Chroniques de la MERDE. Cinquième partie : Le progrès
7 septembre, 2014 | Posté par Ender |
Le Progrès
Le progrès est la conséquence la plus visible, la plus concrète et la plus immédiate du Bouffisme.
Il consiste précisément en l’augmentation de tout. Les penseurs du
Bouffisme ont émis l’idée que cette augmentation de tout était ce qui
pouvait arriver de mieux à l’humanité puisque les conditions de vie
s’améliorent en fonction directe de cette augmentation. Ainsi Eux ne connaissent pas le progrès (bande de crétins et de barbares) alors que nous nageons en plein dedans.
Cependant, différents
observateurs critiques ont également émis l’idée que le progrès, c’est à
dire l’amélioration des conditions de vie en général, ne s’accompagnait
pas forcément de l’amélioration systématique et générale des conditions
de vie de tout le monde en particulier. Ce qui en soit est un non-sens
mais qui constitue pourtant l’argument principal des adversaires du
Bouffisme (comme quoi ce sont bien des crétins, des barbares,
socio-traîtres, conservateurs et réactionnaires de tout poil).
Selon eux, les
éléments indésirables du Bouffisme augmentent eux-aussi, ce qui nuit
grandement au progrès, d’autre part, tout le monde ne profite pas de la
même manière du progrès : certains en profitent plus que d’autres. On
pourrait même ajouter : certains en profitent moins que d’autres.
Quoiqu’il en soit il
s’agit là d’une logorrhée bien connue et abondamment commentée, répandue
par les anti-Bouffistes et importée chez nous de chez Eux.
Certains affirment
même qu’il y aurait des agents à Eux infiltrés chez nous et qui
tenteraient de saper le moral de la population voir de salir les idéaux
immaculés du Bouffisme. Evidemment, comme tout le monde le sait, toutes
ces affirmations sont fausses, sauf celles qui sont vraies. Nous les
examinerons donc une part une, afin de déterminer une fois pour toute le
vrai du faux, voir l’inverse.
Commençons par la première :
Le progrès (autrement
dit le Bouffisme, car comme tout le monde l’a compris depuis longtemps
il s’agit en fait de la même chose) ne conduit pas à l’amélioration
générale des conditions de vie de la population car l’augmentation de
tout s’accompagne également de l’augmentation d’effets indésirables qui
annulent les effets bénéfiques de cette augmentation. Avant d’aller plus
loin, précisons de quels effets indésirables il s’agit.
Les effets
indésirables du progrès les plus couramment cités par les crétins, les
barbares et les socio-traitres, sont la pollution, la criminalité, le
chômage, les inégalités…
De manière à clore une fois pour toute le bec de tous ses crétins, examinons chaque effet l’un après l’autre.
La Pollution
Comme chacun le
sait, et contrairement à ce qu’affirment les crétins, les barbares, les
socio-traitres, la pollution n’est absolument pas nuisible au progrès,
c’est même l’inverse. L’essor des sociétés modernes (des nôtres, pas des
Leurs) s’est accompagné d’un essor constant et systématique de la
pollution, à tel point que l’on peut dire que la pollution est un signe
incontestable de progrès. Ainsi, chez Eux, la pollution en est encore à
des niveaux ridiculement bas par rapport aux nôtres, à tel point que
l’on est obligé d’exporter chez Eux une partie de nos déchets. Cela car
la condition essentielle pour polluer est l’existence du progrès. Sans
progrès il est très difficile de polluer (voir impossible), ou bien
alors il s’agit d’une pollution organisée par les autorités afin de
tromper les observateurs et de faire croire à l’existence d’un réel
progrès, ce qui bien entendu ne trompe personne puisque la véritable
pollution est systématique, exponentielle, et observable à tous les
niveaux de la société indépendamment des différentes politiques
publiques mises en place pour l’organiser.
Ainsi on peut affirmer
que la conséquence première du progrès, qui est lui même la première
conséquence du Bouffisme, est la pollution. Cette dernière est donc
souhaitable et constitue un signe de bonne santé de la société : une
société qui verrait sa pollution diminuer serait incontestablement sur
le déclin, en vertu de la formule : pas de pollution, pas de progrès, et
de sa réciproque : pas de progrès, pas de pollution.
La Criminalité
Comme chacun le
sait, la criminalité est constituée de l’ensemble des criminels d’une
société donnée. Ainsi, on peut affirmer que plus la criminalité est
élevée, plus le nombre de criminels est important.
