Valérie Pécresse veut outrepasser la Convention européenne des droits de l’homme pour empêcher le retour des djihadistes français
OSEF – Le Royaume-Uni l’a fait, alors pourquoi pas la France ? C’est le raisonnement développé par la députée UMP Valérie Pécresse pour justifier sa proposition d’interdire de retour en France des djihadistes français.
Invitée de RTL ce lundi 19 janvier, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy se positionne sur le même créneau que Laurent Wauquiez (qui propose également de sortir des traités européens si nécessaire), qui avait déjà évoqué cette proposition reprise par l’UMP mais que le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a jugé juridiquement compliquée :
Quand on veut, on peut. La Convention européenne des droits de l’homme permet des dérogations justifiées par des nécessités d’ordre public. La question est de savoir si les Français souhaitent ou non que les djihadistes soient interdits de retour.
Et d’insister sur l’exemple britannique alors que David Cameron a enclenché cette réforme dès novembre 2014, avant les attentats qui ont frappé Paris les 7, 8 et 9 janvier. Elle déroule ainsi :
Les Britanniques qui font partie du conseil de l’Europe, comme nous, donc qui ont signé la convention européenne des droits de l’homme, vont voter une interdiction de deux ans de retour sur le territoire des djihadistes britanniques.
“C’est donc possible”, assure l’élue UMP qui vise la région Ile-de-France fin 2015.
Non, ce n’est pas voté en Angleterre…
Pourtant, pour le coordinateur de la politique antiterroriste de l’Union européenne, Gilles de Kerchove, cette mesure “paraît difficile juridiquement”, a-t-il réagi ce 19 janvier sur Europe 1. “C’est une phrase pour se faire plaisir”, a raillé le président de l’Assemblée Claude Bartolone.
Outre Valérie Pécresse et l’UMP, le Front national également opte pour cette solution d’interdire à des Français partis faire le djihad en Syrie ou en Irak de revenir dans l’Hexagone. Mais, comme le notent Les décodeurs du Monde, “la loi antiterroriste de novembre 2014 (la loi dite Cazeneuve, ndlr) introduit la possibilité, pour les étrangers, d’une interdiction administrative de territoire pour une personne présentant ‘une menace réelle et actuelle’”.
Source : Le Lab Europe1