Le scandale du jour, détaillé ici : L’interview “libérale” de François Rebsamen retirée juste après sa publication
“MARCHE ARRIÈRE TOUTE – C’est l’histoire d’une interview de François
Rebsamen, un entretien à un magazine bourguignon, Le Miroir, qui aurait
certainement apporté son lot de polémiques : le ministre du Travail y
présente sa “vision libérale de l’économie”, tance la retenue du Parti
socialiste sur ce sujet et glisse quelques amabilités à Jean-Christophe
Cambadélis et Michel Sapin. Mais l’interview a été dépubliée quelques
minutes après sa mise en ligne, à la demande du ministre. [...]
Sur Twitter, l’attachée de presse du ministre est formelle : “Ce
n’était pas une interview”. Contactée par Le Lab, elle précise :
Nous avons accepté un reportage sur la vie d’un ministre, où il habite, etc. Ce n’était pas destiné à être publié sous la forme d’une interview, c’était une discussion à bâtons rompus. Quand ils sont partis, je leur ai demandé de m’envoyer les citations, de m’envoyer l’article pour la version papier et ils étaient d’accord. Entre-temps, ils l’ont publié sans me prévenir. Il n’y a pas eu de relecture, or je n’accepte jamais une interview sans relecture.
Une condition très fréquente avec les responsables politiques,
ministres de surcroît. L’attachée de presse assure par ailleurs que s’il
s’était véritablement exprimé dans le cadre d’une interview formelle,
“en tant que ministre du Travail”, il aurait “précisé” un certain nombre
de choses. “Parfois, on dit des choses et quand on les relit, on
s’aperçoit que ce n’était pas exactement ce qu’on voulait dire”,
détaille-t-elle.
“C’est une histoire de fous”, explique pourtant l’auteur de l’article, Jérémie Lorand, au Monde :
J’ai bien précisé que c’était une interview. J’ai même tout enregistré. Nous connaissons bien François Rebsamen puisqu’il était maire de Dijon, nous n’avons jamais fait relire nos interviews.
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Cette interview, démentie par le ministre, mais confirmée par le
journaliste, est donc désormais un élément important du débat
démocratique.
Je décide donc de la publier, grâce au cache de Google. N’hésitez pas à la reprendre sur vos blogs pour qu’elle ne disparaisse pas.
Je ne commente pas…
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Pour l’opposition, il porte le nom de “ministre du chômage”. François Rebsamen
s’est enfin installé de manière définitive dans les locaux historiques
du ministère du Travail au 127 rue de Grenelle à Paris. Proche, très
proche du Président de la République, il a accepté un poste clé du
gouvernement de Manuel Valls, sans doute l’un des plus difficiles aussi.
Symboliquement pendu durant tout l’été par les intermittents
du spectacle, il a fait une rentrée fracassante en septembre en
s’attaquant aux “fraudeurs” de Pôle emploi. Désormais il revendique sa
ligne libérale et reste intimement persuadé qu’il pourra être celui qui
relancera durablement la croissance en France.
Quelques mois après son arrivée, nous sommes allés le rencontrer il y a quelques jours dans son ministère, à Paris.
François Rebsamen bonjour. Depuis un mois, vous avez
rejoint le siège historique du ministère du Travail, celui de la Rue de
Grenelle. C’est là qu’ont été signés les fameux Accords de mai 68. C’est
là que sont passés Pierre Bérégovoy et Martine Aubry. Une force pour
étouffer la grogne ?
Pour la gauche, ce ministère est historique. Alors nous ne pouvons
avoir qu’en référence ces grands ministres qui sont passés par là :
Jean-Michel Jeanneney, en mai 68, Jean Auroux, qui a signé les accords
du même nom, Pierre Bérégovoy, qui était un ami ou encore Martine Aubry,
qui a marqué le monde du Travail avec la réforme des 35 heures. Lors de
la passation avec Michel Sapin [l'ancien ministre du Travail, NDLR], j’ai souligné la beauté de ce ministère. Je n’en mesurais pas encore la difficulté.
Justement, considérez-vous aussi qu’il s’agit du pire ministère du gouvernement ?
