lundi 29 septembre 2014

Pourquoi le Canada recommande à ses citoyens de ne pas emporter d'espèces aux Etats-Unis (express.be/Les moutons enragés)

Pourquoi le Canada recommande à ses citoyens de ne pas emporter d'espèces aux Etats-Unis

«Si vous devez aller aux Etats-Unis, surtout, ne prenez pas d’espèces sur vous ». Ce conseil, c’est le gouvernement canadien qui l’a donné à ses citoyens, pour leur éviter une mauvaise surprise.
Les policiers américains disposent en effet d’un arsenal juridique qui leur permet de s’emparer des espèces des automobilistes qu’ils sont amenés à contrôler dans le cadre de leur travail sur la simple suspicion que cet argent peut provenir d’un trafic de drogues, et cela sans aucune autre forme de procès. 
Ces saisies sont possibles parce qu’à la suite des attentats du 11 septembre, le gouvernement américain s’est doté d’un ensemble de lois pour faire participer les forces de police à la lutte anti-terroriste. Leurs prérogatives ont donc été étendues pour leur permettre de contribuer à la recherche des terroristes, trafiquants de drogues et d’autres produits de contrebande.
Ils disposent donc maintenant de la possibilité de s’emparer de l’argent des personnes qu’ils peuvent être amenés à contrôler, sur la simple allégation qu’ils soupçonnent que ces sommes sont le produit d’un trafic de drogue, par exemple, et sans avoir à justifier ce soupçon par un élément de preuve tangible.
Selon le Washington Post, au cours des 13 dernières années, les policiers locaux américains auraient ainsi effectué près de 62.000 saisies pour un total de 2,5 milliards de dollars dans tous les Etats du pays. La moitié de ces saisies portaient sur des sommes inférieures à  8.800 dollars.
Le propriétaire n’a la possibilité de récupérer son argent qu’au terme d’une procédure dont le coût dépasse souvent les sommes en cause, ce qui explique pourquoi seulement une victime sur 6 décide de contester cette saisie au tribunal.
Souvent, c’est le service de police dont dépend le policier qui conserve l'argent saisi, et l’utilise pour se financer et financer les pensions des policiers, ce qui stimule en retour ceux-ci à déployer un certain zèle dans ce domaine. Le Washington Post relate ainsi que les policiers n’hésitent pas à se concurrencer et à comparer leurs trophées sur des « chat rooms ».
Pour les voyageurs aux États-Unis, le message est clair: n’emportez que très peu d'argent sur vous.