Il est essentiel
d’adopter cette définition de la criminalité plutôt qu’une autre afin
d’éviter toute manipulation statistique. Ainsi Eux considèrent que la
criminalité est constituée de l’ensemble des crimes et délits commis
dans une société donnée, ce qui permet toutes sortes de manipulations…
Ainsi, selon les
autorités de chez nous, les autorités de chez Eux gonfleraient les
statistiques de la criminalié (en vertu de leur définition à Eux) afin
de nous faire croire à une croissance systématique et exponentielle de
cette dernière. Ce qui bien entendu est faux. Comme chacun le sait chez
nous, la hausse systématique et exponentielle de la criminalité à tous
les niveaux de la société est une conséquence directe et immédiate de
notre progrès à nous et non de leur conservatisme à Eux.
Effectivement, notre
société se caractérisant par la stricte application des principes du
Bouffisme, chez nous tout augmente en permanence, contrairement à chez
Eux où rien n’augmente puisque tout diminue. Par conséquent,
l’augmentation exponentielle de la criminalité suit chez nous la
tendance naturelle de toute chose à l’augmentation et est significative
du progrès à l’oeuvre à tous les niveaux de la société. Les champions du
monde états-uniens ont de ce fait le taux de criminalité le plus élevé
au monde et près d’1% de leur population est incarcérée !
Ainsi le nombre de
criminels est en constante augmentation et ce de manière tout à fait
naturelle : c’est qu’il y a de plus en plus de crimes et de délits de
toutes sortes à commettre alors que chez Eux, il y en a de moins en
moins. Imaginez l’explosion des statistiques si nous comptabilisions à
la place du nombre des criminels, le nombre des délits ! Chez nous les
délits sont en effet extrêmement variés et on en invente sans cesse de
nouveaux, (contrairement à chez Eux où ils n’ont aucune imagination) ils
sont de plus en constante augmentation et nos criminels en commettent
une multitude. Nous atteindrions des chiffres vertigineux à faire baver
d’envie les criminels de chez Eux qui se font suer sang et eau… Certains
vont même jusqu’à affirmer que les criminels de chez Eux sont en
réalité des agents gouvernementaux chargés de faire remonter les
statistiques… Je vous le demande, et j’en veux pour preuve l’imbécilité
des crétins, barbares, socio-traitres et conservateurs de tout poil qui
ne cessent de salir les idéaux immaculés du Bouffisme, qui voudrait
prendre pour modèle une société où la criminalité est en constante
régression ?
Le Chômage
Contrairement à
l’idée reçue, le chômage est la conséquence directe du Progrès, c’est à
dire du Bouffisme. Un taux de chômage bas ne reflète absolument pas un
progrès élevé et n’a de plus aucune influence sur le niveau de vie moyen
de la population. Par exemple, Eux ne connaissent pas le chômage alors
que tout le monde sait bien que leur niveau de développement est
archaïque et qu’ils ne connaissent pas le progrès.
Au contraire, chez nous le chômage est massif, durable, et son augmentation est constante.
Ce qui peut paraître
paradoxal (du fait principalement de la propagande insidieuse des
socio-traitres, conservateurs de tout poil et ennemis du progrès qui
passent leur temps à salir les idéaux immaculés du Bouffisme) à première
vue s’explique en réalité très simplement par le fait que le progrès
consiste précisément en l’augmentation générale de tout. Il est par
conséquent tout à fait naturel, voir même normal, qu’une société basée
sur le progrès voit son taux de chômage augmenter proportionnellement à
la hausse de ses gains de productivité. Ceci explique également le fait
que chez Eux le chômage soit durablement inexistant puisqu’ils ne
produisent rien. Et même s’ils produisaient quelque chose ce serait de
mauvaise qualité de sorte que personne n’en voudrait. Quel serait
l’intérêt de réaliser des gains de productivité dans ces conditions ? De
plus, même s’il y avait un intérêt à réaliser de tels gains, ils en
seraient parfaitement incapables.
On peut donc résumer
les choses ainsi : plus le progrès est élevé, plus le taux de chômage
est haut, et vice-versa. Certains pays récemment convertis au Bouffisme,
comme Ivanland, en sont l’exemple vivant. Avant leur conversion, les
Ivans ne connaissaient pas le chômage. Maintenant que le progrès atteint
chez eux des taux de croissance prodigieux, le taux de chômage a
explosé, si bien qu’il est aujourd’hui parmi les plus élevés au monde.
On peut même voir plus
loin et affirmer que le chômage généralisé constitue l’aboutissement du
Bouffisme. Comme de nombreux experts l’affirment (et chez nous ils sont
innombrables) l’accomplissement intégral du Bouffisme aura pour
conséquence directe un niveau d’augmentation général de tout tellement
élevé et des gains de productivité tellement prodigieux que le travail
deviendra une activité superflue (voir une nouvelle forme d’art selon
certains experts) et que le chômage atteindra des taux vertigineux (ils
outrepasseront même le taux du plein emploi chez Eux).
Qui dans ces
conditions ( à part des crétins, dégénérés, conservateurs de tout poil)
pourrait bien vouloir une société sans chômage, c’est à dire sans
progrès ?