L’influence des lobbies sur la politique internationale…(Les moutons enragés)
L’influence des lobbies sur la politique internationale…
14 août, 2014 |
Posté par voltigeur |
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On ne sait trop qui se cache derrière ce mot, pourtant ce
sont ces lobbies qui jouent les marionnettistes pour que tout aille
dans leurs sens. Ces lobbies n’ont qu’un objectif, l’argent et le
pouvoir. Tout est bon pour atteindre leurs buts, même l’illégalité.
L’article que je vous propose, fait le point sur leur influence, avec
leurs différences, et les moyens qu’ils emploient. Pour la
compréhension, l’article est reproduit en entier, il est long mais vous
saurez apprécier le travail de Thierry Brugvin. (
Article de 2009) Ne vous privez pas de vérifier tout ce qui est écrit, vos avis sont les bienvenus.
Des actions non démocratiques à l’illégalité
Au sein de ces différentes organisations, sous couvert
d’un discours sur la « bonne gouvernance », les dirigeants libéraux
privatisent les instances démocratiques en privilégiant le dialogue avec
les entreprises au détriment des peuples, de leurs représentants, des
ONG. Ces différents mécanismes sont mis en œuvre notamment par des
pratiques de lobbying non démocratique, mais qui restent pour une large
part légales. Cependant, il y a un autre champ qui lui est encore moins
analysé, il s’agit de la dimension illégale des pratiques des lobbies
nationaux et internationaux. Ce sont donc les différentes formes
lobbying politique et économique non démocratique, inégale et aussi
illégale que nous allons analyser dans cet article. Nous présenterons
donc les différents types et formes d’actions des lobbies, certains
réseaux les lobbies, la proximité des lobbies d’extrême droite et des
élites internationales et enfin la puissance des lobbies industriels à
l’ONU.
LES DIFFERENTS TYPES DE LOBBIES
« La polysémie de l’expression est encore renforcée par l’utilisation
de termes souvent interchangeables, comme « groupes d’intérêt » [1], «
lobbies », et groupes de pression [2]. (Grossmann, 2005 : 6) [3].
Certains auteurs tel Grossman, qualifient indifféremment de lobbies, les
représentants des entreprises, les syndicats patronaux, les syndicats
de salariés, ou les associations. Mais nous écarterons ces dernières
ainsi que les syndicats de salariés, de cette définition et nous
qualifierons leurs activités de plaidoyer associatif ou syndical, car
les intérêts défendus sont d’une autre nature.
Parmi les groupes exerçants une activité de lobbying, il faut y
ajouter aussi de nombreux bureaux d’études (CEPS, EPC), de cabinets de
conseils, d’agences de relations publiques ou d’affaires publiques, car
certains travaillent et sont financés par les transnationales, afin
d’exercer une influence sur les décisions des élus politiques.
Le lobbying participatif
Le lobbying participatif consiste à entretenir des contacts étroits
avec les personnels politiques, individuellement ou dans le cadre de
groupes de travail, au prétexte de les assister dans leur tâche
législative ou décisionnelle. Ainsi, ils en viennent souvent à rédiger
des lois, qui sont ensuite votées par les élus politiques, ce qui
épargne probablement du temps et du travail à ces derniers, mais nuit à
l’indépendance des pouvoirs publics. Au plan mondial la BRT – (US
Business Round Table-Table ronde des hommes d’affaire américains) est un
des plus puissants lobbies. Il a été crée en 1972 et compte les PDG
d’environ 200 transnationales, dont 37 des 50 des plus importantes
entreprises des Etats-Unis selon le classement de la revue Fortune. Au
niveau européen, un des plus puissants est l’ERT (European Round Table),
fondé en 1983, il était consitué de 45 « capitaine d’industries »,
dirigeants de transnationales européennes. Parmi les firmes représentées
on comptait dans les années 80, BP, Fiat, Nestlé, Nokia, Philips,
Renault, Shell, Solvay, Total, Unilever… Parmi les membres qui sont
membres de l’ERT, ou qui y ont appartenu, il y a notamment : Thierry
Breton (France Télecom), Antony Burgmans (Unilever), Thierry Desmarest
(TotalFinaElf), Bertrand Collomb, (Lafarge et président du Conseil des
affaires pour le développement durable (WBCSD), de 2003 à 2005 et il
finance l’ONG WWF à hauteur de 1 million d’Euro par an), Louis
Schweitzer (Renault), Peter Sutherland (BP et ancien Dirigeant du Gatt,
président d’honneur de la commission Trilatérale)… (Balanya, 2005 : 58).
Les chiffres varient mais la Commission Européenne évaluait à 3000
les lobbies en relation avec elle, en 1992, en 2003 Greenwood (2003) [4]
en dénombrait autour de 1500 (mais il y intégrait les associations et
les syndicats). Leurs nombres dépassent donc très largement celui des
députés européens. En 2008, Bruxelles comptait à présent 15 000
lobbyistes [5] selon Siim Kallas, le commissaire européen chargé des
affaires administratives, d’audit, et de fraude. Certaines sources
estiment qu’il y aurait jusqu’à 20 000 (European Agenda, 04/2008 : 17)
26.Kallas estime par ailleurs que l’activité des lobbies et des 2 600
grands groupes d’intérêt qui disposent de bureaux dans la capitale
européenne draine un budget « de 60 à 90 millions d’euros » (Kallas,
2008). Or, selon l’estimation de Roberta Baskin, directrice de l’ONG
Centre for Public Integrity, à Washington les groupes de pression
disposent de bien plus encore, car ils chaque année, ils reçoivent
quelque 2 milliards de dollars (Baskin, 2008) [6].
Le lobbying idéologique
Il s’agit de l’action des groupes de réflexions, des think tanks,
telle l’institut Thomas More en France, ou la Société du Mont Pèlerin à
l’étranger dont était membre Hayek et qui est a été à l’origine de
l’essor du néolibéralisme. Ils ont pour but d’exercer une influence
l’idéologie, pour qu’elle devienne hégémonique comme l’explique Gramsci.
Fukuyama a ainsi tenté de persuader le monde que le capitalisme était
la fin de l’histoire.
Les lobbies mixtes : privés et publics (associations professionnelles » ou de « cercles)
On les qualifie aussi « d’associations professionnelles » ou de «
cercles », car elles réunissant des élites économiques et politiques. Au
plan international il y a notamment les rencontres de Davos, les
Bilderberg, la Trilatérale et au plan national par exemple, club de
l’horloge, le club Vauban, le Siècle…. Ce dernier à été créé en 1944. En
sein s’y rencontrent les élites médiatiques, politiques et économiques
françaises, tel Alain de Pouzilhac (Havas), Serge July (Libération) ou
Patrick Poivre d’Arvor (TF1). Du côté des élites économiques on trouve
notamment Bébéar (ancien PDG d’AXA), Maurice Lévy (Publicis), Jean-Marie
Messier (ancien membre), Louis Schweitzer (président du conseil
d’administration de Renault), Ernest-Antoine Seillière (ancien président
du MEDEF)· Ce « cercle », compte des élites politiques de gauche (Alain
Fabius, Martine Aubry, Lionel Jospin) et de droite (François Bayrou
(Modem), Jean François Copé, Rachida Dati) (La république de lettre,
01-2008) qui sont donc amenés à se rencontrer et à partager leurs idées,
lors de réunions hebdomadaires à Paris. Il se crée alors une sorte de
fraternité des élites, une certaine connivence idéologique et une «
pensée unique » en quelque sorte.
