La présidente-directrice générale de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), Agnès Saal, est soupçonnée d’avoir dépensé des sommes exorbitantes auprès de la compagnie de taxi G7, selon Le Figaro éco. En dix mois, elle aurait accumulé plus de 40 000 euros de factures.
Cette révélation a été faite à la suite d’un courrier anonyme envoyé aux administrateurs de l’INA à la veille du conseil d’administration qui s’est tenu le 23 avril, précise le quotidien. A la réception de ce courrier anonyme citant des documents de l’entreprise, l’INA a lancé une enquête interne et envisage de porter plainte, a appris Le Monde.
Sur le montant global (40 915 euros), un peu plus de 7 000 euros concernent l’abonnement et 32 000 euros les déplacements. Agnès Saal a indiqué avoir déjà remboursé une partie des dépenses de taxi relevant de ses déplacements privés.

6 700 euros au nom de son fils

Agnès Saal, qui avait succédé à Mathieu Gallet, PDG de Radio France, en mai 2014 s’est défendue :
« En tant que PDG de l’INA, j’ai une voiture de service avec chauffeur à disposition. Mais, comme je ne peux pas le faire travailler douze à quinze heures par jour ni les week-ends, j’ai également un abonnement aux taxis G7, car je n’ai pas de permis de conduire. Ce dispositif avait déjà existé avant mon arrivée et je l’ai repris. »
Sur cette facture, 6 700 euros sont imputables à son fils, à qui elle avait communiqué son numéro de réservation, ajoute Le Figaro. « C’est une maladresse, j’en reconnais la responsabilité et j’ai immédiatement remboursé ces frais », a expliqué l’énarque de 57 ans.
Un doute subsiste cependant concernant les 7 800 euros de frais de taxi facturés le week-end, à savoir ce qui relève des trajets professionnels et des privés. « Ce n’est pas évident de savoir si une course de taxi pour un événement dans lequel je représente l’INA est professionnelle ou personnelle », a-t-elle expliqué, estimant que « l’usage professionnel du taxi pendant les week-ends représente environ un tiers ou un quart de la facture ». Selon Le Figaro, elle s’est ainsi engagée à rembourser les deux tiers ou les trois quarts restants.

La ministre de la culture réagit

Quelques heures après ces révélations, Fleur Pellerin, la ministre de la culture, a rappelé dans un communiqué « son attachement très ferme à l’exemplarité des dirigeants des organismes publics placés sous sa tutelle ».
Concernant les « frais de déplacement privés de la présidente » de l’INA, Mme Pellerin en « a immédiatement demandé le remboursement intégral, qui est en cours », précise le ministère.