La lutte contre l’EI (État islamique), un écran de fumée pour masquer la mobilisation US contre la Syrie et l’Iran
Texte Image : En anglais ISIS, Islamic State of Iraq and the Levant.
Par Mahdi Darius Nazemroaya
La menace de l’EIIL [État islamique en Irak et au Levant, ou en anglais ISIS, Islamic State of Iraq and the Levant. NdR],
ou EI, est de la poudre aux yeux. La force de l’EIIL a été délibérément
gonflée pour que le public soutienne le Pentagone et pour justifier les
bombardements illégaux de la Syrie. Elle est utilisée également pour
justifier la mobilisation de ce qui apparaît de plus en plus comme un
déploiement militaire massif, dirigé par les États-Unis, au
Moyen-Orient. La puissance de feu et les moyens militaires engagés
dépassent ce qui est nécessaire pour combattre les escadrons de la mort
de l’EIIL.
Alors que les États-Unis ont assuré leurs citoyens et le monde
qu’aucun soldat ne serait envoyé sur le terrain, cela est très peu
probable. C’est peu probable tout d’abord parce qu’il faut des soldats
sur le terrain pour identifier et choisir les cibles. De plus,
Washington considère que la campagne contre les combattants de l’EIIL va
durer des années. C’est un double discours. Il s’agit en fait d’un
déploiement militaire permanent ou, dans le cas de l’Irak, d’un
redéploiement. Cette force pourrait être transformée par la suite en une
plus grande force d’attaque qui menacerait la Syrie, l’Iran et le
Liban.
Un dialogue sur la sécurité entre les État-Unis et la Syrie et entre les États-Unis et l’Iran?
Avant le début des bombardements américains en Syrie, des
informations non vérifiées avaient commencé à circuler que Washington
avait entamé, par l’intermédiaire de canaux russes et irakiens, un
dialogue avec Damas pour discuter de coordination militaire et de la
campagne de bombardements du Pentagone. Ces rapports avaient quelque
chose d’étrange. Les agents de confusion étaient à l’oeuvre pour
légitimer les bombardements de la République arabe syrienne.
Il y a quelques semaines, Washington et les médias américains avaient
laissé entendre qu’un accord de coopération militaire avait été conclu
entre Washington et Téhéran pour combattre l’EIIL et coopérer à
l’intérieur de l’Irak. Cela avait été démenti catégoriquement et dénoncé
comme de la désinformation par de nombreuses personnes de
l’establishment politique iranien et par des commandants militaires
iraniens de haut rang.
Après que les Iraniens aient dit clairement que les affirmations de
Washington étaient de la fiction, les États-Unis ont déclaré qu’il ne
serait pas pertinent que l’Iran se joigne à une coalition anti-EIIL.
L’Iran a réfuté tout cela. Washington était malhonnête et déformait les
faits parce que les responsables américains avaient demandé plusieurs
fois à Téhéran de se joindre à la coalition anti-EIIL.
Avant de recevoir son congé de l’hôpital après une chirurgie de la
prostate, l’Ayatollah Ali Khamenei, qui occupe le poste le plus élevé de
la République islamique d’Iran, a déclaré à la télévision iranienne le 9
septembre 2014 que les États-Unis avaient demandé à trois reprises que
Téhéran et Washington coopèrent en Irak. Il a expliqué que l’ambassadeur
des États-Unis en Irak avait transmis un message à l’ambassadeur d’Iran
en Irak dans lequel il demandait à l’Iran de se joindre aux États-Unis,
alors que, dans ses propres mots, « le même [John Kerry]— qui avait
déclaré devant les caméras et devant le monde entier qu’il ne voulait
pas que l’Iran coopère avec eux— a demandé à M. Zarif [ministre iranien
des Affaires étrangères de l'Iran] que l’Iran coopèrent avec eux sur
cette question, mais M. Zarif a refusé cette [demande] ». La troisième
demande a été faite par la sous-secrétaire américaine Wendy Sherman au
vice-ministre des Affaires étrangères iranien Abbas Araghchi.