Le lobbying co-gestionnaire ou la privatisation de l’intérêt général dans les pouvoirs publics
On peut éventuellement qualifier la délégation de service public
comme une forme de lobbying. En effet, c’est une perte de l’intérêt
général et collusion d’intérêts, entre le secteur privé et le publique,
dans régulation déléguée aux acteurs privés par les pouvoirs publics
(secteurs des industries d’armement, aérospatiales, de la gestion de
l’eau, de l’électricité…).
Le plaidoyer associatif : Bingos, Gongos et associations civiques
On devrait peut être plutôt qualifier le lobbying associatif de
plaidoyer associatif, pour le distinguer de celui des entreprises. On
peut distinguer trois grandes formes d’associations exerçant une
activité de plaidoyer :
a) les BINGOS : ce sont les Bizness No Governemental’s Organizations,
organisations à vocation économique mais pas lucratif (MEDEF, UNICE…
B) les GONGOS : ce sont les GOvernemental’s No Governemental’s
Organizations, organisations vivant en grande partie des subventions
publiques. À ce titre, elles sont plus ou moins indépendantes.
D) les associations citoyennes (ou civiques) : elles doivent avoir un
intérêt public et général vers les plus défavorisés ; être à but non
lucratif ; ne pas représenter des acteurs économiques ou étatiques; être
indépendantes économiquement vis à vis de ceux qu’elle entend réguler,
contrôler et surtout. Mais le critère qui leur donne le plus de
légitimité pour représenter l’intérêt général et qui est le plus
objectif pour les différencier des deux autres types d’associations est
le nombre de leurs adhérents.
Certaines associations (ONG) de dimension internationale (OXFAM, le
CICR, le WWF, Greenpeace) disposent des capacités financières pour
rémunérer des lobbyistes à titre permanent ou à temps partiel pour
intervenir dans les instituions internationales afin défendre leurs
revendications.
LES DIFFERENTES FORMES DE LOBBYING
Les relations de proximité entre les acteurs économiques avec les gouvernements
Les élites économiques rencontrent souvent les élites politiques.
Durant ces rencontres, ils parlent autant de politique que d’affaires,
c’est donc des moments propices pour communiquer leurs idées politiques.
En plus de leur image forte liée à leur puissance économique, ces
dirigeants pèsent directement sur les décisions des dirigeants
politiques, car en échange de leurs prêts, ou investissement, ils sont
en situation de les assortir de conditions politiques (plus de
libéralisme: moins d’impôts, de réglementations…). Lorsque le
milliardaire Waleed Bin Tatal a rencontré Jacques Chirac en 2005, il a
fait un don de 100 millions de $ au musée du Louvre, pour développer les
arts islamiques (M6, 2005) [7].
Le pouvoir des propriétaires des grandes banques vis-à-vis des élus politiques
Les banques et les propriétaires des grandes banques
(Rockefeller, Rothschild, Morgan…) représentent un des pivots du pouvoir
mondial. D’une part parce que ces propriétaires disposent de sommes
énormes : Le magazine Forbes décomptait 1125 milliardaires en 2008.
(Kroll, 2008) [8]. Ceci leur permet d’acheter potentiellement
absolument, tout ce qui peut servir leur objectif de puissance:
entreprises, médias, biens divers. Mais de plus, ils ont la capacité de
corrompre les dirigeants politiques, qui sont susceptibles de se
laissent soudoyer.
Exploiter grâce à la menace des dirigeants politiques
Il existe plusieurs formes de menaces exercées par les dirigeants
d’entreprises privés pour obtenir des lois servant leurs intérêts. Il y a
notamment la menace de retrait des capitaux investis dans les
entreprises ou dans les marchés financiers nationaux. Certains
dirigeants d’entreprise influents, expriment parfois, leurs désaccords
catastrophés : nous allons tous faire faillite ou perdre des marchés,
cela va créer du chômage… Ce qui influe grandement sur les élus
craignant de ne pas être réélus par leurs électeurs déçus.
Il y a ensuite les menaces de délocalisation, de lock out (même si on
le fait relativement peu dans la pratique). Parfois la menace de
délocalisation est utilisée aussi par les dirigeants politiques qui
savent que les délocalisations vers les PED ne représentent qu’une
danger mineur, proportionnellement à la hausse de la productivité, ou
aux importations européennes (Wood, 1998) [9].
Le soutien des Etats aux intérêts des grands capitalistes
L’Etat sert les intérêts des ETN, notamment pour des raisons
d’indépendance énergétique nationale. M. Dominique Perreau, directeur
des affaires économiques et financières au ministère des Affaires
étrangères a déclaré que généralement “le ministre des Affaires
étrangères use de son influence pour défendre les projets des compagnies
françaises car l’Etat doit veiller à la sécurité des approvisionnements
en pétrole et gaz naturel” (Aubert, 1999).
A l’ouverture, le 27 août, de la XVIe conférence des ambassadeurs de
France, le président Nicolas Sarkozy a nettement réorienté l’aide au
développement “pour soutenir en priorité le secteur privé » affirme-t-il
(Glaser, 2008). Comment souvent avec N. Sarkosy, il affirme tout haut
et de manière décomplexée ce qui se passait autrefois dans l’ombre. A
cette même conférence
.
Son secrétaire d’Etat à la coopération, Alain Joyandet, (qui est
aussi un ancien dirigeant d’une entreprise de presse) lui emboîte le
pas, il « n’attend plus que le feu vert du Conseil d’Etat pour devenir
le vrai patron de l’Agence française de développement (AFD), la tirelire
de la politique africaine. Il a d’entrée de jeu déclaré qu’il n’avait
pas peur d’être confondu avec le secrétaire d’Etat au commerce extérieur
(…). Alain Joyandet a en outre proposé aux dirigeants d’entreprise de
les informer en amont des projets qui seront financés par l’aide
française. Ils seront également associés à un nouveau “comité des
engagements” et – à condition qu’ils ne viennent pas danser au “bal des
pleureuses”, selon l’expression du ministre -, ils bénéficieront d’un
soutien politique (…) » (Glaser, 2008) [10].
Les présidents de la république jouent aussi le rôle de VIP pour les
grandes transnationales de leur pays. Chirac était accompagné de
plusieurs PDG, lors de son voyage en Chine, en octobre 2006. Nicolas
Sarkozy fit de même et a ramené pour 20 milliards d’euros de contrats
pour les entreprises françaises, lors de son voyage en Chine en
2007(Les Echos, 26:/11/2007) [11].
Une large partie du soutien de la cellule africaine de l’Elysée, vis à
vis des dictateurs, des guerres, des déploiements de l’armée française,
etc. vise à protéger les intérêts des entreprises françaises.
Les gouvernements et les ministères sont parfois doublés par des
officines parallèles. C’est le cas du réseau Foccart, travaillant pour
Elf, qui dirigeait en sous main tout la politique africaine de la
France. Le soutien de l’Etat aux transnationales renforce leur capacité
d’exploitation légale et illégale. La cellule africaine de l’Elysée, le
Ministère des Affaires Etrangères, de l’identité nationale et de la
coopération… qui devraient normalement fonctionner dans la légalité ne
respectent pas toujours l’Etat de droit. Par exemple, les observateurs
du ministère de la coopération qui ont cautionné les élections truquées
au Tchad en mai 2006 (Survie, 2005) [12].
