samedi 18 janvier 2014

Espagne: quand l’austérité tue (blogapares)

Espagne: quand l’austérité tue

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La détérotiation des politiques de soins en raison de l’austérité est responsable de nombre de décès qui auraient pu être évitées dans d’autres circonstances. C’est ce qu’affirme, chiffres à l’appui, Carmen Flores, présidente de l’Association de Défense des Patients.
La Troïka et les gouvernements aux ordres ont du sang plein les mains. Que ce soit dit.

Selon l’étude menée par l’association, au moins 788 personnes sont décédées fautes de soins adéquats ou d’une prise en charge dans les temps. Ces négligences médicales sont dues aux coupes budgétaires mises en place par la politique d’austérité mise en place par le gouvernement Rajoy.
Parmi ces décés, 77 cas ont été dus à des retards ou à l’absence totale d’ambulances ou d’autres moyens de secours ou d’urgence. 66 personnes sont mortes en raison d’infections à l’hôpital et de causes liées au manque d’hygiène dans les centres de soins, 149 nouveau-nés sont décédés en raison des mauvaises conditions dans lesquelles se sont déroulées les accouchements.
Autre conséquence de l’austérité est le nombre d’erreurs médicales qui s’est élevé à plus de 14.000 en 2013, tandis que les listes d’attente continuent de s’allonger avec plus de 600 000 citoyens qui doivent attendre en moyenne 100 jours pour être pris en charge.
Les coupes budgétaires laissent aussi les programmes de prévention est de lutte contre le SIDA dans un état précaire. En cinq ans, le budget alloué à la lutte contre le SIDA a été réduit de 70%.
Les plus avertis ne seront guère étonnés de ces conséquences mortifères de l’austérité.
En juin 2013, nous avions publié un article à propos du dernier livre de deux auteurs améicains qui ont mis en évidence les conséquences désastreuses pour la santé publique des politiques d’austéritédans l’Histoire économique.
Après une décennie de recherches scientifiques afin d’ analyser les politiques appliquées dans le Monde entier contre les récessions, David Stuckler et Sanjay Basu ont dans leur ouvrage, pas encore publié en France, The Body Economic: Why Austerity Kills, analysé les politiques mises en place contre les récessions à travers le Monde depuis près d’un siècle, de la Grande Dépression qui a suivi le crash de 29 jusqu’à à la crise actuelle causée par l’éclatement de la bulle financière en 2007. Chiffres et statistiques à l’appui, les auteurs démontrent que les mesures d’austérité sont toujours dévastatrices pour la santé publique en provoquant des milliers de morts et sans favoriser la reprise économique pour autant, bien au contraire.
Le cas espagnol n’est qu’une des facettes de ce crime silencieux qui s’opère en Europe. Il corrobore le désolant constat sur la santé des Européens que dressé par une étude choc publiée par la revue médicale britannique The Lancet en avril 2013. En cause : l’orthodoxie économique et les plans d’austérité prônés dans toute l’Europe. L’étude dénonce également le silence des ministres de la Santé. Hausse généralisée des suicides et des troubles psychologiques, retour de maladies bannies comme la malaria, menace sur la santé des enfants des familles populaires… C’est un retour en arrière de dizaines d’années que provoque l’austérité.
Rappelons ainsi qu’en Grèce, le budget national de la santé a été réduit de 40% depuis 2008. Quelque 35 000 médecins, infirmières, et autres agents de la santé ont perdu leur travail. Les admissions aux hôpitaux ont fait un bond car les Grecs n’obtiennent plus de traitement courant et préventif. La mortalité infantile a augmenté de 40 %. Les nouvelles infections au H.I.V. ont plus que doublé, avec l’augmentation de la consommation de drogue en intraveineuse – et la suppression du budget pour des programmes de remplacement des aiguilles. Suite à la réduction des programmes de pulvérisation des moustiques en Grèce du sud, un nombre significatif de cas de malaria a été enregistré pour la première fois depuis le début des années 70. Le virus du Nil a lui aussi fait sa réapparition.
Selon les auteurs, «Si les politiques économiques d’austérité avaient été organisées comme un essai clinique massif, elles auraient été rapidement interrompues en raison de l’apparition des preuves de ses effets secondaires mortels . »
Tout est dit. Mais il est vraisemblable que les instigateurs et les auteurs des politiques d’austérité n’auront pas de compte à rendre, tout comme les responsables de la crise financière.
Source info Epagne: Rusia Today