By Lilian -
Les services secrets volent « des milliards de données » aux Français avec la plateforme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), selon « Le Monde ».
C’est bien pire que ce que l’on craignait.
Selon les informations du Monde, la France a mis en place depuis 2007 un système de surveillance massive qui dépasse les pires craintes des défenseurs des libertés. La plateforme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), installée « pour l’essentiel » dans les bâtiments du siège de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Paris, dispose des plus puissants calculateurs de France et intercepte puis stocke « des milliards de données françaises et étrangères ».
Selon les informations du Monde, la France a mis en place depuis 2007 un système de surveillance massive qui dépasse les pires craintes des défenseurs des libertés. La plateforme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), installée « pour l’essentiel » dans les bâtiments du siège de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Paris, dispose des plus puissants calculateurs de France et intercepte puis stocke « des milliards de données françaises et étrangères ».
Gérée par la DGSE, les espions qui assurent la préservation des intérêts français hors du territoire national (en théorie…), la PNCD est aussi une source majeure d’informations pour les autres services de renseignement, tels que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), mais aussi les services militaires (DPSD et DRM), financiers (Tracfin, contre le blanchiment) ou encore douaniers (DNRED). Et ce, en dehors de tout contrôle démocratique.
« Sans aucun filtre »
« Cette consultation ne se fait sans aucun filtre, ni ceux des ministères de tutelle, ni celui de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) », écrit le quotidien du soir. Au nom de l’intégration, les services de renseignement intéressés ont même installé des agents directement au siège de la DGSE pour mieux piocher dans les millions de téraoctets d’informations stockées, et déchiffrées par les calculateurs lorsqu’elles sont protégées.
« Et c’est pas fini », comme dirait la pub. Les services étrangers se servent eux aussi allègrement dans les données volées par la France à ses citoyens et aux internautes étrangers. Selon Le Monde, l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) et son homologue britannique, le GCHQ, s’adressent régulièrement à la DGSE pour récupérer des « blocs » concernant des régions du monde particulièrement surveillées par la France, dont notamment le Sahel. Ces blocs, qui contiennent parfois plusieurs mois d’archives pour des régions entières, sont échangés contre des informations sur les ennemis de la France. Ces pratiques peuvent aussi alimenter des cyberguerres entre alliés, comme on l’a vu lorsque la Grande-Bretagne a piraté l’opérateur belge Belgacom afin de voler les données des institutions européennes de Bruxelles pour les transmettre à Washington.