S’allier les services d’un élu grâce aux commissions et rétro-commissions
Les commissions sont illégales lorsqu’elles ne sont pas déclarées et
que par conséquent elles échappent aux services des impôts des pays
concernés. Les commissions et rétro-commissions sont aussi illégales
lorsqu’elles rémunèrent un élu ou un administrateur des pouvoirs
publics, afin de biaiser un appel d’offre. Cela peut permettre de
formuler l’appel d’offre en le l’orientant pour privilégier un candidat,
pour obtenir un contrat, au détriment d’autres concurrents ou de
l’intérêt des pouvoirs publics de sa nation. A travers ce mécanisme
l’acheteur, les intermédiaires et le vendeur s’enrichissent au détriment
des pouvoirs publics et des populations, qui paient le coût de la
surfacturation.
Loik Le Floch Prigent, affirme lui-même dans un livre intitulé
“Affaires Elf, affaires d’Etat” (2001), faisant le bilan de son procès,
que “l’activité industrielle classique s’accompagne nécessairement de
mécanismes qui permettent le financement d’opérations opaques (…). Au
sein du groupe (Elf) qui fait deux cents milliards de francs de chiffre
d’affaires par an, le volume de ces opérations (occultes) varie de trois
cents à huit cents millions de francs). (…) Elf dépensait notamment ces
fonds pour obtenir “des permis de forage” dans les pays ou la société
n’était pas encore implantée.
L’ensemble de ces commissions versées aux officiels du pays, via des
intermédiaires, était d’un certaine façon le prolongement de la
politique étrangère de la France, notamment dans les pays africains et
c’est la raison pour laquelle le président d’Elf en informait la
présidence de la république (française), ainsi que les ministres des
Finances et du Budget” (Prigent, 55-56) [13]. “Disons que le président
d’Elf est à la fois le président d’une société pétrolière et ministre
bis de la Coopération. Et c’est justement parce ce que cette société
avait un objet politique et diplomatique en Afrique qu’elle a de tout
temps financé les services secrets (…). Elf a servi au financement du
parti gaulliste, et a même été créé pour ça…” (…). Puis ce fut le tour
du parti socialiste. Certaines de ces affaires ont défrayé la chronique
judiciaire (affaire Dumas, Deviers Joncourt, Sirven, Elf Thomson, avions
renifleurs, affaires des frégates, etc.). (Prigent, 2001 : 54-55 et
63-64). “L’ensemble de la classe politique savait qu’Elf faisait du
financement politique”. Les rétro-commissions servaient “à mettre sous
influence celui qui les percevait. Au cas où… Au cas une affaire comme
l’affaire Elf leur péterait à la figure. Si tout le monde se sert du
gâteau, plus personne ne plus rien dire.” (Prigent, 2001, 66-67).
Dans le Figaro et le Parisien, les représentants de l’Elysée ont
réagi aux déclarations de Loik Le Floch Prigent de mai 2001, en
affirmant qu’à présent le système avait changé depuis 1995. Cela
confirmait donc le fait ce système avait bel et bien existé et donc que
l’Elysée en avait bien eu connaissance, sans y mettre fin. On le voit,
les intérêts des Etats, siègant notamment au sein des la Banque
Mondiale, sont fortement liés à ceux de leurs grandes entreprises
transnationales. Car il en va des intérêts nationaux, tels qu’ils sont
envisagés par les gouvernements nationaux et les partis politiques
dominants. Il s’agit d’une lutte politico-économique entre Etats via
leurs entreprises, pour s’assurer entre autres, une indépendance
énergétique et se disputer les parts du marché mondial. C’est pourquoi
les pouvoirs publics nationaux et organisations internationales où
elles siègent, sont relativement peu regardant sur les pratiques des
entreprises qu’elles subventionnent.
S’appuyer sur les transnationales pour contrôler un Etat
Les Etats utilisent aussi leurs entreprises (ou certaines ONG) pour
asseoir leur influence. En fait, les transnationales et les Etats
s’appuient souvent l’un et l’autre, dans le cadre d’un échange
réciproque.
Elf-Total va tenter de contrôler les pays visés. Pour cela ces
dirigeants vont entreprendre différentes actions illégales ou
anti-démocratiques: corruption des dirigeants politiques,
co-organisation de scrutins truqués, financement de polices politiques,
de gardes dictatoriales… Dans le cadre la guerre froide, Elf-Total
servira au gouvernement, comme instrument pour éviter la propagation du
communisme. Ainsi, des firmes françaises, telle Elf-Total chargée
d’approvisionner la France en matières stratégiques, sont investies par
les services secrets. De plus Elf-Total a aussi largement utilisé les
services secrets et le lobby militaire pour aboutir à ses fins
(Verschave, 2003) [14].
Lorsque les dirigeants nationaux, tel Reagan, Bush, De Gaulle,
Chirac, Mitterrand ou Sarkozy, disent parfois servir la défense de la
grandeur nationale, c’est avant tout pour s’assurer à leur nation, un
pouvoir d’influence dans les négociations internationales (diplomaties,
institutions internationales. La France a ainsi réussi à placer Pascal
Lamy à la tête de l’OMC le 1er septembre 2005.
De même la promotion de la langue nationale (la francophonie) est
utilisée comme un instrument hégémonique et commercial. En effet, plus
une langue est parlée dans le monde, plus l’influence politique et
commerciale du pays peut s’accroître. Enfin, un des buts de la
néo-colonisation est aussi de conserver un cortège d’États clients (un
réservoir de votes) permettant à la France d’occuper une position
importante dans les institutions internationales, tel l’ONU.
LES RESEAUX LES LOBBIES ET LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES :
UN DES NOMBREUX LEVIERS DE LA GOUVERNANCE
Les associations professionnelles contribuant à l’élaboration des politiques internationales
Les associations professionnelles (lobbies) exercent une influence
parfois plus puissante sur les élus, que les électeurs eux-mêmes. En
effet, de par leur position sociale, “ leur capital économique, social,
culturel, symbolique “, tels que les définit Bourdieu, certains de ces
individus, groupes ou lignées, influencent de façon plus ou moins
indirecte, une part des décisions politiques et économiques
internationales. Quelques-uns sont des leaders politiques de premier
plan. Mais la plupart d’entre eux sont généralement inconnus du grand
public, bien qu’ils occupent des postes hauts placés dans le secteur
professionnel ou politique. Parmi, ces différentes organisations ont peu
citer parmi les plus connus: CFR, Trilatérale, Bilderberg, WBRound
Table, Bohemian Grove, Skulls&bones… Or ces réseaux exercent une
influence parfois plus puissante sur les élus que les électeurs
eux-mêmes.
Gramsci (1975) a souligné le rôle des intellectuels dans l’hégémonie
idéologique et la puissance des think thanks. Ces derniers sont des
sortes de club de réflexion qui diffusent des idées. Les think thanks
les plus influents, actuellement mettent la puissance de leurs idées et
leurs meilleurs intellectuels au service de l’idéologie, des politiques
des classes dominantes. Le sociologue français, Michel Crozier a ainsi
réalisé, avec Samuel Huntington, un rapport en 1975, pour la
trilatérale (Crozier) [15] .
