis que les éventuels avantages sont totalement hypothétiques et contestables), ni même qu’elles soient même envisageables “démocratiquement” au niveau européen : pour simplement réfléchir aux problèmes de l’Europe, il faut déjà commencer par en avoir une autre compréhension que le simple appel aux clichés. On ne s’attaque pas à des convictions par le simplisme et la caricature. Pour avoir beaucoup pratiqué instances et réunions internationales, je connais cette arrogance bien française consistant à se considérer comme nombril du monde et modèle nécessaire de tous les autres pays. D’où ma question sur le nombre de personnes qui lisent ce qu’écrit Frédéric Lordon, en Europe …
Très souvent et aisément critique sur ce que dit (ou ne dit pas) et fait (ou ne fait pas) le PS, je le reconnais néanmoins comme un acteur de gauche, incontournable et non-disqualifiable en matière de démocratie. De même que je considère le gouvernement actuel comme représentant légitime de la démocratie française qui en a élu son Président et ses gouvernants. Les leçons de démocratie, ça va bien, à condition que soit claire la légitimité de celui qui parle.
Et d’une façon générale, autant je comprends qu’un économiste puisse facilement adopter un ton de donneur de leçons (ce n’est pas facile de se faire entendre quand on est si souvent contredit par la réalité), autant je ne peux m’empêcher de réagir chaque fois que je lis des textes ou des proclamations qui ont besoin de maltraiter les autres par la disqualification intellectuelle ou morale. Cela ne fait que fragiliser l’argumentation : “comment, se dit le lecteur, il est tellement peu sûr de son fait qu’il a besoin de faire le kéké ? C’est pas cool, et si c’est pas cool, c’est qu’il y a un loup !”
comme dans ça forme actuelle l’euro ne peut pas fonctionner, ce qu’il propose est aussi totalement voué à l’échec.
-Le change entre euro-locaux se fait à taux de change fixe, décidé par la BCE
-Le change entre un euro-local et une monnaie non euro se fait aussi à taux de change fixe, par l’intermédiaire de l’euro-commun, à taux de change fixe, décidé par la BCE
Donc tout le montage de Lordon consiste bêtement à revenir à des taux de change fixe décidés par le politique. Merveilleux, n’est-ce pas ?
Au passage, Lordon zappe quelques petits fondamentaux économiques :
-quand un pays a un excédent commercial et ne truande pas sa monnaie, sa monnaie s’apprécie naturellement
-quand un pays a un excédent commercial et truande sa monnaie pour l’empêcher de s’apprécier, ce pays fait littéralement cadeau de ses biens à l’étranger, et l’excédent commercial se maintient par perte du pouvoir d’achat de sa propre population
-quand un pays a un déficit commercial et ne truande pas sa monnaie, sa monnaie se dévalue naturellement
-quand un pays a un déficit commercial et truande sa monnaie pour la déprécier et gagner à l’export, ce pays fait AUSSI cadeau de ses biens à l’étranger, et l’équilibre commercial sera atteint par effondrement des importations
Je vais répéter encore une fois ce que j’ai souvent raconté.
Si on remplace le mot “euro” par “pièce d’or”, on a aussi une monnaie commune, où toutes les histoires de “taux de change injuste et patati patata” deviennent caduques.
Dans une zone monétaire commune, un pays qui a un excédent commercial verra un afflux de monnaie sur son territoire. Cet afflux de monnaie fait chuter les taux d’intérêts du crédit bancaire, encourageant la consommation, ce qui génère soit de l’inflation (qui réduit la compétitivité de ses produits dont le prix est fixé dans la monnaie commune), soit une hausse des importations qui annule l’excédent commercial. Et le mécanisme est exactement l’inverse en cas de déficit commercial.
Sauf que ce n’est pas ce qu’on observe. Parce que l’Europe a une banque centrale. Et qu’une banque centrale force la convergence de tous les taux d’intérêts bancaires nationaux (et locaux aussi) vers un taux unique.
Le problème de l’équilibre commercial de la zone euro, c’est le système à banque centrale. Pas l’euro.
Le désir inavoué de Lordon, comme celui de tous les dirigistes, c’est de remettre la main sur la planche à billets que l’euro leur a confisqué. Salauds de boches !
-quand un pays a un déficit commercial et ne truande pas sa monnaie, sa monnaie se dévalue naturellement
ce serait vrai si les flux monétaires n’étaient que liés aux balances commerciales, ce qui n’est pas le cas dans un cadre d’absence de contrôle de flux de capitaux. Il faut regarder la balance des paiements.
Quelques compléments d’informations utiles à la réalité des faits.
Oui
Non, car il s’agit d’une simple opération entre le cadeau de ses biens et la manipulation de sa monnaie.
Prenons un exemple concret ; Chine / USA
La chine fait effectivement cadeau de sa main d’œuvre permettant aux USA de maintenir son niveau de vie. Mais ce faisant, elle “pompe” lentement mais surement la richesse des USA en détruisant son industrie localement pour la relocaliser en Chine. Le bilan final est positif pour la Chine même si les tonnes de $ accumulé par ce pays ne vaudront dans l’avenir plus grand chose.
Mais quant le $ ne vaudra plus rien, les usines elles seront en Chine….pas aux USA…
Encore une fois ce n’est pas exacte.
Cela générera de l’inflation si les excédents commerciaux sont répartis EQUITABLEMENT dans la population or pour justement éviter la perte de de compétitivité ce n’est plus le cas. On favorise uniquement la tranche des plus haut revenus dont la consommation n’influence pas l’inflation. Demande aux allemands avec leur job a 1,80€ s’ils bénéficient des excédents commerciaux de l’Allemagne..
En résumé je partage l’idée que l’euro n’est pas le problème mais absolument pas l’idée sous jacente que l’Europe est viable dans une compétition de tous contre tous…
Mais quant le $ ne vaudra plus rien, les usines elles seront en Chine….pas aux USA…”
Le bilan n’est pas positif pour la Chine, parce qu’au lieu de faire cadeau de sa richesse aux USA, elle aurait pu tout simplement la garder pour sa propre population. Certes, la croissance des industries exportatrices chinoises aurait été moins spectaculaire, mais tous les autres secteurs s’en porteraient bien mieux.
Et le bilan n’est pas forcément négatif pour les USA. Avec le temps de travail épargné en achetant des produits de base chinois bon marché, ils ont pu investir dans les hautes technologies. Alors évidemment, les USA ont aussi gâché une grande partie de cette richesse dans des bulles spéculatives, mais l’origine de ces bulles vient de la politique monétaire laxiste de la Fed bien plus que de l’offre commerciale chinoise.
“Cela générera de l’inflation si les excédents commerciaux sont répartis EQUITABLEMENT dans la population or pour justement éviter la perte de de compétitivité ce n’est plus le cas. On favorise uniquement la tranche des plus haut revenus dont la consommation n’influence pas l’inflation. Demande aux allemands avec leur job a 1,80€ s’ils bénéficient des excédents commerciaux de l’Allemagne..”
La monnaie issue de l’excédent commercial s’accumule au sommet de la pyramide, c’est tout à fait vrai.
Néanmoins :
-les riches vont chercher à faire “travailler” cet argent. Mieux vaut un petit intérêt que pas du tout. Ils vont le prêter à des investisseurs, qui vont acheter avec, et ça, ça génèrera de l’inflation ou des importations. Et vu qu’il y aura plein d’argent des riches cherchant un placement, les intérêts baisseront bel et bien.
-dans l’hypothèse, possible mais tordue, où les riches préfèrent thésauriser, ça veut dire que tous les euros de l’euroland vont progressivement s’accumuler dans les poches des riches allemands. La vitesse de circulation de la monnaie s’écroule, donc tous les prix s’écroulent. Le pouvoir d’achat des allemands du 99% s’en trouvera augmenté, et ils pourront consommer des importations.
On revient donc dans les deux cas à un mécanisme de résorption naturelle de l’excédent allemand.
Pourquoi ce qui est possible avec des pièces d’or ne serait pas possible avec un bout de cuivre avec écrit “euro” dessus ?
