Dans ces deux extraits, Vladimir Poutine dénonce explicitement la présence militaire de l'OTAN en Ukraine et son implication aux côtés de Kiev tant en hommes qu'en armements. Malgré cela, la Résistance populaire de Novorussie, soutenue par la Russie, a vaincu de manière décisive les forces ukrainiennes. La crise ukrainienne, façonnée de toutes pièces par les USA et l'Europe pour affaiblir la Russie, se révèle une victoire spectaculaire pour Moscou et pour Vladimir Poutine.
Conférence de presse en Hongrie, 17 février 2015
Vladimir Poutine : Kiev vaincu par le Donbass malgré l'armement de l'OTAN - 17/02/2015 (VOSTFR) vidéo sous-titrée en français.
Texte original (russe) : http://kremlin.ru/transcripts/47706
Traduction (anglais) : http://eng.kremlin.ru/transcripts/23622
Version française : http://www.sayed7asan.blogspot.fr
Transcription
[...]
QUESTION : Vladimir Vladimirovitch, quelle est votre évaluation de la situation maintenant que deux jours se sont écoulés depuis que l'accord de Minsk sur un cessez-le-feu a pris effet ? On ne dirait pas que tout se passe bien, surtout quand on regarde ce qui se passe à Debaltsevo. Là-bas, en tout cas, il n'y a pas de cessez-le-feu. Merci.
VLADIMIR POUTINE : Tout d'abord, nous accordons une grande importance aux accords conclus à Minsk. Peut-être que tout le monde n'y a pas encore prêté attention, mais ce qui est particulièrement important dans ces accords est que les autorités de Kiev ont essentiellement accepté de procéder à une vaste réforme constitutionnelle afin de satisfaire les demandes d'indépendance - appelez ça comme vous voulez : la décentralisation, l'autonomie, la fédéralisation - dans certaines parties du pays. C'est une décision très importante et très significative de la part des autorités de l'Ukraine.
Mais il y a aussi un autre côté impliqué dans ces accords, et si les représentants de la région du Donbass ont accepté de participer à cette réforme, cela signifie qu'il y a un soutien réel (des parties concernées) pour que l'État d'Ukraine évolue dans cette voie. Bien sûr, plus vite tout sera fait pour mettre fin aux hostilités et retirer le matériel militaire, plus vite pourront être mises en place les véritables conditions nécessaires pour qu'un règlement politique de la question puisse être effectivement atteint.
Quant aux opérations militaires, je tiens à dire que nous avons relevé une baisse globale substantielle de ces activités. Mais je tiens également à souligner que depuis la dernière fois, lorsque le Président Porochenko a décidé de reprendre les opérations militaires puis de les arrêter, il n'a pas été en mesure d'y mettre fin immédiatement. Ce que nous voyons maintenant n'en est pas moins une diminution claire et significative de l'ampleur des combats et des hostilités des deux côtés tout au long de la ligne de front.
Oui, les affrontements se poursuivent autour de Debaltsevo. Mais là aussi l'ampleur et l'intensité des opérations sont bien moindres qu'auparavant. Ce qui s'y passe est compréhensible et c'était prévisible. Selon nos informations, un ensemble de troupes ukrainiennes y étaient déjà encerclées avant la rencontre de Minsk de la semaine dernière. J'en ai parlé lors de nos échanges à Minsk et voilà exactement ce que j'avais prédit à ce sujet: j'ai dit que les troupes encerclées allaient essayer de rompre l'encerclement et qu'il y aurait également des tentatives de l'extérieur pour le briser, et que la milice (séparatiste) qui est parvenue à encercler les troupes ukrainiennes allait résister, essayer de maintenir l'encerclement et tenir bon, ce qui conduirait inévitablement à ce que pendant un certain temps, d'une manière ou d'une autre, de nouveaux affrontements aient lieu. Une nouvelle tentative de percer l'encerclement a été faite ce matin - je ne sais pas ce que les médias en ont dit, je n'ai pas réussi à suivre toutes les informations, mais je sais qu'à dix heures ce matin, les forces armées ukrainiennes ont fait une nouvelle tentative visant à briser l'encerclement. Finalement, elles ont échoué.
