samedi 12 juillet 2014

Sergents du néoconservatisme et extrémisme, lutte ou alliance ? (Le grand soir)

Sergents du néoconservatisme et extrémisme, lutte ou alliance ?

De Gauche à Droite les néoconservateurs veillent
Une série de bouleversements internationaux a fait d’eux les acteurs incontournables de la scène politico-médiatique. Ils sont ceux que les rédactions consultent en priorité pour des événements tels que les crises en Libye et en Syrie, ou récemment la crise ukrainienne.
L’élection en 2007 de Nicolas Sarkozy, le président français "le plus pro-américain depuis la IIe guerre mondiale", de l’aveu même des diplomates américains, donna l’occasion aux sergents du néoconservatisme de franchir un nouveau palier. Leur rôle dans la société s’est alors considérablement accru notamment dans le service public, ou à des postes comme patrons de presse, chroniqueurs radio ou encore réalisateurs de reportages TV.
Ils y ont investi des positions clé du point de vue de leur objectif d’endoctrinement. Le néoconservatisme est plus que jamais la tête de pont de la politique ultra agressive des USA. Et pour que l’opinion publique tolère cette course à la guerre, il faut des petits soldats de la pensée qui instillent le poison de la haine à dose régulière dans les cerveaux. Décryptage.

Rappel succinct

Comment fonctionne la propagande néocon ?
Dans les précédents dossiers (ici), nous avons pu démontrer que les néocons étaient détectables grâce à 4 critères déterminants :
  • La géopolitique assujettie aux intérêts américains et à Israël.
  • La narration toujours orientée vers une vision diabolisatrice et caricaturale de l’islam.
  • Le réseau relationnel près ou proche des think-tanks pro-américains, en particulier le Cercle de l’Oratoire qui a constitué une véritable tête de pont de la propagande néoconservatrice sous l’ère Bush.
  • Le média et think-tank MEMRI, principale source redondante et chambre d’écho des néoconservateurs.
Cela se retrouve dans un rapport intitulé « L’usine à fabriquer des peurs : les racines de l’islamophobie ». Le Center for American Progress, groupe de réflexion américain proche du parti démocrate US, établit que le MEMRI « promeut la propagande islamophobe aux Etats-Unis au travers de choix de traduction sélectifs qui ont pour but de faire valoir que l’Islam est intrinsèquement violent et favorise l’extrémisme ».
Comment sont-ils devenus des propagandistes aussi performants ?
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Titre de l’ouvrage de Pascal Boniface
Le système est semblable à une hydre à deux têtes produisant deux flux d’informations, aux formes différentes, car les publics courtisés sont culturellement opposés. Pour faire court, ils courtisent à la fois à gauche et à droite. Malgré cela, sur le fond, le message est identique, toujours subordonné au néolibéralisme et à la politique d’ingérence américaine.
  1. L’information qui vient de la tête gauche est libérale-libertaire : le pôle Charlie Hebdo / Rue89 avec dans ses rangs Caroline Fourest, Mohamed Sifaoui, Philippe Val, Pascal Riché, etc. suivi d’une nébuleuse de sous-groupes qui se revendiquent "antifascistes".
  2. L’information qui vient de la tête droite est libérale-conservatrice : le pôle réactionnaire où l’on retrouve Pierre-André Taguieff, Alain Finkielkraut, Xavier Rauffer, Ivan Rioufol ou encore Frédéric Encel, et le site Dreuz.info qui est l’une des principales voiture-balai de la ligne néocons identitaire.
Bernard-Henri Lévy en est en quelque sorte le fédérateur, le "lanceur d’alerte" de l’ensemble de la galaxie néocons. Par exemple, en véritable pompier pyromane, BHL lance un appel pour un gouvernement rassemblant des personnalités venues de droite ou de gauche pour faire face à la montée du FN. Il est celui qui rassemble tout le monde derrière lui à chaque évènement qui menace l’expansion des néoconservateurs, ou pire la réputation d’Israël ou des Etats-Unis. Ainsi, parmi les récents dossiers, l’entreprise "BHL & Co" s’est illustrée sur la Palestine, le Liban, la Libye, la Syrie, l’Iran, ou tout récemment encore sur l’Ukraine, où le "sergent chef BHL", avec l’éloquence qui le caractérise, s’est efforcé de nous émouvoir une fois de plus au nom de sa “démocratie” bien à lui.
