Hollande aux États-Unis : la découverte d’un nouveau monde
Par Phoebe Ann Mo$e$
Après le Président de la République en goguette (scooter, casque et croissants pour jouer à être normal), voici les « journalistes » en visite aux États-Unis qui ne savent pas bien se tenir. Ceux qui accompagnaient François Hollande en visite chez Barack Obama ont twitté des photos d’eux-mêmes (avec Obama et Hollande flous et en arrière-plan) à la conférence de presse, et leur comportement très dissipé leur a valu un rappel à l’ordre de la part de la sécurité de la Maison Blanche. Ils se sont pris en photo derrière les pupitres, comme des élèves qui suivent le meneur binoclard pour faire une bonne blague à la rentrée des classes en se prenant en photo derrière le bureau du professeur principal. On va sans doute nous dire encore une fois que ce sont des blagues de « potaches », donc sans gravité. Mais se mettre ainsi soi-même en scène alors qu’on est supposé couvrir un événement international laisse dubitatif : est-ce donc la première fois qu’ils mettent les pieds aux États-Unis ? Sont-ils tout excités à l’idée de figurer sur la même photo que Barack Obama ? Quelle quantité d’information importante a pu parvenir jusqu’à leur cerveau quand, au moment de faire leur travail, ils sont occupés à s’amuser et à se prendre en photo, eux qui sont là pour rapporter ce qui va se dire entre François Hollande et le Président de la plus grande puissance mondiale ?
Rappelons que François Hollande a déploré quelques jours auparavant que certaines entreprises fassent de l’optimisation fiscale (ce qui n’est, rappelons-le, pas illégal ; du moins si on en juge par exemple par les évaluations fiscales qui sont faites de certains biens possédés par les membres du gouvernement). C’est presque ouvertement que F. Hollande visait Google, dont il devait rencontrer l’ancien Président. François Hollande, qui n’aime pas les riches, devait aussi rencontrer des responsables de Facebook, de Twitter, de Mozilla, d’Apple. Leur a-t-il réservé une mine de circonstance, à ces riches qui ont tous commencé modestement avant de bâtir des empires ? S’est-il demandé ce qui pouvait bien permettre cette progression sociale impossible en France ? De ce côté-ci de l’Atlantique on n’aime pas les riches, mais on veut bien s’arranger pour récupérer leur argent. En tous cas notre président a promené son regard frais et « émerveillé » (sic) sur la Silicon Valley. C’est vrai que c’est une première de voir le succès de près. Il y avait de quoi être admiratif.
François Hollande va ramener quelques idées de son voyage, mais attention, des idées revues et corrigées, « made in France » : il est prévu une « ordonnance » sur le crowdfunding (encore une fois on note que le financement va se décréter et être bien encadré) ; ainsi que des « passeports pour les talents » pour attirer les talents de l’étranger. Il y a de la place pour eux, les nôtres sont en train de partir. On donne d’une main et on reprend de l’autre.
Du contenu de la rencontre entre F. Hollande et B. Obama, peu de détails ont filtré. Les journalistes présents soit n’ont pas assisté à la conversation privée, soit étaient trop occupés pour nous informer de ce qui se décide entre les deux pays. Un rapprochement militaire a bien dû être évoqué, notamment à cause de la délicate situation en Iran, mais il était aussi question d’un rapprochement économique, et l’on peut se demander ce que la puissante Amérique peut bien attendre de la visite d’une France en déroute. Malheureusement, cette rencontre laisse la désagréable impression que nous ne venons pas bardés de propositions qui marchent, comme un fier partenaire qui apporterait un avantage intéressant. Alors, qu’est-ce qui peut bien justifier cette réception en grandes pompes ?
Rappelons qu’en mars dernier, F. Hollande a exclu « l’exception culturelle française » des négociations sur le libre-échange avec les États-Unis, ce qui avait été perçu par la gauche comme une grande victoire, la concurrence ne pouvant désormais pas se faire librement sur le terrain de la culture. Sur quoi, alors ? Car si l’on ne cède pas sur le point de la culture, c’est qu’on cèdera sur autre chose, c’est tout l’art de la négociation. C’était peut-être un des points mystérieux de cette conversation entre les deux hommes, que les « journalistes » triés sur le volet ne nous ont pas relaté.
