Poutine : La vérité sur « l'abominable nouveau tsar du Kremlin »
Il est grand temps de dénoncer haut et fort Vladimir Poutine. D'abord sur le plan économique. Car qu'a-t-il fait depuis 15 ans, concrètement ? Le pouvoir d'achat des Russes : il a doublé. L'inflation : passée de 100 % à presque rien. La balance commerciale : largement redressée et désormais excédentaire. Le taux d'emploi : en très forte hausse. La dette publique : passée de 90 % du PIB à 10 %. La pauvreté : divisée par 2. Bref, les chiffres parlent d'eux-mêmes : un échec lamentable.
Au niveau politique : des élections régulières, de gros succès électoraux - bien loin de la situation de nos alliés en Chine ou en Arabie Saoudite. Évidemment, sa côte de popularité n'est jamais descendue sous les 65 % d'opinions positives, et elle est remontée à 80 % actuellement - tout ceci étant prévisible vu les chiffres économiques catastrophiques précédemment avancés. D'ailleurs, on se rend bien compte que les chiffres sont évidemment truqués, Obama plafonnant à 40 %, Hollande étant descendu à 15 %, et le taux d'approbation du Congrès américain venant de réussir l'exploit d'atteindre un seul chiffre, avec 9 % de satisfaction des Américains.
Mais c'est au niveau géopolitique que le pire est à craindre. Car que prône M. Poutine ? Des référendums ! Pour demander leur avis aux gens ! Non mais, sérieusement, jusqu'à quand allons-nous tolérer ceci en Europe ?
Faisons bien attention aux conséquences de notre pusillanimité : si nous laissons des référendums se développer en Europe, cela en sera fini de la marche vers le « Progrès Européen ». Terminé les traités budgétaires. Fini l'austérité pour complaire aux marchés financiers. Plus d'augmentation de l'âge des retraites jusqu'à 69 ans. Personne n'acceptera de saigner la Grèce pour rembourser des hedge-funds vampires. Personne n'élira Hermann Van Rompuy Président du Praesidium Européen.
De même, si nous faisons un référendum au Royaume-Uni, il est clair que ce pays quittera rapidement l'Union. Comme le feront pas mal d'autres pays si nous demandons leur avis aux citoyens.
Et quel peuple acceptera de voter pour l'accord d'association UE/Ukraine signé le 21 mars dernier, qui met désormais les entreprises européennes en concurrence avec le pays le plus pauvre d'Europe, où le salaire minimal est de 100 € par mois ? Aucun peuple sensé ne l'acceptera - craignant évidemment le chômage. Il faut donc bannir le référendum et laisser Bruxelles décider.
Mais là où apparaît clairement la perfidie du président russe, c'est que, non seulement il fait voter les habitants de Crimée sur leur avenir pour la première fois, mais en plus, alors que, essentiellement Russes, ils ont logiquement demandé leur rattachement à la Russie à une écrasante majorité, incontestable, eh bien il les écoute et il répond à leur demande ! Imagine-t-on ceci en Europe ? Mais nous n'aurions jamais pu signer le traité de Lisbonne si on avait accepté la demande des Français de 2005.
Alors que, dans cette affaire, la solution était tellement simple - et nous l'aurions surement appliquée si des ministres russes avaient alimenté des manifestations populaires pro-russes au Canada, puis avaient surtout fomenté un coup d'État avec des néonazis qui auraient interdit le français au Québec.
Il fallait donc punir très fortement Poutine (la punition étant désormais un axe central en Diplomatie), renvoyer la Crimée dans le giron du gouvernement putschiste ukrainien non élu, puis envoyer des chars ukrainiens noyer dans le sang le soulèvement qu'il n'y aurait pas manqué d'avoir envers un gouvernement comportant un tiers de néonazis russophobes assumés [1] et soutenu par un Occident cynique comme jamais. Là, au moins, dans un scénario à la yougoslave, l'UE sait agir : tweets, discours enflammés, résolutions, condamnations, envois d'observateurs et de Bernard-Henri Lévy, puis d'enquêteurs, puis de médecins légistes, saisie de la Cour pénale internationale, etc.
Mais au lieu de cela, Poutine à tout gâché, et le peuple de Crimée a fêté dans la liesse populaire son rattachement à la Russie. Et le peuple de Kiev a manifesté sa révolte le 23 mars, l'ampleur de la manifestation phénoménale de 5000 personnes montrant bien le caractère totalement illégitime de la chose pour les Ukrainiens - tout comme le fait qu'à peine 20 % des militaires ukrainiens en Crimée aient obéi à l'ordre de rentrer au pays...
Tout ceci est donc désolant, c'est à désespérer du « rêve européen »... Et comme nous ne savons pas jusqu'où ira Poutine, il nous faut donc surtout nous armer de lucidité !