Les dirigeants de la CCI, tel Maucher, ceux de l’ERT, et, des ETN
telles Nestlé, Shell ou Unilever participent régulièrement aux
rencontres de Davos et du groupe Bilderberg (Balanya, 2005). C’est dans
ces lieux où se forgent les idées néo-libérales au plan mondial que ces
derniers se réunissent tous les ans (Gill, 1990 : 127).
Le groupe Bilderberg, fut créé en 1954, grâce à un cofinancement de
Unilever et de la CIA. Selon le politologue Stephen Gill, Il a pour but
“d’encourager des discussions ouvertes et confidentielles (…) entre les
nations de l’axe atlantique” (Gill, 1990 : 127) [16] en particulier les
Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest. Selon un ancien délégué du groupe,
le consensus élaboré au sein de ce forum sert de base à l’évolution des
politiques internationales. Bilderberg “compose la toile de fond des
politiques qui sont mises en place par la suite. Ainsi, le Forum
économique mondial à Davos en février, les rencontres Bilderberg et du
G8 en avril-mai et la conférence annuelle du FMI et de la Banque
Mondiale en septembre. Une sorte de consensus international émerge (…).
Ce consensus devient la toile de fond des communiqués du G8; il inspire
le FMI lorsqu’il impose le programme de réajustement à l’Indonésie, et
la politique que le Président américain propose au congrès” (Armstrong,
1998) [17].
David Rockefeller fut le fondateur du Bilderberg, puis de la
Commission Trilatérale. “Ces deux lobbies sont les véritables
architectes de la mondialisation néo-libérale” selon M. R. Jennar (2005)
[18]. D. Rockefeller a déclaré à Newsweek international, “quelque chose
doit remplacer les gouvernements et le pouvoir privé me semble l’entité
adéquate pour le faire” (Rockefeller, 1999). “Ce même personnage avait
déclaré huit ans plus tôt devant la Commission Trilatérale: la
souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers
est préférable au principe d’autodétermination des peuples” (Jennar,
2005 : 17). En effet, ces derniers sont considérés par certaines élites,
tels les certains experts de la gouvernance européenne comme
“ignorants, émotifs et versatiles, comme nous le rapporte Hermet (2003 :
16) [19]. C’est donc, pour leur éviter de commettre des erreurs nuisant
à l’intérêt du peuple lui même, que les élites proposent d’ériger la
gouvernance, par les seuls experts et les élites économiques et
politiques.
La vision de Nietzsche illustre bien celles de certaines élites, tel
Rockefeller. Pour Nietzsche, la démocratie est un fléau pour l’humanité,
car elle inaugure le pouvoir de la masse, du peuple ignorant
(Nietzsche, 1976). Spencer, un contemporain de Darwin, considérait que
la loi du plus fort était une loi naturelle, qui devait s’appliquer aux
sociétés humaines. Ne favoriser que les élites est préférable pour le
développement de l’humanité, car c’est le sens de l’évolution naturelle,
la sélection naturelle du plus fort sur le plus faible. Par
conséquent, l’aide sociale, les services sociaux, l’école publique,
sont nuisibles à l’humanité, car ils viennent gaspiller des ressources
nécessaires pour développer les qualités des élites (Spencer, 1889).
[20]
Romano Prodi figure notamment parmi ces élites. En 2006, il dirige
l’Italie, or il a été auparavant membre du comité de direction du groupe
Bilderberg. Avec Pascal Lamy, actuel directeur de l’OMC et autrefois
représentant de l’UE à l’OMC, ils ont à participer aux réunions du
groupe Bilderberg en 2001 et 2003.
Passage régulier d’un statut de représentant d’un intérêt particulier à celui de défenseur de l’intérêt général
Tous les ans, les représentants de BP, Exxon, Shell, Unilever se
rendent à la réunion annuelle du groupe Bilderberg (Balanya : 2005
:292). En 1997, son comité de direction était notamment composé de
Peter Sutherland (ex-directeur du Gatt), du PDG de BP, d’Henry
Kissinger, de James Wolfensohn (ex-directeur de la Banque Mondiale),
d’Etienne Davigon…
Ce dernier illustre l’omniprésence de ces réseaux privés et de ces
élites non-élues dans l’élaboration des politiques internationales par
les pouvoirs publics. Il présidait le Groupe Bilderberg en 1999 et était
membre du comité directeur en 1997 (Balanya, 2005 : 293-292). Il a été
membre de l’ERT (European Roundtable) et commissaire européen à
l’Industrie de 1977 à 1994 (Balanya, 2005 : 68). Ce passage régulier
d’un statut de représentant d’un intérêt particulier à celui de
défenseur de l’intérêt général n’est pas véritablement compatible,
puisque leurs intérêts sont généralement contradictoires.
Quant à la Commission Trilatérale, elle a été créée en 1973, par les
membres du groupe Bilderberg. Selon Stephen Gill, elle a été conçue
comme une structure plus formelle et efficace que le groupe Bilderberg
visant à propager les mêmes idées néo-libérales, c’est à dire celles du
“Consensus de Washington” (Gill, 1990). David Korten ajoute que David
Rockfeller fut aussi le principal instigateur de la commission
Trilatérale, dont il tient la présidence durant les années 80. A la même
époque, il présidait le Conseil pour les relations extérieures (Concil
Foreign Relations (CFR)) qui regroupe des dirigeants d’entreprise des
Etats Unis qui “contrôle plus de la moitié des richesses du pays”
(Korten, 1995) [21].
Parmi les dirigeants les plus connus figurent Jimmy Carter, Bill
Clinton, Georges Bush, Alan Greespan, Paolo Fresco (Fiat), Daniel Jansen
(Solvay), Bjorn Svedberg (Ericsson), Etienne Davignon [22]. Selon
Stephen Gill, les membres de la Commission Trilatérale cherchent aussi à
y déterminer les politiques économiques qui seront adoptées aux niveaux
nationaux et internationaux par les dirigeants politiques. Or, les
entreprises à vocation nationale et les organisations de travailleurs y
sont sous représentées (Gill, 1990). Précisons cependant, que le pouvoir
des réseaux et des lobbies, n’est pas si important que certains
voudraient le penser. S’ils disparaissaient, cela n’aurait qu’un impact
relatif, dans la mesure, ou il ne sont qu’un aspect, parmi une bonne
dizaine d’autres formes de gouvernance non démocratique.
La puissance des réseaux contre la démocratie ?
Après sa victoire aux élections présidentielles, Nicolas Sarkosy
invite au Fouquet’s, un palace parisien, les membres les plus proches de
son réseau. On y trouvait notamment: B. Arnault, Bolloré, Dassault,
Decaux, Bouygues (Parain d’un de ses fils), Desseigne (Barrière),
Bernheim (Generali), Desmarais (Power Corporation), Kron (Alsthom),
Frère (Suez), Proglio (Véolia)… (Chemin, 2005) [23]. De même au mariage
de la fille de Bernard Arnaud, le 22 septembre 2005j, le magasine Paris
Match, rapporte que 6 ministres en exercice étaient présents. Michel et
Monique Pinçon, dans leur livre sur les grandes fortunes, montre que la
richesse ne repose pas seulement sur l’argent mais sur des réseaux
sociaux et un capital de privilèges socioculturels transmis par des
dynasties familiales (2006). Cet aspect dynastique n’est pas sans
rappeler les pratiques de la noblesse et de la royauté. Les privilèges
officiels de l’aristocratie ont disparu pour la plupart (excepté pour
certaines familles royales), mais cette pratique dynastique se perpétue,
au plan social, économique et souvent même sur le plan du sang (mariage
entre nobles).