Et compte tenu de l’hégémonie du $ elle avait pas le choix…
Mais l’opération à la longue s’avérera positif car avec des $ qui potentiellement ne valent rien la Chine accumule des contras, des usines et de l’or….
La Chine est consciente que le $ est à terme condamné, elle fait donc tout pour diversifier ses échanges hors $. Une véritable stratégie de joueur de GO se met progressivement en place, lorsque le « partenaire » US sera étouffé, il ne restera plus qu’à lancer l’estocade finale en disant publiquement qu’elle n’achètera plus de bon du trésor américains en raison de l’insolvabilité du pays. Et le $ s’effondrera…et les USA avec.
Et à l’arrivé c’est QUI le gagnant ?
La vérité, ce ne serait pas plutôt que la Chine a offert une quantité de travail considérable aux occidentaux, d’une valeur largement supérieure à celle de ces équipements industriels initiaux, et qu’au vu des prix du marché, ce travail aurait pu servir à produire des biens pour les chinois plutôt que pour les américains ?
Les usines, les chinois avaient les moyens de les bâtir sans les américains, vu que de fait les américains fournissent beaucoup moins de biens réels aux chinois que réciproquement depuis un bon moment. Ce qui se passe, c’est que les dirigeants chinois commencent vaguement à comprendre que leur petite stratégie mercantiliste depuis une décennie risque de virer à la perte d’une montagne d’épargne chinoise s’ils n’arrivent pas à changer leurs dollars contre autre chose rapidement.
Pendant 10 ans, les américains ont disposé gratuitement de vêtements et de micro-conducteurs, libérant du temps de travail pour développer la Silicon Valley.
Pendant 10 ans, la Chine a accumulé des bouts de papiers. Elle a bâtit 100 000 usines, alors qu’elle aurait pu en bâtir 200 000.
Qui est gagnant ?
C’est grâce à l’impression de billets qu’ils font travailler les chinois pour eux, mais une rente cela n’a jamais enrichie si on puise dedans….et cette rente touche à sa fin….
Votre raisonnement serait correcte si on été resté à l’or car en peu de temps les USA n’auraient plus posséder d’or et ils auraient pas pu continuer à faire travailler les chinois pour eux…
Pourquoi d’après vous ils ont mis fin aux accords de Bretton Wood ?
Réponse : Pouur conserver la rente….
Cela c’est une évidence…
Je suis pour le 100% monnaie.
Sinon je n’ai rien contre l’euro qui évite une guerre des monnaies au sein même de l’Europe
J’ai tout contre le dogme “de la concurrence libre et non faussée”
Cela c’est une évidence…”
Pourquoi ? Sur la période où c’était le cas, grosso modo 1750-1913 avec des variations selon les pays, l’inflation globale était négative, les inégalités se réduisaient, et la croissance par tête était tout à fait honorable.
Durant cette période, la monnaie c’est l’OR donc un système qui n’est pas loin d’être 100% monnaie.
Donc, il n’y a pas de création monétaire simplement un prêt d’or…
Et avec ce système non inflationniste, voir même déflationniste, on favorise les rentiers qui s’enrichissent mécaniquement et la croissance est corrélée aux découvertes d’or.
La croissance n’était pas corrélée aux découvertes d’or, puisque le prix de l’or n’était pas fixe.
Et les rentiers n’étaient pas plus avantagés qu’aujourd’hui, puisque les taux d’intérêts actuels tiennent compte de l’inflation.
Tout simplement parce que la grandeur qui permet de transformer, de provoquer matériellement la modification des choses et l’évolution du monde, c’est une grandeur physique qu’on appelle l’énergie. On n’en avait jamais autant injecté dans l’économie avant cette période.
L’argent et les monnaies ne servent qu’aux échanges entre les hommes modernes, mais en réalité ce qu’ils échangent en final avec l’argent ce sont des moyens de vivre, c’est-à-dire de l’énergie nutritive pour alimenter leurs machines biologiques et des énergies sous d’autres formes pour alimenter leurs diverses machines d’assistance de vie. Pour se chauffer, se déplacer, se protéger des variations de température etc…. Le travail, qui s’exprime dans les mêmes unités que l’énergie, est un moyen d’injecter de l’énergie dans le système économique.
C’est parce que certains peuples génèrent beaucoup d’énergie utile par leur travail, comparativement à ce qu’ils consomment pour simplement vivre sans rien produire, qu’ils génèrent de la croissance. L’argent et les monnaies n’interviennent pour rien dans l’obtention ou non de la croissance.
Désolé, petit problème technique, je n’ai pas pu répondre hier
Ce que vous dites est parfaitement exact, l’énergie est un fondement de la croissance, et le travail est une forme d’énergie, ce n’est certainement pas moi qui vais le nier !
Par contre, je ne me risquerais pas à dire que le système monétaire n’a aucune influence sur la croissance. Au contraire, il a une influence considérable, d’une part sur le niveau d’épargne, donc d’investissement, des gens, d’autre part sur la qualité et la destination de ces investissements.
Vous remarquerez que votre remarque n’est nullement une pièce à charge contre un régime de banque libre !
PS : J’ai lu le rapport sur l’énergie que vous m’aviez donné. C’est fort intéressant et plutôt juste, néanmoins je ne souscris pas à l’hypothèse d’une chute inexorable de l’énergie disponible. L’auteur sous-estime le potentiel d’un grand nombre de sources d’énergie actuellement à l’état expérimental, et qui n’attendent qu’une montée des prix de l’énergie pour se développer. Au XVIIIe siècle, c’est le “pic bois” qui a stimulé les ivnestissements dans l’extraction de charbon, ainsi que le développement des machines à vapeur, dont la première utilisation fut l’aération des galeries de mine.
3eme hypothèse : les plus aisés vont investir dans des placements à base spéculative sur des technologies à possible fort rendement (y compris dans la destruction du biotope) (je parle de gaz de schiste, d’energie, d’armes, de matières premières à fort rendement(ferme à viande, huile de palme…). Une bulle va se créer sur ces activités (il risque d’y avoir des déconvenues retentissantes). La consommation des 99% va subir la spéculation sur ces matières, ponctionnant son pouvoir d’achat et laissant aux génération suivante une planète encore un peu plus épuisée.
Pourquoi s’immaginer un changement de comportement des “investisseurs” alors qu’ils ont fait du +300% en 10 ans sur ce genre de placement ?
La raison fondamentale de leur politique mercantiliste depuis 2004, c’est l’analyse de la crise asiatique de 97 par Hu Jintao. Les monnaies asiatiques étaient sur-évaluées, provoquant un endettement massif vis-à-vis de l’étranger, et donc une grosse fragilité géopolitique. Jintao en a conclu qu’il fallait accumuler des réserves de change pour assurer l’indépendance géopolitique de la Chine, quitte à les obtenir avec le sang et la sueur de son peuple.
Là, les nouveaux dirigeants chinois réalisent vaguement que ces réserves de change valent peut-être peanuts, et que c’était donc peut-être une bourde monumentale…
Ta 3e étape est probablement la plus réaliste, sauf qu’elle se recoupe avec les deux premières :
-si les investissements spéculatifs nécessitent de gros achats (de terres rares, de tubes d’acier, d’engrais, pour les exemples que tu donnes), ça suscitera soit de l’inflation locale (donc baisse de la compétitivité, avec des prix exprimés en monnaie commune), soit des achats à l’étranger et donc une résorption de l’excédent commercial
-si les investissements spéculatifs restent dans la sphère financière et n’atterrissent jamais “sur Terre”, ça revient à de la thésaurisation, cas que j’ai décrit
Je ne dis absolument pas que les investissements des riches seront forcément judicieux ou socialement responsables, non. Je dis simplement que l’accumulation de monnaie par excédent commercial génère forcément des mécanismes qui vont tasser cet excédent commercial, d’une manière ou d’une autre, que les riches le veuillent ou non. Pour l’empêcher, il n’y a que le truandage de la monnaie par les banques centrales qui soit possible.
Ce que les $$$ vaudront à l’avenir, la Chine s’en fiche royalement, elle achète tout ce qu’elle peut et fourgue ses $$$ pourris aux autres gogs, se réservant au passage, non seulement quelques infrastructures et monuments étrangers, mais se réservant surtout de précieuses ressources pour l’avenir.