De plus, Khamenei a catégoriquement exclu toute coopération avec
Washington sur la question. « Sur cette question, nous n’allons pas
coopérer avec l’Amérique notamment parce qu’elle a les mains sales »,
a-t-il publiquement confirmé tout en expliquant que Washington avait de
mauvaises intentions et des visées malveillantes en Irak et en Syrie.
Comme la Russie, l’Iran soutient la Syrie et l’Irak contre l’EIIL.
Tout comme Moscou, Téhéran s’est également engagé à combattre l’EIIL,
mais ne se joindra pas à la coalition anti-EIIL de Washington.
Nouvelle(s) invasion(s) et projets de changement de régime en préparation?
Comme cela a été révélé le 20 juin 2014, pour Washington le
gouvernement fédéral de Nouri Al-Malaki à Bagdad devait être écarté
parce qu’il avait refusé de se joindre au siège américain de la Syrie,
s’était aligné sur l’Iran, avait vendu du pétrole aux Chinois et avait
acheté des armements à la Russie. La décision de l’Irak de participer à
la construction du gazoduc Iran-Irak-Syrie a également contrarié les
plans des États-Unis et de leurs alliés pour gagner le contrôle des flux
d’énergie du Moyen-Orient et entraver l’intégration eurasienne.[1]
Souvenez-vous du slogan du gouvernement Bush II après le 11
Septembre, 2001, au début de sa série de guerres ? C’était le suivant: «
N’importe qui peut aller à Bagdad, mais les vrais hommes vont à Téhéran
! » Ce que voulait dire ce slogan belliciste est que le Pentagone
considérait que le chemin de Téhéran passait pas Bagdad et Damas.[2]
Comme pour la Syrie, les péchés capitaux du gouvernement Al-Malaki
sont liés au fait qu’il bloquait le chemin de Téhéran. En premier lieu,
le gouvernement irakien avait expulsé le Pentagone d’Irak à la fin de
2011, ce qui avait forcé les États-Unis à retirer les troupes
américaines directement stationnées à la frontière occidentale de
l’Iran. En second lieu, le gouvernement fédéral irakien cherchait à
expulser les militants iraniens hostiles et à fermer le Camp d’Ashraf,
qui pouvaient être utilisés dans une guerre ou des opérations de
changement de régime contre l’Iran.
Le camp d’Ashraf était la base de l’aile militaire de l’Organisation
des moudjahidines du peuple iranien (OMPI). L’OMPI est une organisation
antigouvernementale iranienne qui a comme objectif le changement de
régime à Téhéran. Cette organisation a même ouvertement appuyé les
attaques menées par les États-Unis contre l’Iran et la Syrie.
Bien que le gouvernement américain ait inscrit l’OMPI sur sa liste
d’organisations terroristes, quand les États-Unis et la Grande-Bretagne,
leur fidèle allié, ont envahi l’Irak, Washington a commencé à resserrer
ses liens avec l’OMPI. Paradoxalement, les États-Unis et la
Grande-Bretagne avaient hypocritement utilisé le soutien de Saddam
Hussein à l’OMPI pour qualifier l’Irak d’État soutenant le terrorisme et
également justifier l’invasion anglo-américaine de l’Irak. Depuis, les
États-Unis protègent l’OMPI.
Depuis 2003, les États-Unis financent l’OMPI. Washington protège
l’OMPI pour, d’une part, faire pression sur Téhéran et, d’autre part, se
garder la possibilité de l’installer au pouvoir à Téhéran dans le cadre
d’une opération de changement de régime contre l’Iran. L’OMPI a
littéralement été incorporée à l’arsenal du Pentagone et de CIA contre
Téhéran. Même après que les États-Unis aient transféré le contrôle du
Camp d’Ashraf à Bagdad, le Pentagone a maintenu des troupes à
l’intérieur du camp de l’OMPI.