Parallèlement aux réseaux politiques, on trouve des réseaux
économiques. Par exemple dans les relations entre la France et
l’Afrique, les réseaux les plus influents sont ceux d’Elf-Total,
Bolloré-Rivaud, Bouygues, Castel… Les réseaux religieux et ésotériques
ont aussi leur place. Il y a notamment les groupes catholiques, le
Vatican, l’Opus Dei, la Loge P2…
Le réseau francs-maçons, en France et dans le monde, contribue
parfois à limiter l’impartialité des juges. Le magistrat, Eric de
Montgolfier, a dénoncé certains agissements, puis en janvier 2004, le
magistrat Bernard Bacou décide de saisir lui-même le conseil supérieur
de la magistrature au sujet de doyen des juges d’instruction du tribunal
de Nice, en l’accusant d’impartialité et de solidarité criminelle entre
des prévenus et lui-même. En effet, ce juge était membre des
francs-maçons et jugeait une affaire dans laquelle l’accusé était lui
même membre des francs-maçons. Or un des premiers serments de la
franc-maçonnerie est le serment de solidarité (Etchegoin, 2004) [24]
LA PROXIMITÉ DES RÉSEAUX D’EXTRÈME DROITE ET DES ÉLITES INTERNATIONALES
L’idéologie fasciste: un capitalisme totalitaire
Parmi les hauts dirigeants économiques et politiques mondiaux, on
relève une proportion importante de personnalités favorables aux idées
d’extrême droite (royaliste, fasciste, nazie…). Ces dernières convergent
autour de différents points communs. L’idée centrale repose sur une
vision naturaliste, d’un darwinisme social, d’un monde naturellement
hiérarchisé.
Ce serait donc une erreur de chercher, comme le font les communistes,
à égaliser les conditions des hommes. Ainsi, ils estiment que les
décisions ne doivent pas être prises par le peuple (suffrage universel,
démocratie parlementaire) mais qu’il faut confier le gouvernement aux
seules élites politiques et économiques (les grands capitalistes), car
disposant seuls des compétences nécessaires (Pannekoek, 1998).
Chez les nazis, il a de plus l’idée d’une hiérarchie entre les
races. La race blanche supérieure est élue par Dieu, pour diriger le
monde. D’où la nécessité de la recherche de la pureté du sang (droit du
sang) pour protéger un groupe (dynastie monarchique, race blanche, race
aryenne…), que l’on retrouve dans le noblesse (le sang bleu) et la
monarchie… (Hitler, 1925) [25]
L’influence des réseaux d’extrême droite en France et dans le Monde
Des commissions parlementaires, en Italie, en Suisse et en Belgique
ont mis en lumière l’existence des réseaux Stay Behind (Gladio en
Italie) crées par la CIA après la 2e guerre mondiale, afin d’exfiltrer
les anciens nazis, tel Klaus Barbie, dont les compétences pouvaient leur
être utiles (Erdman, 1991) [26]. Le service action des services secrets
français (le 11e Choc du Sdece) a chapeauté les membres du réseau
Stay Behind français. Ce dernier a longtemps été commandé par le général
Paul Aussaresses, dépendant en fait de l’OTAN, par le biais du colonel
Foccard. Parmi ces membres on retrouve François de Grossouvre (DGSE,
puis conseiller de Mitterand) (Verschave, 2003, 34).
La CIA s’est aussi appuyée sur des sectes à l’idéologie d’extrême
droite (temple solaire avec Joseph di Mambro, Luc Jouret (Agent secret
Belge) (Deloire: 1999) [27]. Le très secret OPC (Bureau pour la
coordination politique) des Etats Unis, dirigea différents réseaux dont
les Stay Behind, provoqua le prise de pouvoir des juntes
latino-américaines (généralement à l’idéologie d’extrême droite),
utilisa les hautes instances franc-maçonnes notamment à travers la la
Loge P2 (dont fit parti Silvio Berlusconi), la mafia, le Vatican
(Ganser, 2007) [28]. Michele Sindona fut le banquier en chef de la Mafia
et aussi le fondé de pouvoir du pape Paul VI. Roberto Calvi prit le
relais avant d’être pendu. L’exfiltration d’Europe de certains agents
fascistes fut réalisée par le Saint Siège, sous la responsabilité de Mgr
Giovanni Battista Montini (le futur Paul VI). Depuis sa création la CIA
entretient des relations privilégiées avec le Saint siège. Après le
dernier Consistoire, ce fut par le biais du Cardinal Avery Dulles, lui
même fils de John F. Dulles (Verschave, 2003 : 37).
Les frères Dulles étant eux-mêmes cousins des Rockefeller, puis John
F.Dulles fut président la Rockefeller Fondation. Il fut directeur dans
les années 30 de la Colidated Slesian Steel Compagny dont l’industriel
nazi Friedrich Flick possédait 66%) (Bureau d’Etudes, 2004) [29].
Pour créer son réseau européen, Allen Dulles s’appuya sur la Grande
Loge Suisse Alpina. Cette loge franc-maçonne élitiste, dont Jacques
Chirac semble être membre (FXV, NC, 36). En France, le représentant en
France de l’Opus Dei, fut Geoffroy Chodron de Courcel (l’oncle de
Bernadette Chirac) (Verschave, 2003 : 47).
L’idéologie d’extrême droite au sein des réseaux internationaux
Il existe plusieurs associations professionnelles qui réunissent les
élites politiques et économiques et contribuent à dresser les grandes
orientations mondiales comme le CFR, la trilatérale ou le groupe
Bilderberg. Ce dernier a été lancé en 1954 par David Rockefeller et le
prince Bernard des Pays Bas, qui est un ancien officier SS et un espion
allemand pour le compte du département d’espionnage NW7 opérant au sein
de l’entreprise IG Farben qui participait au fonctionnement d’Auschwitz
(Sutton, Antony, 1980 : 182) [30].
Allen Dulles, qui n’hésite pas à collaborer avec d’anciens nazis, est
membre de la société secrète “Skull and Bones” (le crâne et des os)
dont font partie John Kerry (le candidat au présidentielle US de 2003),
les Bush grand père Prescott, père et fils (même s’ils n’affichent pas
officiellement ce type d’idéologie). Durant l’initiation, explique
Robbins, les nouveaux adeptes “découvrent les décors du tombeau
constitué d’objets et notamment d’emblèmes nazis gardés comme des
reliques” (Robbins, 2005). [31]
Jusqu’en 1936, plus de 100 firmes américaines furent impliquées dans
le financement de l’armée allemande fasciste. Il y avait notamment
General Motors, Ford, Du Pont. En France, de nombreuses entreprises
telles, Schneider en France ont financé le fascisme allemand avant et
pendant la guerre, ou encore l’entreprise Renault qui a été nationalisée
après la guerre pour avoir collaboré avec les occupants nazis.
Les membres des Skull and Bones sont présents à la CIA et “dominent
les institutions financières comme J.P Morgan, Morgan Stanley, BB
Harriman, qui comptaient à une époque plus d’un tiers de membres
appartenant à Skull & Bones parmi ses associés. C’est à travers ces
compagnies que les Skull & Bones ont apporté leur appui financier à
Adolf Hitler, car la société suivait à l’époque la doctrine nazie et
aujourd’hui néo-nazie (Robbins, 2005 :15).
