La Grèce et l'Allemagne vont se parler! Après le froid jeté par l'élection à la tête de la Grèce d'Alexis Tsipras, grand pourfendeur de l'austérité en Europe, l'Allemagne, auto-proclamée gardienne de l'orthodoxie budgétaire, va finalement recevoir son ministre des Finances.
Depuis dix jours donc, les deux pays s'invectivaient par médias interposés: les premiers réclamant une restructuration de la colossale dette d'Athènes (175% du PIB), tandis que les seconds jouaient la carte du refus et de la fermeté.
L'Allemagne n'était pas au programme
Avec son premier gouvernement, Alexis Tsipras, le leader du parti de la gauche radicale Syriza devenu Premier ministre, a organisé une série de rencontres avec les dirigeants européens. Il a ainsi annoncé qu'il rencontrerait François Hollande mercredi, après avoir fait une étape à Rome. De son côté, son ministre des Finances, Yanis Varoufakis, était en déplacement à Paris pour rencontrer Michel Sapin, ministre des Finances.
Samedi, Yanis Varoufakis a même tenté la surenchère en menaçant de refuser l'enveloppe de 7 milliards d'euros qui doit être prochainement versée par la Troïka à la Grèce, faisant ainsi courir un risque financier potentiellement explosif pour le pays, et donc pour la zone euro.
Les marchés applaudissent déjà
Mais il était impossible de ne pas envisager une rencontre au plus haut niveau pour les deux partenaires. Mardi après-midi, une rencontre a donc été annoncée entre les ministres des Finances des deux pays fâchés. Yanis Varoufakis rencontrera Wolfgang Schäuble jeudi à Berlin. Il a également annoncé qu'il rencontrerait à Francfort Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne.
Il semblerait que les discussions entre le nouveau gouvernement hellène et ses partenaires de l'Eurogroupe aient avancé au point que les marchés ont enflammé la Bourse d'Athènes qui s'est envolée de 11% ce mardi dans la perspective d'un accord.