C’est surtout le ministère qui, tout au long du XXème siècle, a
permis de former, d’organiser, de codifier le monde du travail, de
protéger les travailleurs. C’est du ministère du Travail qu’émanent les
grandes avancées sociales : Les Accords de Matignon en 1936, les seuils
sociaux et la création des comités d’entreprise en 1945, sous le Général
de Gaulle, la lutte contre le travail des enfants, contre le travail de
nuit…
Désormais, nous sommes dans une autre phase : du ministère des
avancées sociales, nous devenons ministère du dialogue social et des
grandes protections collectives, nous devons désormais enregistrer des
avancées sur les protections individuelles. C’est encore plus complexe.
Il faut lutter contre le travail dissimulé, le travail illégal… C’est
une forme d’esclavagisme humain et j’ai demandé aux inspecteurs du
travail d’être plus vigilants sur cette question.
Il est très grave de voir des socialistes siffler un ministre lorsqu’il dit qu’il aime l’entreprise
Lorsque vous êtes arrivé au ministère, François Hollande
promettait d’inverser la courbe du chômage, désormais, vous refusez de
commenter les chiffres mensuels. Pourquoi ce changement de communication
?
Tout simplement parce que ce n’est pas le bon référentiel. Malgré l’amitié que je porte à Michel [Sapin],
il s’est totalement trompé. On ne juge pas le chômage mois par mois,
mais sur des périodes plus longues : un trimestre, un semestre. Il s’est
mis des boulets aux pieds et les a laissés à son successeur.
Je tente de renverser la compréhension des choses : le taux de
chômage est différent du nombre d’inscrits et il permet les comparaisons
internationales. Le taux de chômage en France métropolitaine est de
9,7% de la population active au sens du Bureau international du travail.
C’est beaucoup, mais il y a déjà eu plus. Si on ne s’y attarde pas, les
citoyens seront persuadés que nous avons un taux de chômage qui a
explosé. Pour parler clair : je tente de m’enlever un boulet, assez
plombant, en changeant de stratégie.
Vous vous êtes finalement réjoui que le chiffre de 150 000
emplois d’avenir ait été atteint fin septembre. Des emplois
subventionnés, n’est-ce pas artificiel pour enrayer la hausse du chômage
?
Ce n’est absolument pas artificiel. C’est même le contraire. À la
différence des emplois jeunes qui s’adressait à un public qualifié, les
emplois d’avenir sont proposés aux jeunes des quartiers issus de la
politique de la ville. Ils sont 80% à ne disposer d’aucun diplôme, à
être très loin de l’emploi. Les acteurs de l’insertion demandaient du
temps : le contrat peut donc durer trois ans et le taux de rupture est
très faible, proche des 10%. En revanche, le taux de réussite est
certain, car le contrat propose une formation. Ceux qui vont sortir du
dispositif, à la fin du contrat, seront qualifiés pour décrocher un
emploi. En quelque sorte, nous préparons une partie de la génération de
décrocheurs à aller vers l’emploi lorsque la croissance reviendra.
Il y a tout de même 900 000 jeunes sans diplômes. Où trouver les marges de manœuvre ?
Nous faisons beaucoup de choses pour eux. De nombreux dispositifs
existent. Parlons déjà de l’apprentissage. Dans les têtes, c’est une
voie de garage alors qu’il faut le voir comme une voie d’excellence, qui
permet la réussite. Les chefs d’entreprise adorent l’apprentissage,
mais ne prennent personne en alternance. La prime qui avait été
supprimée – c’était une erreur – est désormais doublée. Il n’y a donc
plus d’excuse. À partir de l’année prochaine, nous allons développer la
garantie jeune. Une procédure qui concernera les jeunes qui n’ont ni
emploi ni stage, ni formation ni éducation, leur permettra de suivre un
parcours d’insertion sociale. Il y a en aura 50 000 l’année prochaine.
Nous faisons donc feu de tout bois. Mais on ne remplace pas la croissance, il faut que la machine économique reparte. Ce qui crée l’emploi, c’est l’entreprise. Dès lors, nous pouvons préparer les jeunes, les former ou empêcher qu’ils sombrent.
[Note OB : Relire d'urgence l'excellent billet Les entreprises ne créent pas l’emploi, par Frédéric Lordon]
Ce que vous dites c’est que la pédagogie, que vous avez appelée de vos vœux lors de la première partie du quinquennat, n’est peut-être pas si simple ?
