CHANTAGE A L’EMPLOI ! L’ indécence du MEDEF
Entre les « sans
dents » de Hollande et les « illettrées » de Macron, on a une petite
idée du respect que le pouvoir nous accorde.. Ajoutons à cela sa
collusion avec les puissances financières, et nous comprendrons que
Gattaz vit un rêve… et il en profite, avec une brutalité cynique. En
gros, nous pourrions récupérer des emplois, à condition de démanteler le
Code du Travail, les protections sociales, bref tout ce pourquoi des
français se sont battu pied à pied, certains jusqu’à en mourir…
Rappelons que la situation
dramatique de la France est due essentiellement à la dette. Dette dont
ni vous ni moi ne sommes responsables.. Dette qui pourrait être
largement remboursée si l’on taxait les transactions financières à 1%,
et que l’on récupère les 60 milliards évadés vers les paradis fiscaux…
(source Attac) , « le temps de la tergiversation » n’a plus lieu d’être
dans ce domaine mais ça…. pour le grand patronat, ce n’est même pas
envisageable. Ce qui est envisageable, c’est de nous exploiter, de nous
réduire un peu plus encore en esclavage. Travailler plus pour que le
patronat gagne plus….
Voici les propositions complètes du Medef : Attachez vos ceintures..
Après la fuite, le couac puis le report de la semaine dernière, le Medef présente ses propositions pour créer un million d’emplois mercredi 24 septembre, le jour où tombent les chiffres mensuels du chômage.
Le patronat est en persuadé : le pacte de responsabilité « ne suffira
pas seul à relancer une dynamique de croissance forte et pérenne », un
« projet complémentaire » est nécessaire – quand bien même il n’a pas
encore fini de négocier les contreparties au « pacte » dans les
branches.
Pierre Gattaz part d’un postulat unique : il faut « sortir du
cadre ». Pour cela, il souhaite un « projet mobilisateur, commun,
largement partagé ». Le président du Medef va pourtant avoir du mal à
convaincre les syndicats avec ces 12 propositions choc :
Des mesures à court terme
- 1 – Revoir les seuils
Coûts, complexités, lourdeurs… pour le Medef, les seuils sont un
frein à l’embauche. Selon lui, il existe plus de deux fois plus
d’entreprises ayant un effectif de 49 personnes que d’entreprises en
comptant 50. Le patronat demande une révision de ces seuils négociée avec les partenaires sociaux avant la fin de l’année.
Emplois prévus par le Medef : entre 50.000 et 100.000 sous trois ans
- 2 – Des emplois aidés moins chers
Le coût du travail en France, notamment pour les personnes les plus
éloignées de l’emploi est trop élevé, estime le Medef. Le patronat cible
particulièrement « les 150.000 jeunes qui sortent chaque année du
système scolaire sans qualification. » Il souhaite donc « un cadre
transitoire d’accès à l’emploi destiné à certaines populations très
éloignées de l’emploi, par exemple sous la forme de contrats aidés
destinés aux entreprises ».
Sans avoir l’air d’y toucher – le mot n’est d’ailleurs pas évoqué – le Medef présente donc bel et bien une mise en cause du Smic avec des emplois aidés qu’il a si souvent dénoncé.
Emplois prévus par le Medef : entre 50.000 et 100.000 en cinq ans
- 3 – Supprimer certains jours fériés… et les ponts
Les jours fériés et les ponts qu’ils induisent sont dans le
collimateur du Medef. Pas autant que les 35 heures, mais quand même. Ils
sont « un frein à la croissance et donc à l’emploi ». Le patronat
souhaite donc en supprimer un ou deux et, aussi, accoler ceux qui
restent à un week-end pour éviter les ponts.
Emplois prévus par le Medef : 100.000
- 4 – Réformer la formation professionnelle et l’apprentissage
La formation professionnelle ? Des « contraintes trop rigides », un
système « peu accessible et injuste ». L’apprentissage ? Des
« rigidités », « un cadre réglementaire totalement inadapté ». Pour le
Medef, il n’y a pas de secret, c’est à ce niveau que peut se résoudre la
question des emplois non pourvus.
