COMMENT ÉRADIQUER LE FRANÇAIS (ET AUTRES LANGUES) DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ET DU MONDE EN GÉNÉRAL
ou comment favoriser l’hégémonie d’une seule langue supranationale, l’anglais.
Courant novembre 2013 s’est tenue à Washington, dans les bureaux
de la CIA, une réunion informelle, volontairement secrète, qui
réunissait les principaux acteurs du British Council, l’office
britannique de promotion de la langue anglaise et de leurs homologues
des Centres Culturels états-uniens.
Grâce à la bévue d’une secrétaire, qui a malencontreusement
transmis le rapport de cette réunion à un journaliste du Guardian dont
l’adresse mèl se trouvait par erreur dans un fichier de dirigeants, des
informations ont filtré et ont été révélées dans le numéro du journal
britannique daté du 28 février 2013.
Le document comportant plus de 200 pages, le journaliste, Bob
Sleg, n’a retenu que les passages les plus percutants. Vous en trouverez
ci-dessous la traduction française.
Article traduit de l’anglais par Marc -Jean Larquais
–
Pages 2 et 3 : Introduction
L’anglais occupe aujourd’hui une place prépondérante dans le monde
comme jamais aucune langue ne l’a eue. Nous devrions plutôt écrire
l’américain, sans vouloir vexer nos amis britanniques, car les États
Unis, grâce à leur puissance économique, leur armée, leur avance
technologique, leur main mise sur les médias internationaux, leur
hégémonie culturelle, dominent largement les autres pays et peuvent
désormais imposer leur langue en tant que langue de communication
privilégiée. Qui ne communique pas avec nous ne peut prétendre être
entendu et respecté.
Nous avons en cela pris le relais de nos plus fidèles alliés
indéfectibles, les Britanniques, qui, il y a un siècle à
peine, pouvaient donner le la au monde mais notre position est assise
sur des bases nettement plus solides et sur une hyper puissance ô
combien plus efficace. Soyons francs : autant nos amis britanniques ont
su autrefois tirer leur épingle du jeu dans la conquête du monde, autant
la diffusion de l’anglais après la seconde Guerre Mondiale a été avant
tout favorisée par nous Américains, représentants de la nation la plus
puissante. Sans nous, les Européens privilégieraient le français ou
l’allemand car la Grande Bretagne n’est plus qu’une puissance économique
moyenne, admettons-le et ceci sans vouloir vexer nos alliés
britanniques.
Cela n’est pas une raison pour autant de sous-estimer leur rôle car
leur appui en Europe et dans le reste du monde permet de renforcer nos
positons linguistiques. La Grande-Bretagne demeure pour nous un grand
pays, toujours respecté et écouté– par le biais notamment des liens
tissés entre pays du Commonwealth.
Malgré toutes ces considérations, je continuerai à parler de
l’anglais plutôt que de l’américain pour des raisons de commodités et de
compréhension. De toute façon, peu importe la dénomination de notre
langue, l’essentiel est d’assurer et de perpétuer son hégémonie
écrasante.
L’anglais en ce début du XXI ième siècle domine les relations
internationales. Cette situation a toutes les chances de perdurer
pendant des décennies. Cependant, d’autres langues commencent à lui
grignoter des places. La Chine, qui se développe à grande allure, va
probablement, favoriser et chercher à imposer progressivement le
mandarin. Cette menace ne nous apparaît cependant tangible qu’à moyen
terme. Tant que la Chine restera une dictature, son attractivité
demeurera limitée. Sans compter que l’apprentissage des idéogrammes
constitue un handicap important pour la diffusion de la langue.
L’espagnol est plus menaçant actuellement ; heureusement, son aire de
diffusion est plutôt limitée : en dehors de l’Amérique Latine, il n’a
guère de relais. Même s’il est de plus en plus parlé aux États-Unis,
l’évolution naturelle de la société avec le mélange des populations, le
fait qu’il ne soit ni langue officielle ni langue d’enseignement, le
marginaliseront tôt ou tard. C’est pourquoi il nous faut absolument
préserver cette situation et faire taire par tout moyen (en italique
dans le texte) les revendications de minorités hispaniques agissantes,
qui militent pour une reconnaissance officielle de l’espagnol (notamment
dans les états limitrophes au Mexique comme la Californie):il en va de
notre langue et de notre spécificité anglo-saxonne.
La menace la plus inattendue et la plus probante à court et moyen
terme, nous semble-t-il, vient d’une autre langue, une langue que nous
avions progressivement supplantée au siècle dernier, que nous pensions
avoir définitivement reléguée au rang de langue de passéistes ; le
français.
S’il y a bien un ennemi, un danger à éliminer, pour imposer une
hégémonie définitive de l’anglais, c’est lui. (en gras dans le texte).