En 2012, les forces de l’OMPI ont été transférées à l’ancienne base
militaire américaine de Camp Liberty, qui est maintenant appelé par un
nom arabe, le Camp Hurriya.
Le chef du bureau d’Istanbul du Christian Science Monitor,
Scott Peterson, explique que les responsables américains ont commencé à
réellement soutenir l’OMPI au début du printemps arabe en 2011. Ce
soutien est lié aux rêves de changement de régime de Washington. Scott
Peterson écrit que les responsables américains « parlent rarement du
passé violent et anti-américain de l’OMPI et présentent ce groupe non
pas comme des terroristes mais comme des combattants de la liberté ayant
‘des valeurs semblables aux nôtres’, comme des démocrates en attente
prêts à servir d’avant-garde au changement de régime en Iran. »[3]
Washington n’a pas abandonné ses rêves de changement de régime à Téhéran
Washington n’a pas abandonné ses rêves de changement de régime à
Téhéran. Est-ce une coïncidence que le soutien des États-Unis et de
l’Union européenne à l’OMPI augmente alors que la menace de l’EIIL en
Irak commence à recevoir une grande attention ?
Le 27 juin 2014, 600 parlementaires et hommes politiques, pour la
plupart des pays de l’OTAN, ont participé à un grand rassemblement de
l’OMPI à Villepinte, en banlieue nord-est de Paris. La demande
principale de ce rassemblement était un changement de régime en Iran.
Des fauteurs de guerre et des personnalités sans scrupules comme
l’ex-sénateur des États-Unis Joseph Lieberman, le porte-parole et
apologiste d’Israël Alan Dershowhitz, l’ancien représentant du
gouvernement Bush II et commentateur à Fox News John Bolton, l’ancien
maire de New York Rudy Giuliani, et l’ancien ministre français et ancien
chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au
Kosovo (MINUK) Bernard Kouchner ont participé à ce rassemblement de
l’OMPI pour promouvoir la guerre et le changement de régime. Selon
l’OMPI, il y avait plus de 80 000 personnes à ce rassemblement de
changement de régime. Des partisans des insurrections en Irak et en
Syrie étaient également présents au rassemblement de Villepinte et ont
appelé à un changement de régime en Irak, en Syrie et en Iran.
L’ironie est que cet événement a été financé probablement par le
gouvernement américain lui-même. Les alliés des États-Unis ont
probablement contribué aussi. Ce financement a servi aux activités de
lobbying de l’OMPI auprès du Congrès américain et du Département d’État
des États-Unis, qui fait du recyclage d’argent. Des gens comme Rudy
Giuliani – probablement l’un des maires les plus détestés de l’histoire
de la ville de New York jusqu’aux événements tragiques du 11 septembre –
sont maintenant dans les faits des lobbyistes de l’OMPI. Selon le Christian Science Monitor, «
un grand nombre de ces anciens hauts responsables américains – qui
représentent l’ensemble de l’éventail politique – ont été payés des
dizaines de milliers de dollars pour parler en faveur de l’OMPI. »[4]
Rudy Giuliani participe aux événements de l’OMPI depuis au moins
2010. En 2011, il a réclamé publiquement un changement de régime à
Téhéran et à Damas lors d’un rassemblement de l’OMPI. « Que diriez-vous
si nous faisions suivre le printemps arabe par un été persan ? » a-t-il
déclaré rhétoriquement.[5] Mais la phrase suivante de Giuliani montre
bien que le soutien à l’OMPI est un produit de la politique étrangère
des États-Unis: « Nous avons besoin d’un changement de régime en Iran,
plus que nous en avons besoin en Égypte, ou en Libye, et tout autant que
nous en avons besoin en Syrie ».[6]
Le sénateur John McCain, partisan de la guerre et ami de Joseph
Lieberman, n’a pas pu se déplacer, mais il s’est adressé par vidéo à ce
rassemblement pour le changement de régime de la banlieue parisienne de
Seine-Saint-Denis. Le représentant Edward Royce, président de la
commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, a
également envoyé un message vidéo d’appui à un changement de régime en
Iran, tout comme le sénateur Carl Levin et le sénateur Robert Menendez.