BHL n’a pas vu de nazis en Ukraine
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BHL à Kiev n’est plus à un mensonge près
Ici, à l’occasion d’une de ses prises de parole en public, BHL affirme ne pas avoir vu de néo-nazis, ni d’antisémites place Maïdan à Kiev. Alors que dans le public qui assistait à son allocution, il est facile de reconnaître une majorité de drapeaux frappés de la main à trois doigts du logo de Svoboda, le parti néo-nazi ukrainien, dont le leader Oleh Tyahnybok a déclaré entre autre : il faut purger 4000 juifs en Ukraine. En 2004, il appelait déjà à lutter contre ce qu’il qualifiait de "mafia juive – moscovite". Ce qui n’a pas empêché en novembre 2009, le Front National, représenté à l’époque par son président Jean-Marie Le Pen accompagné de Bruno Gollnisch, de recevoir dans ses locaux le leader du Parti Ukrainien Svoboda, Oleh TYAHNYBOK, ainsi que son chargé des relations internationales Taras OSAULENKO. Et pas plus tard qu’en 2013, les sympathisants de Svoboda ont commémoré le 70e anniversaire de la création de la division SS Halychyna qui est notamment responsable du massacre de 365 habitants d’origine polonaise à Palykorovy en 1944.
Dans la foulée de BHL, Pascal Riché, cofondateur de Rue89, écrivait quant à lui en réponse aux mises en garde de Jean-Luc Mélenchon : "Oui, la révolution ukrainienne a été soutenue par des partis d’extrême droite, issus ou proches du néonazisme. Mais les accusations de Mélenchon et Poutine sont ineptes". Et Caroline Fourest, jamais en reste quand il s’agit d’orienter l’information lui emboîta le pas dans sa chronique du 6 mai sur France Inter en compilant un très grand nombre d’inepties parfaitement décryptées ici et par l’économiste et chroniqueur Olivier Berruyer. Caroline Fourest nous présente la problématique ukrainienne ainsi : « La différence entre l’extrême droite que soutient Poutine et l’extrême droite que l’on trouve au gouvernement de Kiev, c’est que la première alliance est durable là où la seconde est liée à des circonstance exceptionnelles. »
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Compte twitter de Laurent Fabius : à table avec un néonazi
Elle rejoint donc Le Pen qui avait invité Svoboda en 2009 et le ministre Fabius qui n’est absolument pas gêné de tabler avec le leader néonazi Tyahnybok (cf son compte twitter), sûrement pour préparer, avec Mc Cain et autre Kerry, une "démocratie" Ukrainienne avec 6 ministres d’extrême-droite.
Rappel : Svoboda est le parti d’extrême droite présent dans le gouvernement putschiste de Kiev. En France, Caroline Fourest est un soutien de premier plan au groupe Femen qui fut fondé à Kiev. Fourest a notamment réalisé un documentaire à la gloire des FEMEN "Nos seins, nos armes". Elle est également l’auteur de l’ouvrage "Inna" consacré à Inna Shevchenko, leader des Femen-France, et à leur "histoire" enjolivée à la sauce anti-fasciste. L’essayiste nous vend une histoire quasi parfaite qu’elle relaie sur les différents plateaux de télévision. Dans une récente étude intitulée "L’histoire cachée des FEMEN", le documentaliste Olivier Pechter nous propose une analyse sur la véracité de cette jolie fable. Il revient point par point sur la véritable saga des Femen. Pechter cible les 3 époques décisives qui ont marqué le mouvement : Communistes et rouge-bruns, les premiers alliésImmigration, peine de mort, alliés néofascistes - Islamophobie et réseaux néoconservateurs.
Le dossier a été complété par Olivier Berruyer après que ce dernier ait poursuivi l’enquête à la suite d’une réaction de Fourest : "Les Femen ne sont pas nazies !". Le verdict est tombé, et les preuves sont irréfutables, quoi qu’en dise Fourest. Les Femen sont bien des extrémistes de droite, opportunistes de surcroît. A propos, savez-vous pourquoi Charlie Hebdo soutient les Femen ? Parce que les Femen se battent contre tous les totalitarismes (sic) ! Oui… quelques fois c’est marrant Charlie Hebdo.

