Jugé pour avoir prononcé une phrase de trop. L’écrivain italien Erri De Luca comparait ce mercredi 28 janvier au tribunal de Turin pour « incitation au sabotage » du projet de construction de ligne à grande vitesse entre Lyon-Turin (nos précédents articles). Cette action en justice est intentée par la société franco-italienne Lyon Turin Ferroviaire qui lui reproche ses propos accordés au site Huffington Post, le 1er septembre [1]. A la question : « Donc sabotage et vandalisme sont licites ? », Erri de Lucca répond : « Ils sont nécessaires pour faire comprendre que la Tav [ligne à grande vitesse] est une œuvre nocive et inutile ». Quelques mots qui font aujourd’hui encourir à cet écrivain engagé jusqu’à cinq ans de prison.
Suite à cette plainte, Erri de Luca a publié un pamphlet intitulé La parole contraire [2]. « M’incriminer pour des mots que j’ai pu dire, c’est le "sabotage" même de mon droit constitutionnel à la liberté de parole », explique t-il dans un entretien accordé à Télérama. « Saboter, dans le sens de vouloir empêcher, entraver, ne se réduit pas au seul sens de dégradation matérielle ». S’il dit accepter volontiers une condamnation pénale, il refuse « une réduction de vocabulaire ».
Pour les eurodéputés écologistes Michèle Rivasi, Karima Delli et José Bové, « ce lanceur d’alerte est poursuivi pour délit d’opinion, pour museler sa liberté de s’indigner. Aujourd’hui, le condamner en justice reviendrait à saboter notre droit d’expression à toutes et à tous. Nous aussi, en tant que parlementaires européens, nous utilisons nos moyens, politiques, législatifs, pour "saboter" dans le cadre institutionnel, un projet qui va contre l’intérêt économique, social et environnemental des européens. » Le Parti de Gauche affiche également son soutien à l’écrivain en rappelant que « la liberté d’expression n’est pas à géométrie variable, qu’elle soit tissée de mots ou de banderoles ». En Italie, des groupes s’organisent pour faire des lectures publiques du livre La parole contraire. « C’est inouï et unique, observe Erri de Luca, car jamais on n’a vu un écrivain passant en justice, défendu directement par ses lecteurs. »
Une pétition de soutien est en ligne
Lire aussi : En Italie, des opposants au Lyon-Turin deviennent l’ennemi public n°1
Pour les eurodéputés écologistes Michèle Rivasi, Karima Delli et José Bové, « ce lanceur d’alerte est poursuivi pour délit d’opinion, pour museler sa liberté de s’indigner. Aujourd’hui, le condamner en justice reviendrait à saboter notre droit d’expression à toutes et à tous. Nous aussi, en tant que parlementaires européens, nous utilisons nos moyens, politiques, législatifs, pour "saboter" dans le cadre institutionnel, un projet qui va contre l’intérêt économique, social et environnemental des européens. » Le Parti de Gauche affiche également son soutien à l’écrivain en rappelant que « la liberté d’expression n’est pas à géométrie variable, qu’elle soit tissée de mots ou de banderoles ». En Italie, des groupes s’organisent pour faire des lectures publiques du livre La parole contraire. « C’est inouï et unique, observe Erri de Luca, car jamais on n’a vu un écrivain passant en justice, défendu directement par ses lecteurs. »
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