Pour le dire en termes crus : éliminons le français, nous n’aurons
(presque) plus de limites à la propagation de notre langue.
La situation linguistique du monde est arrivée à un point
déterminant. Les dernières projections sur le nombre de francophones
sont alarmantes (en gras dans le texte original). En 25 ans, il a
doublé, pour atteindre au minimum 250 millions aujourd’hui, plus si l’on
ajoute ceux qui le parlent uniquement ou le comprennent à l’oral. En
2050, on annonce plus de 700 millions de francophones, certaines études
tablant même sur 1 milliard…
Si nous voulons imposer l’anglais définitivement, c’est maintenant
qu’il nous faut agir. Dans 10 ou 15 ans, la Chine sera assez puissante
pour nous mettre des bâtons dans les roues. L’expansion démographique de
l’Afrique favorisera le français et pourrait donner à ce dernier un
renouveau préjudiciable à nos ambitions linguistiques.
Une telle situation n’est peut-être pas inéluctable. Les stratégies
proposées dans ce document de travail visent à contrecarrer ces
évolutions et assurer ainsi une hégémonie définitive de notre langue.
Page 10
…Employons tous les moyens nécessaires pour entretenir l’idée que le
français est une langue ringarde. N’hésitons pas à répéter par exemple
que c’est la langue de l’amour, de la culture (du passé), du bien
vivre;cela permet en contrepoint de soutenir que l’anglais, lui, est LA
langue des affaires et des sciences. Pour simplifier, faisons passer le
français pour le latin des temps modernes, c’est – à – dire, une langue à
la grammaire et à l’orthographe difficiles, vestige d’un passé
prestigieux. Une langue pour intellectuels, qui veulent se distinguer.
Ainsi, d’une part, notre point de vue sera inattaquable car il passera
pour un compliment ; d’autre part, il affaiblira sur le long terme
l’attrait de cette langue, au fur et à mesure de l’américanisation
grandissante de la planète (voir pages suivantes) …
…Nous avons, pour diffuser ce message, des alliés très efficaces. :
nos multinationales, nos médias, nos citoyens… Ainsi, les entreprises
anglo-saxonnes implantées en Europe exigent de plus en plus une maîtrise
parfaite de l’anglais de la part de ses employés. C’est une tendance
qu’il nous faut encourager : réunions de sensibilisation, crédits
d’impôts pour l’apprentissage de l’anglais, encouragements des cadres à
voyager dans les pays anglo-saxons,…
Page 16
…Pour reprendre un proverbe français (! ) : Médisez, médisez, il en restera toujours des traces…
Page 22
…Ne lâchons rien sur les institutions internationales ; les instances
de Bruxelles doivent être notre modèle : aujourd’hui, grâce à un
travail intense de sape, de pressions, de lobbying, grâce aux postes
clés de certaines personnes, l’anglais est devenue la langue de travail
principale dans les instances européennes. Les documents mis à
disposition des états sont toujours donnés en premier dans notre langue
et éventuellement traduits en français ou en allemand beaucoup plus
tard, quand il est trop tard justement pour prendre une décision ! C’est
là une tactique mise au point par nos alliés britanniques qui
fonctionne parfaitement… Nous sommes d’ailleurs en train de l’appliquer
avec succès au Tribunal Pénal International de La Haye, avec tous les
avantages concomitants (notamment l’application d’une réglementation
anglo-saxonne qui correspond parfaitement à nos intérêts économiques et
diplomatiques)…
…Ces succès européens doivent inspirer nos actions dans les autres institutions internationales…
Ne nous focalisons pas sur le retour relatif du français aux Jeux
Olympiques : cette utilisation est de toute façon ponctuelle et ne dure
que 15 jours tous les deux ans ; de plus, elle permet de montrer au
reste du monde que l’anglais n’écrase pas les autres langues (nous
savons que cela n’est qu’une illusion, gardons-nous de la détruire )…
Page 37 :
Certes, le français est encore utilisé dans de nombreuses instances
internationales. Mais l’évolution de ces 30 dernières années laissait
penser qu’il serait inexorablement balayé par l’anglais.
Malheureusement, cette perspective risque de ne pas se produire à cause
principalement des initiatives de l’OIF (Organisation Internationale de
la Francophonie ). Cette dernière milite activement, et avec un certain
succès, pour la formation en français d’interprètes, de diplomates, et
pour le recours au français dans les échanges internationaux.