Notes
1. Dénoncés par la Knesset ou le Congrès Juif Mondial, et ré-inhumant régulièrement des Waffen-SS avec les honneurs militaires par exemple.
Par Olivier Berruyer - actuaire et créateur du site les-crises.fr
Au niveau politique : des élections régulières, de gros succès électoraux - bien loin de la situation de nos alliés en Chine ou en Arabie Saoudite. Évidemment, sa côte de popularité n'est jamais descendue sous les 65 % d'opinions positives, et elle est remontée à 80 % actuellement - tout ceci étant prévisible vu les chiffres économiques catastrophiques précédemment avancés. D'ailleurs, on se rend bien compte que les chiffres sont évidemment truqués, Obama plafonnant à 40 %, Hollande étant descendu à 15 %, et le taux d'approbation du Congrès américain venant de réussir l'exploit d'atteindre un seul chiffre, avec 9 % de satisfaction des Américains.
Mais c'est au niveau géopolitique que le pire est à craindre. Car que prône M. Poutine ? Des référendums ! Pour demander leur avis aux gens ! Non mais, sérieusement, jusqu'à quand allons-nous tolérer ceci en Europe ?
Faisons bien attention aux conséquences de notre pusillanimité : si nous laissons des référendums se développer en Europe, cela en sera fini de la marche vers le « Progrès Européen ». Terminé les traités budgétaires. Fini l'austérité pour complaire aux marchés financiers. Plus d'augmentation de l'âge des retraites jusqu'à 69 ans. Personne n'acceptera de saigner la Grèce pour rembourser des hedge-funds vampires. Personne n'élira Hermann Van Rompuy Président du Praesidium Européen.
De même, si nous faisons un référendum au Royaume-Uni, il est clair que ce pays quittera rapidement l'Union. Comme le feront pas mal d'autres pays si nous demandons leur avis aux citoyens.
Et quel peuple acceptera de voter pour l'accord d'association UE/Ukraine signé le 21 mars dernier, qui met désormais les entreprises européennes en concurrence avec le pays le plus pauvre d'Europe, où le salaire minimal est de 100 € par mois ? Aucun peuple sensé ne l'acceptera - craignant évidemment le chômage. Il faut donc bannir le référendum et laisser Bruxelles décider.
Mais là où apparaît clairement la perfidie du président russe, c'est que, non seulement il fait voter les habitants de Crimée sur leur avenir pour la première fois, mais en plus, alors que, essentiellement Russes, ils ont logiquement demandé leur rattachement à la Russie à une écrasante majorité, incontestable, eh bien il les écoute et il répond à leur demande ! Imagine-t-on ceci en Europe ? Mais nous n'aurions jamais pu signer le traité de Lisbonne si on avait accepté la demande des Français de 2005.
Alors que, dans cette affaire, la solution était tellement simple - et nous l'aurions surement appliquée si des ministres russes avaient alimenté des manifestations populaires pro-russes au Canada, puis avaient surtout fomenté un coup d'État avec des néonazis qui auraient interdit le français au Québec.
Il fallait donc punir très fortement Poutine (la punition étant désormais un axe central en Diplomatie), renvoyer la Crimée dans le giron du gouvernement putschiste ukrainien non élu, puis envoyer des chars ukrainiens noyer dans le sang le soulèvement qu'il n'y aurait pas manqué d'avoir envers un gouvernement comportant un tiers de néonazis russophobes assumés [1] et soutenu par un Occident cynique comme jamais. Là, au moins, dans un scénario à la yougoslave, l'UE sait agir : tweets, discours enflammés, résolutions, condamnations, envois d'observateurs et de Bernard-Henri Lévy, puis d'enquêteurs, puis de médecins légistes, saisie de la Cour pénale internationale, etc.
Mais au lieu de cela, Poutine à tout gâché, et le peuple de Crimée a fêté dans la liesse populaire son rattachement à la Russie. Et le peuple de Kiev a manifesté sa révolte le 23 mars, l'ampleur de la manifestation phénoménale de 5000 personnes montrant bien le caractère totalement illégitime de la chose pour les Ukrainiens - tout comme le fait qu'à peine 20 % des militaires ukrainiens en Crimée aient obéi à l'ordre de rentrer au pays...
Tout ceci est donc désolant, c'est à désespérer du « rêve européen »... Et comme nous ne savons pas jusqu'où ira Poutine, il nous faut donc surtout nous armer de lucidité !
Notes
1. Dénoncés par la Knesset ou le Congrès Juif Mondial, et ré-inhumant régulièrement des Waffen-SS avec les honneurs militaires par exemple.
Par Olivier Berruyer - actuaire et créateur du site les-crises.fr
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Source : causeur.fr