Enfin, cette visite en grande pompe n’aurait pas été complète sans la fameuse soirée, où le Président Hollande a admiré la présence simultanée de Républicains et de Démocrates, lui qui se refusait à prononcer même le nom de son adversaire aux présidentielles. On a pu voir notre président se délecter d’un bon vin, lui qui en citoyen normal, avait décidé de vendre une partie de la cave de l’Élysée pour renflouer les caisses de l’État. On en n’est plus à une contradiction près…
Après le Président de la République en goguette (scooter, casque et croissants pour jouer à être normal), voici les « journalistes » en visite aux États-Unis qui ne savent pas bien se tenir. Ceux qui accompagnaient François Hollande en visite chez Barack Obama ont twitté des photos d’eux-mêmes (avec Obama et Hollande flous et en arrière-plan) à la conférence de presse, et leur comportement très dissipé leur a valu un rappel à l’ordre de la part de la sécurité de la Maison Blanche. Ils se sont pris en photo derrière les pupitres, comme des élèves qui suivent le meneur binoclard pour faire une bonne blague à la rentrée des classes en se prenant en photo derrière le bureau du professeur principal. On va sans doute nous dire encore une fois que ce sont des blagues de « potaches », donc sans gravité. Mais se mettre ainsi soi-même en scène alors qu’on est supposé couvrir un événement international laisse dubitatif : est-ce donc la première fois qu’ils mettent les pieds aux États-Unis ? Sont-ils tout excités à l’idée de figurer sur la même photo que Barack Obama ? Quelle quantité d’information importante a pu parvenir jusqu’à leur cerveau quand, au moment de faire leur travail, ils sont occupés à s’amuser et à se prendre en photo, eux qui sont là pour rapporter ce qui va se dire entre François Hollande et le Président de la plus grande puissance mondiale ?
Rappelons que François Hollande a déploré quelques jours auparavant que certaines entreprises fassent de l’optimisation fiscale (ce qui n’est, rappelons-le, pas illégal ; du moins si on en juge par exemple par les évaluations fiscales qui sont faites de certains biens possédés par les membres du gouvernement). C’est presque ouvertement que F. Hollande visait Google, dont il devait rencontrer l’ancien Président. François Hollande, qui n’aime pas les riches, devait aussi rencontrer des responsables de Facebook, de Twitter, de Mozilla, d’Apple. Leur a-t-il réservé une mine de circonstance, à ces riches qui ont tous commencé modestement avant de bâtir des empires ? S’est-il demandé ce qui pouvait bien permettre cette progression sociale impossible en France ? De ce côté-ci de l’Atlantique on n’aime pas les riches, mais on veut bien s’arranger pour récupérer leur argent. En tous cas notre président a promené son regard frais et « émerveillé » (sic) sur la Silicon Valley. C’est vrai que c’est une première de voir le succès de près. Il y avait de quoi être admiratif.
François Hollande va ramener quelques idées de son voyage, mais attention, des idées revues et corrigées, « made in France » : il est prévu une « ordonnance » sur le crowdfunding (encore une fois on note que le financement va se décréter et être bien encadré) ; ainsi que des « passeports pour les talents » pour attirer les talents de l’étranger. Il y a de la place pour eux, les nôtres sont en train de partir. On donne d’une main et on reprend de l’autre.
Du contenu de la rencontre entre F. Hollande et B. Obama, peu de détails ont filtré. Les journalistes présents soit n’ont pas assisté à la conversation privée, soit étaient trop occupés pour nous informer de ce qui se décide entre les deux pays. Un rapprochement militaire a bien dû être évoqué, notamment à cause de la délicate situation en Iran, mais il était aussi question d’un rapprochement économique, et l’on peut se demander ce que la puissante Amérique peut bien attendre de la visite d’une France en déroute. Malheureusement, cette rencontre laisse la désagréable impression que nous ne venons pas bardés de propositions qui marchent, comme un fier partenaire qui apporterait un avantage intéressant. Alors, qu’est-ce qui peut bien justifier cette réception en grandes pompes ?
Rappelons qu’en mars dernier, F. Hollande a exclu « l’exception culturelle française » des négociations sur le libre-échange avec les États-Unis, ce qui avait été perçu par la gauche comme une grande victoire, la concurrence ne pouvant désormais pas se faire librement sur le terrain de la culture. Sur quoi, alors ? Car si l’on ne cède pas sur le point de la culture, c’est qu’on cèdera sur autre chose, c’est tout l’art de la négociation. C’était peut-être un des points mystérieux de cette conversation entre les deux hommes, que les « journalistes » triés sur le volet ne nous ont pas relaté.
Enfin, cette visite en grande pompe n’aurait pas été complète sans la fameuse soirée, où le Président Hollande a admiré la présence simultanée de Républicains et de Démocrates, lui qui se refusait à prononcer même le nom de son adversaire aux présidentielles. On a pu voir notre président se délecter d’un bon vin, lui qui en citoyen normal, avait décidé de vendre une partie de la cave de l’Élysée pour renflouer les caisses de l’État. On en n’est plus à une contradiction près…