Les chinois sont loin d’être cons, depuis des millénaires ce sont d’excellents marchands, et ils nous le prouve royalement.
Solution chinoise, ils ne s’en plaignent pas. J’ai du mal à me mettre en position du missionnaire quand le voisin ne le fait pas. Un problème avec la concurrence libre et non faussée ?
C’est bizarre j’ai plus confiance dans le calcul d’une civilisation 3 fois millénaires que dans la jeune nation US…qui compte tenu des innombrables c.. qu’elle a réalisé en 100 ans ne me pas parait la mieux armée…
Si pour poursuivre son développement, la Chine a besoin d’acheter les produits de la Silicon Valley, je ne sais pas qui sera vraiment le plus gagnant dans les termes de l’échange.
Je doute fort que l’âge d’une civilisation soit un critère de la sagesse de ses calculs. Le calcul le plus désastreux du XXe siècle, le Grand Bond en Avant, est d’origine chinoise.
Vous bloquez constamment sur la monnaie et l’égémonie du $…
Le “grand bon en avant” est du à des pires tyran de l’Histoire avec son pote Pol Pot et Staline.
La Chine d’aujourd’hui c’est Deng Xiaoping, un des plus brillant homme politique du XX siècle dont voici la stratégie :
En 1978, Deng Xiaoping déclare dans un discours « Laisser certains s’enrichir d’abord, les autres suivront et la richesse sera générale ». Ce discours sera entendu au-delà de ses espérances. Dès son arrivée au pouvoir il va mettre en place les conditions permettant aux citoyens chinois de s’enrichir. Dans un premier temps, il libéralise les prix agricoles mais il n’autorise pas la privatisation des terres de manière à éviter un exode trop important des paysans vers les villes. La productivité agricole bridée par le morcellement en petites propriétés ne progressera guère mais garantit une certaine stabilité politique. La méthode Deng « c’est en tâtant les pierres qu’on traverse le gué ». Les réformes, oui mais on avance prudemment de manière à contrôler les changements. Par la suite, la Chine va adopter un développement « à la japonaise » c’est-à-dire centré sur les exportations de manière à « aspirer » le maximum de la contrepartie travail des pays à qui l’on vend de la marchandise. Le principe économique est le suivant : les pays développés consomment soit des biens qu’ils produisent soit des biens qu’ils importent. Il s’agit d’y substituer des biens produits par les chinois en proposant des prix inférieurs. Mais pour cela il faut d’un côté la capacité de produire et de l’autre la capacité de distribuer. Or la Chine est incapable de faire l’un ou l’autre.
Deng Xiaoping est un homme très intelligent. Jeune homme il est envoyé en France (1920) encouragé par son père qui lui demande d’apprendre de l’occident les moyens de redresser la Chine en proie à une décadence accélérée. Pour subvenir à ses besoins, il est obligé de travailler à l’usine où il se sensibilise aux idées communistes. Il parfait sa culture marxiste-léniniste en allant étudier en URSS. Lorsqu’il rentre en Chine comme militant révolutionnaire communiste, Deng Xiaoping a donc acquis une expérience unique de travailleur occidental dans un système capitaliste, de réflexions critiques de ce système grâce au marxiste-léniniste et enfin il est imprégné de sa propre culture. Il connaît donc les forces et les faiblesses du système à base de capital et il va le prouver, sa culture chinoise tout en ruse et dissimulation faisant le reste.
Deng Xiaoping fait un constat, la Chine n’a ni capitaux ni savoir-faire. Elle a une seule chose à offrir sa force de travail qui est quasiment illimitée. Deng Xiaoping va donc imaginer un processus qui consiste à offrir cette force de travail en échange de capitaux et de savoir-faire. D’habitude le système capitaliste est à la recherche de débouchés pour vendre ses biens et services. Deng Xiaoping va inverser ce processus, il va faire en sorte que le système à base de capital vienne aider la Chine à produire et à vendre ces mêmes biens et ces mêmes services. Ainsi ces derniers ne seront plus produits par les pays qui les vendaient mais achetés par eux. C’est scier la branche sur laquelle repose la richesse des pays. Mais Deng Xiaoping sait que le système capitaliste est toujours à la recherche de profit, peu importe le mode d’acquisition. Il sait également que si une entreprise tombe dans le piège qu’il imagine alors les autres seront obligés de suivre sous peine d’être laminés par la concurrence. Reste à fabriquer l’hameçon pour amorcer le processus, ce seront les ZES, les zones d’économie spéciales, territoires proches des côtes avec des règles permettant aux entreprises de bénéficier de conditions favorables d’investissements : fiscalité réduite, main d’œuvre bon marché et disciplinée, terrains offerts ou loués à bas prix, droits de douanes réduits ou inexistants, etc. Bref ces ZES sont le paradis pour des entreprises qui veulent maximiser leurs profits en exploitant servilement une main d’œuvre corvéable à merci. Avec ces ZES, Deng Xiaoping attire les investissements vers la Chine, première partie de son plan mais s’il en restait là ce ne serait ni plus ni moins que des maquiladoras « made in china ». Or Deng Xiaoping veut également la technologie, c’est pour cette raison qu’il impose une seule condition à tous les avantages accordés aux entreprises qui s’installent dans les ZES. Lorsque ces entreprises quitteront la ZES, elles devront laisser leurs technologies . Le piège se referme car si les entreprises restent les chinois arriveront tôt ou tard à les acquérir, d’autant qu’ils coupleront ce premier amorçage par d’autres zones, les ZDITH (Zones de développement Industriel de Hautes Technologie) où les sociétés étrangères à haute valeur ajoutée y sont les bienvenues, toujours attirées par diverses formules d’investissements. Une des premières ZES à ouvrir sera un simple village nommé Shenzhen proche de Hong-Kong, vingt ans après c’est une ville industrielle de dix millions d’habitants. Deng Xiaoping a gagné son pari en échange de la seule chose que pouvait offrir la Chine, sa main d’œuvre, qu’il avait auparavant correctement formée afin qu’elle accapare les connaissances des « experts bourgeois ». Ainsi, il a obtenu les capitaux ET la technologie.
Deng Xiaoping est un homme cultivé qui a lu « L’art de la guerre de Maitre Sun Tzu » écrit au Véme siècle avant J-C. Dans cet ouvrage, qui est une référence culturelle importante en Chine, on peut lire « Lancez des amorces pour appâter l’ennemi. Leurrez l’ennemi en feignant la débâcle et écrasez-le » ou encore « En apportant quelques avantages à l’ennemi, vous pouvez l’amener à faire ce que vous souhaitez et à aller où vous voulez », on ne saurait mieux résumer la stratégie de Deng Xiaoping.
Les ZES vont servir de tête de ponts à l’invasion des produits chinois dans les pays qui auparavant les produisaient. Pour un profit à court terme, les multinationales ont vendus leur âme au diable aidées en cela par des politiques dont la bêtise n’a d’égal que leur ignorance de la culture chinoise. Les chinois sont une civilisation cinq fois millénaires rompue à l’art de la ruse et du commerce, l’occident est simplement cupide et Maitre Sun Tzu de dire dans son traité « Si l’ennemi est vénal, attirez-le avec de petites richesses ». Deng Xiaoping a également lu Lénine et il peut désormais faire sienne sa phrase « Les capitalistes nous vendront eux-mêmes la corde avec laquelle nous les pendrons ». La messe est dite !
Source : link to lois-economiques.fr
Les lecteurs de ce forum trancherons pour savoir si votre stratégie aurait été supérieure….
Les chinois commencent par travailler pour payer les importations de matériel occidental : balance commercial à l’équilibre.
Avec ce qu’ils travaillent EN PLUS, et qui ces 10 dernières années a été utilisé pour fabriquer des biens offerts aux USA, ils auraient pu fabriquer des biens pour les chinois, achetés par des chinois, avec de la monnaie chinoise, et la balance commerciale n’aurait pas bougé. Il n’y avait pas de monnaie en Chine avant l’arrivée des dollars ?
“Le “grand bon en avant” est du à des pires tyran de l’Histoire avec son pote Pol Pot et Staline.