Les pompiers incendiaires

Le dandy néocon qui affirme ne pas avoir vu le moindre nazi en Ukraine.
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BHL se mettant en scène à Kiev
Pour faire face à la montée du FN, BHL lance un appel pour un gouvernement rassemblant des personnalités venues de droite ou de gauche. Peut-être ignore-t-il également que l’une de ses références, Pierre André Taguieff, fut administrateur du site islamophobe Dreuz.info ? BHL ne lit-il pas Le Monde, qui situe Dreuz.info dans le camp de l’extrême-droite ? En 2011, peu après le massacre en Norvège de 77 personnes par Anders Breivik, Le Monde dénonçait le site de « géopolitique » Dreuz (ex Drzz), qui "mêle islamophobie, ultra-sionisme, et théories néoconservatrices". Petit échantillon des performances de Taguieff : En 1997 sur France Inter il déclarait « Deux millions de musulmans en France, ce sont deux millions d’intégristes potentiels. » Pour connaitre l’ensemble de "l’oeuvre" du théoricien, lire : Pierre-André Taguieff, le Néo-Con Lajoie. Sur le site de BHL, on constate qu’il accueille régulièrement Taguieff dans ses séminaires. Comble de l’ironie quand on sait que BHL est membre du conseil de surveillance du Monde !
Également très présent sur le site de BHL La Règle du Jeu, on retrouve Mohamed Sifaoui, contributeur hyperactif pour Charlie Hebdo et la revue Prochoix de Caroline Fourest. Sifaoui a participé à la revue néoconservatrice "Le meilleur des Mondes". Ce magazine est le porte-voix du "Cercle de l’Oratoire". Sifaoui publia sur son blog en 2005 « Fitna et Obsession », film de propagande du député d’extrême droite néerlandais Geert Wilders qui juxtapose des images d’attaques terroristes avec des versets du Coran. Cette production délibérément raciste fût initialement présentée par Sifaoui avec la mention « à voir et à revoir ». (Le parti de Geert Wilders est un allié du FN). Vous pouvez apprécier Ici et ici l’intégrale des performances de Sifaoui. Des prestations qui dans le domaine de la désinformation xénophobe n’ont rien à envier aux slogans diffusés par les partis d’extrême droite.
Extrême droite et néocons : « la prière de rue », un choix lexical abreuvé de sous-entendus insidieux.
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Après avoir installé dictateurs et nazis en Amérique du sud, les faucons attisent les tensions en Europe
Marine Le Pen a pris pour habitude de comparer les "prières de rue" des musulmans à une "occupation", tandis que selon Caroline Fourest, les "prières de rues" provoquent "l’exil" de certains français vers le Canada. Sur ces sujets, Sébastien Fontenelle réagissait en décembre 2010 dans un article intitulé Suivant Que Vous Serez Le Pen Ou Finkielkraut…, un billet qui indique précisément la symétrie de deux mondes qui malgré quelques tacles de temps à autre désignent en permanence la même cible. Le fondamentalisme musulman est un autre sujet dont les néocons et les extrêmes se disputent le fond de commerce. Ainsi dernièrement Charlie Hebdo a créé un compte sur Youtube afin de mettre en ligne plusieurs vidéos sur le thème de la conversion d’un français au Djihad en Syrie. La chronique s’intitule Le jihad par Abdelkader ben Charmouta : "Le complot juif". Au-delà de son mauvais goût, cette production exprime clairement le "deux poids deux mesures". Une fois de plus l’équipe de Charlie Hebdo ironise sur l’antisémitisme de certains musulmans. En revanche le courage est totalement absent quand il s’agit de dénoncer les agissements des nazis de Kiev. Charlie Hebdo : parler d’Odessa et des nazis de Kiev ? Pourquouâââ ?… Inutile de revenir sur la prestation plus que médiocre de Charb, le directeur de la publication de Charlie, et du dessinateur Luz. On trouve d’ailleurs