J'espère vraiment que les personnes responsables au sein du gouvernement ukrainien n'empêcheront pas les militaires ukrainiens de déposer les armes. S'ils ne peuvent pas ou ne veulent pas prendre cette décision importante et donner cet ordre, ils devraient au moins ne pas poursuivre en justice ceux qui, pour sauver leur vie et celle des autres, sont prêts à déposer les armes. Voilà pour une part. D'autre part, j'espère que les représentants de la milice et les autorités de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk ne vont pas détenir ces personnes et ne les empêcheront pas de quitter librement la zone de conflit et d'encerclement et de retourner à leurs familles.
QUESTION : Monsieur le Président, je déduis de vos déclarations que lorsque l'accord de Minsk a été signé, et que vous preniez part aux discussions, vous saviez que le cessez-le-feu ne prendrait pas effet exactement à partir du moment prévu. En d'autres termes, il était à prévoir que certains affrontements se poursuivraient. Êtes-vous optimiste sur les chances de parvenir à un cessez-le-feu durable, ou êtes-vous pessimiste, parce que si les affrontements militaires s'y intensifient effectivement, les États-Unis pourraient commencer à fournir des armes à l'Ukraine. Comment répondriez-vous à cela, que ferait la Russie ?
VLADIMIR POUTINE : En ce qui concerne les livraisons d'armes possibles à l'Ukraine, pour commencer, selon nos informations, des livraisons d'armes ont déjà eu lieu. Il n'y a rien d'inhabituel à cette situation.
Deuxièmement, je crois fermement que quels que soient les acteurs et les types d'armes concernés, ce n'est jamais une bonne chose de fournir des armes à une zone de conflit, mais dans ce cas particulier, peu importe qui les envoie et quel genre d'armes sont concernées, le nombre de victimes pourrait bien évidemment croître, mais le résultat serait le même que ce que nous voyons aujourd'hui. Ce serait inévitable parce que je crois que la grande majorité des soldats des forces armées ukrainiennes ne veulent pas prendre part à une guerre fratricide, d'autant plus si elle a lieu si loin de leurs propres maisons. Quant à la milice du Donbass, ils ont une forte motivation pour combattre et protéger leurs familles.
Je tiens à vous rappeler une fois encore que ce qui se passe aujourd'hui est lié à une seule chose, à savoir le fait que le gouvernement de Kiev ait décidé pour la troisième fois - oui, pour la troisième fois ! - de reprendre les actions militaires et de recourir aux forces armées. Cette décision a été prise par M. Tourtchinov, qui a promulgué un décret pour procéder à une soi-disant opération antiterroriste. Le Président Porochenko a alors décidé de reprendre les hostilités, et c'est maintenant ce qui se passe pour la troisième fois.
Il n'y aura pas de fin à cela si les gens qui prennent les décisions ne se rendent pas compte qu'il n'y a pas d'espoir de résoudre le problème par des moyens militaires. Il ne peut être réglé que par des moyens pacifiques, que par la conclusion d'un accord avec cette partie de leur pays et en garantissant à ces populations leurs droits et intérêts légitimes.
Permettez-moi de dire que l'accord conclu à Minsk offre une chance pour que cela se produise. À cet égard, je tiens à souligner le grand rôle que le Président français et la Chancelière de la République fédérale d'Allemagne ont joué pour parvenir à un compromis. Je pense qu'une solution de compromis a été trouvée et pourrait être cimentée par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. La Russie, comme vous le savez, a déjà présenté cette initiative. Si cela se produit, l'accord de Minsk accèderait au statut du droit international. Sinon, c'est déjà un document assez bon qui devrait être pleinement mis en œuvre. Je suis plus optimiste que pessimiste.
Permettez-moi de répéter que la situation est maintenant relativement calme sur toute la ligne de front. Nous devons régler le problème du groupe qui a été encerclé. Notre tâche commune est de sauver la vie des personnes prises au piège dans cet encerclement et de veiller à ce que cette question n'aggrave pas les relations entre les autorités de Kiev et la milice du Donbass. Bien sûr, il n'est jamais facile d'être vaincu et c'est toujours un malheur pour les perdants, surtout quand vous perdez face à des gens qui encore hier travaillaient dans les mines ou conduisaient des tracteurs. Mais c'est la vie et la vie doit continuer. Je pense que nous ne devrions pas trop nous attarder à ces considérations.