La Chine d’aujourd’hui c’est Deng Xiaoping, un des plus brillant homme politique du XX siècle dont voici la stratégie”
Donc là vous êtes passé par une pirouette de “la Chine est une civilisation 3 fois millénaires qui prend des sages décisions” à “les bourdes chinoises sont conjoncturelles, dues à un accident de l’histoire”. Si je vous suis bien, la Chine moderne a pris la bonne décision grâce à… un homme intelligent, et pas grâce à 3000 ans d’histoire.
Et vous noterez que sous Deng Xiaoping, la Chine ne pratiquait PAS le dumping monétaire.
Le dollar ne vaudra plus rien quand la Chine commencera a dépenser réellement son épargne. Avec cette épargne elle tente de s’approprier un accès aux ressources naturelles, et des entreprises technologiques ou de prestiges.
Illustration: Je suis extrêmement riche. J’aime bien une région X. Je décide d’acheter toutes les 1000 maisons de cette région. Chaque maison est estimé à 100 000$ par exemple, soit un prix total de 1000*100 000$. Logique non? J’achette la première maison, je ne preturbe donc pas bcp le marcher, mais comme il y a un achetteur en plus sur le marcher, le prix de la maison a très légèrement augmenté (l’offre=cst & la demande=le nbr d’achetteur). La seconde maison que j’achetterai sera encore un peu plus cher…. et ainsi de suite. Au final, la valeur de l’ensemble des maisons sera largement plus que 1000*100 000$….. Soit un effondrement de la valeur du dolar.
Alors qu’est ce qui sera le plus utile à l’avenir, en ayant accès à un investissement gratuit par des dettes et de la planche à billet ?
– investir dans un contrôle du monde passé
(les données d’aujourd’hui et hier ne serviront à rien demain)
– investir dans l’accaparement des richesses matérielles du monde
Non, benjamin a juste un problème avec ces salauds de salarié (en plus de l’état)…..
Finalement, ce ne sont pas les allemands (le peuple) qui ont le contrôle de la monnaie mais une minorité de mercenaires du capital fixe et circulant. Les mêmes qui ont trouvé un nouveau jeu ou plutôt loisir : le capital “fixement circulable” notamment dans les placements sans risque (gratuit et rentable) et paradis virtuel (“en suisse, il n’y a que du papier, parait-il”, la réponse dans le billet Miscellanées le 02 octobre 2013 à 21h23 : « Ben, ce qui se trouve dans les paradis fiscaux, ce sont des bouts de papiers. ») ! Sans risque puisque lorsqu’ils perdent, ils répercutent…La dévaluation des salaires comme si bien dit dans le billet de mr Berruyer.
Progressistes ces autrichiens ! (Il ose dire hier à Wuwei : « Je répète, allez les rejoindre, si leur situation vous tente. C’est pas moi qui vous en empêche», c’est alors un compliment que l’on pourrait vous retourner, nnnnn’est-ce pas.). En oubliant que pour qu’il y est une offre, il faut avoir une demande. Alors stratégique ou logique ?
D’ailleurs, qui peut dire si les échanges internationaux ne seront pas à nouveau indexés sur un étalon “or ou autres” ? A croire que certains ont des boules de cristal….
Ps benjamin : les leçons de logique :
« La Chine truande sa monnaie. Les gens qui en patissent, ce sont les chinois lambdas » et vos propos le 30 septembre 2013 à 23h35 sur le billet de l’autosuffisance de Keynes : « Les salaires ouvriers réels ont décuplé en 20 ans en Chine. ».
Vous êtes tout simplement démasqué et discrédité à mes yeux puisque lors de votre intervention sur le billet de miscellanées du mercredi, vous répondiez ironiquement à lionel : « Le b.a-ba de la rigueur intellectuelle implique de comprendre le raisonnement exposé avant de le critiquer. » et « Traduction en bon français : apprenez la logique ».
A bon entendeur !
Ps : vos propos « Si nous ne sommes pas fichus de nous organiser nous-mêmes pour défendre nos intérêts, alors c’est triste à dire mais nous méritons notre misère ! » ne mérite aucun commentaire….
1) Une minorité en Allemagne a le contrôle de la monnaie. Effectivement, parce que l’Etat a instauré un monopole de la monnaie, monopole tombé dans de mauvaises mains. Supprimez le monopole, et les allemands pourront utiliser la monnaie qu’ils veulent.
2) Vous connaissez des placements sans risques ? Je suis tout ouïe. Manifestement les ultra-riches n’en connaissent pas non plus, vu qu’ils étaient tous en faillite en 2008, et ont été presque tous sauvés par… l’Etat.
3) Qui peut dire ? Ben oui, qui peut dire, effectivement. Vous le savez, vous ? Moi pas.
4) La Chine ne truande sa monnaie que depuis le début des années 2000 environ. Avant, la croissance chinoise profitait aux chinois.
Ensuite, le taux d’épargne en Chine, forcé par l’Etat, est tel que la croissance a lieu quand même malgré le gaspillage monumental dû à l’excédent commercial. Si ce gaspillage n’avait pas lieu, la croissance serait encore plus forte, et les salaires ouvriers auraient centuplé.
Comme le fait remarquer Lionel, corrélation n’est pas causalité. Ce n’est pas parce que la Chine truande sa monnaie pour avoir un excédent commercial que l’amélioration des salaires ouvriers est dû à cet excédent commercial. Avez-vous un problème avec cette logique ?
Et pourquoi ce propos ne mérite-t-il aucun commentaire ? Si nous ne sommes pas fichus de nous organiser nous-mêmes, personne ne viendra nous aider. Vous connaissez des saints dévoués et compétents dans le monde politique, qui viendront défendre gentiment les miséreux sans profiter des fromages de la république ?
Votre fixette sur l’état montre votre mauvaise fois : regardons les aller-retour entre conseils d’administration des grands groupes et les hautes fonctions de votre bouc émissaire tout trouvé !
Pour l’étalon, “Moi si” comme vous le suggérez : effectivement, je peux dire et sans problème (ai-je le droit ?) ! Comprenez vous au moins l’équation de I.Fisher ? Bien sûr, même trop bien……
Pour la chine, arrêtez de vous noyez dans les dates ! Grotesque….
Pour lionel, à quelle branche vous raccordez-vous ? Relisez votre commentaire peu glorieux à son égard.
Nous n’est pas le terme adéquate : “vous” ou “eux” semble plus approprié tout simplement….
Et bien, j’en suis responsable et je ne tomberai plus dans ce piège !
Mais je vois les aller-retour entre les grands groupes et la haute fonction publique. C’est précisément à cause d’eux que je veux restreindre le pouvoir de l’Etat : s’il est impossible de le préserver du lobbying, je préfère qu’il ait le moins de pouvoir possible.
Qu’est-ce que l’équation de Fisher vient faire là-dedans ?
Je me noie dans des dates sur la Chine ? Je ne pense pas, non.
link to tradingeconomics.com
Les dates de rupture de tendance sont assez claires, à mes yeux. 2004. Peut-être pas aux vôtres ?
Je vous en prie, expliquez moi les erreurs de logique que j’ai réalisées avec Lionel.
Et d’une manière générale, qui êtes-vous pour juger de mes intentions ?
Est-ce que vous comprenez ce que j’ai voulu dire par “en Suisse, il n’y a que du papier ?”. Ca veut dire que ce qui compte c’est à qui appartiennent les biens réels. Et que pour le savoir, il vaut mieux partir du bien réel que des titres de propriétés déclarés (les bouts de papiers), qui eux se cachent facilement…
La propagation systémique aura été le résultat de la titrisation hasardeuse dans les produits. Qui gère la gestion du risque pour refiler les pertes à la société civile ? La spéculation réduit la fluidité d’après vous ? Et vous demandez encore plus de déréglementations (notamment financières) ? L’éducation, je la conçois avec le principe de la carotte et du bâton ! Combien de transferts sur la sphère publique ? La fluidité de la facturation des banques….
La gestion des risques est la nouvelle monnaie des établissements financiers.