…Cela n’est pas une raison pour renoncer. Reprenons la tactique
décrite ci-dessus pour l’Europe et appliquons-la dans les institutions
internationales… Nous n’arriverons certainement pas à éliminer à moyen
terme le français des langues de communications internationales mais
nous pouvons contribuer à éroder durablement ses bases. Il nous faut
avoir une vision à long terme et nous projeter sur les 50 prochaines
années…
Page 44
… Dans chacune des institutions internationales, dès qu’un
journaliste francophone sollicite une interview à un représentant
anglo-saxon, celui-ci doit répondre qu’il ne s’exprimera que dans sa
langue maternelle, un argument imparable…
Page 56 : PASSER A L’OFFENSIVE
Nous aborderons dans un premier temps des considérations générales
qu’il faut avoir en tête pour mener à bien cette guerre car il s’agit
bien d’une guerre, feutrée certes et bien à l’abri des caméras et des
médias. Puis, nous donnerons quelques cas concrets à mettre en œuvre.
Chacun de nos représentant, diplomate, homme politique, dirigeant
d’entreprise, scientifique de renom, intellectuel et d’une façon
générale toute personne influente, qu’il soit américain, britannique,
australien, ou d’un autre pays anglophone, doit s’imprégner de cette
maxime : Le temps justifie toute violence (en gras dans le texte)
L’histoire regorge d’exemples qui justifient cette phrase. Il y a
2000ans, les Chrétiens se sont imposés face aux autres religions de
l’Empire Romain en détruisant des temples ou en massacrant des «
hérétiques ». Cette politique s’est continuée tout au long du Moyen-âge
et des Temps modernes avec le succès que l’on sait en Orient, en
Amérique ou en Afrique. Qui remet en cause la légitimité de l’Église
aujourd’hui ? Il en est de même d’ailleurs pour l’islam…
…Plus près de nous la politique coloniale des Britanniques qui nous
concerne particulièrement, bien évidemment, politique qui fut, par
certains côtés pires et donc plus efficaces, que celle des Français. Par
exemple, la quasi-extermination des peuples indigènes ou leur
relégation dans des parcs, a permis la naissance des États-Unis et la
suprématie de la langue anglaise… Les Français, dont la colonisation a
engendré aussi énormément de souffrances, ne sont pas allés aussi
loin… Réjouissons nous -en! De toute façon, notre puissance et notre
influence culturelle et économique ont éclipsé ce pan de l’histoire. Le
temps a fait son travail, notre puissance est un fait acquis et reconnu
par tous, avec la suprématie de notre langue.Qui, à part quelques
obscures peuplades indigènes, voudrait nous faire un procès des
violences passées ?…Nos ancêtres ont bien œuvré pour notre plus grand
bénéfice… Gardons à l’esprit ces souvenirs…
Page 58
…N’oublions pas que toute situation n’est jamais définitivement
acquise… pensez aux Philippines. Ces îles, espagnoles depuis plus de 3
siècles, sont passées sous l’influence américaine il y un peu plus de
100 ans. Aujourd’hui, l’anglais a remplacé l’espagnol comme langue
officielle de pays…
Page 70 :
…Pour ce qui concerne les pays du Maghreb encore majoritairement
francophones – Tunisie, Maroc, Algérie -, nous devons envisager une
offensive à long terme.
Actuellement, le français reste largement diffusé dans ces pays. Mais
cette situation repose sur 3 bases potentiellement fragiles, que nous
pouvons encore éroder : le français n’est pas la langue maternelle, il
s’étend essentiellement grâce au système éducatif, il s’appuie sur des
relations économiques et culturelles privilégiées avec l’ancienne
puissance colonisatrice (positions déjà de plus en plus contestées par
de nouveaux pays comme la Chine ou les États-Unis).
Attaquons en premier lieu la troisième base. Nombre de films
américains sont prisés par les jeunes Maghrébins. Youtube, Facebooket
Tweeter sont bien connus. Notre musique est aussi de plus en plus
écoutée. Étendre nos chaînes musicales sur l’Afrique du Nord ainsi que
nos radios – avec des animateurs francophones ou arabophones dans un
premier temps – rendrait la culture anglo-saxonne encore plus populaire.
Reproduisons dans le domaine économique ce que nous avons fait en
Europe dans les années 60 et 70. Étendons l’influence de nos
multinationales sur ces pays (en plein développement économique par
ailleurs), quitte à exiger de nos expatriés de parler français dans un
premier temps. Puis, encourageons les dirigeants à multiplier les
réunions de travail entre cadres en anglais, sous prétexte
d’internationalisation ; Il suffirait de proposer aux multinationales
les services gratuits du British Council ou des Centres Culturels
Américains pour l’apprentissage de l’anglais commercial. Dans un
deuxième temps (20 ou 30 ans), les dirigeants pourraient exiger, comme
en Europe, que désormais la maîtrise de l’anglais soit une condition
nécessaire pour être embauché. Cette donnée sera de mieux en mieux
intégrée par les nouvelles générations.Les classes supérieures et
moyennes feront alors de plus en plus pression pour que l’anglais occupe
une place égale au français dans l’enseignement, puis – et c’est cela
notre objectif – pour qu’il le supplante …
Nous pouvons probablement accélérer ce processus avec l’aide de nos
médias – en français ou en anglais-, diffusés de plus en plus dans ces
pays, avec celle de groupes de réflexion acquis à notre cause, en
insistant sur le caractère universel de notre langue et en parallèle sur
le côté « vieillot e» du français, sur le déclin économique et culturel
de la France – avéré ou non, peu importe -, en faisant référence à une
soi-disant montée du racisme anti-maghrébin en France,etc…
Page 134 :
…Cette politique pourrait plus tard être étendue d’autres pays
francophones, qui possèdent une langue indigène en passe de devenir
langue nationale comme Madagascar (malgache) ou le Sénégal (wolof) Nous
pourrons alors argumenter que le français n’a plus vocation à assurer
une unité nationale…
Page 152 :
…Pour d’autres pays comme Haïti, Madagascar, certains pays africains
nous pouvons compter sur le soutien de communautés religieuses
américaines solidement implantées et qui sont prêtes à nous soutenir.