Emplois prévus par le Medef : 240.000 en 5 ans
Pour développer l’emploi, le Medef propose aussi de favoriser huit
grands secteurs prioritaires, potentiels viviers d’emplois : la
construction (150.000 emplois), les services (100.000 à 500.000), le
tourisme (50 à 200.000), le commerce (40.000 à 100.000), la banque
(50.000), l’industrie (10.000 à 50.000), la santé (10.000 à 50.000),
l’agro-alimentaire (90.000).
Des réformes structurelles
Pierre Gattaz présente aussi huit « leviers » pour « réinventer un nouveau modèle économique et social ».
Le Medef en est persuadé : « Notre modèle économique et social,
hérité de la Libération et basé sur le modèle des Trente Glorieuses, a
vécu ».
- 5 – Repenser le contrat de travail
C’est l’arme anti-CDI. Les patrons souffrent d’une « peur de
l’embauche ». Le CDI en serait le responsable. Le Medef veut donc
traiter « sans tabou le problème de la rupture du contrat de Travail ».
Il propose donc la mise en place d’un « contrat de projet », c’est-à-dire, « un contrat à durée indéterminée qui prendrait fin automatiquement une fois le projet réalisé.
- 6 - Revoir le cadre légal de la durée du travail
On y arrive : les 35h ou le cauchemar absolu de l’entrepreneur. Beau
joueur, le Medef le reconnaît pourtant : « la productivité horaire s’est
parfois trouvée améliorée » par la réduction du temps de travail.
Pourtant, le patronat juge le système français « inadapté aux nouveaux
modes de travail liés aux évolutions de notre société ». La solution ?
Rien de plus simple : « revoir le principe d’une durée légale » et
« permettre la fixation négociée d’une durée du travail au niveau des
entreprises. »
- 7 - Plus de flexibilité
La « peur d’embaucher » découle de « l’incapacité de licencier
simplement ». Le Medef espère une réforme « en profondeur » du marché du
travail pour « introduire plus de flexibilité, dans une démarche de
flexi-sécurité ».
- 8 – Contrôler les chômeurs
« Notre système d’assurance chômage
n’incite pas à un retour à l’emploi rapide » : voilà pour le constat du
patronat, un système « trop protecteur » et « pas forcément le plus
efficace ». Le Medef appelle de ses vœux des négociations pour une
nouvelle réforme. Et, marchand dans les pas de François Rebsamen, si ce
n’est pas l’inverse, le patronat exige la mise en place d’un « réel
contrôle de la recherche d’emploi, quasi inexistant aujourd’hui ».
- 9 – Repousser l’âge de la retraite
« Le poids atteint par les dépenses de protection sociale en France
est devenu un handicap », estime le Medef. Pour les retraites,
l’organisation patronale estime qu’il faut une « vraie » réforme et
demande un recul de l’âge légal de départ à la retraite. Elle milite
aussi pour le développement d’une « retraite supplémentaire par
capitalisation.
- 10 – Limiter la dérive législative
Qui veut la peau du Code du travail ? Le patronat dénonce
régulièrement la complexité de la législation française. Surtout, le
Code du travail ne permet à ses yeux « ni flexibilité, ni adaptation
simple des règles aux situations des entreprises ». Le Medef souhaite
donc limiter la loi « aux grands principes généraux » et « lier tout
dialogue social à un constat économique ».
- 11 – Renforcer la négociation d’entreprises
Un contrat de travail ? Quel contrat de travail ? Il s’agit de
reconnaître « la primauté du collectif sur l’individuel ». Plus question
donc pour le Medef de voir un accord collectif « même majoritaire » ne
pas pouvoir être imposé à un salarié qui peut invoquer son contrat de
travail.
- 12 – Réformer l’Education nationale
Le patronat cible principalement les décrocheurs, ces 150.000 jeunes
qui sortent du système scolaire sans aucun diplôme. Le Medef veut que
l’apprentissage soit revalorisé et demande que les entreprises soient
associées à l’élaboration des filières.
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