octobre 30th, 2014 | by Mickael - Fondateur de News360x
On commence enfin
à parler du tsunami qui va déferler sur l’emploi salarié aussi bien en
France d’ailleurs que dans le reste du monde. Petit Chinois, grand
Norvégien, cher Français blond, brun, noir, blanc ou marron, nous allons
tous être égaux devant l’obsolescence programmée de l’homme à l’égard
de la machine.
Baisser le coût du travail ? Une chimère. On peut baisser le coût du
travail jusqu’à zéro, ce qui revient de fait à rétablir l’esclavage,
qu’un humanoïde restera tout de même plus rentable et nettement moins
pénible à « manager » qu’un être humain.
Relancer la croissance ? Une crétinerie sans nom car à quoi servira
une croissance sans création d’emploi (ce qui est déjà ce que nous
vivons depuis plusieurs années avec un chômage en hausse constante).
Faire de l’austérité ? Rien à en attendre puisque de toute façon cela
nous entraîne encore plus dans la spirale infernale
récession/déflation.
Utiliser la planche à billets ? Pourquoi pas mais au final, sans
croissance, sans emploi, sans création de richesse, c’est la monnaie qui
finira par valoir zéro.
Mais tous ces problèmes ne sont rien par rapport à ce qui va nous
arriver. Comme vous vous en êtes rendu compte ces derniers jours, je
partage avec vous mes réflexions autour de cette révolution robotique,
la robolution qui s’annonce à partir de 2015 avec la commercialisation
des premiers humanoïdes de série.
Les chiffres de l’INSSE
Aujourd’hui, nous aller parler ensemble chiffres, à partir des
statistiques de l’INSEE, c’est donc parfaitement officiel et accessible à
tous et nous allons tordre le cou à certaines idées du type « demain
nous serons tous ingénieurs » ou « nous n’avons rien à craindre car nous
sommes indispensables ».
C’est un document de travail précieux que je vous communique ici et que vous pouvez télécharger là sur
le site du ministère de l’Emploi. Il s’agit de la répartition de la
totalité de notre population active secteur par secteur, métier par
métier.
Allez directement à la page 14 et 15. Il s’agit d’un document
exceptionnel qui compare l’évolution de l’emploi secteur par secteur
entre deux périodes (1982-1984 et 2007-2009). Les choses ont sans doute
un peu changé depuis mais pour notre raisonnement, tout cela restera
dans l’épaisseur du trait.
Le mythe du tous ingénieurs
Nous allons monter en gamme (c’est d’ailleurs ce que l’on nous disait
pour la mondialisation, aux petits Chinois le textile et à nous le haut
de gamme, résultat : nous avons évidemment pêché par orgueil et le
petit Chinois n’est pas plus crétin que le petit Français et 15 ans
après, il est capable de fabriquer votre iPhone chez Foxconn pour
beaucoup moins cher et les téléphones SAGEM n’existent plus et les Nokia
du début des années 2000 ne survivent plus qu’en tenant à un fil).
Mais soyons « gentils » et admettons que nous montions en gamme.
En 1982, nous avions 105 000 ingénieurs et la progression par rapport
à la période 2007-2009 a été fulgurante puisque le nombre d’ingénieurs
et cadres de l’industrie (c’est le libellé INSEE) a progressé de 116 %
pour s’établir à… 227 000 ingénieurs. En clair, en 30 ans, la France a «
gagné » 122 000 ingénieurs de l’industrie… la population active est de
25 millions de personnes. Quand bien même cette progression serait
maintenue dans les 30 prochaines années, quand bien même nous ne ferions
pas 116 % de plus mais 300 % de plus que cela ne changera rien et ne
sera en aucun cas suffisant.
Pour les informaticiens, c’est exactement la même chose (en pire).
Ils étaient 49 000 en 1982 donc pas vraiment très nombreux et
aujourd’hui, après une hausse de 547 %, ce qui est colossal en 30 ans et
montre bien que la révolution informatique dans l’emploi a bien eu lieu
ainsi que les efforts de formation nécessaires, ils sont en 2009… 317
000… Alors avant que nous occupions 25 millions de personnes dans
l’informatique, tandis que désormais les « développeurs » se font
remplacer par des indiens pas cher (cela porte le doux nom de «
développement offshore », ce qui fait nettement mieux que
« délocalisations d’informaticiens »). Vous pourrez vérifier vous-même
ces chiffres page 14 et 15 de ce document, je le répète parfaitement
officiel et qui ne sort pas du cerveau d’un contrarien malade mais du
cerveau d’un contrarien qui sait juste lire, écrire et compter (mais
cela semble devenir rare ces derniers temps).