Des délégations importantes des États-Unis, de France, d’Espagne, du
Canada et d’Albanie étaient présentes. En plus des personnes déjà
mentionnées, parmi les participants américains au rassemblement du 27
juin 2014, il y avait:
1. Newt Gingrich, ancien président de la chambre basse (Chambre des représentants) du Congrès bicaméral des États-Unis;
2. John Dennis Hastert, un autre ancien président de la Chambre des représentants;
3. George William Casey Jr., commandant de la Force multinationale en Irak qui a envahi et occupé l’Irak ;
4. Hugh Shelton, cadre dans l’industrie des logiciels et ancien chef d’état-major des armées des États-Unis;
5. James Conway, ancien commandant du Corps des Marines des États-Unis;
6. Louis Freeh, ancien directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI);
7. Lloyd Poe, le représentant des États-Unis qui est (1) membre de la Sous-commission sur l’Europe, l’Eurasie et les nouvelles menaces, et (2) Président de la Sous-commission sur le terrorisme, la non-prolifération et le commerce de la Chambre des représentants;
8. Daniel Davis, membre de la Chambre des représentants des États-Unis (Illinois);
9. Loretta Sánchez, membre de la Chambre des représentants des États-Unis(Californie);
10. Michael B. Mukasey, ancien procureur général des États-Unis;
11. Howard Dean, ancien gouverneur du Vermont;
12. William Richardson, ancien secrétaire américain de l’énergie ;
13. Robert Torricelli, ancien membre de la Chambre des représentants des États-Unis et ancien sénateur du Sénat des États-Unis; il est actuellement le représentant légal de l’OMPI en Irak;
14. Frances Townsend, ancienne conseillère de George W. Bush Jr. pour la sécurité intérieure;
15. Linda Chavez, ancienne directrice des relations publiques de la Maison-Blanche;
16. Robert Joseph, ancien sous-secrétaire d’État qui a dirigé 1) le Bureau de contrôle des armements, (2) le Bureau de la sécurité internationale et de la non-prolifération et (3) le Bureau des affaires politico-militaires;
17. Philip Crowley, ancien assistant-secrétaire d’État chargé des affaires publiques;
18. David Phillips, ancien chef de la police militaire américaine qui a réorganisé la police irakienne et était responsable de la protection du camp d’Achraf et de la détention de Saddam Hussein;
19. Marc Ginsberg, premier vice-président de la firme de relations publiques APCO Worldwide, ancien ambassadeur des États-Unis et ancien conseiller de la Maison Blanche pour la politique au Moyen-Orient.