Comme je l'ai dit, nous devons nous concentrer sur la résolution de la tâche principale, qui est de sauver la vie des gens qui sont là-bas dès maintenant et de leur permettre de retourner dans leurs familles, et nous devons mettre en œuvre intégralement le plan convenu à Minsk. Je suis convaincu que cela peut être réalisé. Il n'y a pas d'autre voie possible.
[...]
Vladimir Poutine : des légions étrangères de l'OTAN combattent déjà en Ukraine - 26/01/2015 (VOSTFR) Vidéo sous-titrée en français
V. Poutine : les légions de l'OTAN combattent déjà en Ukraine - 26/01/2015
Version originale (russe) : http://kremlin.ru/news/47519
Traduction (anglais) : http://eng.news.kremlin.ru/news/23526
Version française : http://www.sayed7asan.blogspot.fr
Transcription
[...]
QUESTION : Vladimir Vladimirovitch, l'Université technique nationale de Donetsk a été un partenaire de notre Université des Mines depuis de nombreuses années maintenant. Nous avons des amis là-bas, les étudiants qui participent à notre concours international et à notre forum annuel sur les «Problèmes de l'utilisation des ressources du sous-sol». Malheureusement, à cause des événements en Ukraine, ils n'ont pratiquement plus aucun apprentissage dernièrement.
VLADIMIR POUTINE : Les cours ont cessé ?
RÉPONSE : Lorsqu'il y a des bombardements, les cours sont annulés puis ils reprennent, mais en fait, il n'y a plus de d'enseignement continu à proprement parler. Les étudiants de Donetsk placent leurs espoirs dans votre assistance personnelle, et nous tous ainsi que les étudiants de Donetsk vous sommes très reconnaissants et tenons à vous remercier pour votre investissement et pour l'attention que vous avez accordée à ces questions. Comment pourrions-nous aider les élèves de Donetsk ? Peut-être quelque chose pourrait-il être fait ?
VLADIMIR POUTINE : Vous évoquez un sujet majeur et très douloureux, à savoir les événements tragiques qui se déroulent en Ukraine. La réalité est que ce pays est en proie à une guerre civile. Et en Ukraine, à mon avis, beaucoup de gens s'en rendent très bien compte aujourd'hui.
Malheureusement, les autorités officielles de Kiev refusent de s'engager sérieusement dans la voie d'un règlement pacifique et ne veulent pas résoudre le problème par les moyens politiques. Au début, ils ont recouru à la police, puis aux services de sécurité, jusqu'à faire intervenir l'armée. Ensuite, lorsqu'ils ont rencontré de la résistance, ils ont temporairement suspendu les combats, mais malheureusement, ils se sont servis de ce répit provisoire pour se regrouper puis ont repris leurs opérations, ce qu'ils ont fait encore et encore jusqu'à présent. Des milliers de personnes ont déjà péri. C'est bien sûr une véritable tragédie.
Nous disons souvent « l'armée ukrainienne, l'armée ukrainienne », mais qui combat réellement là-bas ? Certes, une partie des militaires sont issus des unités officielles des forces armées d'Ukraine, mais une partie très substantielle des combattants viennent des soi-disant bataillons de volontaires nationalistes. En fait, il ne s'agit pas d'une armée, mais d'une légion étrangère, et dans ce cas, d'une légion étrangère de l'OTAN, qui bien évidemment n'agit pas dans les intérêts nationaux de l'Ukraine. Ils ont des objectifs complètement différents, liés à la réalisation des objectifs de confinement géopolitique de la Russie, qui ne coïncident absolument pas avec les intérêts nationaux du peuple ukrainien. Mais, malheureusement, nous voyons bien ce qu'est la situation actuelle.