J’essaye d’être pédagogue. Nous sommes dans un pays qui a du mal à
accepter les choses. Si nous voulons sauver le modèle social français,
il doit être irréprochable : les droits et les devoirs de chacun doivent
être bien définis. Les Français sont attachés à ce modèle social, mais
il faut l’adapter. Ce sont ces adaptations que nous devons expliquer,
détailler.
Mais cette pédagogie n’est-elle pas trop tardive ? Nous sommes déjà à mi-mandat.
Il n’est jamais trop tard pour faire les choses. Le parti socialiste
est en pleine mue idéologique. Moi je l’ai effectuée depuis longtemps.
Il faut donc l’expliquer. Il est très grave de voir des socialistes
siffler un ministre lorsqu’il dit qu’il aime l’entreprise. Franchement,
c’est quoi le socialisme ? Ce n’est pas la richesse pour chacun. Ah bon,
certains socialistes doutent que ce soit l’entreprise qui crée des
richesses ? L’entreprise, c’est des salariés.
Lors de la campagne des municipales, vous aviez affirmé qu’il ne fallait pas tout céder au Medef.
Alors le Medef c’est une chose. Ce n’est pas la vie des entreprises.
J’ai trois niveaux d’interlocuteurs : le niveau interprofessionnel
national, la posture, avecle Medef, la CGPME et les autres ; ensuite les
branches et au bout les entreprises. Au niveau local, les entreprises
et donc les salariés font vivre le territoire, le développe. Elles
savent ce qu’on veut.
Lorsque je rencontre les branches, je leur rappelle que pendant dix
ans, elles n’ont rien dit. C’est incroyable. Les entreprises ont perdu
marges et compétitivité, sans rien dire. Et là, sous prétexte qu’il
s’agit d’un gouvernement socialiste, elles viennent pleurer. Nous
faisons un effort sans précédent pour redonner des marges aux
entreprises : nous restituons 41 milliards d’euros, l’équivalent de deux
points de PIB pour permettre l’investissement, la création d’emploi,
l’apprentissage. En un mot nous demandons de préparer l’avenir.
N’y avait-il pas un parasitage avec un Arnaud Montebourg parfois virulent envers les chefs d’entreprises ?
Arnaud s’est investi dans sa mission. Il aime l’industrie,
l’industrie lourde, l’industrie tricolore. Il préférait une entreprise
allemande à une autre parce qu’elle était américaine. Arnaud Montebourg
est un personnage complexe : il s’accrochait avec des patrons en
arrivant puis les câlinait. Il a bien fait son boulot pour les
entreprises en difficulté. Il s’est investi, mais avait une approche
particulière. Un peu “olé olé” ! C’est un comédien, un avocat.
Mais ça, François Hollande le savait lorsqu’il a nommé Arnaud Montebourg dans le gouvernement…
Oui, tout à fait. Les gens peuvent ensuite se révéler. Et je ne parle
pas de ceux qui ont truandé comme Thomas Thévenoud. On ne pouvait pas
laisser passer ces gamineries.
Je ne suis pas là pour stigmatiser les chômeurs, encore moins pour casser les droits sociaux, mais pour rappeler les règles
Ces événements ont parasité la communication du gouvernement dont la première promesse était d’inverser la courbe du chômage en 2017. Y croyez-vous encore ?
Les entreprises continuent de créer de l’emploi, mais pas assez pour
faire face à l’afflux de nouveaux entrants sur le marché du travail
comme les jeunes et les femmes. J’ai rencontré le patronat allemand
lundi 29 septembre, je me suis fait un petit plaisir. Ils voulaient
donner des leçons, mais oublient plusieurs choses : l’Allemagne connaît
une baisse de sa démographie et a donc de moins en moins de jeunes
entrant sur le marché du travail, elle n’encourage pas non plus les
femmes à travailler. Notre système de protection du chômage est fort et
permet d’éviter la pauvreté. Le taux de pauvreté des chômeurs français,
au sens du BIT, est de 38%. Chez nos voisins allemands, il est de 62%.