2. John Dennis Hastert, un autre ancien président de la Chambre des représentants;
3. George William Casey Jr., commandant de la Force multinationale en Irak qui a envahi et occupé l’Irak ;
4. Hugh Shelton, cadre dans l’industrie des logiciels et ancien chef d’état-major des armées des États-Unis;
5. James Conway, ancien commandant du Corps des Marines des États-Unis;
6. Louis Freeh, ancien directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI);
7. Lloyd Poe, le représentant des États-Unis qui est (1) membre de la Sous-commission sur l’Europe, l’Eurasie et les nouvelles menaces, et (2) Président de la Sous-commission sur le terrorisme, la non-prolifération et le commerce de la Chambre des représentants;
8. Daniel Davis, membre de la Chambre des représentants des États-Unis (Illinois);
9. Loretta Sánchez, membre de la Chambre des représentants des États-Unis(Californie);
10. Michael B. Mukasey, ancien procureur général des États-Unis;
11. Howard Dean, ancien gouverneur du Vermont;
12. William Richardson, ancien secrétaire américain de l’énergie ;
13. Robert Torricelli, ancien membre de la Chambre des représentants des États-Unis et ancien sénateur du Sénat des États-Unis; il est actuellement le représentant légal de l’OMPI en Irak;
14. Frances Townsend, ancienne conseillère de George W. Bush Jr. pour la sécurité intérieure;
15. Linda Chavez, ancienne directrice des relations publiques de la Maison-Blanche;
16. Robert Joseph, ancien sous-secrétaire d’État qui a dirigé 1) le Bureau de contrôle des armements, (2) le Bureau de la sécurité internationale et de la non-prolifération et (3) le Bureau des affaires politico-militaires;
17. Philip Crowley, ancien assistant-secrétaire d’État chargé des affaires publiques;
18. David Phillips, ancien chef de la police militaire américaine qui a réorganisé la police irakienne et était responsable de la protection du camp d’Achraf et de la détention de Saddam Hussein;
19. Marc Ginsberg, premier vice-président de la firme de relations publiques APCO Worldwide, ancien ambassadeur des États-Unis et ancien conseiller de la Maison Blanche pour la politique au Moyen-Orient.
Comme la présence américaine, la présence française comprenait des
personnalités politiques et des élus. En plus de Bernard Kouchner, parmi
les participants notables de la France il y avait:
1. Michèle Alliot-Marie, une femme politique française qui a assumé
les portefeuilles ministériels de la Défense, de l’Intérieur, de la
Justice et des Affaires étrangères;
2. Rama Yade, vice-présidente du Parti Radical, un parti conservateur français;
3. Gilbert Mitterrand, président de la Fondation France Liberté, une organisation des droits de l’homme centrée sur les groupes ethniques comme les Kurdes, les Tchétchènes et les Tibétains;
4. Martine Valleton, maire de Villepinte.
2. Rama Yade, vice-présidente du Parti Radical, un parti conservateur français;
3. Gilbert Mitterrand, président de la Fondation France Liberté, une organisation des droits de l’homme centrée sur les groupes ethniques comme les Kurdes, les Tchétchènes et les Tibétains;
4. Martine Valleton, maire de Villepinte.
D’Espagne, parmi les personnes notables présentes, il y avait:
1. Pedro Agramunt Font de Mora, président du groupe parlementaire du
Parti populaire européen (PPE) à l’Assemblée parlementaire du Conseil de
l’Europe;
2. Jordi Xucla, président du groupe parlementaire Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe au Conseil de l’Europe;
3. Alejo Vidal-Quadras, un homme politique espagnol et ancien vice-président du Parlement européen de l’Union européenne;
4. José Luis Rodriguez Zapatero, ancien premier ministre d’Espagne (qui était accompagné de son épouse, Sonsoles Espinosa Díaz).
2. Jordi Xucla, président du groupe parlementaire Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe au Conseil de l’Europe;
3. Alejo Vidal-Quadras, un homme politique espagnol et ancien vice-président du Parlement européen de l’Union européenne;
4. José Luis Rodriguez Zapatero, ancien premier ministre d’Espagne (qui était accompagné de son épouse, Sonsoles Espinosa Díaz).
Parmi les autres participants de pays euro-atlantiques, il y avait:
1. Pandli Majko, ancien premier ministre de l’Albanie;
2. Kim Campbell, ancienne première ministre du Canada;
3. Geir Haarde, ancien premier ministre d’Islande;
4. Ingrid Betancourt, ancienne sénatrice de la Colombie;
5. Alexander Carile, membre de la Chambre des Lords britannique, la chambre haute du Parlement britannique;
6. Giulio Maria Terzi, ancien ministre des Affaires étrangères de l’Italie;
7. Adrianus Melkert, ancien dirigeant du Parti travailliste hollandais et ancien représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, en Irak.