Une fois posé ce constat démontré par les chiffres, de façon
factuelle, purement factuelle, il ne faut pas rêver, quand bien même
tous nos futurs gamins seraient des génies ayant tous le bac en poche
(mais ne sachant toujours ni lire, ni écrire, ni compter), nous ne
pourrons pas être 25 millions à être ingénieurs ou informaticiens. Ceux
qui véhiculent ce discours au mieux se trompent et n’ont jamais pris le
temps de lire ce document et de poser ces quelques chiffres sur un bout
de papier (un truc qui se faisait dans l’ancien temps pour organiser ses
idées et bâtir un raisonnement), au pire, évidemment ils nous mentent,
ils vous mentent sciemment et consciemment, ce qui est encore plus
grave.
Passons en revue le nombre d’emplois automatisables dans cette liste fournie par l’INSEE.
Et là, mes amis, nous allons passer les chiffres à la moulinette et cela va être un véritable carnage à l’emploi.
1/ Administration publique Catégorie A, B, C, D, E, F, G, et jusqu’à
Z, il y a 2,2 millions de personnes, dont 422 000 personnes pour la
catégorie « pompiers, armée, police »… Bon, partons du principe que les
compagnies de CRS seront avantageusement remplacées par des armées de
robots « titans » et que les pompiers aussi, et que de toutes les
façons, vu tous les postes qui vont être perdus, les déficits et dettes
cumulées, l’état de quasi-faillite de notre État et le fait qu’il n’y
aura bientôt plus personne pour payer les fonctionnaires, ils vont se
faire réduire par deux, sans oublier enfin que l’on va pouvoir
évidemment automatiser énormément de tâches via toutes ces nouvelles
technologies. Supprimons donc 1,2 million de fonctionnaires comme en
rêvent le FMI et la finance (sans doute la bonne, celle qui est copine
avec Macron).
2/ Banque et assurance… énorme rigolade. Nul besoin d’une agence
alors que les banques en ligne fonctionnent parfaitement. Conclusion :
tout cela va disparaître et d’ici 10 ans, il n’y aura presque plus
d’agences bancaires (ce qui constitue l’essentiel de l’emploi dans ce
secteur) et d’ailleurs les nouveaux formats d’agences de la BNP par
exemple préfigurent parfaitement aussi bien ce phénomène que cette
stratégie. Supprimons donc 700 000 postes, les banques tourneront aussi
bien avec 70 000 personnes, ce qui est déjà énorme pour ne pas dire
encore trop pour tenir 10 sites Web en ligne…
3/ Commerce. Ce sont les caissiers, les vendeurs et tous ces jobs qui
ne servent à rien à l’époque de l’humanoïde et de la caisse libre
service. Supprimons donc 1,1 million de postes (ça commence déjà à faire
mal le sous-total là).
4/ Hôtellerie, restauration, alimentation, tout pareil, en plus
beaucoup de sous-secteurs de cette catégorie sont orientés à la baisse
sur 30 ans… Peu de chance qu’ils reprennent une croissance de la
création de l’emploi. Soit 330 000 postes en moins.
5/ Services aux particuliers… C’est en particulier dans cette
catégorie que l’on retrouve les emplois à la personnes en hausse
phénoménale et vous comprenez l’engouement des politiques à ce sujet par
ces chiffres. En 30 ans, on est passé de 333 000 postes à… 918 000 !!
Vous avez également 1,2 million d’agents d’entretien et 208 000 vigiles
et « agents de gardiennage »… Bref, tous ces postes sont évidemment
remplaçables dès 2015 par les premiers humanoïdes. D’ailleurs, avoir une
femme de ménage robotte 24/24h ça c’est le luxe, et c’est nettement
moins contraignant qu’une vraie femme de ménage. Vous pouvez donc
supprimer au moins 1 348 000 postes. Ouille ! Ça pique.
6/ Secteur de la santé. Infirmières, on garde… Je ne suis pas sûr
mais bon, soyons « optimistes », médecins idem, on vire les
aides-soignantes qui globalement font du ménage donc robottes, et on
peut supprimer au moins 50 % des infirmières tout de même, Ucroa pourra
nous piquouser assez rapidement sans nous faire trop de mal. On supprime
au moins, dans cette catégorie, 763 000 postes. Pourtant, on en garde
plein et je suis sûr qu’il y a moyen d’optimiser nettement plus…
7/ Haaaaa mon préféré, l’enseignement. Comme le dit Laurent Alexandre
dans sa vidéo (ci-dessous), qui restent des propos de psychopathe,
l’Éducation nationale est aussi dépassée que la médecine du Moyen Âge.
