L’armée française déploie ses troupes près de la Libye
7 octobre, 2014 | Posté par Ender sous Géopolitique |
Selon le site algérien Le Matin.dz,
l’armée française serait en train d’ouvrir une base dans le nord Niger
afin de pouvoir déployer des troupes dans le sud de la Libye. Ce
déploiement correspond à la conduite d’une vaste opération militaire
dans la zone sahélienne située à cheval sur le Niger, la Libye et le
Mali, et qui vise officiellement le groupe terroriste AQMI. Cette
opération, baptisée « Barkhane »,
mobilisera 3000 hommes dans les mois qui viennent, répartis sur
plusieurs pays africains, dont le Niger et le Tchad, où des bases de
l’armée française sont déjà utilisées, notamment dans le cadre de
l’opération « Serval » au Mali. Un centre de commandement sera installé à
N’Djamena au Niger, et la principale base opérationnelle sera situé à
Gao, au Mali, où plus de 1000 soldats français sont déjà stationnés dans
le cadre de l’opération Serval.
Aucune durée dans le temps n’a pour
l’instant été fixée à cette opération qui, sous couvert de lutte
anti-terroriste, place de fait les pays africains concernés en situation
d’occupation militaire. Selon le ministre Jean-Yves Le Drian, l’armée française s’implante « dans la durée ».
La base aérienne de Niamey au Niger, qui
accueille des drones va également être développée afin d’accueillir des
chasseurs et des avions ravitailleurs. Des hangars, de nouvelles pistes
et des bâtiments logistiques sont actuellement en construction. Les
Etats-Unis disposent également d’une base aérienne au Niger depuis 2013.
Le chaos qui règne actuellement en Libye
suite à l’intervention militaire occidentale, à l’initiative de la
France et des états-unis, offre une base arrière aux groupes terroristes
dans la zone sahélienne. Certaines milices qui opéraient auparavant en
Libye avec le soutien occidental sont désormais hors de contrôle. Le
pillage des entrepôts de l’armée Libyenne a également déversé sur le
marché de la contrebande des milliers d’armes. Ainsi, le chaos Libyen a
conduit au développement d’un nouveau foyer de terrorisme et
d’instabilité qui permet, au nom de la « lutte contre le terrorisme »,
une réoccupation militaire de l’Afrique arabo-sahélienne par l’ancienne
puissance coloniale…
Lire la suite sur le matin.dzLes islamistes armés libyens inquiètent beaucoup de monde. La diplomatie algérienne fait des pieds et des mains pour ouvrir un canal de dialogue entre les différentes parties en guerre depuis l’été dernier. Quant à la France, elle donne les signes d’un prochain mouvement de ses troupes mobilisées dans le cadre de l’opération Serval au Mali et celles stationnées au Niger pour faire face aux menées des brigades djihadistes qui écument le Fezzan.Gendarme de l’Afrique, la France ? Oui. L’ancien colonisateur revient avec armes et bagages avec la montée des mouvements djihadistes. En effet, l’armée française est en train d’établir une base dans le nord du Niger dans le cadre d’une opération visant les activistes liés à Al Qaïda qui évoluent dans la zone sahélo-saharienne, du sud de la Libye à la Mauritanie, a-t-on appris de source autorisée. Trouvant prétexte du chaos qui règne en Libye, la France entend mettre en place un rideau sanitaire pour protéger le Sahel d’un retour en force des djihadistes. Pour le Niger, la France a de gros intérêts à défendre avec les mines qu’exploite la société française Areva depuis un paquet d’années.La France a pris l’initiative militaire pour repousser les islamistes dans la région. Car la chute de Mouammar Kadhafi a permis à de nombreux groupes djihadistes de se réarmer dans les armureries de l’ancien dictateur libyen, ce qui fait de ces groupes constituent un réel danger pour des régimes aussi fragiles que le Niger aujourd’hui et le Mali il y a deux ans.Quelque 3.000 soldats français opèrent ainsi au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, pays à cheval sur la bande sahélienne, avec l’objectif d’éradiquer la menace islamiste dans la région. Un millier d’autres hommes, au Gabon et au Sénégal, fournissent un soutien logistique. « Une base est en train d’être installée dans le nord du Niger (…) avec la question lancinante de la Libye », a confié un diplomate. La localisation précise de cette base n’a pas été précisée mais selon des sources militaires au Niger, elle se trouverait près de Madama, dans le nord-est du pays.Depuis des mois, des responsables français se disent inquiets de l’instabilité de la Libye, où le vide politique dans les villes du Nord offre toute latitude aux groupes islamistes pour prendre position dans le Sud désertique.On estime à 300 le nombre de combattants liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou au groupe dissident dirigé par Mokhtar Belmokhtar dans le sud de la Libye, point de départ des routes de la contrebande dans la région.Des drones français et américains opèrent déjà dans la région à partir de Niamey, la capitale nigérienne. Selon des responsables américains, les drones américains pourraient être redéployés à Agadez, à 750 km plus au nord-est. Les puissances occidentales excluent toute intervention militaire dans le pays pour ne pas risquer de déstabiliser une région tout entière, car chacun des pays voisins soutient des groupes et a des intérêts divergents en Libye.La Minusma à renforcerMais la France, d’autant plus exposée dans la région sahélo-saharienne maintenant qu’elle est engagée en Irak contre l’Etat islamique, veut frapper plus fort. L’assassinat du Français Hervé Gourdel par un groupe algérien ayant fait allégeance à l’EI semble aussi avoir renforcé sa détermination. « L’approche est globale », a dit jeudi le porte-parole de l’état-major des armées, Gilles Jaron. « Nous sommes en premier rideau dans la bande Sahel-Sahara et en appui en Irak. »Si le centre de commandement de l’opération Barkhane est à N’Djamena, capitale du Tchad, un poste avancé a été installé dans ce même pays, à 200 km de la frontière libyenne. Au Niger, la base est en cours d’achèvement et pourra accueillir 200 soldats ainsi qu’un soutien aérien. « Nous aurons à rejoindre les points qui nous intéressent et donc les grands points de transit susceptibles d’être empruntés par les terroristes », a dit le colonel Jaron.