Pôle emploi dispose de plusieurs dispositifs pour protéger les
demandeurs d’emploi. Il y a donc des personnes qui ne recherchent pas
d’emploi et qui sont comptabilisées dans les chiffres. Il s’agit par
exemple de personnes en situation de préretraite, qui sont dispensées de
recherche. Au sens du BIT, ils ne sont plus demandeurs d’emploi.
La phrase que vous évoquez a en effet provoqué un tôlé, au sein même du parti socialiste. La regrettez-vous ?
Oui ce fut un véritable tollé médiatique. Politique aussi. Ce qui n’a
pas empêché 60% de la population d’approuver ce message. Ils ont
conscience qu’il faut adapter notre système social, par ailleurs très
protecteur : en renforçant les contrôles, en assouplissant les seuils,
la législation sur les 35 heures, en autorisant le travail le dimanche.
Ils sont bien plus en avance que nous sur la nécessité d’un certain
pragmatisme en politique.
Malheureusement, le parti socialiste, ou du moins son secrétariat
national refuse toutes ces avancées. Il ne veut pas casser les tabous,
se pose en garant de l’ordre social établi. Je ne suis pas là pour
stigmatiser les chômeurs, encore moins pour casser les droits sociaux,
mais pour rappeler les règles. Et c’est parfois dur. Je ne suis pas un
ennemi de l’entreprise, je ne suis pas pour l’économie administrée ni
pour les pays communistes. Je me bats depuis longtemps pour une vision
libérale de l’économie, de la vie de l’entreprise. Avec des droits
sociaux, avec une protection de l’individu.
Les citoyens des classes populaires se rendent bien compte que la
droite ou la gauche ne sont pas prêtes à appliquer ces réformes alors
ils se tournent vers les extrêmes. C’est ça que je veux éviter. Les
socialistes ne vivent plus comme les gens : les élus ne connaissent pas
le terrain. Ils ne savent pas comment la vie se déroule dans un HLM,
dans le quartier de la Fontaine-d’Ouche, qui rassemble toutes les
nationalités, dans sa diversité…
Selon vous les élus sont donc totalement déconnectés du terrain ?
Ils ne l’ont surtout pas connu. Il faut être maire, conseiller
municipal conseiller général pour connaître cette réalité. Valls la
connaît. A Évry, il l’a vécu. Moi aussi. Beaucoup d’élus n’ont pas fait
de combat politique. Dans les quartiers, ils auraient rencontré des
citoyens qui touchent le Smic, qui triment et qui peuvent en voir
d’autres profiter du système. Ils se disent “pourquoi eux et pas moi” ?
Pourquoi c’est comme ça ? Il faut être rigoureux et proche.
En sous-jacent vous semblez dire que ce qui peut marcher par exemple à Dijon, peut fonctionner partout.
Bien entendu. Le chômage a baissé de 8,7 à 8% à Dijon. Comment
peut-il baisser dans notre ville et pas dans des endroits similaires ?
Il faut se poser la question.
Je suis personnellement convaincu que les résultats seront plus rapides
On a vu que le Conseil Constitutionnel a censuré les
allégements de cotisations salariales. Elles devaient concerner 5,2
millions de salariés et 2,2 millions de fonctionnaires. Le motif du
Conseil : Méconnaissance du principe d’égalité. Est-ce le cas ?
Les 41 milliards d’euros que nous avons débloqués doivent permettre
de redonner des marges de compétitivité aux entreprises. Nous voulions
essentiellement les réserver au secteur concurrentiel, mais le Conseil
Constitutionnel en a décidé autrement : du coup, cette possibilité sera
donnée à toutes les entreprises. Cette mesure va finir par porter ses
fruits, le Président en est persuadé. Peut-être que ceci nous fera
perdre la prochaine élection Présidentielle mais nous pensons que ceci
est une nécessité pour le bien du pays. Si la droite et l’extrême droite
reviennent, les entreprises se débrouilleront pour garder leur
compétitivité. Quand on fait une politique de l’offre, on est obligé
d’être en accord avec l’entreprise.
Vous envisagez donc l’éventualité de perdre la Présidentielle ?
Je ne suis pas pessimiste. Je crois toujours en une victoire. S’il
faut être le dernier auprès de François Hollande, je le serai, car la
victoire j’y crois. Pour moi, François est le candidat idéal. Mais la
réalité c’est qu’une politique de relance par l’offre est très longue à
mettre en œuvre et à porter ses fruits.
