jeudi 25 septembre 2014

CHANTAGE A L’EMPLOI ! L’ indécence du MEDEF (Les brindherbes engagés)

CHANTAGE A L’EMPLOI ! L’ indécence du MEDEF

Entre les « sans dents » de Hollande et les « illettrées » de Macron, on a une petite idée du respect que le pouvoir nous accorde.. Ajoutons à cela sa collusion avec les puissances financières, et nous comprendrons que Gattaz vit un rêve… et il en profite, avec une brutalité cynique. En gros, nous pourrions récupérer des emplois, à condition de démanteler le Code du Travail, les protections sociales, bref tout ce pourquoi des français se sont battu pied à pied, certains jusqu’à en mourir…
Rappelons que la situation dramatique de la France est due essentiellement à la dette. Dette dont ni vous ni moi ne sommes responsables.. Dette qui pourrait être largement remboursée si l’on taxait les transactions financières à 1%, et que l’on récupère les  60 milliards évadés vers les paradis fiscaux… (source Attac) , « le temps de la tergiversation » n’a plus lieu d’être dans ce domaine mais ça…. pour le grand patronat, ce n’est même pas envisageable. Ce qui est envisageable, c’est de nous exploiter, de nous réduire un peu plus encore en esclavage. Travailler plus pour que le patronat gagne plus….
Voici les propositions complètes du Medef : Attachez vos ceintures..
Après la fuite, le couac puis le report de la semaine dernière, le Medef présente ses propositions pour créer un million d’emplois mercredi 24 septembre, le jour où tombent les chiffres mensuels du chômage.
Le patronat est en persuadé : le pacte de responsabilité « ne suffira pas seul à relancer une dynamique de croissance forte et pérenne », un « projet complémentaire » est nécessaire – quand bien même il n’a pas encore fini de négocier les contreparties au « pacte » dans les branches.
Pierre Gattaz part d’un postulat unique : il faut « sortir du cadre ». Pour cela, il souhaite un « projet mobilisateur, commun, largement partagé ». Le président du Medef va pourtant avoir du mal à convaincre les syndicats avec ces 12 propositions choc :

Des mesures à court terme

  • 1 – Revoir les seuils
Coûts, complexités, lourdeurs… pour le Medef, les seuils sont un frein à l’embauche. Selon lui, il existe plus de deux fois plus d’entreprises ayant un effectif de 49 personnes que d’entreprises en comptant 50. Le patronat demande une révision de ces seuils négociée avec les partenaires sociaux avant la fin de l’année.
Emplois prévus par le Medef : entre 50.000 et 100.000 sous trois ans
  • 2 – Des emplois aidés moins chers
Le coût du travail en France, notamment pour les personnes les plus éloignées de l’emploi est trop élevé, estime le Medef. Le patronat cible particulièrement « les 150.000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans qualification. » Il souhaite donc « un cadre transitoire d’accès à l’emploi destiné à certaines populations très éloignées de l’emploi, par exemple sous la forme de contrats aidés destinés aux entreprises ».
Sans avoir l’air d’y toucher – le mot n’est d’ailleurs pas évoqué – le Medef présente donc bel et bien une mise en cause du Smic avec des emplois aidés qu’il a si souvent dénoncé.
Emplois prévus par le Medef : entre 50.000 et 100.000 en cinq ans
  • 3 – Supprimer certains jours fériés… et les ponts
Les jours fériés et les ponts qu’ils induisent sont dans le collimateur du Medef. Pas autant que les 35 heures, mais quand même. Ils sont « un frein à la croissance et donc à l’emploi ». Le patronat souhaite donc en supprimer un ou deux et, aussi, accoler ceux qui restent à un week-end pour éviter les ponts.
Emplois prévus par le Medef : 100.000
  • 4 – Réformer la formation professionnelle et l’apprentissage
La formation professionnelle ? Des « contraintes trop rigides », un système « peu accessible et injuste ». L’apprentissage ? Des « rigidités », « un cadre réglementaire totalement inadapté ». Pour le Medef, il n’y a pas de secret, c’est à ce niveau que peut se résoudre la question des emplois non pourvus.
Emplois prévus par le Medef : 240.000 en 5 ans
Pour développer l’emploi, le Medef propose aussi de favoriser huit grands secteurs prioritaires, potentiels viviers d’emplois : la construction (150.000 emplois), les services (100.000 à 500.000), le tourisme (50 à 200.000), le commerce (40.000 à 100.000), la banque (50.000), l’industrie (10.000 à 50.000), la santé (10.000 à 50.000), l’agro-alimentaire (90.000).

