Dimanche, le compte Twitter du site d’infographie Amazing Maps a publié une carte réalisée à partir d’une étude datant de 2013 et signée Gallup. L’institut de sondage américain avait alors interrogé 64 000 personnes dans 65 pays en leur posant la question suivante : quelle nation, selon vous, menace le plus la paix dans le monde ?
 
Sur le planisphère, chaque pays interrogé se pare du drapeau du pays qui pour les sondés est le plus menaçant pour la paix mondiale. Et de manière assez surprenante, c’est la bannière étoilée qui recouvre nombre de parties du monde. À l’époque de l’enquête, l’organisation de l’État islamique (EI) n’a alors pas remplacé son ancêtre l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et ne constitue pas encore le danger qu’il représente aujourd’hui.
En revanche, la guerre civile secoue la Syrie dirigée par Bachar el-Assad qui réprime dans le sang la vague de contestation populaire née en 2011 lors du Printemps arabe. Ce pays fragile, en proie à une guerre intestine de plus en plus religieuse et dont on ne semble pas voir la fin, est désigné première menace par les Français.
Mais il y a un peu plus d’un an, c’est encore l’Iran que les Américains désignent comme leur « grand Satan », et ce, même si les négociations sur le nucléaire iranien sont déjà en cours à Genève. Même réponse pour le Canada qui désigne l’Iran chiite plutôt que les djihadistes sunnites irakiens ou syriens.

L’Amérique latine unanime

Les sondés latino-américains sont unanimes. L’Argentine, le Pérou, la Colombie, le Mexique et le Brésil s’accordent à penser que la principale menace vient de leur puissant voisin du Nord. Un sentiment partagé par certains des alliés des États-Unis, comme l’Australie, l’Allemagne, la Suède et la Finlande. Et, sans grande surprise, par la Chine et la Russie.
Le poids de l’histoire… Le pays de Xi Jinping est craint par le Japon et le Vietnam ; celui de Poutine par la Pologne. Ce qui n’est pas le cas de l’Ukraine, qui redoute alors… les États-Unis ! Que pensent aujourd’hui les Ukrainiens, après Maïdan, la sécession de la Crimée et la guerre civile orchestrée par Moscou dans l’est du pays ?
Du côté du continent africain, les participants se sont faits plus rares. Le Maghreb est partagé : l’Algérie cite les États-Unis tandis que ses voisins le Maroc et la Tunisie sont les seuls, hormis l’Irak, à répondre Israël. Sans suspense, le Kenya redoute la Somalie et ses shebabs. Mais personne, en tout cas, ne semble craindre les pays européens.