mardi 7 janvier 2014

OU SONT LES INPRODUCTIFS ? (Conscience citoyenne responsable)

Posté par 2ccr le 6 janvier 2014
placeIl y a 30 ans, dans un service ou un atelier, pour une quinzaine d’ouvriers, de salariés ou d’employés vous aviez un chef d’équipe, lui même chapeauté par un contremaitre, qui chapeautait 3 ou 4 services avec l’aide d’un assistant et d’une secrétaire. C’est à dire que pour 45 à 60 personnes qui travaillaient et produisaient réellement de la « richesse » il y avait 5 a 6 personnes pour manager, organiser, contrôler. Les rapports entre les salariés et les chefs d’équipe étaient rapides et simplifiés, comme les rapports entre les chefs d’équipes et le contremaitre. Les réunions entre ces intervenants étaient régulières et concrètes.
Aujourd’hui on a l’impression que le nombre de ceux qui produisent réellement les richesses a chuté, alors que les chefs, sous chefs, contremaitres, directeurs techniques, ou de communication, directeurs transversaux ou longitudinaux a explosé. Concrètement, s’il y avait 1 personne non productive pour 10 productives, maintenant il y a 4 personnes non productives pour 10 productives. Les réunions sont de plus en plus nombreuses et débouchent de moins en moins sur du concret, si ce n’est pour définir la date de la prochaine réunion.
C’est en allongeant les chaines de commandement que l’on crée des divisions, que l’on cloisonne les individus et dilue les responsabilités. Parmi toute cette hiérarchie certains ne sont pas dupes et savent qu’ils ne servent pas à grand-chose, mais si le système s’écroule, que vont-ils devenir ? Comme disait Mirabeau : « il est difficile de corrompre quelqu’un qui ne vous doit rien », et ces nouveaux « postes » font partie des garants du système, ils profitent de ce que le système consent à leur laisser, et en contrepartie ils courbent l’échine : pas de critiques, pas de grèves et ils servent de relais à l’exploitation capitaliste. Ils doivent tout au système donc ils sont prêts à le protéger et à détourner leur frustration sur d’autres ! Ils font partie d’une nouvelle race de vassaux, qui obéissent aux ordres, et même si parfois certains d’entre eux sont victimes de ce système, la peur leur fait détourner les yeux, et semblables au garde chiourme qui passent parmi les galériens, ils font augmenter les cadences de la productivité pour plaire à leur supérieur ! Ils font leur travail parfois la peur au ventre, car malgré leur air supérieur, ils craignent qu’un jour le capitaine du navire ne les enchaine à leur tour sur le banc à coté des galériens dont ils n’ont su obtenir le maximum !
L’effet de cascade se produit aussi sur les salariés de petites entreprises qui travaillent pour de gros groupes, car pour augmenter productivité et compétitivité, les donneurs d’ordres pressurisent la sous traitance. Le système prospère sur l’acceptation de classes supérieures et par la même, la soumission et l’autoritarisme. Le capitalisme défend le système marchand tel qu’il est, car c’est à l’ombre de toute une hiérarchie relayée par des petits chefs qu’il est demandé à l’ouvrier de collaborer à sa propre soumission. Les capitalistes ont bien compris que les entreprises deviennent des zones de non droit. Dans une entreprise, l’ouvrier est soumis et toute rébellion est sanctionnée par le licenciement et l’exclusion. Cette peur fait accepter toutes les régressions ! Ce sont les petites renonciations journalières et l’acceptation de petites brimades quotidiennes qui pérennisent le système !
La fonction publique n’est pas épargnée par ce phénomène. Pour créer des postes d’encadrants de catégorie A, (Directeurs horizontaux, longitudinaux ou transversaux), on supprime des postes d’employés de catégories C (les petites mains qui font tourner le système). Ensuite les usagers sont confrontés aux files d’attentes dans les services publics ainsi qu’à la détérioration de ces mêmes services. Alors pour remédier à ces problèmes ont recrute des supers fonctionnaires hors catégorie, en espérant qu’ils apportent des solutions, et comme ces supers fonctionnaires sont en général super bien payés, pour les rémunérer on supprime encore des emplois de catégories C et on dégrade un peu plus le système : c’est le serpent qui se mord la queue ! Au final il ne restera que des super fonctionnaires qui disserteront entre eux et qui feront faire le travail par des entreprises privées qui allongeront encore leur chaine de commandement et hiérarchique afin de superviser tout le monde et maintenir en place le système.
En régime capitaliste, le progrès technique n’est pas synonyme de progrès social. Loin de là, il est même presque synonyme de régression sociale, d’appauvrissement de la grande masse de la population au profit d’une minorité toujours de plus en plus minoritaire, puissante et arrogante.
Bienvenue dans le futur ! Well, 1984, oksley, le monde parfait… vous connaissez ? On y va droit dedans avec en primes des améliorations auxquelles je n’ose pas penser !