L’objectif d’une monnaie primaire, secondaire,…. n’est ni plus ni moins l’accès aux marchandises dans le temps. Combien de biens réels disposent déjà les riches (or compris caché dans les paradis du ciel) ? Broutille ! Je vous rappelle que derrière les structures se cachent des hommes souvent grassement payés (notamment dans les firmes) au détriment des états (évasion fiscale) et des peuples (solvabilité). Même les biens publics ne nous appartiennent plus. Heureusement que vous pouvez vous faire la cerise sur l’état….Mutualiser les pertes et privatiser les profits, voilà comment cela s’appelle. Et pour le bonheur des pauvres ? Je vois que vous êtes intègre…
Elle est pratique cette équation d’Irvin, n’est-ce pas ?
Pas besoin d’avoir des placements avec ou sans risque puisque le fait d’avoir la diversification du patrimoine annule pratiquement tous les risques (les rendements des actifs : jeu à somme nul). Mais cela vous le savez déjà puisque vous comprenez très bien la signification de la théorie quantitative de la monnaie. Le reste se situe dans la répartition des gains de productivité……Et là, les statistiques parlent d’eux-mêmes !
« Et d’une manière générale, qui êtes-vous pour juger de mes intentions ? », vous vous jugez tout seul car je n’oserai pas. Je ne fais que relever vos contradictions et cela vous énerve. Pour ma part, je suis un simple citoyen français (l’idéalisme n’empêche pas le réalisme) mais cela ne semble peut-être pas être votre cas ? A vous de nous le dire….
La mutualisation des pertes et la privatisation des profits est foncièrement antilibérale. Dans le libéralisme, on privatise les pertes comme les profits.
Et pouvez-vous vous exprimez en français, s’il vous plaît ?
C’est quoi la “fluidité du reste”, quel rapport avec les charbonnages et le pétrole ? C’est quoi le rappport entre dérèglementation et éducation ? C’est quoi la “fluidité de la facturation des banques” ?
C’est quoi le lien entre l’accès aux marchandises dans le temps, et les biens réels des riches ? Ca veut dire quoi la “cerise sur l’Etat” ?
Ca sert à quoi d’annuler les risques si le rendement est nul ?
Et de quelles statistiques sur la répartition des gains de productivité parlez-vous ? Parce que en France, aux dernières nouvelles, les salaires ont suivi les gains de productivité.
Et de quelles “contradictions” parlez-vous ? Expliquez moi donc mes fautes de logique, si elles sont si évidentes ?
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Merci.
La fluidité de l’économie se traduit par la concurrence et non les ententes (oligopoles).
Depuis quand les richesses qui se trouvent dans les paradis sont-elles déclarées ? Si mr Berruyer avait eu ces données alors évidemment qu’il les aurait intégrées….C’est la fluidité de l’information (le postulat de la condition de transparence) ! Vous essayez de me faire dire quoi au juste ?
« Dans le libéralisme, on privatise les pertes comme les profits », connaissez-vous une des fonctions de la filiale ? Vous nous dites qu’en 2008, ils ont privatisé les pertes ? Elles sont où les sanctions en matière de bâton ? Comment dit-on déjà : pour sûr que les états se sont fait carotter….
« C’est quoi le lien entre l’accès aux marchandises dans le temps, et les biens réels des riches ? », cela s’appelle la spéculation ! Les placements au détriment de l’investissement. Les placements sont devenus des investissements dans la propriété temporelle des biens.
« Ca sert à quoi d’annuler les risques si le rendement est nul ? », cela sert aujourd’hui à spolier les gains de productivité. Si vous étiez un vrai libéral et que vous aviez compris cette équation et les motifs de détention de la monnaie (transaction, précaution, spéculation, détention du patrimoine), vous ne me poseriez pas cette question. Le motif de diversification de patrimoine de Friedman explique très bien les rendements.
« les salaires ont suivi les gains de productivité. », déjà ce n’est pas vrai !
link to institut.fsu.fr
Et le pire, c’est que vous ne prenez pas la progression du chômage, facile !
Parce que pour parler correctement de la santé de l’économie, il faudrait peut-être prendre les agrégats dans son ensemble. Un peu de macro, vous ferez du bien.
Les autrichiens oublient l’activité et se concentrent sur les coûts de production. Il justifie la distribution des gains de productivité comme ils peuvent. Mais le chômage ne les concerne pas, ni le niveau d’activité…
Ce qui est clair se conçoit !
Depuis quand les richesses des paradis fiscaux sont déclarées ? Et bien, les données des héritages sont souvent un poil plus fiables que les déclarations fiscal, parce que pour que l’administration reconnaisse le nouveau propriétaire de l’usine, il faut qu’elle connaisse l’ancien. Ce n’est bien sûr pas la panacée, mais c’est mieux que rien.
J’ai dit qu’en 2008 ils ont privatisé les pertes ? Où ça ? Non, l’Etat américain a renfloué les banques…
C’est quoi la différence entre un placement et un investissement ? Dans les deux cas, le propriétaire de l’argent le prête à quelqu’un contre intérêt, je me trompe ?
Les salaires ONT SUIVI les gains de productivité :
link to les-crises.fr
link to limonaire.blog.lemonde.fr
Et il y a plein d’autres pays que la France qui n’ont pas de problèmes de chômage, vous remarquerez. Généralement avec un marché du travail moins rigide. La distribution des gains de productivité se justifie très simplement par la négociation salariale, et comme le montre les données, ça se passe bien.
Les autrichiens se fichent pas mal de l’activité et des coûts de production, tout comme ils se fichent pas mal du PIB ou de la productivité. Ils s’intéressent juste à ce que veulent les gens.
On ne vous prêtera plus qu’à des taux usuriers et si vous produisez moins ( croissance en berne ) vous ne pouvez plus rembourser.
C’est un cartel qui joue avec les droits de propriété (privés et publics). Les structures ne sont que des instruments alors c’est “facile” de se cacher derrière (principe de la filiale). Vous n’avez pas l’impression que l’on répète la même chose ?
Je vous cite : « nous avons abandonné le système de banques libres au profit d’un système monétaire et bancaire largement piloté par les banques centrales et autres accords de Bâle… », Qu’est ce que vous appelez banques libres ? Privés et sans limites ? Savez-vous que la FED est un établissement privé dans les statuts ?
Bonsoir jacqueline,
Les banques sont des structures avec des hommes qui se cachent derrière. Nous sommes endettés, elles sont endettées, les états sont endettés et pourtant regardons la richesse mondiale. C’est juste un problème de répartition et d’outils de financement. A la vue des récentes rémunérations exorbitantes, il convient de comprendre pourquoi ces phénomènes ?
L’économie mais aussi l’histoire de la création monétaire peuvent nous donner des pistes ! Notamment le mode de financement privé unique et trop rigide….
Ps : « Il n’y a pas de moyen plus subtil et plus sûr de détruire les bases de la société que de débaucher la monnaie ». John Maynard Keynes,1920.
Mr berruyer a fait une étude sérieuse par rapport aux données dont il disposait. D’ailleurs si vous aviez correctement lu, il précise bien : “Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes, très loin de là. Nous verrons par la suite la montée des inégalités dans ce système de “financiarisme“.
Alors lorsque l’on regarde les graphiques et analyses, il ne figure évidemment pas les données des institutions financières. Il s”agit des sociétés non financières ! Les titres, regardez les titres des graphiques, voyons.
Pour vous, si il n’y a pas de VA dans la création de richesse fictive alors pourquoi en créer ? Aucun intérêt mais c’était pour rire….
La VA dans le financiarisme, c’est le contrôle de la masse monétaire et de la richesse future. Et donc par répercussion temporelle, une inflation sur la sphère réelle. Difficile à appréhender en terme de gains de productivité pourtant….. C’est une des sources des inégalités.
Parce qu’Il aurait fallu que la croissance dans les mêmes proportions suive le mouvement de créations de ses instruments. La fluidité de la monnaie !
“l’Etat américain a renfloué les banques…”, c’est la FED et nébuleuses annexes ! Oui, savez-vous que des structures annexes dans l’ombre permettent de financer (des opérations pas très nettes) sans que le congrès vote quoique ce soit !
