vendredi 20 décembre 2013
Forfaiture des députés: les contribuables vont payer très très cher cette trahison.
Article paru dans le DAUPHINE LIBERE de ce jour 20 décembre
Emprunts toxiques: le maire de Sassenage dénonce un «blanc-seing» accordé aux banques
Christian Coigné, maire (UDI) de Sassenage (Isère), et Christophe Faverjon, maire (PCF) d’Unieux (Loire), ont dénoncé «le blanc-seing donné aux banques» par le projet de budget 2014 et annoncé la rédaction d’un recours devant le Conseil constitutionnel.
«L’article 60 du projet de loi de Finances (qui prévoit un fonds de soutien aux collectivités très endettées, ndlr) méconnaît l’intérêt général au profit de l’intérêt des banques», a dénoncé M. Coigné, au cours d’une conférence de presse ce jeudi. «Cet article fait le choix d’un blanc-seing aux banques contre les collectivités locales et contre les contribuables», a renchéri M. Faverjon.
Les deux communes ont lancé des contentieux contre Dexia pour des emprunts toxiques souscrits dans les années 2000. Le projet de budget 2014 organise dans son article 60 la constitution d’un fonds de soutien aux collectivités locales dont les finances sont grevées par des emprunts toxiques. Pour accéder à ce fonds, les collectivités seront obligées de renoncer à tout contentieux, en cours ou à venir.
Ce dispositif dit «loi de validation» des emprunts toxiques vise à stopper l’inflation des contentieux, depuis un jugement rendu à Nanterre favorable au Conseil général de Seine-Saint-Denis.
En outre, le projet de loi valide rétroactivement les contrats de prêt qui ne mentionneraient pas le taux effectif global des intérêts dus, vice de forme qui avait permis à la Seine-Saint-Denis d’obtenir gain de cause en justice. «Cela nous enlève le seul moyen de recours aujourd’hui validé par la justice», a dénoncé M. Faverjon.
Les communes de Sassenage et d’Unieux ont financé la rédaction par des avocats d’un recours devant le Conseil constitutionnel pour faire annuler ces dispositions. Ce recours, qui doit être signé par 60 sénateurs ou 60 députés pour être déposé, a reçu le soutien du groupe UMP au Sénat, a affirmé M. Coigné.
Sassenage a décidé depuis le 15 décembre 2011 de ne plus payer les intérêts dus à Dexia, dont le montant était passé en un an de 170.000 à plus de 636.000 euros. La petite ville de 11.000 habitants de l’agglomération grenobloise a bloqué les sommes dues sur une ligne budgétaire qui dépasse 2,2 millions d’euros, selon son maire.
Pour sa part, Unieux, 8.800 habitants, avait vu les intérêts d’un de ses emprunts augmenter de 800.000 euros en 2011, «soit l’équivalent du coût de fonctionnement des écoles de la commune», selon M. Faverjon. L’affaire des emprunts toxiques concerne quelque 1.500 collectivités ou organismes publics (hôpitaux, habitat social, notamment), engagées dans au moins 300 contentieux, principalement auprès de Dexia. Le stock de la dette toxique est évalué à 14 milliards d’euros.
par AFP le 19/12/2013 à 16:52