Reagan, BHL, Le Pen, une histoire entrecroisée et mal assumée
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Le Pen et Reagan, photo issue du tract de campagne de 2007, Marine Le Pen dirige sa campagne prônant le "Choc Libéral"
Lors de la campagne présidentielle de 2012, Marine Le Pen dénonce la "dictature bancaire". L’une des caractéristiques de Mme Le P​en est d’être toujours très indulgente avec le passé du FN dont elle s’emploie à faire oublier la genèse. A l’exception du FN, tout le monde y passe. Elle accuse l’ensemble de la classe politique d’être soumise aux marchés financiers.
Friedman qui préconisait la privatisation et la déréglementation des marchés, une philosophie du "laisser faire" qui à entraîné le Monde dans ce que Marine Le Pen appelle la dictature bancaire. Aujourd’hui, JM Le Pen essaye de minimiser autant que possible cet épisode reaganien qui était, à l’écouter (ici), circonstanciel à l’histoire, en réaction à la France socialiste. Cependant les faits sont têtus, Ronald Reagan fut élu en 1980 et prit ses fonctions 20 janvier 1981 – François Mitterrand sera lui investi le 21 mai 1981 donc bien après les prises de positions ultra-libérales de Le Pen. Dès sa prise de pouvoir, Reagan, décidé à abattre le régime sandiniste légitime du Nicaragua, autorise la CIA dirigée par William Casey à recruter et à appuyer par une assistance militaire et financière une guérilla d’extrême droite du Nicaragua : les Contras.
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1981, Reagan finance l’extrême droite au Nicaragua : 50 000 morts, soutenus par BHL, Glucksman, Revel, etc.
Cette politique entraînera une guerre civile qui durera 10 ans et fera plus de 50 000 morts. Reagan fut le boucher de mon peuple, par Miguel D’Escoto. En 1985 Bernard Henri Levy signent une pétition pour encourager Reagan à continuer à soutenir les Contras au Nicaragua. (Parmi les autres signataires nous retrouvons quelques néocons notoires : André Glucksmann, Pierre Rigoulot, Jean-François Revel). 1985 est l’année ou Jean-Marie Le Pen écrit : Pour la France. Programme du front national. Pour lui : «  il faut ramener l’État à son rôle, désétatiser l’économie et supprimer les carcans bureaucratiques ; et pour réussir, il faut valoriser l’initiative individuelle, l’entreprise et le profit. L’État n’est pas une institution destinée à faire le bonheur des hommes mais à assurer la survie de la nation. Il faut diminuer le nombre des fonctionnaires et proclamer la liberté de l’embauche et du licenciement ».
Un programme économique similaire à celui instauré au Chili par le dictateur Augusto Pinochetqui renversa avec l’aide de la CIA le président démocratiquement élu Salvador Allende afin de le remplacer par une junte militaire. Mais à cette époque, JM Le Pen expliquait que les criminels soutenus par le pouvoir américain tels que Franco et Pinochet méritaient son estime et même son admiration.
L’Espagne bloque les investigations sur les crimes commis sous le régime de Franco et Pinochet échappe à la justice.
Les Djihadistes, oui mais à qui la faute ?
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BHL fait de fausses images en Libye
