Ébola : « C’est une affaire politique: une épidémie sans morts n’ est pas crédible »
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Photo – Carlos Arturo Guerrero
Interview de Carlos Arturo Guerrero, virologue colombien
Grâce
aux grands médias les virus comme Ébola ont provoqué la paranoïa chez
les gens et génèrent des dividendes pour les entreprises
pharmaceutiques. Le Dr. Carlos Arturo Guerrero explique pourquoi il n’y a
pas réellement de danger que ce virus atteigne la Colombie et d’autres
pays d’Amérique latine.
Interview du Dr. Carlos Arturo Guerrero, chirurgien et
virologue colombien, professeur dans les domaines de la biologie
cellulaire et moléculaire, la biochimie, la génétique, le cancer et la
virologie, chercheur à l’Université nationale de Colombie.
FSJ:
Avant, les virus se transmettaient entre animaux sans atteindre les
humains, pourquoi semblent-ils désormais passer si facilement de
l’animal à l’homme?
CAG: La raison
principale est que les humains détruisent l’habitat des animaux qui sont
des réservoirs naturels. Deuxièmement, parce que nous allons dans des
zones où coexistent les virus et les hôtes vivants, qui hébergent des
parasites. C’est de cette manière que les humains ont contracté la
variole, la dengue et le paludisme, entre autres.
Y a-t-il un réel danger que le virus Ébola atteigne des pays comme la Colombie, le Venezuela et le Chili, où on observe déjà une panique à ce sujet?
Aucun, parce que nous n’avons pas
d’agent naturel de transmission. La seule possibilité viendrait de
l’arrivée de voyageurs mais c’est facilement contrôlable : il suffit
d’isoler les patients et d’éviter tout contact avec leurs fluides et
sécrétions. Il faut un contact étroit et direct avec le patient [pour être contaminé].
Il n’est pas vrai que la transmission se fasse facilement par l’air,
par la toux ou les éternuements. Cela se produit lorsque les virus sont
déjà adaptés à l’espèce comme le virus de la grippe humaine.
Pour affecter d’autres espèces, les nouveaux hôtes doivent absorber
des milliers ou des millions de particules simultanément et de manière
répétée. Si un virus d’une autre espèce affecte l’homme aussi
facilement, comme c’est le cas pour le virus de la grippe (un
éternuement une demi-heure auparavant suffit), c’est parce qu’il a été
intentionnellement manipulé dans ce but. Dans la nature, cela est
impossible. Le grand ramdam est entretenu par les médias au service des
entreprises pharmaceutiques et des intérêts des USA. Pour cela, ils
peuvent compter sur l’ OMS et les médias comme CNN; les médias nationaux
ne font que répéter ce que les autres disent.
Pourquoi les épidémies se produisent-elles toujours dans des pays pauvres avec des systèmes de santé déjà fragiles?
La pauvreté est liée à des conditions
insalubres (pas d’eau potable, pas d’égouts, les maisons sont
construites de façon précaire etc.), où il n’y a pas d’accès facile,
rapide et en temps utile aux systèmes de santé. De plus, dans ces zones,
les faibles revenus et / ou le manque de connaissances ne permettent
pas à la population de se nourrir convenablement. Par conséquent, ces
facteurs ont un impact sur le système immunitaire, abaissant les
défenses contre les virus et les parasites communs. Les virus affectent
davantage le mal-nourri que le bien-nourri.
Un autre aspect à prendre en compte est la manie consistant à rendre
responsable seulement le virus ou le micro-organisme de l’épidémie. Cela
est faux ! Toutes les épidémies qui ont frappé l’humanité (voir
encadré) ont en commun une ambiance de stress aigu ou chronique, généré
par la pénurie économique, la guerre ou les catastrophes géographiques ou climatiques.
Par exemple, les bactéries (de peste bubonique) qui ont balayé la
population au Moyen-âge n’ont pas disparu, elles vivent toujours parmi
nous, mais il n’y a pas épidémie. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a plus les
conditions du Moyen-âge.