Merci.
une BCE ne peut pas arbitrer les taux de change car tous les pays ont des intérêts antagonistes, les taux de changes doivent libre (il est impossible de faire autrement).
mais il veut conserver l’idée de politiques qui dirigent l’Europe, cette belle idée de créer une super puissance à vocation hégémonique et coloniale (voir discours de Victor Hugo de 1849, considéré comme un des pères de l’Europe: “l’Asie serait rendue à la civilisation, l’Afrique serait rendue à l’homme”).
Car l’idée fondamentale de l’Europe est de fusionner les pays entre eux pour être plus ‘puissant’, et pourquoi est plus puissant si ce n’est pour dominer plus faibles (enfin leur apporter la ‘civilisation’)
Henri Guillemin nous raconte Jean-Jacques Rousseau.
Je ne sais pas si tout ce qu’il dit est exact, mais c’est intéressant..
De même que l’on parle souvent de 1789 (révolution bourgeoise) mais rarement de 1793 (révolution prolétaire), dont c’est pourtant cette année c’est le 220e anniversaire. Et lorsqu’on en parle, c’est pour évoquer la terreur (certes regrettable) en oubliant tout le reste.
Lors de la révolution française, la chute de Robespierre marque la fin du dirigisme économique centré sur le peuple, dans ce contexte la convention Thermidorienne marque un retour de la bourgeoisie au pouvoir.
Pour Lénine, il existe deux menaces qui compromettent la révolution marxiste, une réaction Thermidorienne ou une réaction Bonapartiste, c’est-à-dire la prise de pouvoir par un dictateur. Insidieusement, petit à petit, aidé par une bureaucratie toute dévouée à sa cause, ce sera Joseph Staline qui sera finalement le dictateur et le fossoyeur du processus révolutionnaire. Pour la réaction Thermidorienne, il faudra attendre 70 ans avec la dissolution de l’URSS marquant un point final à l’idéologie marxiste. Symbole de cette réaction, la réhabilitation de Nicolas II et sa famille par la cour suprême Russe en 2008, reniant ainsi toutes les actions révolutionnaires des Bolcheviks, définitivement considérés comme des criminels alors que si on se penche un tant soit peu sur la généalogie des Romanov, les pires crimes sont bien à chercher de ce côté-là.
En France, Louis XVI n’a jamais été réhabilité alors que ses crimes était beaucoup moins graves que ceux de la famille Romanov, la différence est qu’en France ce sont les bourgeois qui ont été bénéficiaires de la révolution et qu’en Russie, ils en ont été les victimes. Et comme aujourd’hui ce sont les bourgeois qui sont au pouvoir dans les deux pays, ceci, explique cela
Sinon, il n’eût pas abandonné ses enfants, lui qui écrivit pourtant “Du contrat de l’éducation”.
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L’autre avant guerre – 1871-1914 (1) – L’ordre moral – Henri Guillemin
L’autre avant guerre – 1871-1914 (2) – La république des républicains
Ces exposés sont incroyables…
Maintenant la CGT et la gauche font le boulot du pape. Mouarf !
on en a marre des politiques locales qui coutent un max et qui ne servent a rien. pourquoi n’a t’on pas qu’un seul parlement souverain, celui de l’europe ? pourquoi n’a t’on pas qu’une seule loi du travail, un seul smic, une seule nation et une nation ?
a cause des élus locaux qui ne veulent surtout rien lacher.
résultat : un grand gâchis.
moi je dis, gouvernance locale aux citoyens – méthode chouard, selection au hasard, conseils de citoyens qui votent leurs lois, gouvernance générale aux parlementaires elus dans le groupe des gouvernants locaux (election alternée avec les renouvellement des parlements locaux mettons tous les 2 ou 3 ans histoire d’avoir des citoyens parlementaires elus avec un peu d’expérience).
ca fait deux assemblées, une locale et citoyenne, une européenne, composée de parlementaires-citoyens chevronnés.
Le code unique du travail serait calqué sur quel modèle , le français , l’allemand , le portugais… ?
Ne vous en déplaise, l’Europe n’est pas un pays, mais un continent.
Même les Etats-Unis ne trouvent pas un semblant d’unité,
et pourtant ils sont issus, eux, du même moule, en même temps.
Sinon je suis presque en phase avec votre proposition,
un gouverance locale et citoyenne (à l’échelle d’une région)
mais avec des règles simples à plus grande échelle.
Attention toutefois, l’Europe est insuffisante pour prendre les défis d’avenir,
seule une vision mondiale pourra intervenir pour les domaines mondiaux,
tels le climat, les énergies fossiles, les ressources naturelles etc.
Sinon la Suisse n’est pas un paradis fiscal; les gens payent des impôts là bas.
Qui gérera cette monnaie commune ? Qui fixera la parité entre la monnaie commune et chaque monnaie locale ? Si ce n’est pas une autorité supérieure aux états, si chaque pays fait ce qu’il veut : bonjour le champ de foire.
Ca risque d’être pire que la monnaie unique, d’ailleurs on peut se poser la question de pourquoi les européistes ont abandonné cette idée de monnaie commune ? ( ils l’ont eu avant Lordon )
Ca reste une perte de souveraineté des divers pays de l’ UE, déjà pour la mettre en place il faudrait tous être d’accord sur les règles ( c’est pas gagné !). Enfin si, comme actuellement, un certain nombre de pays font n’importe quoi, vous n’arriverez pas à nous faire croire que ça n’aura pas de conséquences pour la monnaie commune, vis à vis des autres monnaies et l’ensemble des pays qui l’ont adoptée.
Je doute que les allemands se laissent enfermer dans un tel piège, après leur expérience avec la monnaie unique mais tant mieux !
Une monnaie commune à tout un continent, ou presque , pour qu’elle soit plus représentative face au dollar, c ‘est ce qu’on a avec l’ Euro et ça nous protège de rien du tout : trop fort , ça va pas, trop faible ça va pas non plus. Avec la monnaie commune ce sera pareil et telle résolution qui conviendrait aux pays de sud ne conviendra pas aux allemands. Il n’est pas besoin d’être un grand pays, pour avoir sa propre monnaie : cf la Suisse, la Norvège et d’autres.
N’oublions pas que l’Euro n’est pas le carcan qu’on veut bien dire, puisque en Grèce nous avons déjà une déflation salariale, donc un ajustement de la compétitivité… relative.
Bonjour les négos à venir…jusqu’où la dévaluation et la réévaluation ?
Moyennant quoi, la dévaluation n’est jamais un gage d’amélioration magique.
une dépréciation réelle de l’euro réduit le PIB
de la zone euro ;
elle nécessite une forte accumulation de réserves
de change en devises par la BCE avec les
inconvénients liés ;
il faut peut-être oublier la dépréciation de l’euro comme
instrument de sortie de la
crise de la zone euro.
link to cib.natixis.com
L’échange, ce n’est pas une contrainte forcée mais un accord. Peut-être que l’on a pas la même définition des échanges ! Un accord veut dire souvent en effet “négociation”.
Cette nouvelle perspective veut dire : qui empêchera un pays de limiter sa relation de façon variable avec la zone et surtout qui pourra faire légalement (et non pas légitimement) de l’ingérence ? Certainement pas des bureaucrates sans scrupule, et sans compte à rendre !
excusez-nous mais vous proposez quoi au juste ?
“Une monnaie commune à tout un continent, ou presque , pour qu’elle soit plus représentative face au dollar, c ‘est ce qu’on a avec l’ Euro et ça nous protège de rien du tout : trop fort , ça va pas, trop faible ça va pas non plus. “, un retour aux monnaies nationales ? la continuité de l’euro dans la même config ? Les marges de manoeuvre sont courtes. Par les temps qui courent, toutes les propositions méritent d’être étudiées. Je ne comprends pas où vous voulez en venir.
Ensuite, vous voulez légitimer les conflits d’intérêt ? Vous parlez des recherches des firmes (comme “des délires inutiles”, croyez-vous sincèrement ce que vous dites ?) mais si elles ne sont pas un minimum encadrées alors qu’est-ce qui nous protège des débordements politiques, commerciaux ou scientifiques ? La politique comme la science peuvent être à double tranchant. Il n’y a pratiquement plus de fossé entre la théorie et la pratique. L’expérimentation par exemple doit aller jusqu’où ? D’ailleurs, je vous ai fourni un lien de la CNIL (plus bas) qui est très inquiétant.
ps : Si cela, c’est du délire alors l’intrusion dans votre sphère n’est plus qu’une histoire de temps. Ou alors êtes-vous anachiste de droite ?
