Dans un contexte marqué par
la reconnaissance successive de parlements de pays européens de l’Etat
palestinien, les juifs d’Europe s’élèvent contre l’entité sioniste dont
ils condamnent les actes colonialistes.
En tout, onze organisations regroupées
dans le réseau des juifs européens pour une paix juste (JEPJ) lance un
appel pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine. Créé en 2002 aux
Pays-Bas, ce réseau européen milite pour «le retrait israélien des
territoires occupés et soutient notamment la campagne Boycott,
Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël». Dans un communiqué
largement diffusé en Europe, surtout en Belgique, le JEPJ appelle à un
renforcement de cette campagne, mais aussi à une reconnaissance de
«l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967, y compris
Jérusalem-Est».
Ce réseau considère que «l’Etat d’Israël
fait peser une menace sur tous les juifs du monde», dénonçant vivement
«l’agression contre Gaza pendant l’été 2014», «l’annexion de facto de la
vallée du Jourdain» en Cisjordanie, et «les provocations à
Jérusalem-Est», où «chaque semaine, une nouvelle extension de colonie
est annoncée». Pour ce réseau, ce qui se passe en Palestine n’honore pas les juifs.
D’où leur réaction. «A Silwan, les colons expulsent la population
locale. Sur l’Esplanade des mosquées, avec la complicité de la police et
de l’armée, des groupes fanatiques religieux et d’extrême droite se
pavanent et essaient de s’emparer d’une partie de la mosquée Al-Aqsa.
L’occupation israélienne est à la fois immorale et illégale, selon la
loi internationale.
Elle met aussi en danger les juifs
partout dans le monde», a relevé ce réseau non sans désolation. Le JEPJ
dénonce dans ce sillage l’attitude des gouvernements européens et de
l’Union européenne dont la responsabilité est lourde dans la situation
actuelle en Palestine. Ce réseau considère que l’Europe, pour des
raisons inavouées, ne fait pas suffisamment de pression sur l’Etat
d’Israël afin qu’il arrête les massacres de Palestiniens et la
construction de nouvelles colonies.
Pour ces organisations juives
indépendantes, les gouvernements européens «n’ont jamais cherché à peser
pour contraindre Israël à en finir avec l’occupation». Pourtant, ils
ont la carte économique entre les mains, puisqu’«un tiers des
exportations israéliennes va vers l’Union européenne».