Il en va de même avec le virus de la grippe, la bactérie du choléra,
le typhus etc. Ils sont avec nous et vivent avec leurs hôtes près de
nous, mais il n’y a pas d’épidémie. Celle-ci apparaîtra si les
conditions de stress, de malnutrition, et autres prennent des
proportions de masse.
Dans les pays appauvris d’Afrique et d’Amérique du Sud, les
micro-organismes ont tué la population sensible, à cause de ses
conditions de malnutrition. Les survivants sont des réservoirs et ces
nouvelles épidémies ne se propageront à partir d’eux que si les
conditions sociales et économiques le permettent.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est réunie les 29 et 30 septembre avec des représentants des autorités
de santé, des chercheurs et des entreprises multinationales
pharmaceutiques afin de discuter de vaccins contre le virus Ébola.
Quelle est la responsabilité de l’OMS dans l’alerte générale créée dans
le cas du virus Ébola et dans le passé avec le virus H1N1?
Depuis des années, la communauté
scientifique dénonce le fait que les entreprises pharmaceutiques
contrôlent l’OMS. Celle-ci est devenue un appendice des boîtes
pharmaceutique et elle autorise de manière impudente les «cartes» de
couleurs qui indiquent quand déclarer une épidémie ou pas.
L’impudence a commencé à partir de «l’épidémie» de virus de
l’immunodéficience humaine (VIH). Ils l’ont bien maniée, ont acquis de
l’expérience et réussi à tromper le monde, y compris la communauté
médicale clinique.
Le virus du VIH n’a pas été isolé, aucun scientifique ne peut
reproduire en laboratoire le modèle infectieux parce qu’aucun
laboratoire scientifique ne le possède. En virologie, c’est ce qui est
la clé. On doit démontrer la relation entre le nombre de virions*
(particules infectieuses) qui s’ajoutent à une cellule (appelée MOI) et
la réaction qui se produit à l’intérieur de la cellule pour établir la
corrélation avec la pathologie.
Cela, on n’a jamais été en mesure de le faire parce que lors de la
manipulation du sérum de patients infectés, on peut faire des erreurs
graves parce que nous avons des centaines de particules normales dans
nos cellules qui se comportent de manière similaire à ce que le VIH est
censé faire. Cela signifie que tout ce qui a été publié à ce jour est en
grande partie un subterfuge technique. Mais ils ont vendu des millions
de dollars en médicaments et selon eux, ils ont guéri ou tué parce que
les mécanismes biologiques normaux appelés transcription inverse sont
affectés.
L’indécence a été évidente avec «l’épidémie» de H1N1 : on a déclaré
une épidémie inexistante et on a fait pression sur les gouvernements
pour qu’ils se « préparent » en achetant des médicaments vendus par les
boîtes pharmaceutiques US.
En Colombie, le ministre de la Santé Diego Palacios (2009-2010) a
acheté pour 27 millions d’Euros de « Tamiflu » et un an et demi plus
tard, on a jeté le médicament qui était périmé. [En France, Mme
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé de Sarkozy, a, elle, fait
acheter 50 millions de doses du même Tamifl(o)u pour 670 millions
d'Euros, dont, officiellement, seulement 6 millions de doses ont été
administrés. Pour une annulation de commande, la dame au tailleur rose a
du payer des indemnités de rétractation aux labos fournisseurs. Il
n'est pas inutile de préciser que le Docteur (en phamacie) Bachelot a
travaillé pendant douze ans pour l'industie pharmaceutique-NdT]
Les chauffeurs de taxi, les réceptionnistes et toute personne au
contact du public portaient des masques et des gants. Ils ont vendu des
milliards de dollars de médicaments pour une épidémie inventée. La
presse de caniveau alimente ces campagnes de terreur, en reprenant
irrationnellement ce que dit l’OMS.
Est-ce un hasard si
après l’apparition de la première personne infectée, le patient zéro,
par un virus quelconque, par épidémie ou pandémie, apparaît aussi le
moyen probable de guérison par un vaccin?
Non, parce que la santé s’est convertie
en une affaire très rentable pour les entreprises pharmaceutiques. Nous
vivons à une époque où on invente des épidémies, on exagère et on
pervertit les connaissances scientifiques pour inciter les gens à
acheter des médicaments ou à se faire vacciner.
