Les députés ont alourdi la taxe de
séjour payée par les touristes. Le gouvernement est divisé, les
professionnels crient au racket.
L’alourdissement de la taxe de séjour voulue par les députés tourne
au bras de fer. L’Assemblée a adopté mercredi soir et ce jeudi deux
amendements alourdissant sensiblement la taxe de séjour acquittée par
les touristes, lorsqu’il se logent dans un hôtel ou chez un particulier.
Un vote qui a suscité de vives réactions chez les professionnels du
tourisme, mais aussi au sein du gouvernement. Le ministre des Affaires
étrangères, Laurent Fabius, qui vient de prendre plusieurs initiatives
pour doper le tourisme en France , en a ainsi exprimé sa « très forte opposition », tandis que les ministres des Finances et du Budget, Michel Sapin et Christian Eckert, se sont contentés d’en appeler à la « sagesse » du Parlement. Autrement dit, ils ont laissé faire les élus.
De 1,50 euro à 8 euros
L’amendement voté mercredi soir, déposé par la députée socialiste de
Paris Sandrine Mazetier, relève le plafond actuel de la taxe de séjour
prélevée par les communes, de 1,50 euro à 8 euros. « C’est une possibilité ouverte aux communes, ce n’est pas une obligation », a insisté Sandrine Mazetier qui juge le plafond actuel « ridiculement bas ».
Le touriste à Paris est, de fait, moins taxé que dans d’autres
métropoles européennes, comme Bruxelles, Berlin, Genève, Rome ou
Barcelone.
« Le gouvernement devra prendre un décret fixant le montant de la taxe selon les catégories d’hôtels »,
a-t-elle ajouté. Aucun risque, donc, qu’un particulier logé dans un
hôtel 5 étoiles paie la même taxe que celui dormant dans un Hôtel
Formule 1.
« Racket sur les hôtels »
L’autre amendement adopté, porté par une douzaine d’élus socialistes,
dont Olivier Faure, Razzi Hammadi et Alexis Bachelay, créée une
nouvelle taxe de séjour de 2 euros par nuit, spécifique à
l’Ile-de-France, et qui s’ajoutera à la taxe actuelle. Son produit qui
doit s’élever à 140 millions d’euros (plus du double de la taxe
actuelle), devra financer exclusivement les infrastructures de transport
dans la région.
Source et fin de l’article sur Lesechos.fr