Mme Taubira confirme la circulaire qui interdit de boycotter les produits d’un pays
En 2010, Michelle Alliot-Marie, alors ministre de la justice, et un an avant de poproposer que la France apporte »le savoir-faire de nos forces de sécurité » au Dictateur Ben Ali pour mater la révolution tunisienne, prit une circulaire selon laquelle tout appel au boycott des produits d’un pays n’était qu’une «provocation publique à la discrimination envers une nation», punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Notre lumineuse ministère demanda même aux procureurs de la République d’assurer une répression «ferme et cohérente» de ces agissements.
Au terme de cette circulaire, il est donc condamnable de faire appel au boycott de produits fabriqués par des esclaves – genre textiles du Bangladesh -, des enfants – genre textiles du Bangladesh-, qui détruisent un milieu naturel, qui se relèvent être fabriqués grâce à de l’argent sale, qui résultent de la spoliation de terres, qui détruisent en grande masse la faune et la flore -genre la pêche au thon responsable pendant des années du massacre de dauphins, genre la pêche en grande profondeur, genre la destruction de la forêt amazonienne qui tue ses habitants.
Circulaire hallucinante qui interdit à la masse considérée comme ignare et irresponsable de se mobiliser pour une cause, de faire preuve de conscience citoyenne, d’agir contre des pratiques indignes, contraires au respect de l’être humain ou à la pérennité de notre Terre.
Seuls les dirigeants, êtres autoproclamés sachants et clairvoyants, pourront décider de l’embargo de la France envers un Etat ou organiser quand bon leur semblera des référendums « populaires »,censés leur donner la parole.
La circulaire va de plus à l’encontre de ce qu’a été l’histoire de l’Homme. Quid de Ghandi qui avait appelé au boycott de l’Empire britannique, quid du boycott des bus de Montgomery, en Alabama, mené par le révérend Martin Luther King Jr, quid du boycott du régime d’Apartheid de l’Afrique du Sud? Etaient-ce des attitudes discriminatoires?
Elle est d’une stupidité sidérante quant à sa motivation. « Discrimination ». Encore un mot-valise dont l’objectif est de faire taire toute contradiction en jetant l’opprobre sur l’interlocuteur. Celui qui boycotte les produits fabriqués par des minots dans des conditions épouvantables est coupable de discrimination envers une nation… A se demander où est la nation, car peut-on parler de nation quand les dirigeants d’un Etats exploitent leurs propres ressortissants?
D’un point de vue juridique, cette décision de MAM a été d’une violence inouïe car, imposée par une circulaire, elle constitue une insulte envers une démocratie digne de ce nom.
Abroger cette circulaire est d’une impérieuse nécessité.
Mais Mme la ministre s’y refuse car cela rique de porter tort à Israël et créer des tensions internationales. L’Assemble Générale de l’ONU a fait de 2104 l’année de la soldarité intenationale envers le peuple palestinien et des mouvements de boycott envers Israël se multiplient.
Dernièrement, le fonds de pension néerlandais PGGM a décidé de boycotter cinq banques israéliennes, colonne vertébrale financière de la catastrophique entreprise coloniale israélienne.
RTBF.be rapporte d’autre exemples de boycott.Il y a un mois, un autre géant néerlandais, la société d’eau Vitens, a mis fin à sa collaboration avec son homologue israélien Mekorot, accusée de discriminer les Palestiniens dans leur accès à l’eau. Auparavant, un des principaux syndicats américains de chercheurs et d’enseignants a appelé à un boycott académique d’Israël. La plus grande Église protestante du Canada a appelé ses fidèles à boycotter trois entreprises israéliennes installées dans des colonies (Ahava, Keter Plastic et SodaStream) et à faire pression sur les distributeurs qui vendent leurs produits au Canada. Le gouvernement roumain refuse d’envoyer des davantage d’ouvriers du bâtiment, en l’absence d’engagement israélien garantissant que les travailleurs roumains ne seraient pas employés à la construction de logements dans les colonies illégales au regard du droit international.
La défense de Mme Taubira à l’Assemblée natioanle n’est donc encore une fois qu’enfumage.
Il s’agit d’abord de protéger l’Etat d’Israël. Au nom de quoi, on ne sait trop. La politique affligeante de cet Etat contre les Palesiniens autorise ceux qui le souhaitent de la combattre en conscience par les moyens dont ils disposent.
D’autre part, c’est bien de restriction de libertés publiques qu’il s’agit ici. Lentement mais sûrement, celles-ci se réduisent comme peau de chagrin. Et les responsables n’ont cesse de nous dire que c’est pour notre bien.