mercredi 9 avril 2014

Pourquoi les riches trouvent qu’ils ne sont pas riches (blogapares)

Pourquoi les riches trouvent qu’ils ne sont pas riches

 Pourquoi les riches trouvent quils ne sont pas riches
Par Arnaud Lefebvre sur Express.be
Un grand nombre de riches prétend appartenir en réalité à la classe moyenne. Cependant, ils sont financièrement bien au-dessus de la population moyenne ou même aisée, mais pourtant selon Matthew O’Brien, rédacteur économique auprès du magazine américain The Atlantic, on peut trouver bon nombre d’explications à ce sentiment surprenant.

La plupart des riches doivent d’ailleurs, selon lui, faire de grands efforts pour maintenir le niveau de vie de leur famille. Seule une petite minorité de la caste des plus riches peut, selon O’Brien, avoir la sensation de mener une vie complètement sans soucis.
« Même chez les multimillionnaires, 40% ont encore toujours l’impression de ne pas vivre dans une grande richesse », fait remarquer Matthew O’Brien. « Il y a cependant une raison à ce phénomène surprenant. Beaucoup de banquiers de Wall Street se considèrent comme appartenant à la classe moyenne et se plaignent de devoir survivre avec une revenu annuel de 350.000 dollars, alors qu’ils doivent payer des impôts et une hypothèque élevée, payer la nounou qui concocte de la cuisine ethnique, faire face aux frais d’une école privée pour leurs enfants, alors que des vacances exceptionnelles sont prévueset qu’il faut épargner pour la pension. Après tous ces paiements, il ne reste plus beaucoup d’argent à le fin du mois ».
« Malgré ce sentiment de difficultés financières, on ne peut pas facilement prétendre que la caste des riches a dû diminuer sa fortune », selon O’Brien. « Une enquête a démontré que la disparité des revenus entre le groupe le plus riche de la population qui est de 1% et le reste de la communauté n’a fait qu’augmenter ces 40 dernières années. Cependant, on peut remarquer une différence nette à l’intérieur du groupe des plus fortunés. Un centième de pourcent des plus riches a pu profiter le plus de l’accroissement de sa fortune. Leurs semblables qui se situent dans les couches les plus basses des 1% des plus riches semblent ces dernières décennies avoir au contraire dû voir diminuer leurs capacités financières ».
« On ne doit pas oublier qu’il y a une différence entre revenus et fortune », dit encore O’Brien. « Dans beaucoup de domaines, le revenu dépend en grande partie des parts de marché. A moins qu’on ne dispose d’un capital de réserve, il est particulièrement difficile pour ce groupe de continuer à faire partie chaque année du groupe des plus grosses fortunes. Il est alors compréhensible que seul 0,01% des plus riches voit sans cesse grandir leur richesse. En outre, la caste des riches craint que leurs enfants ne puissent garder le même statut social si bien qu’ils investissent massivement dans l’enseignement afin que les portes des écoles d’élite restent ouvertes à leurs descendants ».
« Derrière ce phénomène se cache une logique perverse », ajoute O’Brien. « Plus les 1% des plus fortunés amassent de richesse, plus lourds sont les coûts de l’exclusion. C’est pourquoi les catégories les plus basses de la classe possédante ne deviennent pas plus riches. Leurs revenus augmentent, mais en même temps, ils doivent investir beaucoup plus pour leurs enfants. Les possédants ne se sentent pas riches vu qu’ils ne peuvent vivre de leurs rentes, ce qui permet à la caste des aristocrates de vivre sans problèmes uniquement des intérêts de leurs placements. Ce groupe est riche mais pas extrêmement riche. La vraie richesse se situe chez les 0,01% des plus riches qui sont déjà propriétaires de leur fortune ».
Source: Express.be