vendredi 30 mai 2014

Le lobby bancaire américain contre les banques européennes ? (Les moutons enragés)

Le lobby bancaire américain contre les banques européennes ?

C’est Elisabeth Studer, dans le blog finance, qui fait part de ses interrogations concernant la politique de la justice américaine d’attaquer les grands banques occidentales, et particulièrement européennes. J’avais déjà, dans un précédent billet, évoqué l’idée d’un racket organisé par le ministère de la justice et le trésor américain destiné à renflouer les caisses de l’état fédéral et de « faire payer » une partie de la crise aux établissements financiers. Pour Elisabeth Studer, l’amende record qui devrait être infligée à BNP Paribas après Crédit Suisse ou UBS, aurait pour but de plomber les banques européennes et devrait aggraver la crise de liquidités du secteur…
BNP Paribas attaqué par les Etats-Unis ? Une manière comme une autre de « défendre » les banquiers USen plombant leurs concurrents européens ? Qui sait …
En tout état de cause, citant des sources proches des négociations, le Wall Street Journal a indiqué jeudi que la justice américaine exhortait la banque française à payer plus de dix milliards de dollars (7,35 milliards d’euros) en vue de solder l’enquête en cours sur des soupçons d’infraction aux sanctions économiques imposées contre Cuba, l’Iran, le Soudan ou encore la Libye entre 2000 et 2010.
La vigilance est de mise face à ce qui ressemble ni plus ni moins à une véritable « attaque » menée par les Etats-Unis contre les banques européennes. Selon plusieurs analystes, BNP Paribas pourrait n’être en effet que la première d’une longue liste d’établissements financiers du Vieux Continent susceptibles d’être lourdement pénalisées lourdement par la justice américaine.
Selon le WSJ, le montant demandé à la banque française constituerait l’une des plus importantes amendes jamais infligées à une banque. De quoi justifier la poursuite des discussions durant encore plusieurs semaines, si l’on en croit le journal. Lequel ajoute que des sources proches du dossier auraient laissé entendre que BNP Paribas chercherait à limiter cette amende à moins de huit milliards de dollars.
Il y a quelques jours à peine Bloomberg indiquait pour sa part que la première banque française pourrait se voir infliger par la justice américaine une amende allant jusqu’à 5 milliards de dollars (3,66 milliards d’euros). Deux semaines auparavant, des sources proches du dossier avaient indiqué quant à elles que la banque discutait du paiement d’une amende de plus de trois milliards de dollars.
Il semble donc que les Etats-Unis deviennent de plus en plus pressants … et de plus en plus gourmands …
or, si BNP Paribas a certes inscrit dans ses comptes une provision de 1,1 milliard de dollars au quatrième trimestre 2013 en vue d’anticiper les conséquences financières ce litige, elle a toutefois prévenu fin avril que l’amende qui pourrait lui être infligée pourrait largement dépasser ce montant. A titre de comparaison, rappelons que le bénéfice net réalisé par BNP Paribas au premier trimestre s’élève quant à lui à 1,7 milliard d’euros.
Autre élément inquiétant et non des moindres : selon le Wall Street Journal, BNP Paribas mènerait également bataille en vue d’échapper à une suspension temporaire de son autorisation de transférer des fonds à destination ou en provenance des Etats-Unis. Ce qui, le cas échéant aurait de lourdes conséquences lourdes pour la banque française alors qu’elle souhaite développer ses activités de banque de financement et d’investissement aux Etats-Unis.
Précisons que l’enquête, ouverte en 2010, vise notamment à déterminer si BNP Paribas a contourné les règles d’embargo américaines en vigueur entre 2002 et 2009, notamment dans le cadre de négoce de matières premières.
Les activités concernées pourraient avoir été menées dans des pays où elles étaient légales, mais elles auraient été compensées en dollars sur le territoire américain.
Au début de l’année 2014, une enquête interne de la banque avait recensé quant à elle un « volume significatif d’opérations qui pourraient être considérées comme non autorisées au regard des lois et des règles des Etats-Unis ».
Cette affaire apparaît sur le devant de la scène alors que Credit Suisse vient d’accepter il y a une dizaine de jours de débourser plus de 2,5 milliards de dollars d’amendes et de pénalités. Choisissant – lors d’une audience devant un juge américain – de plaider coupable de complicité d’évasion fiscale.
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