2. Kim Campbell, ancienne première ministre du Canada;
3. Geir Haarde, ancien premier ministre d’Islande;
4. Ingrid Betancourt, ancienne sénatrice de la Colombie;
5. Alexander Carile, membre de la Chambre des Lords britannique, la chambre haute du Parlement britannique;
6. Giulio Maria Terzi, ancien ministre des Affaires étrangères de l’Italie;
7. Adrianus Melkert, ancien dirigeant du Parti travailliste hollandais et ancien représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, en Irak.
Non seulement le changement de régime a été discuté, mais la crise
transfrontalière en Irak et en Syrie a été un sujet majeur de ce
rassemblement. Fox News a donné une couverture médiatique spéciale à
l’événement. Alors qu’en juillet, la direction de l’OMPI avait condamné
le soutien de l’Iran au gouvernement fédéral irakien dans sa lutte
contre l’EIIL, depuis que les États-Unis ont commencé à combattre l’EIIL
elle a choisi de se taire.
Avant ce rassemblement sur le changement de régime, la dirigeante de
l’OMPI, que l’OMPI a désignée comme future présidente de l’Iran en 1993,
a même rencontré à Paris, le 23 mai 2014, le chef du Conseil national
syrien fantoche, Ahmed Jarba, pour discuter de coopération.
Changement de régime à Damas par « dérapage de la mission » en Syrie
La campagne de bombardement des États-Unis en Syrie est illégale et
une violation de la Charte des Nations unies. C’est pourquoi le
Pentagone a pris soin de déclarer que cette campagne de bombardements,
dirigée par les États-Unis, était motivée par la menace d’une attaque «
imminente » sur le territoire des États-Unis. Cette allégation destinée à
donner une couverture légale aux bombardements du territoire syrien
vient d’une interprétation déformée de l’Article 51 de la Charte de
l’ONU qui autorise un pays membre de l’ONU à attaquer un autre pays si
une attaque imminente contre un pays membre de l’ONU par ledit pays est
sur le point d’avoir lieu.
Barack Obama et le gouvernement américain ont fait de leur mieux pour
semer la confusion et brouiller la réalité par une série de différentes
mesures destinées à légitimer la violation du droit international que
sont leurs bombardements de la Syrie sans l’autorisation de Damas. Bien
que l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Samantha Powers,
ait informé le représentant permanent de la Syrie auprès de l’ONU que
des frappes, dirigées par les États-Unis, allaient avoir lieu sur le
gouvernorat de Racca, informer Bashar Al-Jaafari par une notification
formelle unilatérale ne peut être considéré comme recevoir le
consentement légal de la Syrie.
Les frappes, sous commandement des États-Unis, contre la Syrie n’ont
pas non plus l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU. Cependant, le
gouvernement américain a essayé de faire passer la réunion du Conseil de
sécurité du 19 septembre 2014, que John Kerry a présidée, comme un
signe que le Conseil de sécurité des Nations unies et la communauté
internationale appuyaient sa campagne de bombardements.
Ce n’est pas non plus une coïncidence qu’au moment même où les
États-Unis formaient leur coalition multinationale pour combattre l’EIIL
et son pseudo califat, John Kerry mentionnait commodément que la Syrie
avait violé la Convention sur les armes chimiques (CAC). Tout en
admettant que la Syrie n’avait pas utilisé de matériel interdit par la
CAC, Kerry a dit aux parlementaires américains que Damas avait manqué à
ses engagements en vertu de la CAC le 18 septembre 2014. En d’autres
termes, Washington a l’intention de s’en prendre à la Syrie et de
provoquer un changement de régime à Damas. Si cela ne confirme pas les
intentions de Washington, alors le fait que les États-Unis veulent
utiliser l’Arabie saoudite pour entraîner de nouvelles forces
anti-gouvernementales le devrait.[7]
La stratégie de provocation des États-Unis pour justifier leur
campagne de bombardements contre la Syrie a pour but de créer un
prétexte pour élargir cette campagne de frappes aériennes illégale,
dirigée par les États-Unis, commencée le 22 septembre 2014.
