Propos recueillis par Jonathan et Ugo de l‘Agence Info Libre.
Interrogé sur la « maison jaune », Bernard Kouchner nie toujours le trafic d’organes au Kosovo
By upassuello on fév 26, 2014 with Commentaires 11
Après avoir posé la dernière question de la soirée à Laurent Fabius, lors des mardis de l’ESSEC, le 04 février, c’est au tour de Bernard Kouchner de se voir poser la question qui fâche. Une question « dégueulasse et sans fondement » pour reprendre ses propos. Sans fondement ? Pourtant, l’équipe de l’Agence Info Libre s’est basée sur des rapports qui sortent depuis plusieurs années. A commencer par celui de Carla Del Ponte, alors procureure du Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), avait attiré l’attention lors du printemps 2008, sur des enlèvements et des disparitions de personnes au Kosovo en 1999. «Je suis choquée et profondément affligée par les découvertes présentées dans ce rapport et par les révélations autour de cette «cueillette d’organes» – c’est-à-dire autour de l’assassinat intentionnel de prisonniers avec pour objectif de prélever et de vendre des organes pour de l’argent – réalisée par des membres de haut rang de l’UCK, y compris des personnalités du gouvernement actuel. Vous vous rappelez probablement son rire à gorge déployée lorsque des journalistes serbes l’avaient interrogé en mars 2010 sur cette question :
Pourtant, ces accusations, publiées dans le livre de Carla Del Ponte « La traque, les criminels de guerre et moi », ont conduit à une enquête du Conseil de l’Europe. C’est le député suisse Dick Marty, qui rendra son rapport en décembre 2010. Il y établissait un lien entre ce trafic présumé, qu’auraient organisé des combattants de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) sur des prisonniers serbes, avec l’affaire Medicus, survenue des années plus tard. Affaire Medicus qui a vu par ailleurs, la condamnation récente de cinq médecins pour trafic d’organes international (avril 2013). Il suspectait également Hashim Thaçi, ancien chef de l’UCK, actuel premier ministre du Kosovo et « ami » de Kouchner, comme étant vraisemblablement à la tête d’un réseau mafieux de trafic d’organes. A la lumière de ces informations, on imagine bien qu’un tel rapport ne peut pas sérieusement décrire qu »une seringue trouvée dans une maison verte« , pour reprendre la synthèse très sélective de Bernard Kouchner. Pour rappel, ce dernier était Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Kosovo, durant la période juillet 1999 – janvier 2001. Plus récemment, un livre de Pierre Péan et Sébastien Fontenelle, « Une guerre juste pour un état mafieux« , paru en Mai 2013, recense des témoignages accablants d’anciens militaires de l’UCK qui confirmerait les précédentes analyses. Nombre d’éléments parus depuis la question de notre confrère serbe qui méritait de relancer Bernard Kouchner sur ce sujet. Un Bernard Kouchner en grande forme, visiblement pas content du tout que cette histoire de trafic d’organes ressorte sur le devant de la scène…
Pourtant, ces accusations, publiées dans le livre de Carla Del Ponte « La traque, les criminels de guerre et moi », ont conduit à une enquête du Conseil de l’Europe. C’est le député suisse Dick Marty, qui rendra son rapport en décembre 2010. Il y établissait un lien entre ce trafic présumé, qu’auraient organisé des combattants de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) sur des prisonniers serbes, avec l’affaire Medicus, survenue des années plus tard. Affaire Medicus qui a vu par ailleurs, la condamnation récente de cinq médecins pour trafic d’organes international (avril 2013). Il suspectait également Hashim Thaçi, ancien chef de l’UCK, actuel premier ministre du Kosovo et « ami » de Kouchner, comme étant vraisemblablement à la tête d’un réseau mafieux de trafic d’organes. A la lumière de ces informations, on imagine bien qu’un tel rapport ne peut pas sérieusement décrire qu »une seringue trouvée dans une maison verte« , pour reprendre la synthèse très sélective de Bernard Kouchner. Pour rappel, ce dernier était Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Kosovo, durant la période juillet 1999 – janvier 2001. Plus récemment, un livre de Pierre Péan et Sébastien Fontenelle, « Une guerre juste pour un état mafieux« , paru en Mai 2013, recense des témoignages accablants d’anciens militaires de l’UCK qui confirmerait les précédentes analyses. Nombre d’éléments parus depuis la question de notre confrère serbe qui méritait de relancer Bernard Kouchner sur ce sujet. Un Bernard Kouchner en grande forme, visiblement pas content du tout que cette histoire de trafic d’organes ressorte sur le devant de la scène…