Bachar el-Assad vient d’être réélu. Pas vraiment une surprise : Déjà en juin 2013 selon le journal américain de l’Illinois World Tribune, un rapport fuité de l’OTAN indiquait que la population syrienne soutenait Bachar el-Assad… à 70 %. Et en décembre 2011, la Conférence de Doha voulant à 92% à la destitution d’Assad… regrettait déjà à demi-mots des scores de popularité supérieurs à 50%. Pourtant, depuis maintenant plusieurs années, la grande majorité des hommes et femmes politiques ainsi que la presse "OTANisée "nous rabâchent à longueur de temps que le régime d’Assad est sanguinaire et qu’il massacre son peuple à grande échelle par l’intermédiaire de son armée et de ses services secrets. D’ailleurs, en résumé pour Laurent Fabius : « Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre », et pour BHL « Bachar al-Assad est le prochain sur la liste », sans oublier… Nicolas Sarkozy qui réclame également une intervention en Syrie. Voila donc un petit condensé qui éclaire sur les aspirations belliqueuses de la classe politico-médiatique néocon française, les mêmes "bienfaiteurs désintéressés" qui ont permis l’instauration de la charia en Libye, simple ajustement sans doute avant l’installation… de la démocratie ?
La vérité est qu’en 2014, d’après le Brookings Doha Center Report, la Syrie compte de 100 000 à 120 000 djihadistes, répartis en un millier de formations combattantes. Une situation désastreuse dénoncée par Robert Fisk, le grand reporter et correspondant au Proche-Orient pour le journal de référence britannique The Independent. En substance Fisk écrit : "le Qatar et l’Arabie Saoudite arment et financent les rebelles en Syrie, les Saoudiens répriment leur propre minorité chiite tout comme ils veulent maintenant anéantir la minorité chiite alaouite en Syrie. Et nous croyons vraiment que l’Arabie Saoudite veut instaurer la démocratie en Syrie ?" Autre journaliste arabophone ayant fait ses preuves dans le domaine de l’investigation, Bahar Kimyongür, le journaliste et militant turco-belge, est longuement revenu à la RTS (télévision publique suisse), sur l’enrôlement des jeunes Belges dans les mouvements djihadistes qui accumulent les actes de barbarie en Syrie. Des jeunes qui agissent finalement dans la droite ligne de la politique belge, confortés par le positionnement d’un autre allié de l’Occident : la Turquie, qu’il décrit comme une véritable base arrière du terrorisme. Bahar Kimyongür sur les djihadistes européens.
Que nous diront les néocons si la Syrie bascule dans l’intégrisme ?
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Attentat de Bologne : 80 morts 200 blessés faussement attribué aux communistes, c’est en fait l’extrême droite aidée de Gladio
Retour vers le futur ? En novembre 2011, Caroline Fourest nous expliquait qu’il était salutaire de défendre les intégristes djihadistes infiltrés en Libye. Dans le journal de France 2, elle déclarait sans aucune réserve : « Bien sûr que sur le sol, il y a des gens qui étaient intégristes, djihadistes même, eh bien il fallait les défendre quand même, parce que nos principes d’universalisme nous font refuser la dictature. Et puis la situation n’est pas la même en Tunisie et en Libye. En Libye, c’est un pays tribal, où l’islam est probablement la seule chose qui aujourd’hui peut faire une nation, et honnêtement, je crois qu’ils ne peuvent qu’en passer par là. ». Trois ans après les recommandations de Caroline Fourest, « L’Humanité.fr » nous propose un article détaillé au titre évocateur : Libye, un pays otage… des milices. La Libye semble plus que jamais bien loin d’un Califat islamique, et bien plus proche d’un État mafieux vivant du pétrole et de trafics en tous genres. Ses réseaux bénéficient sans doute aussi de la logistique de l’OTAN qui les manipule comme elle le fit avec les réseaux d’extrême droite GLADIO en Italie et en Allemagne dans les années 70 et 80, afin de diaboliser le communisme en manipulant l’extrême gauche pour lui faire commettre des attentats sanglants comme celui de la gare de Bologne.