Il est nécessaire d'aider le peuple (ukrainien). En l'occurrence, beaucoup de gens répugnent déjà à la mobilisation et essaient d'y échapper, certains en venant ici en Russie pour se réfugier quelque temps en attendant que la situation évolue, et ils le font à juste titre parce qu'ils ne sont traités que comme de la chair à canon envoyée sous les balles. Mais le problème est qu'en vertu de la nouvelle loi, les citoyens de l'Ukraine ne peuvent pas passer plus de 30 jours sur le territoire de la Fédération de Russie. Ils retournent donc chez eux, se font attraper et renvoyer sous les balles. Par conséquent, nous allons devons prendre certaines mesures, comme par exemple ceci: dans le cadre de la loi, nous pourrions prolonger la durée de séjour en Russie de certaines catégories de personnes, en particulier celles qui ont l'âge de conscription militaire.
Quant à votre question, bien sûr qu'il est nécessaire d'aider les étudiants. Il faudrait demander au recteur quelles sont les possibilités, mais vous pourriez déjà utiliser les technologies d'apprentissage à distance, les inviter ici pour passer des stages, etc. Essayez de concevoir un système de soutien pour eux.
VLADIMIR LITVINENKO : Nous serions en mesure d'accueillir jusqu'à 1 000 étudiants ici pour au moins six mois ou un an, mais il y aurait des questions à régler avec le ministère et le gouvernement, de sorte qu'une étroite coordination serait nécessaire.
VLADIMIR POUTINE : Je vais leur en parler sans faute.
VLADIMIR LITVINENKO : Je sais que l'Université polytechnique d'État du Sud de la Russie à Novotcherkassk pourrait accueillir des étudiants et qu'elle possède les installations nécessaires - dortoirs, etc. Nous pourrions les accueillir au moins temporairement.
VLADIMIR POUTINE : L'année dernière, nous avons alloué... (S'adressant à l'Aide Présidentiel Andreï Foursenko) Combien de places dans nos universités avons-nous attribué aux étudiants de l'Ukraine l'année dernière ? Nous avons alloué des places supplémentaires subventionnées par l'État dans 18 universités russes. Vos partenaires de l'institut de Donetsk pourraient bien sûr obtenir le soutien de votre université, l'une des meilleures universités de notre pays. Réfléchissons à la manière de mettre tout cela en place. Nous devons effectivement aider les étudiants.
Conférence de presse en Hongrie, 17 février 2015
Vladimir Poutine : Kiev vaincu par le Donbass malgré l'armement de l'OTAN - 17/02/2015 (VOSTFR) vidéo sous-titrée en français.
Texte original (russe) : http://kremlin.ru/transcripts/47706
Traduction (anglais) : http://eng.kremlin.ru/transcripts/23622
Version française : http://www.sayed7asan.blogspot.fr
Transcription
[...]
QUESTION : Vladimir Vladimirovitch, quelle est votre évaluation de la situation maintenant que deux jours se sont écoulés depuis que l'accord de Minsk sur un cessez-le-feu a pris effet ? On ne dirait pas que tout se passe bien, surtout quand on regarde ce qui se passe à Debaltsevo. Là-bas, en tout cas, il n'y a pas de cessez-le-feu. Merci.
VLADIMIR POUTINE : Tout d'abord, nous accordons une grande importance aux accords conclus à Minsk. Peut-être que tout le monde n'y a pas encore prêté attention, mais ce qui est particulièrement important dans ces accords est que les autorités de Kiev ont essentiellement accepté de procéder à une vaste réforme constitutionnelle afin de satisfaire les demandes d'indépendance - appelez ça comme vous voulez : la décentralisation, l'autonomie, la fédéralisation - dans certaines parties du pays. C'est une décision très importante et très significative de la part des autorités de l'Ukraine.
Mais il y a aussi un autre côté impliqué dans ces accords, et si les représentants de la région du Donbass ont accepté de participer à cette réforme, cela signifie qu'il y a un soutien réel (des parties concernées) pour que l'État d'Ukraine évolue dans cette voie. Bien sûr, plus vite tout sera fait pour mettre fin aux hostilités et retirer le matériel militaire, plus vite pourront être mises en place les véritables conditions nécessaires pour qu'un règlement politique de la question puisse être effectivement atteint.