Ce que les États-Unis prévoient est une campagne de bombardements à
long terme, qui menace aussi le Liban et l’Iran. Selon Ali Khamenei, les
États-Unis veulent bombarder l’Irak et la Syrie en utilisant l’EIIL
comme un écran de fumée, en suivant le modèle établi au Pakistan. Plus
exactement, la situation devrait être appelée le modèle AfPak
(l’Afghanistan et le Pakistan comme un seul théâtre d’opération). Les
États-Unis ont utilisé les répercussions de l’instabilité en Afghanistan
et l’expansion des talibans au Pakistan comme un prétexte pour
bombarder ce pays. L’Irak et la Syrie ont été fusionnés en une seule
zone de conflit, qu’Ibrahim Al-Marashi, usant de néologisme, décrit
comme l’émergence du « Syrak ».
L’objectif plus large: perturber l’intégration eurasienne
Alors que les États-Unis font semblant de combattre les terroristes
et escadrons de la mort qu’ils ont eux-mêmes créés, les Chinois et leurs
partenaires s’affairent à l’intégration de l’Eurasie. « La guerre
contre le terrorisme » de l’Amérique va de pair avec la reconstruction
de la Route de la soie. C’est la vraie histoire et la motivation pour
expliquer l’insistance de Washington à combattre et se redéployer au
Moyen-Orient. C’est également la raison pour laquelle les États-Unis ont
poussé l’Ukraine à affronter la Russie et l’UE à sanctionner la
Fédération de Russie.
L’Amérique veut perturber le réémergence de la Route de la soie et
l’expansion de son réseau commercial. Alors que Kerry s’emploie à
effrayer le public avec l’EIIL et ses atrocités, les Chinois se sont
affairés à occuper l’espace en concluant des marchés à travers l’Asie et
l’océan Indien. Cela fait partie de la marche vers l’ouest du dragon
chinois.
Parallèlement aux voyages de Kerry, le président chinois Xi Jinping a
visité le Sri Lanka et est allé aux Maldives. Le Sri Lanka fait déjà
partie du projet de la Route de la soie maritime de la Chine. Les
Maldiviens sont les plus récents participants alors que des accords ont
été conclus pour inclure l’île-nation dans le réseau de la Route de la
soie maritime ainsi que les infrastructures que la Chine construit pour
développer le commerce maritime entre l’Asie de l’Est, le Moyen-Orient,
l’Afrique et l’Europe. Ce n’est pas une coïncidence que deux destroyers
chinois aient accosté au port iranien de Bandar Abbas sur le golfe
Persique pour mener des exercices conjoints avec des navires de guerre
iraniens dans le golfe Persique.
Parallèlement au commerce est-ouest, un réseau d’échanges et de
transport nord-sud est en cours d’élaboration. Le président iranien
Hassan Rouhani s’est rendu récemment au Kazakhstan, où lui et son
homologue kazakh, le président Noursoultan Nazarbaïev, ont confirmé que
les échanges commerciaux vont se multiplier. Le parachèvement du chemin
de fer Kazakhstan-Turkménistan-Iran, qui permettra de créer un
itinéraire de transit nord-sud, est attendu. La coopération entre
Téhéran et l’union eurasienne a également été abordée par les deux
présidents. Sur le côté ouest de la mer Caspienne, un corridor nord-sud
parallèle allant de la Russie à l’Iran par la République d’Azerbaïdjan
est en cours de réalisation.
Les sanctions contre la Russie commencent à provoquer de l’inquiétude
au sein de l’Union européenne. Les vrais perdants dans les sanctions
contre la Russie sont les membres de l’Union européenne. La Russie a
démontré qu’elle a des options. Moscou a déjà débuté la construction de
son mégapipeline de gaz naturel Yakoutie – Khabarovsk – Vladivostok
(aussi appelé gazoduc Force de Sibérie) pour livrer du gaz à la Chine
alors même que son autre partenaire au sein du BRICS, l’Afrique du Sud, a
signé un accord historique sur l’énergie nucléaire avec Rosatom.