L’idéologie d’extrême droite au sein des réseaux des élites françaises
En France, par exemple on observe une convergence idéologique autour
des idées d’extrême droite dans plusieurs organisations françaises. La
proportion des partisans de l’extrême droite est plus importante au
sein de l’armée, des services secrets (la DRM (Direction des
renseignements militaires), la RDPS, la DGSE). De même une large partie
des mercenaires français défend des idées d’extrême droite. Cette
proximité idéologique facilite le passage entre les groupuscules
fascistes et ces instances. Par exemple, François de Courcelles a été
un haut gradé dans l’armée, au sein de la DGSE, puis il a travaillé
pour François Mitterrand, comme garde du corps pour Madame Pinjeot (la
seconde femme de François Mitterrand), puis comme responsable du DPS (le
service de sécurité du Front National) et enfin comme conseiller d’un
président africain (Verschave, 2000) [32]. La proximité des deux
acronymes DPS et RDPS n’est pas le fruit du hasard. Les membres du DPS
souhaitant ainsi montrer leur filiation au RDPS. Ainsi, on observe une
continuité idéologique autour des idées de d’extrême droite au sein de
l’armée, en particulier les hautes instances de l’Etat Major militaire.
De même le SAC (le service d’action Civique) a été créé en 1959 par
Foccart et Pasqua (dont il devient le vice président en 1967) avec
Etienne Léandri (Verschave, 2000, 418) et au service des intérêts de De
Gaulle. Il a regroupé un large partie d’anciens collaborateurs de
l’Allemagne Nazie tel Paul Touvier (Verschave, 2003 : 34). Lorsque
Charles Pasqua est devenu ministre de l’intérieur en 1992, L’influence
des réseaux d’extrême droite s’est renforcée.
Jean Charles Marchiani était au bureau du RPF (présidé par Pasqua),
et a conduit un temps liste du FN à Toulon (Nice Matin, 4 janvier 2000).
Il est pro-algérie française, catholique de droite. Il a été aussi
membre de la DGSE jusqu’en 1969, préfet, conseiller de Charles Pasqua
lorsqu’il était ministre de l’intérieure (Verschave, 2000 : 429). En
2008, il demande l’amnistie présidentielle pour échapper aux sanctions
pénales qu’ils doit assumer (il est notamment accusé d’avoir reçu des
commissions illégales dans les ventes d’armes (Thomson, Falcone).
LA PUISSANCE DES LOBBIES INDUSTRIELS A L’ONU
La dépendance financière de l’OMS et de l’UNICEF vis à vis de entreprises privées
Nous allons voir que l’ONU et l’OMS subissent parfois de graves
dérives. Or, l’Etat français dispose d’une part non négligeable de
responsabilité dans la mesure où il est représenté au sein du conseil
d’administration de l’OMS et qu’il dispose du droit de veto au conseil
de sécurité de l’ONU. Ce dernier s’avère l’organe le plus puissant de
l’ONU, mais aussi le moins démocratique.
Malgré ses faiblesses, l’ONU est parvenue à de grandes réussites au
service des plus pauvres. Pourtant, l’ONU, du fait de son influence, est
l’objet de tentative de contrôle de la part des Etats dominants et de
leurs transnationales, au sein du conseil de sécurité et de chacune de
ses agences.
Christian Joly rappelle les positions des organisations de solidarité
internationale vis-à-vis de l’OMS : celles ci “continuent à voir la
main des multinationales dans divers programmes de l’organisation. La
collaboration de l’OMS, avec les firmes multinationales, est considérée
comme une soumission aux lois du marché, au détriment de la satisfaction
des besoins des populations » (Joly,:244-245) [33] Or, à la différence
du financement par l’impôt, le partenariat et le mécénat des
organisations internationales publiques par des intérêts privés, tel
Rockefeller, portent le risque de fausser les décisions, au détriment de
l’intérêt général, de l’indépendance des pouvoirs publics. Le 19
juillet 2002, l’UNICEF et la multinationale MacDonald’s ont annoncé leur
collaboration, dans la création de la première Journée mondiale des
enfants de Mac Donald’s (Balanya, 2005 : 363).
Le lobby nucléaire aux commandes de l’AIEA et de l’OMS
« Depuis la signature, le 28 mai 1959, de l’Accord OMS-AIEA (WHA
12-40), l’OMS paraît soumise à l’Agence Internationale de l’Energie
Atomique (AIEA), pour ce qui concerne les risques liés à la
radioactivité artificielle, notamment dans l’étude des conséquences
sanitaires de l’explosion de Tchernobyl. Professionnels de la santé » (www.Independentwho, 2/12/ 2007).
Cet accord du 28 mai 1959 contraint l’OMS, avant toute déclaration
publique portant sur les problèmes de santé liés au nucléaire, à
consulter auparavant l’AIEA, afin de « régler la question d’un commun
accord ». L’article III « prévoit de prendre certaines mesures
restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains
documents ». L’AIEA est elle même sous l’influence de l’industrie
nucléaire civile (Areva) et militaire (www.Independentwho, 22/03/2007).
« Pour les projets de recherche, “régler la question d’un commun
accord” avec l’AIEA, conduit à censurer l’expression de l’OMS, dans le
domaine des accidents nucléaires (…).
Ceci explique qu’en 1995, l’AIEA contestait les morts et les cancers
de la thyroïde chez les enfants vivant à proximité de Tchernobyl. Sous
la pression des chercheurs et des associations, à partir de 1996, les
chiffres officiels commencent à évoluer. Or, « Le Médecin chef de la
Fédération de Russie signalait, en 2001, que 10% des 184.000
liquidateurs russes étaient décédés et qu’un tiers était invalide.
L’Ukraine a fourni 260.000 liquidateurs. Selon le communiqué de presse
de l’ambassade d’Ukraine à Paris, publié le 25 avril 2005, 94,2% d’entre
eux étaient malades en 2004. « Lors des Conférences de Kiev en 2001, on
apprenait que 10% de ces travailleurs sélectionnés étaient décédés (la
moitié étant de jeunes militaires) et qu’un tiers était gravement
invalide, leur situation se détériorant rapidement » (www.Independantwho,2007).
Enfin, selon Alla Yarochinskaga il y a eu « 70 000 mineurs dont la
plupart sont morts en plaçant des tuyaux de refroidissement sous la
dalle du réacteur pour éviter une explosion thermonucléaire »
(Yarochinskaga, 2004).
Les lobbies du tabac et de l’amiante mettent l’OMS sous pression
Parallèlement aux lobbies nucléaires, les lobbies du tabac et de
l’amiante ont exercé une influence considérable sur l’OMS. Une série de
procès contre les industriels du tabac s’est tenue aux Etats-Unis. Par
exemple, Entre 1996 et 2003 sur 40 procès jugés, 12 procès ont été
perdus par l’industrie du tabac, pour un montant de 377 millions $
d’amende, contre Philip Morris (groupe Altria) et Brown &
Williamson. « Ces procès lancés aux États-Unis contre des fabricants de
tabac, dans les années 1990, ont permis de découvrir des millions de
documents internes et confidentiels révélant les comportements
délinquants de l’industrie du tabac. Ces documents ont dévoilé les
stratégies des industriels du tabac pour contrer les politiques de santé
publique. Ils ont, en effet, délibérément caché qu’ils savaient depuis
les années 1960 que la cigarette était nocive, que la nicotine
engendrait une dépendance physique importante et qu’ils jouaient sur la
teneur en nicotine des cigarettes pour en augmenter les effets »
(Toxic-corp, 2007).