Quant aux opérations militaires, je tiens à dire que nous avons relevé une baisse globale substantielle de ces activités. Mais je tiens également à souligner que depuis la dernière fois, lorsque le Président Porochenko a décidé de reprendre les opérations militaires puis de les arrêter, il n'a pas été en mesure d'y mettre fin immédiatement. Ce que nous voyons maintenant n'en est pas moins une diminution claire et significative de l'ampleur des combats et des hostilités des deux côtés tout au long de la ligne de front.
Oui, les affrontements se poursuivent autour de Debaltsevo. Mais là aussi l'ampleur et l'intensité des opérations sont bien moindres qu'auparavant. Ce qui s'y passe est compréhensible et c'était prévisible. Selon nos informations, un ensemble de troupes ukrainiennes y étaient déjà encerclées avant la rencontre de Minsk de la semaine dernière. J'en ai parlé lors de nos échanges à Minsk et voilà exactement ce que j'avais prédit à ce sujet: j'ai dit que les troupes encerclées allaient essayer de rompre l'encerclement et qu'il y aurait également des tentatives de l'extérieur pour le briser, et que la milice (séparatiste) qui est parvenue à encercler les troupes ukrainiennes allait résister, essayer de maintenir l'encerclement et tenir bon, ce qui conduirait inévitablement à ce que pendant un certain temps, d'une manière ou d'une autre, de nouveaux affrontements aient lieu. Une nouvelle tentative de percer l'encerclement a été faite ce matin - je ne sais pas ce que les médias en ont dit, je n'ai pas réussi à suivre toutes les informations, mais je sais qu'à dix heures ce matin, les forces armées ukrainiennes ont fait une nouvelle tentative visant à briser l'encerclement. Finalement, elles ont échoué.
J'espère vraiment que les personnes responsables au sein du gouvernement ukrainien n'empêcheront pas les militaires ukrainiens de déposer les armes. S'ils ne peuvent pas ou ne veulent pas prendre cette décision importante et donner cet ordre, ils devraient au moins ne pas poursuivre en justice ceux qui, pour sauver leur vie et celle des autres, sont prêts à déposer les armes. Voilà pour une part. D'autre part, j'espère que les représentants de la milice et les autorités de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk ne vont pas détenir ces personnes et ne les empêcheront pas de quitter librement la zone de conflit et d'encerclement et de retourner à leurs familles.
QUESTION : Monsieur le Président, je déduis de vos déclarations que lorsque l'accord de Minsk a été signé, et que vous preniez part aux discussions, vous saviez que le cessez-le-feu ne prendrait pas effet exactement à partir du moment prévu. En d'autres termes, il était à prévoir que certains affrontements se poursuivraient. Êtes-vous optimiste sur les chances de parvenir à un cessez-le-feu durable, ou êtes-vous pessimiste, parce que si les affrontements militaires s'y intensifient effectivement, les États-Unis pourraient commencer à fournir des armes à l'Ukraine. Comment répondriez-vous à cela, que ferait la Russie ?
VLADIMIR POUTINE : En ce qui concerne les livraisons d'armes possibles à l'Ukraine, pour commencer, selon nos informations, des livraisons d'armes ont déjà eu lieu. Il n'y a rien d'inhabituel à cette situation.
Deuxièmement, je crois fermement que quels que soient les acteurs et les types d'armes concernés, ce n'est jamais une bonne chose de fournir des armes à une zone de conflit, mais dans ce cas particulier, peu importe qui les envoie et quel genre d'armes sont concernées, le nombre de victimes pourrait bien évidemment croître, mais le résultat serait le même que ce que nous voyons aujourd'hui. Ce serait inévitable parce que je crois que la grande majorité des soldats des forces armées ukrainiennes ne veulent pas prendre part à une guerre fratricide, d'autant plus si elle a lieu si loin de leurs propres maisons. Quant à la milice du Donbass, ils ont une forte motivation pour combattre et protéger leurs familles.