Leur implantation dans l’enseignement, leur implication dans la prise en
charge des orphelinats permet d’ores et déjà une diffusion de plus en
plus massive de notre langue. Accordons -leur des crédits d’impôts, des
subventions sous couvert d’aides internationales, des aides matérielles
(envoi de livres anglais dans les bibliothèques, de tablettes …), des
enseignants mêmes … L’aspect religieux est un caractère primordial dans
beaucoup de pays francophones ; les Français, de par leur culture, le
négligent. À nous d’en tirer profit !…
Page 195 :
…Il nous faut tirer parti de toute catastrophe affectant un pays
francophone. Le Rwanda. en est un bon exemple. Le génocide de 1994 nous a
permis d’implanter solidement notre langue dans l’enseignement aux
dépens du français. Même si le rôle de la France dans les massacres
n’est pas avéré, laissons croire le contraire, au moins pendant quelques
décennies. Il sera toujours temps dans 50 ans de découvrir la vérité ;
d’ici là, l’anglais se sera imposé..
Page 203
…La guerre civile qui touche actuellement la Centrafrique est pour
nous une merveilleuse opportunité pour asseoir la place de l’anglais
dans ce pays, si nous nous y prenons bien… Carnages, pillages, viols, se
succèdent et dressent les communautés entre elles. L’idéal aurait été
de laisser pourrir la situation puis de faire intervenir l’armée
américaine… L’intervention française a changé la donne, mais tout n’est
pas perdu… Ce ne sont pas 1500 militaires dans un pays de 620 000 km2
qui vont pouvoir régler à eux seuls le problème.
.. Usons de notre hégémonie diplomatique pour bloquer, ou du moins,
retarder au maximum, tout envoi supplémentaire de troupes d’autres
pays.Les Britanniques, pour l’Europe, peuvent très bien freiner des 4
fers, toute initiative en ce sens ; ils convaincront sans peine des
Allemands ou des Espagnols, déjà peu enclins à intervenir. La situation
des Français deviendra ainsi chaque jour plus intenable, avec un rejet
de la population. L’idéal serait de reproduire un scénario identique à
celui du Rwanda, il y a 20 ans, qui permettrait de supprimer toute une
frange francophone du pays pour la remplacer par une élite anglophone….
Page 225 Conclusions :
…Nous terminerons par l’urgence à mettre en place les dispositions
préconisées ci-dessus. Elles ne permettront peut-être pas d’empêcher
l’émergence du français comme langue majeure dans le futur mais elles
pourraient l’affaiblir considérablement…
Nous appelons les chefs de gouvernement des principaux pays
anglo-saxons, et donc en priorité, celui des États Unis et celui de sa
très Gracieuse Majesté, à agir sans tarder, s’ils veulent préserver et
amplifier le rôle de l’anglais dans les prochaines années.
Ce rapport a naturellement vocation à rester secret et ne doit sous
aucun prétexte être divulgué au grand public. Pour ce faire, seules les
personnes présentes lors de son élaboration disposeront d’un exemplaire,
envoyé à une seule adresse – mèl après rédaction….
Washington, le 13 novembre 2013
Nota Bene :
Cet article n’est qu’une fiction. Une rencontre, telle que celle évoquée en introduction, n’a probablement pas eu lieu… un 13 novembre 2013 !
Cependant, la plupart des stratégies évoquées reposent sur des faits, des tendances avérées ou des opinions exprimées.
Jean Marc de : LA VOIX FRANCOPHONE
[NDLR : Vous noterez comment est présentée cette fiction reproduite sur un forum de langue française.net
« Ce document américain
classé Secret Défense fut établis dans les locaux de la CIA dans la
ville de Washington durant les courants de l’année 2013. ]
Le côté fiction, pfffft envolé ! Douter et vérifier : les deux mamelles du surfeur ]