Dans ce cas, écoutez cette vidéo si vous ne l’avez pas déjà fait hier.
En gros, on peut tout simplement supprimer l’essentiel des postes et
conserver tout de même 340 000 postes d’enseignants/formateurs mais
c’est en fait encore beaucoup trop, ce sera nettement moins dans 30 ans.
Donc cela nous fait tout de même 1 million de postes en moins. Là, je
peux vous dire que la Mammouth de Claude Allègre sera très largement
dégraissée, on pourrait même dire dépecée mon cher Claude, tout en
accompagnant le tout d’une bonne vieille privatisation de l’éducation
saupoudré d’une bonne sauce de libéralisme. Je ne vous parle même pas
des robottes profs ou instits qui surveilleront nos petits chérubins…
8/ Agriculture, marine et pêche… Bon, en 30 ans, ce secteur
s’effondre, donc il va poursuivre sa tendance et de toutes les façons,
il n’y a plus de poissons à pécher vu que nous avons consciencieusement
vidé les océans et flingué l’environnement. Allez zou ! On en garde 100
000 pour faire joli mais tous les ramasseurs de raisins, de légumes et
tout ça, hop ! un humanoïde et c’est réglé, même plus besoin de faire
appel aux roumains sans papiers journaliers… Le prôôôgrès quoi ! Moins
849 000 postes. N’oubliez pas l’exemple de la ferme des 1 000 vaches, ou
les vaches à hublot dans les pays du nord, on leur installe un hublot
dans le ventre. On ouvre la fenêtre et on malaxe directement dans
l’estomac de la vache… Ha, le prôôôgrèèèèèès.
9/ BTP… Là c’est drôle, entre les imprimantes 3D, les robots ouvriers
et les plans informatisés et programmés d’avance, je suis sûr que d’ici
30 ans la maison se monte toute seule sans intervention humaine. Mais
encore une fois, soyons optimistes, ce secteur occupe 1,897 million de
personnes, allez, supprimons seulement 360 000 postes… Vous ne pouvez
pas dire que je suis pessimiste et puis comme ça, ça fera une moyenne
avec ceux qui pensent que là j’en ai pas supprimé assez et que j’ai viré
trop de profs… Ça va se compenser dans le meilleur des cas, sinon ce
sera encore pire hahahahahaha.
10/ Mécanique et travail des métaux… on est passé de presque 1,3
million de postes en 1982 à 949 000 en 2009 donc sur 30 ans, la baisse
est réelle et va se poursuivre donc on supprime 50 % des effectifs, soit
450 000 postes en gros.
11/ Matériaux souple, bois, et tout… on a déjà perdu 55 % des
effectifs en 30 ans, disons que dans les 30 prochaines années, on en
perdra que 50 % et pas 55 % hop ! on supprime encore 150 000 jobs.
12/ Enfin, les métiers du transport et de la logistique, c’est mon
deuxième poste préféré après les profs, on peut virer tous les
chauffeurs de camions, de cars (c’est Macron qui va faire la gueule vu
que personne l’a prévenu que sa dernière idée géniale était juste
complètement naze), de taxis (en plus la Google Car sera certainement
plus aimable que nos vieux ronchons tendance grincheux actuels) et on
peut se débarrasser enfin de 911 000 postes supplémentaires grâce à tous
les véhicules qui se conduisent tout seul (en espérant que Windows ne
plante pas en plein milieu de l’autoroute des vacances parce que là, ce
sera un beau et vrai carnage).
13/ Et enfin, la gestion et l’administration où l’on a encore 488 000
secrétaires qui n’ont pas encore été virée alors qu’elles ne servent à
rien vu que je tape mes mails tout seul et 164 000 secrétaires de
direction. Sans oublier que, dans cette catégorie, nous avons tout de
même 2 534 000 postes donc en supprimer moins de la moitié, soit que un
petit million, c’est largement jouable.
TOTAL général du carnage programmé : 11 763 000 postes massacrés.
Je pense qu’avec un peu d’efficacité nous devrions pouvoir faire
nettement mieux que cet objectif somme toute trop raisonnable. Cela veut
dire que d’ici 2025, ce n’est pas 3 millions de postes qui pourraient
disparaître mais presque la moitié de notre population active.
En Grèce, d’ailleurs, 50 % des Grecs sont déjà pauvres…
Vous pourrez donc vous amuser à faire vous-même vos propres analyses
et vos propres simulations mais l’emploi va se raréfier considérablement
et ça, c’est une réalité, une donnée avec laquelle nous allons tous
devoir apprendre à faire, nous devons nous adapter et nous y préparer
pour être plus forts et plus résistants. Bon courage mes amis.
Source : Le Contrarien