Je suis personnellement convaincu que les résultats seront plus rapides : dès le premier semestre 2015 pour le CICE par exemple
La dernière réforme que vous avez lancée est celle des seuils sociaux. Pourquoi faut-il les réformer ?
Le nombre d’entreprises de 48 ou de 51 salariés varie du simple ou
double, il y a bien une raison. Il faut donc envisager un
assouplissement des seuils sociaux. J’ai demandé aux partenaires sociaux
de travailler ensemble pour faciliter cette réforme. 66% des
entreprises de dix et vingt salariés n’ont pas de délégué du personnel
alors que c’est une obligation. Et dans le tiers des entreprises qui en
ont un, c’est le patron qui le choisit. Moi, ça m’interpelle.
Il y a des lourdeurs invraisemblables, des réunions inutiles… Le
droit doit être réel et pas formel. Le dossier est désormais sur la
table des partenaires sociaux. J’espère qu’ils arriveront à un accord
avant la fin de l’année. Dans le cas contraire, le gouvernement prendra
ses responsabilités.
Le vent souffle dans le bon sens pour Dijon et sa communauté urbaine
Parlons un peu de Dijon. Vous avez transmis le flambeau à votre ami Alain Millot. Quel bilan tirez-vous de ces premiers mois ?
Il est patient, apaisant. C’est d’ailleurs ce que je lui ai dit lors
du dernier conseil municipal. Je lui ai envoyé un message, ainsi qu’à
Nathalie [Koenders, la première adjointe, NDLR] et Colette [Popard, adjointe au maire déléguée au logement, NDLR]
: “Il est bien Alain, il est calme, il est pondéré, à l’écoute. Ça fait
du bien au conseil; tout le contraire de moi, car je suis agacé par
Vandriesse, Bourguignat, Bichot et je ne parle même pas de Cavin”.
Alain Millot a surtout porté une réforme que vous aviez insufflée au Sénat : le passage en communauté urbaine du Grand Dijon.
Je suis très content d’avoir réussi mon coup. Ce passage en
communauté urbaine va changer la dotation globale de fonctionnement
(DGF) : de 34 euros par personne, nous allons désormais en toucher 60.
Soit une enveloppe supplémentaire de six millions par an. 36 millions
sur un mandat. Une marche est lancée vers l’unification des territoires
dans le respect des uns et des autres. Il n’y a que la ville de Talant,
pour des raisons politiques qui ne lui ont pas vraiment réussi
d’ailleurs, qui n’a pas voté favorablement cette modification.
À terme, les territoires défensifs, comme Asnières-lès-Dijon, vont
disparaître et nous allons poursuivre notre communauté de destin. Avec
comme objectif de devenir une métropole, au cœur d’un bassin de 380 000
habitants, qui va tirer le département vers le haut.
On attendait la sortie de votre livre sur le football pour la rentrée…
(Il pointe son bureau). Il est là. 80% de l’ouvrage était rédigé
avant que je n’arrive au ministère du Travail, mais je n’ai pas eu le
temps d’écrire la dernière partie, consacré à la coupe du monde de
football de juin 2014. Mais il est bien là, dans un tiroir et sortira au
moment de l’Euro 2016.
À l’origine je voulais écrire un livre sur mes “France-Brésil”, mais
l’éditeur a jugé que je n’étais pas assez connu alors il s’agira
toujours de football, mais à travers le prisme politique. Sur les
réseaux sociaux, les internautes ont critiqué cette démarche, mais la
vérité c’est que l’ouvrage était en partie écrit avant d’arriver ici.
Pour l’Euro 2016 donc. Et avec une équipe en résidence à Dijon ?
La France accueillera en effet la compétition et la ville a postulé
pour accueillir une équipe. Le Président de la Fédération française de
football, Noël Le Graët, m’a confirmé que nous avions de grandes chances
d’être retenus. D’ici là nous aurons avancé sur la construction de la
tribune et sur tant d’autres projets comme la Cité de la gastronomie, la
rénovation du Musée des Beaux-Arts, du chauffage urbain, sur la
classification des climats au patrimoine mondial de l’Unesco. Le vent
souffle dans le bon sens pour Dijon et sa communauté urbaine.
Jérémie Lorand, Le Miroir