Chez DLR j’ai contesté un post de Lordon qui voulait faire cette expérience de monnaie commune avec les pays du magreb : c’était avant les printemps arabes . LOL !
Donc je suis pour un retour à la pleine souveraineté monétaire : retour à une monnaie nationale.
Pour la suite de vos critiques, sans doute emporté par la mauvaise foi parce que mes propos ne vous plaisent pas, vous dites que je confond ceci et celà : Bernie , lui a bien compris.
Plus loin vous parlez de contrepouvoir : justement on a donné les pouvoirs à la commission européenne et à la BCE indépendante et il n’y a plus de contrepouvoir.
Aussi je souhaite retrouver notre souveraineté nationale, au niveau de la monnaie, mais aussi des frontières , des importations, de la défense et de la fabrication de nos fromages.
je ne sais pas en fait, mais je peux vous dire que votre tolérance ne fait aucun doute. La brutalité de la sortie de l’euro est une image souvent significative. L’art et la manière ne sont pas la panacée de tout le monde. J’aurai donc du deviner tout cela qui explique ceci. “Pour la suite de vos critiques”, permettez-moi de vous proposez la distinction entre le questionnement et la critique sans méchanceté, aucune. Je refgrette que vous le preniez sur ce ton. Mais, certes ! J’ai connu un temps où le missionnaire commandait toutes les formes de l’exercice. Ma foi, je vais donc demander à “bernie” qui je l’espère sera plus diplomatique…. Il ne risque pas de confondre la monnaie à l’édifice dans sa quête religieuse. Je repose donc tout sur vos épaules par sagesse et compréhension.
En général, je mets le “donc” à la fin et le “auusi” au milieu pour éviter toutes les confusions.
Ha !! Bin c’est sùr !! Payé par Bouygues, par Dassault ou par Lagadère ça serait mieux.
Lordon est un peu plus sophistiqué que marine ou que son papa, quand on à pas trop l’habitude, c’est vrai que cela peut générer quelques légères incompréhensions…
Mais Lordon n’est finalement pas si loin de ceux que vous évoquez, au moins dans sa méthode : désigner des néfastes, des malfaisants, sans qui les Peuples pourraient enfin atteindre la satisfaction de leurs besoins et désirs, et les éradiquer. Marine en les expulsant, Lordon en les disqualifiant a priori de tout débat “sérieux”.
Jacqueline a
il serait peut-être tant de se réveiller ! Si nous n’avons pas un contre pouvoir alors voilà le monde de demain : celui des oligopoles et multinationales !
link to dailymotion.com
Mais c’est bien sûr !!!
Voilà la solution à tous nos problèmes.
Bon alors, maintenant il y a quelqu’un pour aller vendre ça aux “crève la faim” ?
Je reste convaincu que l’on ne peut pas unifier des pays sur des bases aussi disparates que celles existantes. A ce titre, l’Euro devient le problème mais n’est pas, je pense, la cause.
L’Euro, c’est comme un revêtement de sol.
Si la surface n’est pas plane, qu’elle accuse des aspérités importantes, des changement de niveaux intempestifs, des pentes non maîtrisées, des consistances différentes, des parties non finies … vous pouvez mettre le plus beau et le plus cher revêtement de sol que vous voulez, il finira tôt ou tard par fissurer, se casser. On pourra toujours dire que le carrelage n’était pas d’assez bonne qualité, il n’en reste pas moins que c’est la base qui n’était pas saine.
Bref, commençons par faire en sorte que la base européenne soit saine et plane. Et si ce n’est pas possible (ce que je pense), alors il y a un biais dans la construction européenne qui n’est pas résolvable et il faut donc repenser l’ensemble de la construction européenne sur un autre modèle.
Au moins, six avantages majeurs à cette possibilité :
- on échappe à l’illusion qu’un pays doté de sa propre monnaie ré-accéderait à des marges de manœuvre qui n’existent pas dans l’état actuel du système international,
- on supprime tous les mécanismes de dumpings quelle qu’en soit l’origine,
- on peut moduler très finement en fonction des secteurs ce qu’on veut promouvoir ou pas comme activités,
- on annihile en partie les pouvoirs des marchés financiers,
- on ne fait pas supporter à la population une inflation ou des dévaluations qui assassinent leur pouvoir d’achat, sauf éventuellement sur les produits importés, ce qui a une grande importance pour les politiques de relocalisation,
- on évite le chaos…
Cela dit, il est bien évident qu’on n’évitera pas de profondes réformes politiques européennes, pour arriver à ces résultats… et c’est seulement en cas d’échec de ce genre de réformes qu’effectivement nous serions en droit de faire exploser l’euro… ça change tout au niveau de la stratégie politique et des raisons qui la sous-tendent…
Rouge comme socialisme et brun comme nationalisme … Bigre !! cela me rappelle vaguement quelque chose …
Mais c’est vrai .. parait que l’histoire ne repasse pas les plats.. Donc pas de soucis pour les Roms, Arabes, Noirs et autres bouc-émissaires potentiels.
Des chercheurs qui cherchent on ne trouve.
des chercheurs qui trouvent on en cherche.
( Jean Amadou )
Grèce : 27,9 % de chômage.
61,5 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.
Espagne : 26,2 % de chômage.
56 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.
Chypre : 16,9 % de chômage.
38,6 % chez les jeunes.
Croatie : 16,9 % de chômage.
52 % chez les jeunes.
Portugal : 16,5 % de chômage.
36,8 % chez les jeunes.
Slovaquie : 14 % de chômage.
31,8 % chez les jeunes.
Irlande : 13,6 % de chômage.
28,5 % chez les jeunes.
Italie : 12,2 % de chômage.
40,1 % chez les jeunes.
Concernant le mois de septembre, nous venons d’apprendre le chiffre de l’Espagne.
Espagne : après la période estivale, le chômage repart à la hausse.
Mercredi 2 octobre 2013 :
Chômage en septembre 2013 :
Espagne : 26,26 % de chômage.
56,1 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.
Espagne : le chômage repart à la hausse en septembre.
Le nombre de personnes inscrites au chômage en Espagne est reparti à la hausse en septembre après six mois de baisse, à 4,72 millions, affecté par la fin de saison estivale, a annoncé mercredi le ministère de l’Emploi.
La quatrième économie de la zone euro, qui avait bien profité de l’embellie touristique, a enregistré sur le mois de septembre 25.572 demandeurs d’emploi en plus, tandis que le taux de chômage atteint 26,26% selon l’Institut national de la statistique (INE), qui utilise une méthode de calcul différente et sert de référence.
Surtout, chez les jeunes de moins de 25 ans, le collectif le plus touché par le chômage avec un taux de 56,1%, la tendance reste à la hausse (+7,04%).
link to boursorama.com
Pendant ce temps, révolte au Yemen (qui a sa propre devise) du fait que l’obtention d’un prêt du FMI est soumise au fait de retirer au préalable les subventions sur les carburants (gaz de cuisine et carburants routiers).
link to gailtheactuary.files.wordpress.com
Et à propos du Soudan, voir par exemple :
link to crudeoilpeak.info
Dès que quelqu’un n’est pas d’accord avec votre thèse du tout énergie totalement farfelue, il est pathétique…
Ce que propose Lordon n’est ni plus ni moins que la proposition de Keynes appliqué à l’UE et pas au monde…
Alors Lordon et Keynes “pathétiques” ?
(et sans nécessairement avoir oublié que l’on a un corps, bien évidemment).
Après oui les monnaies et la géopolitique, ça existe aussi.
link to youtube.com
L’histoire méconnue de la BANQUE DE FRANCE
“Reconstitution : pour une nouvelle ère politique” avec
- Etienne Chouard
- Frédéric Lordon
- Franck Lepage
- Bernard Stiegler
- Henri Guillemin
- Naomi Klein
- Olivier Delamarche
- Michel Collon
- Xavier Mathieu
- Jean-Paul Jouary
- Claude Bourguigon
- Dominique Guillet
- Pierre Rahbi
Sinon la Banque de France a été nationalisée depuis longtemps hein.