L’influence de Moscou sur la scène internationale est très évidente. Son
influence est en hausse au Moyen-Orient et en Amérique latine. Même en
Afghanistan où sont stationnées des forces de l’OTAN, l’influence russe
est à la hausse. Le gouvernement russe a récemment dressé une liste de
plus d’une centaine d’anciens projets de construction soviétiques qu’il
souhaite récupérer.
Une alternative aux sanctions des États-Unis et de l’UE est en train
d’émerger en Eurasie. Mis à part l’accord commercial sur le pétrole
contre des biens que Téhéran et Moscou ont signé, le ministre russe de
l’Énergie Alexander Novak a annoncé que l’Iran et la Russie ont conclu
plusieurs nouveaux accords d’une valeur de 70 000 000 000 euros. Bientôt
les sanctions vont simplement isoler les États-Unis et l’Union
européenne. Les Iraniens ont également annoncé qu’ils travaillent avec
leurs partenaires chinois et russes pour surmonter le régime des
sanctions des États-Unis et de l’UE.
L’Amérique est en train d’être écartée. Elle ne peut pas se tourner
vers l’Asie-Pacifique tant que les différends qui l’opposent à la
Russie, à l’Iran et à la Syrie au Moyen-Orient et en Europe de l’Est ne
sont pas résolus. C’est pourquoi Washington fait de son mieux pour
perturber, diviser, redessiner, marchander et coopter. Lorsqu’il est
temps d’agir, les États-Unis ne se préoccupent pas de combattre l’EIIL,
qui a servi les intérêts de Washington au Moyen-Orient. La principale
préoccupation de l’Amérique est de préserver son empire qui s’écroule et
d’empêcher l’intégration eurasienne.
Article original en anglais : The March to War: Fighting ISIL is a Smokescreen for US Mobilization against Syria, Iran
Traduit de l’anglais par cpcml.ca
Source de l’illustration : http://rightwayssuccess.blogspot.ca/2014/06/us-may-repeat-same-inept-blunders-that.html
Notes
1. Mahdi Darius Nazemroaya, « America pursuing regime change in Iraq again », RT, 20 juin 2014.
2. Mahdi Darius Nazemroaya, « The Syria Endgame: Strategic Stage in the Pentagon’s Covert War on Iran », Global Research, 7 janvier 2013.
3. Scott Peterson, « Iranian group’s big-money push to get off U.S. terrorist list », Christian Science Monitor, 8 août 2011
4. Ibid.
5. Ibid.
6. Ibid.
7. Matt Spetalnick, Jeff Mason et Julia Edwards, « Saudi Arabia agrees to host training of moderate Syria rebels », Caren Bohan, Grant McCool et Eric Walsh éditeurs. Reuters, 10 septembre 2014.
2. Mahdi Darius Nazemroaya, « The Syria Endgame: Strategic Stage in the Pentagon’s Covert War on Iran », Global Research, 7 janvier 2013.
3. Scott Peterson, « Iranian group’s big-money push to get off U.S. terrorist list », Christian Science Monitor, 8 août 2011
4. Ibid.
5. Ibid.
6. Ibid.
7. Matt Spetalnick, Jeff Mason et Julia Edwards, « Saudi Arabia agrees to host training of moderate Syria rebels », Caren Bohan, Grant McCool et Eric Walsh éditeurs. Reuters, 10 septembre 2014.
(*) Mahdi Darius Nazemroaya est sociologue,
auteur primé et analyste géopolitique. Il est un associé de recherche au
Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Cet article, en
anglais, est paru initialement sur Strategic Culture Foundation le 26 septembre 2014.