Suite à l’échec de l’élection présidentielle grecque, des
législatives anticipées se tiendront le 25 janvier. Au moment où la
Belgique se rebelle et où la Grèce se rapproche d’une rupture avec les
politiques d’austérité imposées par l’Union européenne, cette dernière
doit immédiatement cesser toute pression et toute intervention dans le
débat politique grec. Les dirigeants français, allemands et européens
doivent laisser le peuple grec libre de voter et de choisir d’autres
voies.
Alors que va s’ouvrir la campagne des élections législatives
anticipées en Grèce, les marchés financiers et les dirigeants politiques
européens, inquiets d’une possible victoire de Syriza, commencent à
intensifier leur chantage sur le peuple grec.
Les taux d’intérêt sur la dette grecque grimpent à nouveau,
manifestant la défiance des banquiers face au programme anti-austérité
de Syriza. Jean-Claude Juncker, président de la Commission, a déclaré sa
« préférence de voir des visages familiers »
après les élections, soutenant ouvertement Antonis Samaras, actuel
premier ministre, co-auteur avec la Troïka d’une politique de
dévastation de la Grèce. Le commissaire européen Pierre Moscovici a lui
aussi été dépêché à Athènes pour soutenir les « réformes structurelles »
qui ont appauvri le peuple et détruit ses droits sociaux fondamentaux.
Il s’est permis d’intervenir dans le débat électoral grec en avertissant
que « l’idée d’envisager de ne pas rembourser une dette énorme est suicidaire ».
Déjà lors des élections législatives grecques en 2012, François
Hollande avait pesé en faveur de la droite par une intervention très
remarquée à la télévision grecque.
Depuis 2010, le peuple grec a résisté aux cruelles politiques
d’austérité en organisant des mobilisations sociales de très grande
ampleur et en s’engageant dans des pratiques démocratiques nouvelles
face à la crise d’un système politique corrompu. « Ne laisser personne seul face à la crise ! », tel est le slogan des mouvements de solidarité en Grèce.
MM. Juncker et Moscovici, vous ne pouvez pas continuer à imposer vos
politiques qui détruisent la société. L’espoir d’une Europe sociale,
solidaire et démocratique peut naître et se développer dans le pays qui a
inventé la démocratie il y a vingt six siècles. Les Grecs ont le droit
de décider eux-mêmes de leur avenir, sans menace ou pression de
quiconque. Ils ont le droit de proposer de nouvelles expériences
politiques aux autres peuples de l’Union européenne, pour enfin
envisager une réelle union des peuples européens. Nous ne laisserons pas
le peuple grec seul face au chantage de la finance et de ses serviteurs
politiques, de la Commission européenne ou de notre gouvernement. Les
mobilisations sociales qui se développent en Belgique, en Italie, en
Espagne, au Portugal, en Slovénie et ailleurs, montrent que le peuple
grec n’est pas seul en Europe à vouloir prendre un autre chemin. Soyons
tous et toutes solidaires du peuple grec !