Je tiens à vous rappeler une fois encore que ce qui se passe aujourd'hui est lié à une seule chose, à savoir le fait que le gouvernement de Kiev ait décidé pour la troisième fois - oui, pour la troisième fois ! - de reprendre les actions militaires et de recourir aux forces armées. Cette décision a été prise par M. Tourtchinov, qui a promulgué un décret pour procéder à une soi-disant opération antiterroriste. Le Président Porochenko a alors décidé de reprendre les hostilités, et c'est maintenant ce qui se passe pour la troisième fois.
Il n'y aura pas de fin à cela si les gens qui prennent les décisions ne se rendent pas compte qu'il n'y a pas d'espoir de résoudre le problème par des moyens militaires. Il ne peut être réglé que par des moyens pacifiques, que par la conclusion d'un accord avec cette partie de leur pays et en garantissant à ces populations leurs droits et intérêts légitimes.
Permettez-moi de dire que l'accord conclu à Minsk offre une chance pour que cela se produise. À cet égard, je tiens à souligner le grand rôle que le Président français et la Chancelière de la République fédérale d'Allemagne ont joué pour parvenir à un compromis. Je pense qu'une solution de compromis a été trouvée et pourrait être cimentée par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. La Russie, comme vous le savez, a déjà présenté cette initiative. Si cela se produit, l'accord de Minsk accèderait au statut du droit international. Sinon, c'est déjà un document assez bon qui devrait être pleinement mis en œuvre. Je suis plus optimiste que pessimiste.
Permettez-moi de répéter que la situation est maintenant relativement calme sur toute la ligne de front. Nous devons régler le problème du groupe qui a été encerclé. Notre tâche commune est de sauver la vie des personnes prises au piège dans cet encerclement et de veiller à ce que cette question n'aggrave pas les relations entre les autorités de Kiev et la milice du Donbass. Bien sûr, il n'est jamais facile d'être vaincu et c'est toujours un malheur pour les perdants, surtout quand vous perdez face à des gens qui encore hier travaillaient dans les mines ou conduisaient des tracteurs. Mais c'est la vie et la vie doit continuer. Je pense que nous ne devrions pas trop nous attarder à ces considérations.
Comme je l'ai dit, nous devons nous concentrer sur la résolution de la tâche principale, qui est de sauver la vie des gens qui sont là-bas dès maintenant et de leur permettre de retourner dans leurs familles, et nous devons mettre en œuvre intégralement le plan convenu à Minsk. Je suis convaincu que cela peut être réalisé. Il n'y a pas d'autre voie possible.
[...]
Vladimir Poutine : des légions étrangères de l'OTAN combattent déjà en Ukraine - 26/01/2015 (VOSTFR) Vidéo sous-titrée en français
V. Poutine : les légions de l'OTAN combattent déjà en Ukraine - 26/01/2015
Version originale (russe) : http://kremlin.ru/news/47519
Traduction (anglais) : http://eng.news.kremlin.ru/news/23526
Version française : http://www.sayed7asan.blogspot.fr
Transcription
[...]
QUESTION : Vladimir Vladimirovitch, l'Université technique nationale de Donetsk a été un partenaire de notre Université des Mines depuis de nombreuses années maintenant. Nous avons des amis là-bas, les étudiants qui participent à notre concours international et à notre forum annuel sur les «Problèmes de l'utilisation des ressources du sous-sol». Malheureusement, à cause des événements en Ukraine, ils n'ont pratiquement plus aucun apprentissage dernièrement.
VLADIMIR POUTINE : Les cours ont cessé ?
RÉPONSE : Lorsqu'il y a des bombardements, les cours sont annulés puis ils reprennent, mais en fait, il n'y a plus de d'enseignement continu à proprement parler. Les étudiants de Donetsk placent leurs espoirs dans votre assistance personnelle, et nous tous ainsi que les étudiants de Donetsk vous sommes très reconnaissants et tenons à vous remercier pour votre investissement et pour l'attention que vous avez accordée à ces questions. Comment pourrions-nous aider les élèves de Donetsk ? Peut-être quelque chose pourrait-il être fait ?