Vous faites allusion je pense au pitch d’Olivier : “EXCELLENT papier de Frédéric Lordon, que je vous conseille très vivement. Je partage pleinement sa vision du besoin d’un euro ramené au statut de monnaie commune et non plus unique”
Ok, je suis assez d’accord sur le principe, le seul problème c’est qu’il s’agit d’un voeu pieu et qu’il n’y aura jamais d’euro commun avec retour aux monnaies nationales.
Si vous voulez on en reparle dans un an, dans deux ans, dans dix ans, et vous verrez qu’on n’aura pas avancé de beaucoup.
Mince, ça veut donc dire que l’homme n’est pas allé sur la lune, encore un coup de la CIA!
Que l’euro soit un succès ou non qu’est-ce que cela change?
Je disais seulement que le système ne changera pas.
Vous aussi vous voulez qu’on en reparle dans dix ans?
Depuis mai 1974, TOUS les présidents de la République et TOUS les premiers ministres ont comme priorité numéro un la construction européenne.
Depuis mai 1974, cette politique suicidaire aboutit à un désastre économique, un désastre financier, un désastre social, un désastre moral, un désastre démocratique, un désastre politique.
L’Union Européenne, c’est un suicide collectif.
Jeudi 3 octobre 2013 :
La cote d’avenir de Marine Le Pen s’envole.
Marine Le Pen devient la troisième personnalité que les Français souhaitent voir jouer un rôle important dans les mois à venir. Une première. Dans le même temps, François Hollande s’enfonce.
Pour la première fois de l’histoire du baromètre TNS Sofres, Marine Le Pen se hisse sur la troisième marche du podium ex aequo. La présidente du Front national fait jeu égal avec François Fillon, Alain Juppé et Christine Lagarde. Sa cote d’avenir n’est plus qu’à quelques petites longueurs de celle de Nicolas Sarkozy. Pour elle, c’est un nouveau palier.
Elle progresse partout : chez les sympathisants PS (+ 1) et chez ceux de l’UMP (+ 7). Le plus inquiétant pour ses adversaires, c’est que Marine Le Pen a fait une rentrée au petit trot, sans éclat ni scandale. Elle bénéficie surtout de la faiblesse d’un pouvoir socialiste atone et d’une droite qui n’en finit plus de s’étriper sur des questions du passé. Tandis que Marine Le Pen voit sa cote d’avenir crever des plafonds jamais atteints, François Hollande bat son record d’impopularité.
link to lefigaro.fr
quelles seront ses réels pouvoirs
en dehors de celui de faire des promesses?
Dans notre société actuelle, aucun président ne pourra parvenir à un plein emploi,
ce qui n’est pas le cas chez les fourmis et les abeilles.
Dans notre société actuelle, aucun président ne pourra
éradiquer la pauvreté et combattre l’extrême richesse,
ce qui n’est pas le cas chez les pingouins
Dans notre société aucun président ne pourra préserver notre planète,
ce qui n’est pas le cas chez les végétaux.
Dans notre société aucun président ne mérite sa place,
ce qui n’est pas le cas chez les éléphants.
Seul un monde sans argent trouvera l’égalité
Seule la nature peut se perpétuer
Seul Dieu est roi et maître
Pour cela, il me semble que nous avons l’embarras du choix sinon regardez plutôt le post de « kride » (le 03 octobre 2013 à 11h15). Peut-être que vous trouverez « chaussure à votre pied » ?
link to les-crises.fr
Oui, oui, “In god we trust”, on le sait…..
Merci de faire avancer le débat !
Par contre foutre le “bronx” dans la société française, ça oui, c’est possible.
Il ne faut pas minimiser les capacités de nuisance d’un homme politique au niveau national et ne s’attacher qu’à l’international.
“Crise financière: pourquoi les gouvernements ne font rien.”
Manque de certitudes économique pour la plupart. Sentiment de risques et d’agression qui touchent toutes les couches sociales. Une cacophonie de solutions potentielles. Rien dans l’action.Trop de monde ont raison et tort.
La scène ressemble à celle du Médeçin malgré lui de Molière avec tous les médeçins auprès du malade. Tous convaincu de leurs diagnostics et de leurs solutions. Tous avec des diagnostics et des solutions différentes.
Maintenant, trop de monde ont potentiellement des raisons de voter Marine Le Pen. Peu ont des arguments à faire valoir “contre” pour preuve d’une réussite économique.
Evident que la simplicité sera considérée comme la vérité. Compréhensible.
Nous “allons payer” ou “gagner”, selon ses idées, avec Marine Le Pen.
Il faut dire que l’ouverture de Mitterand et l’enfoncement par Chirac, loin de l’opposition gaulliste qui les réunit et que l’ouverture du marché aurait mérité (le temps est nécessaire ; l’orgueil a été le plus grand pêché. “Etre dans l’histoire”). a été la source de cette situation.
La vague est lancée. Sera-t-elle assez forte pour 2017 ?
Une chance ? Un malheur ?
On verra.
Ce qui est sur, c’est que chacun d’entre nous se doit de faire son auto-critique. Pour moi, le vote de Mitterand en 81. Par contre, content d’avoir voté contre le référendum européen (trop vite, erreur d’intellectuels). Remarquez …cela n’a servi à rien.
J’aimerai bien un débat vision-able entre Lordon et Michéa.
Dés temps morts, où des temps imparfait.
Une argumentation qu’on a oublié (qui nourrira d’autres choses) et qui sur l’instant pourra, pour les quelques uns, qui l’auront compris (et auquel je m’ignore) seraient fondamentales.
Un aspect, mince, les mots seront mal compris, comment leurs donner sens? sans en faire des monstres.
La forme et le fond et ces nuances, mais on passe les tonalités de gris, pour s’essayer aux couleurs.
Le 4 octobre 2009, les élections législatives donnent une victoire au Parti Socialiste en Grèce.
Le 6 octobre 2009, Georgios Papandréou devient Premier ministre.
Onze jours après son arrivée au pouvoir, il annonce, dans un souci de transparence, que l’état réel des finances grecques avait été caché par le précédent gouvernement. Il fait rétablir les véritables données économiques, dont un déficit équivalent à 12,5 % du PIB pour la seule année 2009. La Commission européenne confirmera cette falsification des données quelques semaines plus tard.
En octobre 2009, toute la planète constate que la Grèce est en faillite. Mais les dirigeants européens ne veulent pas que la Grèce quitte l’Union Européenne, ni qu’elle retourne à sa monnaie nationale, la drachme.
Les dirigeants européens décident de tout faire, et même de faire n’importe quoi, pour garder la Grèce dans l’Union Européenne. Alors que la Grèce est déjà surendettée, les dirigeants européens …
… décident de lui prêter de l’argent, et donc ils la surendettent encore plus !
D’octobre 2009 à octobre 2013, cette politique suicidaire a aggravé la catastrophe, partout en Europe.
Les autres Etats européens n’avaient pas l’argent nécessaire aux soi-disant « plans de sauvetage » de la Grèce : ils ont dû emprunter des dizaines de milliards d’euros sur les marchés internationaux, pour pouvoir ensuite prêter cet argent à la Grèce et pour pouvoir créer des soi-disant fonds de « stabilité » (FESF, MES).
Résultat : les soi-disant fonds de « stabilité » ne stabilisent rien du tout. Les Etats européens sont de plus en plus surendettés. Leur dette publique s’est emballée. Leur dette publique est devenue hors de contrôle.
Quant à la Grèce, sa dette publique atteindra 176 % du PIB à la fin 2013.
C’est comme un tourbillon qui nous entraîne tous vers le fond de l’océan : la Grèce, puis les Etats européens périphériques, les uns après les autres, sont en train de faire naufrage, et ils entraînent tous les autres Etats européens vers le fond de l’océan.
L’Union Européenne, c’est un suicide collectif.
link to epp.eurostat.ec.europa.eu
“Chère madame, ou cher monsieur ?”
En plus j’ai à faire à un beauf et un goujat !