Gro Harlem Bruntland, lorsqu’elle dirigeait l’OMS en 2000, a demandé
un rapport sur le rôle de l’industrie du tabac. Ce rapport, publié le 2
août 2000, accuse l’industrie du tabac d’être “active, organisée et
calculatrice” de “saper son action pour la santé”, de “subversion” de
l’OMS. En effet, la liste des stratégies adoptées est longue. «
L’industrie du tabac aurait donc tenté d’influencer les membres de
l’OMS, en leur offrant des emplois et ainsi tirer avantage de leurs
contacts avec l’Organisation pour influencer le contrôle du tabac par
celle-ci, faire pression sur les budgets de l’OMS consacrés à ce
contrôle, infiltration, espionnage, propagande, falsification,
campagnes de dénigrement, financements philanthropiques pour gagner les
faveurs de l’OMS, (ex : campagnes de vaccination), utilisation d’autres
agences de l’ONU ou de la Banque mondiale pour obtenir des informations
ou faire pression sur l’OMS » (Zeltner, 2000).
Le contrôle des naissances au FNUAP et à l’OMS, sous l’influence des lobbies
Selon Malthus, compte tenu du fait que « la population augmente plus
vite que les subsistances, il ne faut surtout pas courir le risque d’un
accroissement de la population en aidant les pauvres » (Malthus, 1798).
Galton, cousin de Charles Darwin, applique cette théorie aux hommes. Il
crée, en 1883, le mot eugénique (art de bien engendrer). Selon Galton
il faut intervenir pour favoriser la procréation des plus doués,
c’est-à-dire de ceux qui réussissent – et, parallèlement, freiner la
procréation des pauvres, c’est-à-dire de ceux qui échouent, qui ne
devraient pas survivre (Galton, 1989).
Dès la fin du XIXème siècle, des voix s’élèvent en Angleterre pour
demander la stérilisation des sujets porteurs de défauts. A cette
époque, l’américaine Margaret Sanger (1879-1966) recommande la
stérilisation des faibles d’esprit, des gens atteints de maladies
héréditaires, sinon aux Etats-Unis et au plan international, les races
autres que la race blanche, occidentale, anglo-saxonne risquent
d’envahir le monde. Sanger a forgé l’expression Birth Control (contrôle
des naissances) et en a largement propagé l’idée, dans un perspective
féminisme, néo-malthusianiste et eugéniste. Cependant, comme Malthus et
Galton, Margaret Sanger ne remet pas en question les inégalités
sociales. Leur conception s’oppose donc à une politique sociale de
stabilisation démographique fondée sur une répartition des richesses,
permettant l’accès à l’éducation, à l’emploi pour tous et à
l’émancipation des femmes.
Dès 1913, Rockefeller finance des recherches sur le contrôle des
naissances et crée également la plus grosse organisation privée qui va
s’occuper entre autres de contrôle de la population: la Rockefeller
Foundation (Rockefeller, 2008). John D. Rockefeller III fondera « le
Population Council en 1952 (Population Concil, 2008) qui influencera
jusqu’à aujourd’hui les programmes démographiques de l’ONU, tel le
FNUAP. Enfin l’Assemblée générale des Nations Unies a également accepté
les 8,5 millions de dollars qu’offrait John D. Rockefeller Jr. à
l’organisation pour qu’elle puisse acheter le terrain où elle se trouve
actuellement » (ONU, 2008) : ainsi cette organisation sera installée de
manière permanente aux États-Unis.
Sir Julian S. Huxley (1887-1975), a été vice-président de l’Eugenics
Society de 1937 à 1944, puis Premier Secrétaire Général de l’UNESCO, de
1946 à 1948 et à nouveau président de l’Eugenics Society de 1959 à
1962. Il fut d’autre part le fondateur du World Wildlife Fund (WWF)
(Cavanaugh-O’keefe, 1995). Ce dernier déclara au sujet des populations
les plus pauvres que « bien trop fréquemment, ils doivent être assistés
par des fonds publics, et deviennent un fardeau, pour la communauté (…),
des tests d’intelligence et autres ont révélé qu’ils ont un Q.I. très
bas; (…) Ici encore, la stérilisation volontaire pourrait être utile »
(Huxley, 1946).
Le Rapport Kissinger de 1974 expose la politique des Etats Unis de
l’époque. Il affirme que les pays du Nord sont menacés par les pays du
Sud, pauvres, mais beaucoup plus peuplés. D’où, la nécessité impérieuse
de contenir, c’est-à-dire brider la croissance démographique du Sud. On
observe ainsi, des similarités entre les rapports actuels du FNUAP et le
rapport Kissinger, établi en 1974. Y-aurait-t-il des parentés
idéologiques ou non ?
L’influence des lobbies industriels, à l’ONU, ne se limite pas à
l’OMS ou au FNUAP. L’affaire «du programme pétrole contre nourriture »
de l’ONU a éclaté, en janvier 2004. Dans son dernier rapport, le 7
septembre, la Commission d’enquête indépendante mise en place, en avril
2004, par Kofi Annan, a dénoncé une conduite «illicite, non éthique et
corrompue» au sein de l’ONU et blâmé le secrétaire général Kofi Annan,
lui-même, pour ses négligences et ses erreurs. «Notre mission était de
chercher des fautes de gestion, dans le programme «pétrole contre
nourriture» et des preuves de corruption au sein de l’ONU et par des
entreprises sous contrat. «Malheureusement, nous avons trouvé les deux»,
a déploré son président, Paul Volcker (Rosett, 2005). « Dans un
précédent rapport, en août, la Commission avait établi que le Chypriote
Benon Sevan, lorsqu’il était responsable du programme «pétrole contre
nourriture», avait empoché près de 150 000 dollars en pots-de-vin »
(Mauriac, 2005).
Le global compact de l’ONU : une privatisation de la régulation des normes sociales
Le Global Compact est un instrument qui contribue au développement de
la bonne gouvernance néolibérale. Au cours du Forum Mondial de
l’Economie de Davos, le 31 Janvier 1999, Kofi Annan, le Secrétaire
Général des Nations Unies, a proposé au monde des affaires, de mettre en
oeuvre le Global Compact (le pacte global). Plus de 3 700 entreprises
venant de 120 pays différents, adhéraient en 2007 au Global Compact.
Parmi les dix principes du Global Compact, deux concernent les droits
de l’homme, quatre sont destinés aux droits des travailleurs, trois
concernent l’environnement et le dixième porte sur la lutte contre la
corruption. Le Global Compact étant une forme de code de conduite
élaboré par les pouvoirs publics internationaux. Les transnationales,
telle Nike, Nestlé, ou Total qui l’ont adopté s’engage volontairement à
le respecter, mais il n’est prévu de dispositif de vérification, ni de
sanction.
Cette politique de nature néo-libérale se décline sous de multiples
formes. Par exemple, le “partenariat” avec les ETN se développe aussi
dans le secteur de l’environnement, comme on a pu l’observer au sommet
de Johannesburg, sur le développement durable, en 2002. Le choix
consiste à déléguer, aux acteurs économiques privés, certaines des
fonctions traditionnellement dévolues au service public (service des
eaux, retraitement des déchets, production énergétique..). D’une part,
cela représente une orientation de politique économique très spécifique.