Par exemple, on a donné le Prix Nobel à celui qui a trouvé le vaccin
conte le papillomavirus et ça a été la base idéale pour le lancement de
la vaccination de masse. Actuellement, l’industrie pharmaceutique
privée contribue financièrement aux prix décernés.
En ce qui concerne le papillomavirus, dire que c’est le virus du
cancer du col utérin est un mensonge. Je dois préciser qu’il n’y a aucun
virus producteur de cancer. Si cela était vrai, cela signifierait que
le cancer du col utérin est contagieux, puisque le virus l’est. S’il
était vrai qu’il produit le cancer, les personnes atteintes par le virus
devraient avoir un cancer en peu de temps puisque le virus se réplique
rapidement.
Cela n’arrive pas parce que le virus tout seul n’est pas responsable
du cancer, il contient même des molécules qui inhibent la prolifération
des cellules (une caractéristique du cancer). Les statistiques indiquent
que de nombreuses femmes atteintes d’un cancer du col utérin ont le
virus, elles peuvent l’avoir dès l’enfance, alors que le cancer apparaît
à l’âge adulte; donc, cela explique que la présence du virus n’est pas
la seule cause d’apparition de la maladie. D’autres facteurs sont
requis, comme la présence de bactéries agressives, un déséquilibre
nutritionnel et immunitaire pendant de nombreuses années.
Les papillomavirus habitent normalement la peau et des voies
digestives. Ils se trouvent chez des nourrissonnes dont le vagin peut
être contaminé par les fèsses, il n’est donc pas sûr qu’il se transmette
uniquement par la voie sexuelle. Donc, je pense qu’il est irresponsable
de faire des vaccinations de masse, il serait plus correct de les
réserver à certains groupes à risque comme certains pays le font.
L’arrière-plan de la vaccination de masse est le business des
multinationales pharmaceutiques.
Il en va de même avec le virus du chikungunya. Il a d’abord été
breveté, puis on a développé des médicaments qui atténuent les symptômes
et le vaccin, mais il y avait un problème: les usagers étaient peu
nombreux, car il était restreint à certaines régions.
Ce sentiment a été exprimé par le Journal de l’Institut national de
la Santé des USA, où on écrit sans honte que les résultats seraient
meilleurs si le marché était plus grand (Chikungunya virus and prospects for a vaccine). Et voilà que, tout d’un coup – quelle coïncidence ! – le virus se propage dans le monde entier!
Outre les retombées
économiques, la hausse des actions en bourse, pour des multinationales
comme GlaxoSmithKline, quels autres objectifs poursuit-on avec la
«paranoïa» sur les épidémies et les pandémies ?
Il y a longtemps que les USA ont
l’antidote et le vaccin. On peut trouver ça sur Internet, ils ont tout
breveté –évidemment, l’ antidote efficace doit être un secret militaire
-, ils ont intérêt à créer la panique. De toute évidence ils jouent avec
le feu.
Les infections sont la meilleure et la plus efficace arme politique
pour soumettre les adversaires. Il vaut mieux avoir un nombre (limité)
de morts que de risquer une guerre totale contre d’autres puissances
concurrentes comme la Chine. Les USA ont déjà fait des manœuvres
conjointes dans le cadre de qu’ils appellent l’ Alliance Pacifique qui
comprend l’Australie et le Japon; les USA ont averti la Chine qu’ils ne
vont pas faire de cadeaux. Ce n’est pas un jeu, il en va de la survie de
l’empire.
Pour leur survie, les USA ont besoin du plus petit marché, du plus insignifiant. La crise du capitalisme le justifie. Ils se noient dans leur propre production et ont besoin de la vendre au monde pour sortir de leur crise. Tous les marchés sont bons à prendre, si petits qu’ils soient en apparence.
Dans la guerre économique ils font feu de tout bois. L’autre chose
dont ils ont besoin ce sont des ressources naturelles, en particulier
celles qui sont le fondement de l’avenir : des éléments peu connus (j’ai
oublié comment ils s’appellent) [coltane et terres rares, NdT) nécessaires pour développer les supraconducteurs et d’autres technologies. Et ils se trouvent en Afrique.
