Le FMI tacle les banquiers
Le Fonds monétaire international vient de jeter un pavé dans la mare.
Bien entendu, cela ne provoquera sans doute que des ronds dans l’eau,
qui disparaîtront aussi vite qu’ils sont apparus, mais tout de même… Dans un rapport
publié ce mercredi 1 octobre, l’institution explique qu’il est urgent
d’agir pour mettre un terme aux folies des dirigeants des institutions
financières.
Les réformes « doivent aller plus loin, par exemple en associant
la rémunération des dirigeants de manière plus efficace au risque de
défaut et la rendre plus dépendante des résultats à long terme. Les
banquiers devraient être rémunérés pour leur création de valeur à long
terme, pas pour leurs paris à court terme« .
Et nous, pauvres sans dents qui pensions que les banques créaient de
la valeur, que toutes les injections massives opérées par les banques
centrales, parfois à la condition qu’elles prêtent à l’économie réelle,
avaient fonctionné…
Bien entendu, le FMI convient qu’une dose « saine » de risque fait
partie intrinsèque du métier de banquier, mais il précise que les
banquiers prennent parfois « plus de risques qu’il est socialement acceptable« .
Une manière polie de dire que les institutions financières ont plongé
la planète des 99% dans un marasme dont elle ne sortira pas de sitôt ?
En verve, le Fonds fustige également les actionnaires qui
préféreraient les prises de risques car les pertes pour eux sont
limitées alors que les gains sont importants.
Lapalissade peut-être, mais il est toujours bon de l’entendre,
l’institution passe également en revue les moments ennuyeux où les
banques sont proches du défaut : les dirigeants des institutions
n’auraient pas grand chose à perdre et seraient tenté de miser sur une
« résurrection » de l’établissement, dans la mesure où ils en
tireraient des bénéfices et que les pertes seraient supportées par les
créditeurs. En d’autres termes, par les contribuables, via les
Etats. Dans la même veine, le Fonds reconnaît que personne ne contrôle
vraiment les risques pris par les institutions financières qui sont « complexes, opaques et ont une importance systémique« .
Notons que le Fonds aurait pu faire l’économie de cette étude en lisant les articles de Reflets sur ce sujet…