VLADIMIR POUTINE : Vous évoquez un sujet majeur et très douloureux, à savoir les événements tragiques qui se déroulent en Ukraine. La réalité est que ce pays est en proie à une guerre civile. Et en Ukraine, à mon avis, beaucoup de gens s'en rendent très bien compte aujourd'hui.
Malheureusement, les autorités officielles de Kiev refusent de s'engager sérieusement dans la voie d'un règlement pacifique et ne veulent pas résoudre le problème par les moyens politiques. Au début, ils ont recouru à la police, puis aux services de sécurité, jusqu'à faire intervenir l'armée. Ensuite, lorsqu'ils ont rencontré de la résistance, ils ont temporairement suspendu les combats, mais malheureusement, ils se sont servis de ce répit provisoire pour se regrouper puis ont repris leurs opérations, ce qu'ils ont fait encore et encore jusqu'à présent. Des milliers de personnes ont déjà péri. C'est bien sûr une véritable tragédie.
Nous disons souvent « l'armée ukrainienne, l'armée ukrainienne », mais qui combat réellement là-bas ? Certes, une partie des militaires sont issus des unités officielles des forces armées d'Ukraine, mais une partie très substantielle des combattants viennent des soi-disant bataillons de volontaires nationalistes. En fait, il ne s'agit pas d'une armée, mais d'une légion étrangère, et dans ce cas, d'une légion étrangère de l'OTAN, qui bien évidemment n'agit pas dans les intérêts nationaux de l'Ukraine. Ils ont des objectifs complètement différents, liés à la réalisation des objectifs de confinement géopolitique de la Russie, qui ne coïncident absolument pas avec les intérêts nationaux du peuple ukrainien. Mais, malheureusement, nous voyons bien ce qu'est la situation actuelle.
Il est nécessaire d'aider le peuple (ukrainien). En l'occurrence, beaucoup de gens répugnent déjà à la mobilisation et essaient d'y échapper, certains en venant ici en Russie pour se réfugier quelque temps en attendant que la situation évolue, et ils le font à juste titre parce qu'ils ne sont traités que comme de la chair à canon envoyée sous les balles. Mais le problème est qu'en vertu de la nouvelle loi, les citoyens de l'Ukraine ne peuvent pas passer plus de 30 jours sur le territoire de la Fédération de Russie. Ils retournent donc chez eux, se font attraper et renvoyer sous les balles. Par conséquent, nous allons devons prendre certaines mesures, comme par exemple ceci: dans le cadre de la loi, nous pourrions prolonger la durée de séjour en Russie de certaines catégories de personnes, en particulier celles qui ont l'âge de conscription militaire.
Quant à votre question, bien sûr qu'il est nécessaire d'aider les étudiants. Il faudrait demander au recteur quelles sont les possibilités, mais vous pourriez déjà utiliser les technologies d'apprentissage à distance, les inviter ici pour passer des stages, etc. Essayez de concevoir un système de soutien pour eux.
VLADIMIR LITVINENKO : Nous serions en mesure d'accueillir jusqu'à 1 000 étudiants ici pour au moins six mois ou un an, mais il y aurait des questions à régler avec le ministère et le gouvernement, de sorte qu'une étroite coordination serait nécessaire.
VLADIMIR POUTINE : Je vais leur en parler sans faute.
VLADIMIR LITVINENKO : Je sais que l'Université polytechnique d'État du Sud de la Russie à Novotcherkassk pourrait accueillir des étudiants et qu'elle possède les installations nécessaires - dortoirs, etc. Nous pourrions les accueillir au moins temporairement.
VLADIMIR POUTINE : L'année dernière, nous avons alloué... (S'adressant à l'Aide Présidentiel Andreï Foursenko) Combien de places dans nos universités avons-nous attribué aux étudiants de l'Ukraine l'année dernière ? Nous avons alloué des places supplémentaires subventionnées par l'État dans 18 universités russes. Vos partenaires de l'institut de Donetsk pourraient bien sûr obtenir le soutien de votre université, l'une des meilleures universités de notre pays. Réfléchissons à la manière de mettre tout cela en place. Nous devons effectivement aider les étudiants.