La presse française pose la question de la légitimité du président Hollande
septembre 6th, 2014 | by David Von Teuscher
Au terme d’une semaine
cauchemardesque pour l’Elysée, entre remaniement, livre brûlot de
Valérie Trierweiler, éviction expresse d’un secrétaire d’Etat et
sondages calamiteux, la presse n’hésite plus samedi à s’interroger sur
la « légitimité » de François Hollande.
Alors
que le président de la République a promis vendredi qu’il irait
« jusqu’au bout » de son mandat, Le Monde rappelle dans son éditorial
que « sa légitimité formelle est protégée par la Constitution. Mais sa
légitimité personnelle est en lambeaux, sa légitimité politique en ruine
et la confiance du pays proche de zéro ».
« Le président de la République a beau
demander le respect de sa fonction et celui des institutions qui l’ont
placé à l’Elysée pour cinq ans, il ne peut plus faire abstraction de
l’état d’effarement de l’opinion publique face à ce jeu de massacre
permanent », insiste Jérôme Glaize du Maine libre.
La Constitution « le protège en principe
contre tout aléa pour la durée de son mandat. Mais là n’est pas
l’important. L’important est ce sentiment d’avoir été floués qui
submerge tous ceux qui ont cru en lui. Et cette confiance trahie qui ne
lui sera plus jamais pardonnée », renchérit Yves Harté dans les colonnes
de Sud-Ouest.
« A peine 13% des Français lui font
encore confiance. Une misère », commente Philippe Marcacci dans L’Est
républicain, qui estime que « dans cette crise qui ébranle tout
l’édifice politique, la remise en cause ne touche plus seulement
l’homme, elle affecte la fonction ».
« Si la cote de confiance de François
Hollande descend en dessous de 10% -ce qui n’est plus du tout exclu- que
vaudront sa légitimité et, plus encore, son autorité dans le pays? »,
s’interroge Le Journal de la Haute-Marne sous la plume de Patrice
Chabanet.
« Trempé d’impopularité jusqu’aux os »,
selon la formule de Daniel Ruiz dans La Montagne, François Hollande est
dans une situation politique « suffisamment mauvaise pour qu’on se
concentre sur ses décisions, ses discours et sa stratégie. Et aussi sur
les moyens de sauver une gauche de gouvernement qui menace de faire
naufrage », tempère Laurent Joffrin dans Libération.
« On aurait voulu saper les fondements de
la République qu’on ne s’y serait pas pris autrement. On aurait voulu
donner des munitions à Marine Le Pen qu’on n’aurait pas fait mieux »,
s’alarme Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées. De
fait, un sondage Ifop paru samedi dans Le Figaro place la présidente du
Front national en tête du premier tour en cas de présidentielle et
victorieuse d’un second tour si elle était opposée à François Hollande.
« François Hollande se promettait d’apaiser la France, il l’a mise en
ébullition. Quand le peuple a l’impression d’avoir été berné, il se
venge. Et se jette donc dans les bras de Marine Le Pen », analyse
Paul-Henri du Limbert dans l’éditorial du quotidien conservateur.
Source : 7sur7.be