Mais d’autre part, cela transforme la nature même des organisations
internationales publiques qui deviennent des partenaires des entreprises
privées, plutôt que des autorités de régulation au service du peuple et
de l’intérêt général.
En effet, même si elles n’appliquent pas le Global Compact, les
entreprises disposent du droit de placer le logo de l’ONU, sur leurs
documents publicitaires. D’après Joshua Karliner et Kenny Bruno (2000)
qui travaillent pour le Transnational Ressource & Action Center, à
lobbying Francisco: “Le Global Compact permet en fait à des sociétés
connues pour leurs violations des droits humains et de l’environnement,
de “bleuir” leur image, en se drapant dans la bannière des Nations
Unies. C’est un “blue Wash” à peu de frais, car rien ne les empêchera de
continuer à produire sans améliorer leur pratique, dans la mesure où il
n’existe pas de système de contrôle. C’est pourquoi ces ONG estiment
que soutenir ainsi certaines ETN, peut se révéler nuisible pour l’image,
la crédibilité et même la légitimité de l’ONU. Les Nations Unies ont
autorisé les ETN Nike et Shell notamment, à adhérer au Global Compact,
alors qu’elles enfreignent régulièrement leurs propres codes de conduite
et les normes sociales et environnementales.
Si le capitalisme économique et politique peut expliquer la situation
mondiale actuelle d’inégalité extrême, le libéralisme (avec sa
dérégulation) ne vient que le renforcer, en accentuant encore les
tendances vers le non respect des règles de certains des élites (la
corruption). Ainsi, si le capitalisme libéral n’est pas la cause
première des inégalités, il vient largement renforcer les faiblesses
humaines (le besoin compulsif de pouvoir), le manque de démocratie et la
tentation de la corruption et de l’illégalité à travers ses lobbies.
Ces derniers agissant souvent de manière non démocratique et parfois
même de manière illégale.
[1] Le « terme groupe d’intérêt » renvoie plus largement à une entité
qui cherche à représenter et à promouvoir les intérêts d’un secteur
spécifique de la société » (…) Un lobby est une groupe de pression, mais
se différencie des autres, par le fait que généralement il réalise «
deux activités complémentaires : le démarchage politique et la veille
informationnelle »
[2] De manière générale un groupe de pression est défini comme une
entité organisée qui cherche à influencer les pouvoirs publics et les
processus politiques dans un sens favorable à ses intérêts, sans pour
autant participer à la compétition électoral, ce qui le distingue d’un
parti.
[3] GROSSMAN Emilio, novembre 2005, Lobbying et vie politique,
Problèmes politiques et sociaux, La Documentation française, n°918.
[4] GREENWOOD, J. (2003), Interest representation in the European Union, Basingstoke, Palgrave, Macmillan.
[5] KALLAS Sim, (A6-0105/2008), Résolution du Parlement européen du 8
mai 2008 sur le développement du cadre régissant les activités des
représentants d’intérêts (lobbyistes) auprès des institutions de l’Union
européenne.
[6]BASKIN Roberta, 27 janvier 2008, Colloque d’Alter EU Alliance pour la transparence du lobbying et l’éthique.
[7] M6, La vie de Waleed Bin Tatal, Zone Interdite, 4 septembre 2005.
[8] KROLL Luisa, 3/05/2008, The world’s billonaires, Forbes, USA.
[9] Wood Alan., 1998, « Les délocalisations et l’emploi », Alternatives économiques, Paris.
[10] GLASER Antoine, 28/08/2008, France/Afrique la nouvelle “diplomatie business” !, La lettre du continent.
[11] LES ECHOS, 26/11/2007, Plus de 20 milliards d’euros de contrats entre la France et la Chine.
[12] SURVIE, 2005, Avril 2005 – Le choix volé des Togolais – Rapport
sur un coup d’Etat électoral perpétré avec la complicité de la France et
de la communauté internationale, L’harmattan, Paris, 110 p.
[13] LE FLOCH PRIGENT, Affaire Elf, Affaire d’Etat, Le cherche midi, 2001.
[14] VERSCHAVE François-Xavier, 2003, Noir Chirac, Les arènes.
[15] CROZIER Michel, HUNTINGTON Samuel, WATANUKI M., The Crisis of
Democratie, Report on the governability of Democracies to the Trilateral
Commission, New York, University Press, 1975
[16] GILL Stephen, American Hegemony and the Trilateral Commission, Cambridge University, Press, 1990.
[17] ARMSTRONG Alan, MCCONNACHIE Alistair, “The 1998 Bilderberg
Meeting”, The Social Creation, Official Journal of the Social
Secretariat, juillet-août, 1998.
[18] JENNAR Marc Raoul, “Le gouvernement des lobbies: la gouvernance contre la démocratie”, in BALANYA, 2005.
[19] HERMET Guy, “Un régime àa pluralisme limité? A propos de la
gouvernance démocratique”, Séminaire du 12/13 juin 2003 sur la
Gouvernance organisé par l’UNESCO, le Colegio de Mexico et le CERI à
Mexico
et http://www.ceri-sciences-po.org.
[20] SPENCER Herbert, (1889), 1907 (Trad.), Autobiographie. Naissance de l’évolutionisme libéral, Paris, PUF.
[21] Korten David, When Corporations Rule the World Kumarian Press, 1995.
[22] Pour une actualisation de le liste de membres consulter le site officiel de la trilatérale www.trilateral.org/memb.htm
[23]CHEMIN Ariane, PERRIGNON Judith, 2007, La nuit du Fouquet’s, Fayard, Paris.
[24] ETCHEGOIN Marie-France, Olivier TOSCER, 28 Octobre 2004, Les francs-maçons et la justice, Nº2086, Le nouvel observateur.
[25] HITLER Adolf, 1934 (1925), Mein Kampf, Mon Combat, Nouvelles éditions Latines, Paris,
[26] ERDMAN M., HASQUIN M., 1990-1991, Commission d’enquête
parlementaire sur l’existence d’un réseau de renseignement clandestin
international, (référence : 1117-4).
[27] DELOIRE Christophe, 9/1/1999, “Enquête sur la France Templière”, Le Point.
[28] GANSER Danièle, 2007, Les armées secrètes de l’OTAN; Réseaux
Stay Behind, Gladio et Terrorisme en Europe de l’Ouest, éditions
Demi-Lune.
[29] BUREAU D’ETUDES, 2004, Le gouvernement mondial, http://homnispheres.info/imprimer.php3?id_article=36..
[30] SUTTON Antony C. 1980, Trilateralism, the Trilateral Commission
and the Elite Planning for World Management, sous la dir. Holly Skar,
South End Press, Boston, 1982.
[31] ROBBINS Alexandra Skull and Bones, La vérité sur l’élite secrète qui dirige les Etats Unis, Ed. Milo, 2005.
[32] Verschave François-Xavier, 2000, Noir Silence, Les Arènes.
[33] JOLY Christian, 1987, in DESTEXHE Alain, Santé, médicaments et
développement, Les soins primaires à l’épreuve des faits, Fondation
liberté sans frontière.
Thierry Brugvin est docteur en sociologie politique
et il est l’auteur du livre « les mouvements sociaux face au commerce
éthique », Hermès, 2007.
Thierry.brugvin@free.fr[
http://thierry.brugvin.over-blog.com/
Source Mondialisation.ca
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