Récapitulons

Chez les néocons, l’indignation est faussement morale, la contradiction est une marque de fabrique, et la pensée par l’amalgame est une prérogative. On peut dire qu’ils se trompent tout le temps et donc leur crédibilité est proche de zéro. (BHL trébuche, Fourest pas crédible à 96,5%, Sifaoui, l’étrange informateur). Cependant ne nous trompons pas, leur capacité de nuisance est totale. Omniprésents dans tous les médias, ils ont réussi à "ultradroitiser" une grande partie des esprits par une méthode simple mais très efficace : le martèlement en boucle de messages xénophobes et guerriers.
A l’instar des néoconservateurs américains et de l’extrême droite européenne, ils ont fait le choix du tri sélectif, ne retenant que les aspects les plus caricaturaux de l’islam. Et cette campagne de diabolisation des musulmans est savamment orchestrée par des instances supérieures. En 2010, WikiLeaks révélait un document de la CIA marqué « confidentiel, non destiné aux regards étrangers ». Ce mémo proposait des stratégies pour manipuler les opinions publiques européennes, particulièrement la France et l’Allemagne. Parmi les propositions, une campagne sur le sort des femmes afghanes auprès de l’opinion publique française. Le document est consultable ici : Un document de la CIA révèle des plans pour manipuler l’opinion publique européenne. Ce fut du "tout bénéfice" pour l’extrême droite. Et cette distorsion de la réalité a sans nul doute profité à ces thèses en leur offrant une tribune permanente.
Le journaliste du Monde Diplomatique Alain Gresh résume parfaitement cette lancinante « menace islamique ».
Le paradoxe néocon : des islamophobes complices de la nébuleuse islamique
En géopolitique, les sergents néocons français cautionnent le contenu quasi intégral de l’agenda qui fut défini par les faucons de l’administration de George Bush : Le Général Wesley Clark a dénoncé à 3 reprises cet agenda qui comprenait l’invasion de 7 pays : Irak, Lybie, Liban, Somalie, Soudan, Syrie et Iran. Les nouveaux conflits ont vu l’émergence d’une multitude de groupes fondamentalistes, par exemple en Syrie le Front al-Nosra qui est un mouvement djihadiste affilié à Al-Qaïda. Il y a un an, l’ex-membre d’Al-Qaïda Sheikh Nabil Naiim affirmait "La CIA finance Al-Qaïda en Syrie". Nabil Naiim ne fait que corroborer ce que nous savons depuis longtemps. Déjà en 2009 Hillary Clinton avouait que les États-Unis "avaient crée Al-Qaïda" dans le but selon elle de "combattre les Russes". Ce type d’alibi n’est pas nouveau.
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La CIA et la MI6 soutenait GLADIO un réseau armé d’extrême droite "pour lutter contre le communisme"
Il fut également avancé pour justifier en Europe les réseaux Gladio et Stay-behind, une autre forme de terrorisme sous licence américaine qui s’est appuyé sur des fascistes italiens et des ex-nazis allemands pour diaboliser le communisme (déjà) par des attentats sanglants. Voir le réseau Gladio – Armée secrète d’Europe et les réseaux Stay-behind.

Conclusion

Cet éventail de stratégies monstrueuses aux multiples effets pervers est aujourd’hui sur le point de plonger toute une partie du monde dans le véritable péril islamique, celui impulsé par ceux qui prétendent l’affronter. Irak : les insurgés islamistes se rapprochent de Bagdad. Nous pouvons sans trop prendre de risques affirmer que ces derniers évènements qui détériorent l’image des musulmans sont du pain béni pour l’extrême droite en Europe. En 2013, 74% des Français jugent que l’islam est une religion "intolérante". Voilà où nous ont conduit les adeptes du Choc des civilisations. Enfin, ce bref tour d’horizon nous amène à penser que promoteurs du chaos d’aujourd’hui, ces sergents du néoconservatisme sont peut-être – si nous les laissons faire – les VRP de la tyrannie de demain.
En post-scriptum nous vous conseillons de parcourir la cartographie des néocons.
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