Ils ont besoin de justifier la
militarisation de l’Afrique. Le jeudi 16 octobre Barack Obama, le
président des USA, a annoncé l’envoi «humanitaire»
de troupes en Afrique. C’est une affaire politique et économique. Une
épidémie sans morts n’est pas une épidémie crédible. Ce sont des morts
« nécessaires » pour que la panique gagne.
En outre on a répandu la rumeur que le vaccin est très cher, car on investit dans la recherche
pour vacciner des pauvres mais ce sera rentable avec les voyageurs en
provenance des pays riches. C’ est ce qu’ils ont fait avec le
chikungunya. Les épidémies apparaissent dans des zones appauvries, mais
importantes pour le tourisme. Le business futur consistera à promouvoir
le tourisme et le vaccin, une vraie aubaine, et ils ont le pouvoir des
médias pour le faire.
Peut-on parler d’une « Pharmafia » qui grossit avec le soutien de l’OMS et des médias?
C’est une mafia plus puissante que les
cartels des drogues psycho-actives et ils gagnent plus que les marchands
d’armes, et avec un avantage sur eux : tout est légal et ils font même
figure de «bienfaiteurs». Ils influent sur les campagnes politiques, ils
font et défont les présidents, manipulent les revues scientifiques, ils
tripatouillent les résultats de recherches sur des produits, ils
disposent d’une gamme d’avocats et d’autres bureaucrates pour obtenir
des brevets rapidement.
La façon la plus commune de faire en sorte que tout «aille bien» est
de donner des cadeaux aux « médecins prestigieux ». Par exemple, ils
sponsorisent leurs congrès, financent leur participation à ces congrès
ou à des réunions, et, à l’occasion, leur payent des soldes mensuelles.
Cette pratique aberrante est considérée comme normale par les
cliniciens. La meilleure façon d’assurer la vente d’un produit est de
«gagner les cœurs» des médecins.
Que faudrait-il pour que la médecine sociale l’emporte sur la médecine de profit ?
Pour résoudre les problèmes de santé, il
y a plus important que de de créer des milliers d’hôpitaux, c’est
d’avoir les ressources nécessaires pour bien manger, pour résoudre
l’aspect nutritionnel. L’accès aux connaissances est important pour
avoir une alimentation adéquate. Autrement dit, il faut un réel
bien-être économique.
Ces connaissances, les riches les ont déjà. C’est pour ça que dans
les pays développés, on ne voit pas de riches gros. Tous les riches du
monde sont minces parce qu’ils sont dans le coup. De nos jours, bien
manger coûte cher.
Les gens du peuple
ne consomment pas suffisamment de vitamines et de minéraux et absorbent
plus de glucides et de gras saturés que nécessaire, ils sont dans un
stress chronique, ils fument, ingèrent de grandes quantités d’alcool,
font peu de sport. Tout cela entraîne que des micro-organismes suscitent
facilement des maladies et qu’ils soient plus sujets au cancer, au
diabète, à l’obésité et à l’hypertension.
-Bonne nouvelle, fiston : l’ébola peut se guérir
-Et comment s’appelle le médicament ?
-Argent
-Et comment s’appelle le médicament ?
-Argent
*Le virion est un virus,
ou particule virale, éjecté avec ses congénères de la cellule infectée
et dont la machinerie génétique a été détournée pour les fabriquer.[NdT]
Épidémies
1918 grippe “espagnole” 1957 grippe “asiatique” 1968 grippe de “Hong Kong”
1976 Grippe porcine (USA) 1984 SIDA (“Haïti” “Afrique”) 2001 Anthrax “Al Qaïda” 2003 Syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus (SRAS), Asie 2003 virus de “Babylone” 2005 grippe aviaire (“chinoise”) 2005 Chikungunya, La Réunion 2009 « grippe du Mexique » 2010 Grippe porcine 2013 Ébola |
Fernanda Sánchez Jaramillo
Traduit par Fausto Giudice