Des réformes structurelles

Pierre Gattaz présente aussi huit « leviers » pour « réinventer un nouveau modèle économique et social ».
Le Medef en est persuadé : « Notre modèle économique et social, hérité de la Libération et basé sur le modèle des Trente Glorieuses, a vécu ».
  • 5 – Repenser le contrat de travail
C’est l’arme anti-CDI. Les patrons souffrent d’une « peur de l’embauche ». Le CDI en serait le responsable. Le Medef veut donc traiter « sans tabou le problème de la rupture du contrat de Travail ». Il propose donc la mise en place d’un « contrat de projet », c’est-à-dire, « un contrat à durée indéterminée qui prendrait fin automatiquement une fois le projet réalisé.
  • 6 - Revoir le cadre légal de la durée du travail
On y arrive : les 35h ou le cauchemar absolu de l’entrepreneur. Beau joueur, le Medef le reconnaît pourtant : « la productivité horaire s’est parfois trouvée améliorée » par la réduction du temps de travail. Pourtant, le patronat juge le système français « inadapté aux nouveaux modes de travail liés aux évolutions de notre société ». La solution ? Rien de plus simple : « revoir le principe d’une durée légale » et « permettre la fixation négociée d’une durée du travail au niveau des entreprises. »
  • 7 - Plus de flexibilité
La « peur d’embaucher » découle de « l’incapacité de licencier simplement ». Le Medef espère une réforme « en profondeur » du marché du travail pour « introduire plus de flexibilité, dans une démarche de flexi-sécurité ».
  • 8 – Contrôler les chômeurs
« Notre système d’assurance chômage n’incite pas à un retour à l’emploi rapide » : voilà pour le constat du patronat, un système « trop protecteur » et « pas forcément le plus efficace ». Le Medef appelle de ses vœux des négociations pour une nouvelle réforme. Et, marchand dans les pas de François Rebsamen, si ce n’est pas l’inverse, le patronat exige la mise en place d’un « réel contrôle de la recherche d’emploi, quasi inexistant aujourd’hui ».
  • 9 – Repousser l’âge de la retraite
« Le poids atteint par les dépenses de protection sociale en France est devenu un handicap », estime le Medef.  Pour les retraites, l’organisation patronale estime qu’il faut une « vraie » réforme et demande un recul de l’âge légal de départ à la retraite. Elle milite aussi pour le développement d’une « retraite supplémentaire par capitalisation.
  • 10 – Limiter la dérive législative
Qui veut la peau du Code du travail ? Le patronat dénonce régulièrement la complexité de la législation française. Surtout, le Code du travail ne permet à ses yeux « ni flexibilité, ni adaptation simple des règles aux situations des entreprises ». Le Medef souhaite donc limiter la loi « aux grands principes généraux » et « lier tout dialogue social à un constat économique ».
  • 11 – Renforcer la négociation d’entreprises
Un contrat de travail ? Quel contrat de travail ? Il s’agit de reconnaître « la primauté du collectif sur l’individuel ». Plus question donc pour le Medef de voir un accord collectif « même majoritaire » ne pas pouvoir être imposé à un salarié qui peut invoquer son contrat de travail.
  • 12 – Réformer l’Education nationale
Le patronat cible principalement les décrocheurs, ces 150.000 jeunes qui sortent du système scolaire sans aucun diplôme. Le Medef veut que l’apprentissage soit revalorisé et demande que les entreprises soient associées à l’élaboration des filières.
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