Des économistes allemands s’inquiètent pour leur pays
septembre 29th, 2014 | by Mickael - Fondateur de News360x
L’un de
économistes les plus influents d’Allemagne, Marcel Fratzscher, 43 ans,
sort un livre qui risque de faire du bruit, son titre « Allemagne,
l’illusion » (« Die Deutschland Illusion »).
L’ouvrage commence ainsi : « L’économie
de ce pays est en échec. Sa croissance depuis l’an 2000 est plus faible
que la moyenne européenne. Les salaires ont progressé moins vite. La
pauvreté, en hausse, touche un enfant sur cinq ». Bienvenue en… Allemagne.
Voici le portrait que dresse de son pays le président de l’Institut
de recherches DIW, à Berlin, qui comme d’autres économistes de premier
plan, veut en finir avec les idées reçues.
Pour lui il est temps de dire la vérité, que par exemple le revenu
moyen d’un ménage allemand a baissé de 3% depuis l’an 2000, et que plus
grave, cette baisse atteint 5% pour les 10% les plus pauvres.
Marcel Fratzscher se préoccupe également de la chute des
investissements dans l’économie allemande. Il nous dit que de 23%
du PIB en 1990, on est passé à 17% aujourd’hui, alors que la moyenne des
pays industrialisés est de 20%.
Pour l’économiste il est évident que si on ne change pas la politique
actuelle le déclin de l’économie allemande, qui a commencé ces derniers
mois, va s’accélérer.
Ce livre vient après celui d’un autre économiste
allemand, Olaf Gersemann, chef du service économique du groupe de
médias Welt, qui a publié « La bulle Allemagne »,
(« Die Deutschland Blase »), sorti lundi dernier.
Pour lui aussi, l’Allemagne s’apprête à déchanter : « Nous
assistons au chant du cygne d’une grande nation économique »,
ajoutant qu »il est convaincu que son pays profite d’une conjonction de
circonstances très favorables qui vont bientôt disparaître, voire
s’inverser. »
Il prévoit pour son pays un destin peut encourageant en pensant que « l’Allemagne est
en voie de redevenir « l’Homme malade de l’Europe ». « L’Allemagne se
proclame modèle du monde (…) mais l’orgueil précède la chute ».
- Gersemann nous fait une révélation qui va en surprendre plus d’un, et faire réfléchir tous ceux qui n’ont que le modèle allemand à nous vendre matin, midi et soir.
Sachez chers amis, que sur les 20 ans qui viennent de
s’écouler l’Allemagne se classe au 156e rang sur 166 pays pour la
croissance, aux côtés de pays comme l’Italie,
le Portugal, l’Ukraine, Haïti, ou encore la Grèce à qui elle fait la
morale en permanence.
Enfin l’auteur revient sur les réformes du chancelier Schröder au
début des années 2000 en nous disant qu’elle ne sont « pas la raison du
miracle de l’emploi en Allemagne ».
Pour lui, les succès récents du pays viennent plutôt de sa
puissante industrie automobile et de ses entreprises de machines-outils,
parfaitement positionnées pour profiter de l’essor d’une vaste classe
moyenne dans les pays émergents, notamment en Chine. Il n’oublie pas de
mentionner que l’Allemagne a aussi profité de la flambée de consommation
chez ses voisins où les salaires progressaient quand elle-même se
serrait la ceinture.
L’effondrement des naissances a également permis de
« considérablement alléger la facture des ménages et de l’Etat ». Mais
ceci ne sera pas toujours un avantage bien sûr. En 2050, l’Allemagne ne
sera plus que la troisième nation d’Europe de l’Ouest, derrière
la Grande-Bretagne et la France. Plus grave, cette baisse de naissance
risque d’avoir de lourdes conséquences pour financer les futurs
retraités.
Les défenseurs de L’Allemagne qui ne sont jamais à court d’arguments
avancent qu’avec l’immigration nos voisins pourraient régler leur
problème des naissances, sauf que pour l’endiguer il faudrait 400.000 à
500.000 immigrés par an, perspective « irréaliste » à long terme pour
les experts.
Quant aux éditorialistes qui sévissent en permanence dans nos médias,
et qui brandissent en permanence la pancarte « germanophobes » à la
face de ceux qui osent émettre la moindre critique contre le modèle
allemand, tout comme ils hurlaient « anti-américanisme primaire » dès
que l’on s’en prenait à l’Amérique de Bush, il va leur falloir trouver
autre chose pour démolir ces économistes allemands.
Source : Agoravox